CAM - Daniel Goldhaber & Isa Mazzei (2018)

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Omega
Messages : 726
Inscription : sam. déc. 22, 2012 2:09 pm

CAM - Daniel Goldhaber & Isa Mazzei (2018)

Message par Omega » mar. nov. 20, 2018 1:59 pm

Image

Une cam-girl, Alice, payée pour faire des shows érotiques se retrouve piégée par un maître chanteur qui menace de détruire sa vie.

Produit par Blumhouse (Halloween désormais), ce petit DTV disponible sur Netflix m'a interpellé par son propos un peu original et totalement dans l'ère du temps (génération porn 2.0). Et j'en ressors plus que conquis, malgré une trame brouillonne.

Oscillant entre le thriller et le film fantastique, CAM évoque la vie d'une petite nana mignonne comme tout, mais dont la double vie s'avère peu flatteuse : responsable de sites web devant sa famille (du moins, sa mère), cam-girl dans la réalité. Alice (ou Lola de son pseudo érotique) tente de répondre aux fantasmes de ses prétendants virtuels, en allant de plus en plus loin dans leurs délires afin d'atteindre le (minable, il faut bien l'avouer) but que d'être classée dans le Top 50 des cam-girls du net. Une ascension qui ne sera pas sans dépasser certaines limites : allant jusqu'à mettre en scène - grâce à ses "fans" tordus - sont propre suicide durant l'introduction. Mais étrangement, les show en direct continuent ... sans elle.

Dérangeant et tendu jusqu'à la dernière minute si l'on entre à minima dans le film, CAM évoque pour la première fois le sujet des cam-girls d'une façon assez réaliste (on connait tous ce genre de site, leurs interfaces.. allez, allez), et particulièrement la concurrence entre ces dernières. Normal, vu que la co-scénariste n'est autre qu'une ancienne cam-girl, Isa Mazzei.

Compassion, pitié, misère sexuelle ou simplement questionnement, le sentiment qu'il en ressort du film est plutôt malsain et dépressif, particulièrement en sa conclusion. Le plus dérangeant restant toutefois la mise en scène des "fans", agissant de manière stéréotypée comme des beaufs, macs ou simplement pervers à tendance ultra-catholique.

Image

Mais ce petit film à tendance minimaliste, n'est pas exempté de défauts : la trame, bien que tendue et pseudo-fantastique, ne mène finalement à aucune réponse face aux nombreuses questions qu'elle amène explicitement. On en ressort avec un sentiment de : "oui, mais encore ?". Les personnages masculins sont totalement stéréotypés comme précédemment évoqué, mais agissent sur la pression que met ce DTV sur son spectateur : l'impression d'assister à du voyeurisme et une déchéance/misère humaine 2.0. Particulièrement quand Alice se vante auprès de son propre frère de ses "exploits". Difficile de rester de marbre face à un tel comportement, pourtant bien présent dans notre réalité.

Et l'aspect fantastique/horrifique dans tout cela ? Difficile de réellement classer le film dans le genre. Il est d'ailleurs plus proche du cyber-thriller.

[SPOILER] Mais encore une fois, si le clone (?) d'Alice est de plus en plus dérangeant et agressif au fil du métrage, la conclusion s'avère totalement décevante face à la montée d'adrénaline qu'il engendre. Qui sont ces clones 2.0 ? Pourquoi ? Comment ? Bref, aucune réponse, et pire encore, la réaction de notre petite héroïne s'avère encore plus décevante face à son combat dans les dernières minutes. [SPOILER END].

Que ce soit sur l'esthétique bien 80's / rétrofuturiste (de beaux cadres, beaucoup de néons évoquant l'esthétique de Refn) ou la bande originale du même style (synthpop / waves / ambiant style Cliff Martinez pour The Neon Demon justement), ce petit film sans prétention s'avère très sympathique et se mange très rapidement, sans temps morts, ni indigestion.

Son réel point fort restant de poser la question de la vie de ce genre de gamines, bien réelles dans notre monde et les conséquences sur leurs vies. Et la moral qu'il engendre sur notre comportement virtuel et notre image au passage...

Un bon gros 4/6 pour le message et l'esthétique flashy - alors que les DTV et le genre ne m'attirent guère généralement.

Avatar de l’utilisateur
Lord Taki
Messages : 2957
Inscription : dim. mai 02, 2004 4:39 pm
Localisation : Nice [ France ]
Contact :

Re: CAM - Daniel Goldhaber & Isa Mazzei (2018)

Message par Lord Taki » lun. nov. 26, 2018 2:33 pm

Mouaif, le film part bien. En fait il se tient jusqu'au face à face avec les coups de boule.
Mais derrière? On ne comprend vraiment rien de rien au pourquoi du comment. Très frustrant.
Film totalement anéanti par les réactions finales de la mère et la fille.

Du gâchis.

Omega
Messages : 726
Inscription : sam. déc. 22, 2012 2:09 pm

Re: CAM - Daniel Goldhaber & Isa Mazzei (2018)

Message par Omega » lun. nov. 26, 2018 7:12 pm

Lord Taki a écrit :
lun. nov. 26, 2018 2:33 pm
Mouaif, le film part bien. En fait il se tient jusqu'au face à face avec les coups de boule.
Mais derrière? On ne comprend vraiment rien de rien au pourquoi du comment. Très frustrant.
Film totalement anéanti par les réactions finales de la mère et la fille.

Du gâchis.
Exactement ! Mais finalement, frustrant comme le sont les cam-girls ? C'est méta. :D

Mais au delà ce ces points (très) négatifs, le film a un certain standing et charme (sans jeu de mot) comme je l'avais précédemment évoqué.

Avatar de l’utilisateur
Cosmodog
Messages : 2519
Inscription : mar. sept. 05, 2006 8:38 pm
Localisation : Niche cosmique

Re: CAM - Daniel Goldhaber & Isa Mazzei (2018)

Message par Cosmodog » mer. nov. 28, 2018 11:19 pm

Comme Lord Taki, « tout ça pour ça » pourrait on dire. C’est assez énergique, pas désagréable à suivre, surtout qu’il y a quelques jeunes filles effeuillées pour passer le temps :@ ...
Mais voilà quand l’argument fantastique survient, le film s’enlise et glisse doucement vers une non résolution qui laisse pantois ! Ne rien faire de son concept, ne rien raconter au final et oser livrer une intrigue non résolue oscille entre fainéantise avéré et foutage de gueule.
Pure frustration donc.
Inutile donc.

Répondre