The tree of life - Terence Malick (2011)

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Machet
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Re: The tree of life - Terence Malick (2011)

Message par Machet » lun. juin 13, 2011 10:09 pm

Finalement le film aurait pu être deux fois moins long, car seule l'histoire des ados au Texas est potentiellement intéressante. C'est une sorte de voyage dans un journal intime (biographie de Malick ?), un collage d'images, de sensations, la découverte de la vie, de ses interdits, des désirs, du mal, du bien... Cette partie est correcte, encore que... la mère n'existe pas, c'est juste un symbole, tout comme l'arbre. Le père, à peine plus, il est résumé en un trait de caractère.

Tout ce qui concerne la création, les dinosaures, l'univers, dieu, etc, on se demande vraiment ce que ça vient faire là : on sent un peu le caprice du réalisateur qui veut faire son 2001 (syndrôme Kubrick, qui a touché bien des réalisateurs, et qui ne leurs réussi presque jamais). Tout cet aspect (qui doit bien bouffer une heure de film) n'a pas grand intérêt, alourdi le reste (l'aspect romantique et spirituel de la partie Texas - qui aurait pu rester légère - doit porter le poids d'images sur la naissance du monde, appuyées par des choeurs religieux).

La musique d'ailleurs... essentiellement des choeurs religieux donc qui surlignent en gras le propos. Desplat (sensé être le compositeur) est absent, ou rare et discret. Car Malick fait du remplissage avec d'autres oeuvres musicales, façon Kubrick et Tarantino.

J'avais peur de l'aspect clip en voyant les images de la bande annonce. Je me trompais, le côté clip est dû au découpage. Malick est le Michael Bay du cinéma d'auteur : 1 plan toutes les 3 secondes, sans raccords le plus souvent : c'est juste un collage. On a la désagréable impression que le film est monté par un robot, réglé sur un métronome. Ça finit par se tasser, mais la première heure du film est gâchée à cause de ça.

Autre chose : Malick a ses trucs (le vent dans les arbres, les contre-jours avec le soleil, les rideaux, les contre-plongées systématiques) qui, sur la longueur, finissent par être aliénant. Il nous demande d'ouvrir les yeux sur la vie, mais lui ne semble la voir qu'à travers des trucs, des obsessions, bref des schémas étriqués, qui commencent à faire recette de film en film.

Je n'ai pas eu vraiment d'émotion. Je n'étais pas spécialement sur la défensive, j'aime profondément The Thin Red Line, puis je m'étais fait à l'idée de "messe". Mais je n'aime pas quand on me dit ce que je dois trouver beau. C'est beau si je veux !... Là Malick veut nous ouvrir les yeux sur la vie; j'aurai préféré qu'il veuille nous les ouvrir sur ses personnages et sur son film.

Ce n'est pas un mauvais film, mais ça se veut trop ultime, trop gros, trop messianique pour être vraiment émouvant. Il me reste en tête quelques "moments" de vérité avec le bébé. Peu de chose finalement.

Sinon le film n'a rien à faire dans la case fantastique... :wink:
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne

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Duncan Idaho
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Re: The tree of life - Terence Malick (2011)

Message par Duncan Idaho » mar. juin 14, 2011 12:58 pm

je suis allé le voir hier soir avec une collègue cinéphile, il a presque fallu que le la retienne de s'en aller pendant la projection... pour ma part j'ai rapidement arrêté de "comprendre" le film pour me laisser porter par la beauté des images. Parce que le reste ne vaut pas tripette, et pourtant j'ai trouvé que "a thin red line" était un chef d’œuvre, pour dire. J'ai assisté à 2h15 de vide sidéral, un portrait de famille qui m'a laissé indifférent, sur fond omniprésent de religiosité. Malick réussit même l'exploit de réconcilier religion et Evolution, chapeau, mais ça n'enlève pas le sentiment qu'on se fait gaillardement ch... les 3/4 du temps. bref, un film à voir sur un grand écran full HD, après trois pétards.
Par contre, j'ai furieusement envie de revoir la ligne rouge.

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Re: The tree of life - Terence Malick (2011)

Message par Manolito » dim. août 07, 2011 10:48 am

Je rejoins le camps des déçus pour ma part, le projet mystico-mégalo qui ne marche pas très bien, en particulier démoli par une fin limite prosélyte, aux expérimentations datées et au symbolisme hyper lourdingue (le dernier plan ! :shock: )... La partie avec la famille est sans doute celle qui est la plus réussie, sobre, intéressante, même si elle n'est pas d'une folle originalité. J'ai un copain qui a une théorie comme quoi le père est le dieu de l'ancien testament, la mère celui du nouveau testament... Ca se tient... C'est long, c'est visuellement beau, mais c'est aussi parfois ampoulé, déséquilibré. On est loin des grands Malick pour moi, c'est peut-être son moins réussi...

Vu au ciné cité les halles à sa sortie, sur une salle d'environ 200 personne, une trentaine ont quitté la salle dès la première séquence de la préhistoire... :!:

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Dragonball
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Re: The tree of life - Terence Malick (2011)

Message par Dragonball » jeu. oct. 13, 2011 10:49 am

2ème film de la soirée "Enter the void"/"The Tree of life" !


J'étais assez curieux de découvrir le film vu tout le buzz qu'il y avait eu avant sa sortie !

Hey ben j'ai trouvé ça limite imbuvable !

Je pense que Machete résume assez bien la plupart des problèmes du film, des tiques de réalisations de Malick au discours nawak en passant par des plans "signature" qui commencent tout de même a fortement sentir la redite !

La partie du film que j'ai préféré est le début, avec la création de l'univers ! (C'est beau ! :D)

Le reste, c'est une chronique familiale hyper chiante dont rien ne ressort vraiment, et des plans new age sur Sean Penn déambulant sur la plage !

Fatiguant ...

On peut trouver chiantes les journées passées entre copains à traîner, rire ou faire preuve de cruauté. Ou bien se remémorer ses années de jeunesse, un nœud en travers de la gorge.
"Stand By me" le faisait très bien, et sans questions méthaphysique ni Dinosaurs ! :mrgreen:

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Robert Zdar
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Re: The tree of life - Terence Malick (2011)

Message par Robert Zdar » mar. févr. 26, 2013 6:56 pm

Bon alors par où commencer pour parler de ce "tree of life" ? Perso j'ai beaucoup aimé toute la partie avec les enfants et pas du tout les passages new age/national geographic/pub pour assurance qui occupent quasiment une moitié du film.

Le "message" de toute la partie en flashback est très limpide pour moi : chacun (père, mère et enfant) parle de son rapport à dieu. Le fils se pose légitimement des questions sur la supposée bonté de dieu malgré toutes les horreurs qu'il voit avec ses yeux d'enfants (mort, maltraitance, ségrégation, injustice). La mère pense que seul l'amour absolu qu'elle porte à ses proches peut les sauver et le père est un peu revenu de tout cela. Pragmatique il cherche à endurcir ses enfants quitte à avoir des comportements limite. Toute cette partie là est en plus soulignée avec les paroles du prêtre lors de la messe et de l'enterrement de l'enfant lorsqu'il parle de Job et qu'il est vain de chercher une "justice" dans notre passage sur terre. Je ne trouve pas cela particulièrement bondieusard, après tout ce sont des questions que tout le monde est amené à se poser à un moment où à un autre de sa vie.

Par contre le reste aïe, aïe, aïe. J'ai cru comprendre que le message de base est que pour un enfant sa cellule familiale est son univers au sens premier. C'est bien ça car tout le flashback est tourné entre quelques rues et lorsque la famille quitte la maison et la laisse vide, on sent bien que c'est la fin de "leur" monde. A partir de là un parallèle osé est posé entre la structure familiale est l'univers entier. Ca m'a fait penser à une phrase dans un texte religieux (je me souviens pas d'où ça vient exactement, je suis pas à fond non plus) disant "le monde est dans le monde". Ok pourquoi pas, mais je pense que ça aurait gagné à être beaucoup moins appuyé et surtout beaucoup moins long. En l'état ça fait vraiment sous Kubrick. Dans "2001 Odysée de l'espace" ces parties là étaient complètement intégrées au récit et surtout le faisaient avancer de manière claire. Là même avec la meilleure volonté du monde les dinosaures non merci !

L'autre partie avec Sean Penn qui déambule, écrasé par le poids du monde (tout le temps filmé en contre plongée dans la ville) devient carrément ésotérique lors de son passage dans le désert et sur la plage à la fin. Sans être méchant c'est la continuité du documentaire animalier en pire. Le pari était déjà tendu de pas agacer ou sombrer dans le ridicule mais en appuyant aussi fort et aussi longtemps ce sont quand même des passages très difficiles à défendre.

Je n'ai pas trop parlé de la forme. J'ai trouvé certains tics de mise en scène trop systématiques (le grand nombre de plans, quand les personnages regardent par la fenêtre) mais j'ai bien accroché à d'autres comme la musique classique où la caméra portée à hauteur d'homme. Bruno Dumont avait un peu fait la même chose dans son "Flandre" où un groupe d'amis était envoyé dans une guerre dont on se savait rien. Les personnages étaient cette fois écrasés dans d'immenses plans larges, on avait l'impression de regarder un documentaire animalier sur les fourmis. Le choix de mise en scène étaient opposés mais ça se rejoignait au final pour montrer l'impossibilité pour l'homme de comprendre réellement le monde vu son immensité et sa complexité.

Au final qu'on adhère ou pas, que l'on soit touché ou pas, que l'on trouve ça hyper prétentieux ou pas, il faut avouer que ça fait plus réfléchir que 95% des films qui sortent en ce moment et je pense que c'est toujours bon à prendre.

P.S : Par contre je n'ai pas compris du tout comment le frère mourrait, la mère apprend son décès par une lettre ???
"Regarde moi avec ma cocaïne !!!" Robert Zdar in "Heat Street"

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