Cloué à un fauteuil depuis l’accident automobile survenu le jour de son mariage (déconcentré par sa femme, qui lui faisait un petite turlute, le malheureux avait perdu le contrôle de son véhicule), l’écrivain Francisco Veronese devient le témoin impuissant (dans les deux sens du terme) des frasques sexuelles de son insatiable épouse Deborah. C’est alors que le détective privé qu’il a engagé afin de filer celle-ci dans les soirées de débauches auxquels elle participe se fait assassiner à coups de ciseaux. Ce meurtre ne sera que le premier d’une longue série touchant prioritairement les amants de passage de la vénéneuse Déborah.
Le Stelvio Massi des années 70, ce n’était déjà pas le meilleur du cinéma bis italien, alors celui de la fin des années 80 … autrement dit je me doutais bien que j'allais affronter quelque chose de difficile à regarder. Et effectivement on n’est pas loin de toucher le fond de ce qu’il est possible de supporter dans le domaine du cinéma d’exploitation rital avec cette Arabella l’Angelo nero, signé par Massi sous son pseudo d'alors, Max Steel.
Ne se contentant pas d’être d’une laideur repoussante dans les images, Arabella ... s’illustre également dans l’absence de goût via son abominable musique synthétique, les tenues vestimentaires et le look capillaire proprement effrayant de son héroïne, ainsi que ses quelques décors fauchés d’usines désaffectées et d’immeuble délabrés, lieux de parties fines à tendance SM où nous entraîne Massi pendant une bonne partie du récit, histoire de nous occuper entre 2 meurtres au ciseaux filmés à la sauvette. Au genre giallo duquel se réclame le film ne subsiste en fait que quelques rebondissements pour la plupart aberrants (mais que l’on n’a pourtant guère de mal à anticiper), tentant d’alimenter en suspense une trame par bien des aspects grotesque. Quant à l’interprétation, elle est uniformément nulle et l’on se demande ce qui a poussé Evelyn Stewart (aka Ida Galli) à sortir de sa retraite pour venir se compromettre ici, dans le rôle de la mère du héros.
En résumé, c’est moche, chiant, et je ne vois guère que 2 catégories de personnes (voir peut-être 2 personnes seulement) que cet Arabella l’angelo nero est susceptible d’intéresser : l’amateur de giallo du genre acharné / prêt à tout et … ce fier défenseur de la beauté du sale au cinéma qu’est notre ami Draven .