Blockbuster indien du réalisateur de Ghajini, sorti pour les fêtes de Diwali, cet énorme mille-feuilles d'influences met en scène un artiste de cirque, lointain descendant de Bodhidharma, et une jeune scientifique, aux prises avec un tueur chinois, expert en arts martiaux et hypnotisme, émissaire d'un vaste complot ourdi par l'empire du Milieu pour déstabiliser leur concurrent direct sur l'échiquier mondial économique. Postulat vertigineux à l'aune de la crise économique actuelle qui secoue les puissances gouvernementales.
Mais on n'est pas venu là pour gamberger, et c'est avant tout à un authentique spectacle bis auquel nous aurons droit. Du long début nous narrant le pélerinage, en d'autres temps, du bouddha vers la Chine et le futur site de Shaolin, jusqu'à un final de combat martial bien accrocheur, en passant par une scène de carambolage totalement autre
Spoiler : :
Je ne tenterai plus ici de convaincre qui que ce soit de visionner ces bandes indiennes. Car, évidemment, sont présents les inévitables intermèdes chantés et dansés, ainsi que la traditionnelle idylle développée jusqu'à plus soif, et l'humour local parfois bien lourdingue. Mais comme on n'est pas à Bollywood, tout cela est vite contrebalancé par des éclairs de violence, des rebondissements improbables en veux-tu en voilà, et des bastons homériques. Cela part parfois dans tous les sens (Alerte et Terminator sont cités), tant et si bien qu'au bout d'un moment, un peu étourdi, on ne sait plus trop bien comment on en est arrivé là, on a perdu au passage des personnages, oubliés par les péripéties.
C'est filmé dans un scope à la caméra super mobile, c'est découpé de façon alerte, et c'est parfois flamboyant. Voir les grandioses locations chinoises du début. Ou les centaines de figurants dansant à l'unisson dans les rues de Chennai, même si le montage ne rend pas vraiment justice à cette dernière séquence.
Mais ce cinéma s'apprécie plus que jamais en salle, dans des conditions de projection là encore optimales. Qui plus est, sous-titré pour la première fois en français.
Comme à Pantin, le cinéma de St Denis, rempli à ras bord, nous a permis d'assister à une véritable liesse du public constitué à 99% de familles tamoules. Hurlant à l'apparition du héros. Applaudissant des deux mains la diatribe anti-corruption du principal personnage féminin. Réagissant bruyamment aux nombreuses exhortations à la fierté nationale (à remettre en perspective avec l'histoire de ce peuple). Réception définitivement différente d'une oeuvre, par rapport à notre contexte et nos réflexes occidentaux.
C'est mélo, c'est violent, c'est fantastique, c'est dansant, c'est engagé ... c'est le cinéma masala !