Broken Trail- Walter Hill ( 2006)

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qwerty
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Broken Trail- Walter Hill ( 2006)

Message par qwerty » mer. juin 13, 2007 6:42 pm

Print Ritter (Robert Duvall) propose à son neveu Tom Harte (Thomas Haden Church) d'investir son héritage dans un troupeau de bétail à convoyer de l’Oregon au Wyoming où celui-ci manque cruellment. Leur parcours croisera ceux d'un trafiquant d'immigrées chinoises peu scrupuleux, d'immigrées chinoises victimes d’un trafiquant peu scrupuleux, d’une ancienne prostituée( Greta Scacchi, de son brutal souteneur, d'un joueur de violon, de bandits, d'Indiens... Et d'un raton laveur.
Dès les premières minutes on se dit qu'on tient enfin un chef-d'oeuvre du même tonneau qu’Open Range.
Les grands espaces de l'Ouest américain (en réalité le Canada), une photo crépusculaire et limpide. Une touche moderne et vériste initiée avec Deadwood( elle même initiée par Walter Hill). Ici on castre un veau aux ciseaux et les chiens leur bouffent les couilles. On patauge constamment dans la boue. On meurt de la fièvre. On attend d'avoir du P.Q. pour démouler derrière un buisson. Le (télé)film est long (trois heures) et prend le temps de développer les personnages (chaque immigrée chinoise est dotée d'une personnalité propre… et d’un numéro) de les faire interagir, se découvrir, se découvrir (au sens propre).
Ils portent tous en eux une douleur qui les met en marge de la société. Qu'ils (elles ?) ne soient que des femmes à peine plus précieuses qu'un cheval ou des garçons vachers sans grand destin.
L'ambivalence de l'Amérique est dépeinte avec justesse et intelligence.
Côté face : la libre entreprise, la force des initiatives, la liberté, un humanisme bigger than life.
Côté pile : l'exploitation des plus faibles, le génocide ethnique (voir le personnage du bandit qui qui vend des couvertures pleines de puces aux Indiens pour les exterminer).
Dommage cependant qu’on sente Wlater Hill constamment tenu.
De son propre aveu il s'agit d'une commande de Robert qui concevait le film comme faisant partie d'une trilogie (avec Open Range). Il était aussi tenu de livrer un produit normé pour la chaîne AMC.
Le corollaire de ces contraintes est une violence moins graphique qu'à l'accoutumée et beaucoup de bavardages au coin du feu. Le métrage manque de rythme et s’essoufle aussi vite que son acteur principal cacochyme à la démarche chancelante.

Dispo en DVD zone2 avec un featurette dispensable.

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