Trois veuves dont les époux viennent d’être pendus après avoir braqué une banque et causé la mort de la fille d’un notable local se retrouvent contraintes de fuir leur ferme, traquées par tous les hors la lois de la région et autres milices corrompus désireuses de mettre la main sur le butin du hold-up caché quelque part non loin de Jericho.
Réalisateur de quelques films à thèse ambitieux dans les années 80 et 90 (The River’s edge, sur l’adolescence meurtrière, The Saint of Fort Washington, sur le problème des SDF), Tim Hunter s’intéresse depuis peu au western. Il a récemment signé un épisode de l’excellente série Deadwood et le voila qui nous revient avec ce The Far side of Jericho, western plutôt old school produit entre autre par Danny Lerner et Trevor Short.
Destiné prioritairement au marché du câble et du DVD, The far side of Jericho s’avère un produit des plus satisfaisants dans la forme. Le film est très soigné, ne laissant apparaitre aucun signe de fonctionement au rabais malgré un budget que l’on imagine volontiers modeste. En revanche, du côté du contenu, c’est un peu moins convaincant. La trame générale évoque lointainement les rugueux Les Collines de la terreur de Winner et The Last outlaw de Geoff Murphy, deux westerns nous invitant à collaborer à une traque implacable menée par des personnages tous particulièrement vicieux et cupides au cœur des paysages semi-désertiques bordant la frontière mexicaine. Compensant largement l’aspect primaire de leur intrigue par un style sec et des péripéties d’une cruauté allant crescendo, ces deux films réussissaient à leur manière à injecter un peu de sang neuf à un type de sujet très ancré dans une vision cinématographique golden age du Far-West. Retravailler les thèmes et codes du western traditionnel sans trop s’en éloigner non plus, c’est également ce que semble vouloir faire le film de Tim Hunter. Malheureusement, ce qu’il apporte de neuf au genre ne s’avère pas très concluant. L’agressivité des 2 films pré-cités laisse ici place à un mélange boiteux de violence soft, de petits détails crus révisionnistes à la Deadwood, de répliques rentre dedans à l’humour pas toujours bien vu et d’une touche d’irrationnel - les fantômes des défunts maris qui apparaissent régulièrement au cours du film – elle aussi assez inappropriée.
L’interprétation n’est ni transcendante, ni déshonorante. Aucun gros nom au générique évidemment … seulement les trombines un peu lasses de Patrick Bergin (qui a pris un peu de bide et pousse la chansonnette sur le générique de fin) et le top mignon C. Thomas Howell en guest-stars, les 3 actrices principales étant elles de totales inconnues (du moins, en ce qui me concerne).
Tout à fait regardable donc, mais très loin d’être indispensable.
