Trilogie Miyamoto Musashi - Hiroshi Inagaki

[Brazilman]

Trilogie composée des films suivants:
-La Légende Musashi
-Duel à Ichijoji
-La voie de la lumière

Bon on tient là ce qui s'est fait de mieux en matière de chambara dans les années 50 avec les Kurosawa et les Uchida.

Une grande saga retraçant le parcours initiatique et l'épopée d'un des plus grand samourai de l'époque: le géant Miyamoto Musashi incarné ici par l'illustre Toshirô Mifune.

Le premier film relate la genèse du personnage, où comment un simple paysan a été placé sur la voie du Bushido et amorce la grande histoire d'amour qui traversera toute l'histoire.

Le second se penche sur le commencement de la quête de la voie du sabre entamée par Musashi, qui l'emmènera en voyage à travers tout le Japon, de dojo en dojo et de duel en duel, afin de perfectionner sa technique.

Le troisième tome, enfin, boucle la trilogie et toutes les intrigues en cours et se penche plus particulièrement sur la philosophie de la vie émanant du Bushido. Une conclusion magistrale sur un combat non moins magnifique.

Bref, du grand cinéma épique japonais, une biographie romancée saisissante durant laquelle Inagaki nous plonge dans les tourments engendrés par le choix de la voie du sabre en tant que leitmotiv de l'existence d'un homme.

La réalisation possède ce côté classique inaltérable qui permet à l'oeuvre de ne pas souffrir des ravages du temps, les cadres sont soignés à mort, et les combats et divers affrontements gardent leur intensité intacte.
Et puis Mifune explose tout à l'écran, comme d'habitude cet acteur est un tueur!:shock:

Si vous kiffez les films de samourais et les réflexions sur le Bushido, jettez-vous dessus c'est du tout bon!

[Igor Sandman]

Je suis un grand fan de jidai-geki, mais je dois avouer que cette trilogie (comme tous les films d'Inagaki d'ailleurs) m'a laissé de marbre.
Inagaki montre musashi avec une distance presque dérrangeante, sans s'attarder sur le moindre aspect de la vie du sus-nommé. Mifune passe son temps à fuir, à se faire capturer, à refuir, le tout entrecoupé de duels aussi déplacés que vite expédiés. Où est l'apprentissage de sa technique de sabre qui a fait sa renommée? Où est l'élaboration de sa philosophie de vie toute particulière? Le seul passage que j'ai trouvé intéressant est celui où il hésite entre sa belle et son sabre.
Je vois plus Inagaki comme un exécutant que comme un artiste à proprement parler. Je ne veux froisser aucun fan, mais c'est le sentiment que j'ai en regardant ses films. Ca manque d'humanité et Dieu sait ce que la légende de Musashi en avait besoin. Heureusement qu'il y a l'excellent Mifune pour donner un peu de vie au film.
-IS-

[arioch]

Où est l'apprentissage de sa technique de sabre qui a fait sa renommée?

Ce n'est pas Karaté Kid !
Attention, ceci est une note d'humour ! Cela n'a pas vocation a etre une boutade agressive, une tirade perfide ou une façon de rabaisser mon interlocuteur. Ne tombez pas dans le panneau, détendons nous !

C'est d'apres un personnage qui a reellement existe et dont l'ouvrage LA PIERRE ET LE SABRE a été tiré. Je conseille la lecture, ca se lit relativement facilement par contre, gaffe, c'est plusieurs gros pavés ! Le film retranscrit assez bien les livres mais n'a pas la possibilité de tout raconter. De plus, l'apprentissage du sabre n'est pas dans le livre car je pense qu'il faut bien comprendre que autant que l'apprentissage du sabre, c'est l'apprentissage de la vie. En effet, le personnage evolue, s'affine et il devient un "veritable etre humain". Son apprentissage, c'est la vie de tous les jours, ce sont les epreuves qu'il traverse. Ce qui est interessant, c'est que justement, ce n'est pas parce que le personnage est un sabreur sans pareil qu'il cherche à botter le cul de tout le monde et a acquérir la gloire. Il le fait à un moment mais il s'apercoit que ca ne l'aidera pas dans sa quête. Le passage avec l'enfant chef de clan est d'ailleurs l'un des tournants de sa vie.

J'ai vu aussi CHUSHINGURA de Inagaki, ca m'a moins botte. C'est une grande fresque sur la chute d'un clan. Considere au Japon, parait il, comme le AUTANT EN EMPORTE LE VENT japonais. Carrément !

[Igor Sandman]

J'ai vu aussi CHUSHINGURA de Inagaki, ca m'a moins botte. C'est une grande fresque sur la chute d'un clan. Considere au Japon, parait il, comme le AUTANT EN EMPORTE LE VENT japonais. Carrément !

Oui je préfère quand même Musashi à Chushingura. d'autant plus que Chushingura a du être adapté 13485375 fois aux bas mots et la version d'Inagaki est fade à mourir.

Concernant l'apprentissage du sabre je voulais juste soulever qu'au début, c'est un clampin qui fuit la guerre, puis à la fin tout les bretteur veulent un duel avec lui. Et entre les deux, il ne fait que courrir dans les bois (ok je simplifie, mais bon...). Donc moi je me dit qu'à part la condition physique... Mais tu fais bien de mentionner Karate Kid. Ca nous montre ce à quoi on a échapé. A choisir je préfère la vision d'Inagaki

[arioch]

Sincerement, si tu t'interesses au sujet, lis le bouquin, tu ne devrais pas etre decu mais ce n'est pas non plus un recit flamboyant ou le personnage devient un Terminator du sabre. Ca n'a pas grand chose a voir, c'est vraiment le cheminement d'un homme sans culture qui va se transcender ou plutot disons "s'accomplir". L'histoire du personnage etant largement plus developpe dans le livre, on comprend probablement mieux son cheminement. La "Pierre" du titre, c'est quelque chose de non affiné, que personne n'a travaillé, c'est brut de pomme. "Le Sabre", c'est, dans le Japon feodal, plus qu'une simple epee, c'est une oeuvre d'art qui est travaillee longuement pour acquerir sa noblesse. Son histoire, avant d'etre un gars qui coupe-coupe ses ennemis, c'est un mec fruste qui devient noble. Pas noble au sens glorieux, non, noble d'un point de vue humain. Il se retire d'ailleurs du monde, la renommée n'est pas ce qu'il cherche.

En fait, si tu te souviens du premier film, c'est quand meme un glandu qui part a la guerre juste parce que ca va permettre de fuir la pauvreté du village. Et, de toutes facons, c'est un mauvais garcon. Il entraine d'ailleurs avec lui (ou inversement), un ami d'enfance ce qui va lui poser pas mal de probleme. Son apprentissage du sabre, ou de la vie en tant qu'etre humain, il va la decouvrir en etant enferme par un moine pendant plusieurs années dans une grenier remplis de livres. La, il va decouvrir l'art de la guerre mais aussi la poésie. Une grosse partie de son apprentissage est là, c'est le tremplin qui va le mettre sur le chemin de la lumière (titre du deuxième volume).

[qwerty]

La parfaite lumière je crois pour le titre du 2ème bouquin.
La trilogie est l'adaptation des 2 bouquins d'ailleurs. Plutot fidele soit dit en passant vu le nombre de rebondissements et de personnages.
Quelques intrigues secondaires ont dégagé mais l'essentiel ( faut de l'essence) y est .
Dommage que sa technique à 2 sabres n'ait pas été plus exploitée.
Concernant le personnage les films négligent quand même le caractère obsessionnel de Musashi ainsi que sa frustration sexuelle( en gros il passe quand même son temps à se mesurer et à prendre des douches froides).
Cela lui permet aussi de fuir les responsablilités qui s'offrent à lui.

le vrai Musashi a pondu un recueil intitulé Traité des 5 roues qui fait un peu le pendant samourai de l'art de la guerre( la philosophie en plus).

[Brazilman]

"Le Sabre", c'est, dans le Japon feodal, plus qu'une simple epee, c'est une oeuvre d'art qui est travaillee longuement pour acquerir sa noblesse. Son histoire, avant d'etre un gars qui coupe-coupe ses ennemis, c'est un mec fruste qui devient noble. Pas noble au sens glorieux, non, noble d'un point de vue humain. Il se retire d'ailleurs du monde, la renommée n'est pas ce qu'il cherche.

En fait, si tu te souviens du premier film, c'est quand meme un glandu qui part a la guerre juste parce que ca va permettre de fuir la pauvreté du village. Et, de toutes facons, c'est un mauvais garcon. Il entraine d'ailleurs avec lui (ou inversement), un ami d'enfance ce qui va lui poser pas mal de probleme. Son apprentissage du sabre, ou de la vie en tant qu'etre humain, il va la decouvrir en etant enferme par un moine pendant plusieurs années dans une grenier remplis de livres. La, il va decouvrir l'art de la guerre mais aussi la poésie. Une grosse partie de son apprentissage est là, c'est le tremplin qui va le mettre sur le chemin de la lumière (titre du deuxième volume).

Voilà tout à fait, d'ailleurs plusieurs autres séquences capitales dans ces films résument cette philosophie du bushido qui représente une sorte d'accomplissement de l'existence en tant qu'être humain pour celui qui parviendra à l'appliquer dans toute sa plénitude:

-la scène se déroulant chez l'affuteur de sabres qui se présente lui même en fait comme un affuteur d'ÂME et non de sabres!
-l'issue des combats contre le moine avec sa lance et l'autre contre le jeune maître de dojo.
-sa décision de cultiver la terre et donc d'engendrer et permettre la vie par ses actes au lieu de tuer.

Au cours des 3 films, la transformation et l'évolution psychologique et morale du personnage est assez saisissante!:)

Une tite question technique svp!
Si je trouve très belle la photo et les couleurs du film j'ai lu quelque part qu'il s'agirait apparemment d'une version colorisée.
Alors si c'est vrai, quid de la version en noir et blanc

[Igor Sandman]

Ce qui me gêne chez Inagaki, c'est surtout sa manière plate de mettre le scénario en image. Je l'imagine arriver sur le tournage, ouvrir le scénar à la page 15 et dire "Toshiro-san tu te met là et tu fait tourner ton sabre. On met la caméra là et on filme". C'est pour ça que j'employais le mot exécutant. Même si le cadrage est soigné, il y a peu de recherche dans le choix du plan, de la mise en scène et du montage en fonction du sujet, de l'émotion etc. Je ne le sens pas du tout attendri par ses personnages. Il n'y a aucune interaction entre le plan et le contenu du plan (l'action). Résultat ses films repose sur le scénario et sur les acteurs. Sans cette histoire épique qu'est la légende de Musashi et l'homme-animal qu'était Mifune, il ne retserait rien de cette trilogie selon moi.
Mais vous mavez convaincu de lui donner une seconde chance. Je vais me faire une journée Musashi-Marathon.
Je reviens dans 5 heures.
-IS-

[noar13]

tu ferais mieux de te pencher sur la version d'uchida

[arioch]

Une tite question technique svp!
Si je trouve très belle la photo et les couleurs du film j'ai lu quelque part qu'il s'agirait apparemment d'une version colorisée.
Alors si c'est vrai, quid de la version en noir et blanc

J'ai toujours vu les trois films en couleurs. Bon la date de realisation ne nous aidera pas puisque d'autres films faits à la Toho a la meme epoque sont soit en noir et blanc, soit en couleur.

[Brazilman]

J'ai toujours vu les trois films en couleurs. Bon la date de realisation ne nous aidera pas puisque d'autres films faits à la Toho a la meme epoque sont soit en noir et blanc, soit en couleur.

D'après IMDB, c'est bien en couleur à l'origine, plus précisément en "Eastmancolor".
Donc, ce que j'ai lu sur le forum ou le site Asian star de Dionnet c'était faux.
La loose pour eux qui sortent le coffret quand même!:D

Merci pour tes lumières Arioch.

[Igor Sandman]

Je viens de me remater les trois films d'affillée et j'ai la tête das le cul, mais je suis réconscillié avec Musashi
Je lui reproche toujours la même chose sur la mise e scène, le choix des plans et le montage, mais j'avoue que la photo est unique (même si il a de graves problèmes de raccords par moment) et certains travelling sont vachement bien foutus. Personnellement, j'adore l'ambiance studio.
Quant à la version d'Uchida, je comptais la commander dans les jours qui viennent. Je crois que j'aimerai mieux cette version là.
-IS-