Salinger (Owen) est un agent d'Interpol qui travaille avec le procureur adjoint de Manhattan (N. Watts). Ils tentent de coincer la banque IBBC qui blanchit de l'argent et finance illégalement terrorisme et front révolutionnaires en tous genres. Toutes les personnes souhaitant parler sur ce dossier tentaculaire sont assassinées, sous la houlette d'un ancien de la Stasi (Armin Mueller-Stahl) aux ordres du PDG (Ulrich Thorsen). Les ramifications politiques, policières et financières semblant sans fin, ils tiennent néanmoins une piste en la personne d'un candidat aux élections présidentielles en Italie (Luca Barbareschi).
Le résumé ne donne qu'un faible aperçu de la complexité du métrage qui s'attaque assez frontalement à une histoire à priori peu sexy pour un thriller grand public : le blanchiment d'argent et le financement d'organisation terroristes. Les noms sont à peine masqués, entre des banques luxembourgeoises spécialisées dans les opérations louches, des pays africains en révolte permanente, la corruption active/passive à tous les étages de la police,/forces politiques/financières. pas de démonstration à outrance mais un parcours désenchanté d'un homme aux principes de fer qui va comprendre qu'il devra jouer en dehors de ses propres règles, au risque de se perdre.
Owen est parfait en héros fatigué, idem pour Watts en procureur avide d'une notion de justice qui s'est perdue avec la realpolitik et les enjeux économiques.
Ce qui impressionne le plus : la mise en scène de Tykwer. Élégante, précise et avec des cadrages absolument bluffants. Faisant la part belle au côte architectural et intemporel de la représentation de l'image. Et sur la profondeur de champ et les détails qui peuvent altérer le sens de la perception de l"oeil et donc de la vision des éléments que l'humain peut posséder. ce qui joue en filigrane sur le sujet du film. Tykwer a l'oeil et le sens de l'espace pour jouer sur sa signification et l'enjeu d'une vision globale, quelle qu'elle soit.
Anti-spectaculaire par moments : il n'y a qu'à voir la scène d'ouverture pour comprendre la construction du métrage et le ton donné. Froid et précis, avec un côté organique inattendu. La mise en scène joue sur les codes attendus/connus par les spectateurs pour mieux s'en déjouer. Voir la scène où
Si le sujet fait froid dans le dos (et sa conclusion très amère quoiqu'attendue vue la direction du film), le traitement demeure parfois risible par instants. des dialogues de plomb et situations plaquées (voir l'échange final entre
Néanmoins, le plaisir est quand même bien présent, avec la sensation d'assister à un spectacle intelligent doté d'une réalisation brillante et d'interprètes de grande classe.
Vu sur le Z1 de chez Sony. En 5.1 honnête, sans etre vriament différenciant. pas de problème de compression notable, avec une absence de contrastes dans les scènes nocturnes. Toutefois, les scènes du Guggenheim sont magnifiques dans la palette de blanc/ivoire/lumières diffuses. cela a du etre excessivement complexe à mettre en place et à photographier vu le lieu et les sources de lumière/
2.35:1 et 16/9 sur 118 mn. vo anglaise et française en 5.1 avec sta et stf (en jaune tout baveux)
il y a profusion de bonus, notamment sur le tournage au Guggenheim (comment ont-ils pu avoir l'autorisation?!), un making of, un commentaire du real & scenariste et une 15aine de films annonces (mais pas celui du film, hélas)