Tinker Tailor Soldier Spy / La Taupe - Tomas Alfredson (2011)

[Superwonderscope]

Le metteur en scène du vrai Låt den rätte komma in (en VF : Morse) s'est attelé à l'adaptation du roman de John le Carré sur un un espion du MI6 qui sort de sa semi-retraite afin d'identifier une taupe travaillant pour les forces soviétiques.

Le semi-retraité c'est Gary Oldman, accompagné de Colin Firth, Tom Hardy, JOhn Hurt, Benedict Cumberbatch et Ciaran Philips

Entièrement financé par Studio Canal et co-produit avec Working Title, le film sort via Optimum en UK le 16 septembre prochain et aux USA le 18 novembre sous la bannière focus


Le film annonce (qui utilise la main theme du Werewolf composé par Danny Elfman) me fait envie!

http://www.youtube.com/watch?v=VkUdXnOBOf0

[Shinji]

Nouvelle BA, et ça fait toujours autant envie :
www.youtube.com/watch?v=g0hQrS3TTJU

[Superwonderscope]

... et le film est un carton en Grande Bretagne, en tète depuis deux semaines au box office anglais, cumulant près de 11 millions de $ de recettes en 9 jours, soir une excellente performance. de bonne augure pour sa carrière internationale.

[MadXav]

Le réalisateur de MORSE a donc délaissé le fantastique pour un métrage d'espionnage se déroulant durant la guerre froide. C'est sorti en salle le 8 février et les critiques spécialisées sont très élogieuses. Je serai pour ma part bien plus mitigé qu'elles. D'abord visuellement, et en terme de rythme, ça évoque très fortement un épisode de Derrick qu'on aurait étiré sur 2h07, ce qui est long. Très long. Trop long.

Rien que l'introduction, c'est pratiquement 15 minutes d'images grises sans dialogues, de portes-documents, de bureaux poussiéreux, de vieux bonhommes qui se déplacent péniblement et de regards torves.

Nous étions 15 dans une salle pouvant accueillir 200 personnes. Suite à cette introduction, nous n'étions plus que 11. Vingt minutes plus tard, après un quart de film seulement, nous n'étions plus que 6 spectateurs, dont certains ronflaient.

L'histoire démarre tout de même, mollement. On apprend qu'il y a une taupe au sein du MI6 et que les britanniques se satisfont en contre-partie d'avoir pu placer un agent au coeur du gouvernement soviétique. George Smiley, un vieux de la vieil du MI6, a été mis sur la touche par des confrères aux dents longues. Mais cela n'empêche pas notre homme de tenter de mettre la main sur la Taupe...

Voilà grosso modo l'histoire.

La réalité est plus complexe, bien plus complexe. On a là un grand nombre de personnages et beaucoup de ramifications scénaristiques. Pour certaines, on en cherche encore le sens ou l'intérêt. Pour d'autres, on n'aura aucune conclusion. Certains personnages sont oubliés en cours de récit, ainsi que quelques sous-intrigues. De fait, je m'interroge encore sur leur pertinence, si ce n'est pour complexifier un métrage déjà très complexe, mêlant flash-back et "live" sans qu'on ne sache vraiment où on est.

Bref, on l'aura compris, LA TAUPE est un métrage extrêmement exigent. En tant que spectateur, on n'a clairement pas l'habitude d'être confronté à un bordel pareil, tant en terme de scénario qu'en terme de mise en scène. Exigent aussi de par son rythme incroyablement lent, l'absence totale d'action, mais aussi sa tristesse visuelle, son aspect incroyablement dépressif...

Après, on a tout de même une poignée d'acteurs, Gary Oldman en tête. Jeu sobre, retenu. Est-ce qu'on peut parler de belle prestation pour autant ? Je ne saurai dire... Idem pour John Hurt et Mark Strong. Bien qu'ils ne fassent pas grand chose, les personnages sont assez intéressants. On cherche à les comprendre, à les jauger. On aimerait bien savoir ce qu'il advient d'eux mais comme dit, le scénario oubliera pas mal d'entre eux...

Au final que dire ? Déjà, j'ai réellement lutté contre le sommeil et il est évident que je n'ai pas tout compris. D'ailleurs je mets au défis de tout comprendre en un seul visionnage. D'un autre côté, qui oserait tenter plusieurs visionnages ?
Bref, malgré tous les points négatifs que j'ai soulevé, je n'ai pas détesté le film. Je l'ai trouvé assez osé, hors-norme. On a là un vrai film d'espions, qui retranscrit sans doute une certaine réalité, et une certaine époque. J'imagine la "reconstitution" de cette époque de tensions assez "fidèle". On va donc conclure en disant que c'est laborieux sur bien des plans, mais suffisamment atypique pour ne pas mériter le rejet total...

J'attends de voir les score au Box-office, je suis très curieux pour le coup...

[Capricornnoshura]

Je pensais être un cas isolé mais la lecture de cet avis me fait découvrir une expérience en salle analogue à la mienne :
Très motivé à l'idée de voir le métrage, j'ai sombré sans m'en rendre réellement compte et dès l'incroyablement long générique dans une contemplation vide du film qui s'est déroulé devant moi, m'attachant à chaque scène à des détails mineurs (la reconstitution des 70's, les décors, la mise en scène) et n'entravant finalement jamais l'intrigue globale de l'histoire, perdant de vue l'ensemble des enjeux et des personnages au fur et à mesure que les minutes défilaient.
Et au générique de fin, c'est avec stupeur que je me suis aperçu que je n'avais rien compris au film et n'était tout simplement jamais rentré dedans !
Et tout aussi bizarrement, je n'ai moi non plus pas la sensation d'avoir vu un mauvais film ni d'avoir passé un mauvais moment...

[bluesoul]

Vous m'inquietez serieusement, je l'attend(?ai?)s avec impatience celui-la...

J'ai quand meme envie d'essayer...

[Superwonderscope]

Un des films les plus ambitieux et exigeant que j'ai vu depuis belle lurette. C'est clair que ça n'est pas fait pour le spectateur lambda venu bouffer des cascades luxueuses destinées à palier un manque de scénario intelligent. C'est en fait tout l'inverse. (vu les gens qui sont partis après 20 minutes de film, pas étonnant). Le refus de céder à la facilité et surtout de prendre le spectateur pour un être doué de réflexion.

Je ne suis pas trop d'accord avec l'analyse de xav sur le fait que le scénario oublie des personnes en cours de route. En fait, leur présence se suffit à elles-mêmes. La totalité des personnages,font partie intégrante (et nécessaire) des rouages de cette machinerie à broyer les individus - voir le destin réservé au perso de Benedict Cumberbatch -. Le fait de constater l'absence de personnages est au contraire, à mon sens, une des qualités du film - de doser la présence de l'autre. Ces dualités, ces réserves, ces menaces les uns envers les autres, le scénario les approche de manière méticuleuse, via des détails (décors, gros plans sur les visages qui traquent la moindre expression). Il dissèque les mouvements, les impressions. Plonge dans le côté réel plutôt que de sacrifier à l'action : un non-james Bond, qui exhume l'aspect le moins sexy de l'espionnage. Les jeux de pouvoirs et d'influence.

Tout n'est pas prémaché, et la mise en scène est d'une intelligence redoutable pour disséminer de multiples détails dont le spectateur aura à faire attention afin de comprendre l'ensemble.

J'ai été passionné de bout en bout, en fait, qu'il s'agisse de la résolution de l'identité de la taupe - et une fois de pus, la réalité s'avère singulièrement plus complexe que le problème posé, ou de la description de l'action et de ses dénivellations.

Et quelle direction d'acteurs! Formidable!


Vu à L'UGC CINE CITE LA DEFENSE, salle 8 - projection impeccable. un son discret (la partition sonore ressemble un peu à du Dario Marianelli) mais qui fait la part belle aux effets sonores. un son assez atmosphérique, enveloppant.

[majorsenta]

L'intrigue fonctionnne un peu comme une poupée gigogne...
Tu decouvres un élément, trouve un indice et hop le film bascule sur un nouveau personnage !
On s'attend à un Kremlin Letter et on tombe sur Crying Game !
On s'attend à une histoire d'espionnage assez froide et millimétrique et la dessus on est servi, mais en plus...en creux...on a droit tout de même à un détournement du genre..avec cette histoire d'amour pas forcément évidente.
Le film qui pourrait s'en rapprocher le plus est celui de De Niro Raisons d'Etat ..the Good Shepherd..l'histoire de famille est remplacée cette fois par celle entre les 2 espions.
Je l'ai vu 2 fois..c'est vraiment le film qui vous accompagne...il faut juste choisir le bon moment pour le voir.

[Jarlow]

Rien que l'introduction, c'est pratiquement 15 minutes d'images grises sans dialogues, de portes-documents, de bureaux poussiéreux, de vieux bonhommes qui se déplacent péniblement et de regards torves. Nous étions 15 dans une salle pouvant accueillir 200 personnes. Suite à cette introduction, nous n'étions plus que 11. Vingt minutes plus tard, après un quart de film seulement, nous n'étions plus que 6 spectateurs, dont certains ronflaient.

Pareil que Madxav et Capricorn, perso c'est la PREMIERE FOIS que j'ai envie de me barrer d'un film au cinoch avant la fin du generique... de debut. Hallucinant.

[Superwonderscope]

En même temps, c'est le sujet du film, aussi... le quotidien, la grisaille, le poussiéreux, la petite mécanique, l'habitude de ce métier, les changements de tactiques en 1973. Cette entrée en matière est somme toute logique. Et tout à fait au diapason du bouquin.

[majorsenta]

Au contraire, moi ça m'a intrigué...
J'ai juste voulu en savoir plus : il y a une multitude de point de vue, de personnages, des plans sur cette immeuble qui abrite ce service.
Cela m'a vraiment intrigué et j'ai tout de suite souhaité en savoir plus.
Pour le generique, on est loin de Mann et d'Ali ou cela ne démarrait qu'au bout de 15 mn..vraiment cela ne m'a pas posé de soucis.
Je suis ravi de pouvoir découvrir un Iron Man, Avengers...mais aussi un film comme Tinker Tailor Soldier Spy, tout en ambiances et en intrigues avec des personnages qui échappent un peu aux clichés.
D'habitude, sans connaitre l'histoire on peut dire en quelques minutes qui va faire quoi et comment l'histoire se terminera...la, c'est plus difficile..on est d'avantage surpris.

[manuma]

Le film revient à l’ambiance blafarde, anti-James Bondienne au possible de l’excellent The Spy who came in from the cold de Martin Ritt. Autant dire que, comme le dit Superwondie, les fans de Jason Bourne vont faire grise mine face à ce récit touffu, dévoilant ses petits secrets au compte goutte. J’avoue d’ailleurs m'être senti un peu perdu à mi-film, avant de retrouver pleinement le « contrôle » du récit dans sa dernière portion.

Comme sur Morse, la mise en scène joue beaucoup sur le non-dit, l’ellipse et s’avère extrêmement stimulante pour qui attend d'un film d'espionnage autre chose que de la simple action/tension.

Décidément, John le Carré a du bol : il a souvent été très bien servi par le cinéma …

[Jarlow]

Stimulante, la mise en scene???
Elle est totalement systematique! Il filme tout exactement de la meme maniere - ce type, on lui filerait un film de boule comme mission, il calerait des compositions hyper nettes partout, une lumiere type Derrick clinquant, et il mettrait de tout petits travellings tres lents partout pour faire genre.
Non je sais je suis un peu haineux pour le coup, mais vraiment... De l'esbrouffe, son cinoch.

[manuma]

Dit donc, il t'a vraiment mis en colère, ce film

Bon, après je comprends que l'on ne soit pas sensible à la radicalité de l'approche et effectivement - si je devais mettre un bémol à tout ça - je dirais que j'attends quand même de voir ce que va faire ensuite Alfredson pour m'enthousiasmer totalement sur le bonhomme, car si sa mise en image fonctionne à merveille ici - comme elle fonctionnait parfaitement sur Morse - il ne pourra peut-être pas non plus nous la resservir telle quelle à chaque fois, surtout s'il aborde d'autres genres cinématographiques (comme le film de boules, en effet ).

[comte vonkrolock]

Un film difficile d'accès, on reconnait bien là le réalisateur de MORSE a croire que qu'elle que soit le sujet, il adapte bien ça façon. En même temps le sujet si prêt assez bien.
C'est très contemplatif, y a des dialogues certe mais on se demande comme le signale si bien MadXav, si se n'est pas avant tout justement pour meubler et perdre un peu plus son son spectateur. Alors que d'autre chose arrive d'une manière trop abrute,

Spoiler : :

la fin de Colin Firth

J'ai aussi lutté très durement ( ) surtout dans le derniers tiers pour pas tomber dans la ronflette heureusement que Tom Hardy était là avec sa petite histoire en Turquie sinon s'était limite la sincope

Des romans de John Le Carré, j'avais apprécier la Maison Russie et The Tailor of Panama, moins ambicieux. Mais beaucoup plus abordable.

Reste quand même de très belles choses dans ce film un brin trop surestimé. D'abord un casting a tomber, la mise en scène bien que classique (en même temps on est en plein dans années 70 s) offre une belle minutie dans le détail des décors, magnifique, on s'y croirait le rideau de fer est là, palpable un vrai saut dans le temps.