Gran Torino (2008) Clint Eastwood

[Verhoeven]

Ce grand acteur nous laissera orphelin un jour.

A priori nous sommes déjà un peu orphelin car Clint Eastwood a déclaré prendre sa retraite en tant qu'acteur, Grand Torino serait donc le dernier film dans lequel il aura un rôle important...

[Akton]

Ben en fait Plisken tu vas être déçu
En fait le film va prendre tout le monde à contrepied je pense. Ce n'est pas du tout l'espèce de Vigilante que nous vend le trailer mais belle est bien un beau drame humain sur la vieillesse, la solitude, l'acceptation des autres... un film qui bizarrement résume assez bien l'Amérique d'aujourd'hui. Celle qui se replie sur elle même puis celle qui arrive à s'ouvrir petit à petit vers les autres. Un film qui va diviser je pense car il peut paraître réac aux yeux de certain. On y parle travail, famille, patrie (un peu) mais en fait malgré le fait que Clint soit républicain, ce n'est pas le républicain à la Bush.
De plus c'est un beau résumé de quelqu'un de ses films comme la Relève, Le maitre de guerre qui possède les même idées
Pour finir, c'est un film où l'on imagine beaucoup de chose qui n'arriveront jamais. C'est pour ça aussi que le film m'a pris en contrepied. Entre ce que je voulais voir et qui n'arrivera jamais. Rien que pour ça, merci clint.

Pas un chef d'oeuvre parce qu'un peu déjà vu mais le traitement est bien foutu et au final Gran Torino est un très bon film qui laisse un goût amer en sachant que ce grand acteur nous laissera orphelin un jour.

Je rejoins parfaitement ton sentiment sur ce film. Durant toute la projection, on est toujours à la limite, on ne sait jamais vraiment ce que va faire le personnage d'Eastwood ni quel est le vrai propos du film.
Vers la fin, on commence à comprendre et le film prend une dimension assez inattendu et bouleversante.
Au final, et malgré ses petites baisses de rythme et ses redites, on a droit à un très beau film Testament d'un des plus grand acteur réalisateur d'Hollywood.
Pour moi, je place Gran Torino au même niveau que son Impitoyable.

[kill bill]

Salut la cie, I'm back !

Bon vu hier soir ce Gran Torino qu'on me vendait comme un chef-d'oeuvre depuis des semaines alors que je m'attendais à un simple petit plaisir coupable, à un film un peu trivial quoi... Eh ben j'ai pas été déçu, pourtant je n'ai pas eu ce que j'attendais puisqu'on tient là un authentique chef-d'oeuvre !

J'en aurai littéralement chialé à la fin, je crois que c'est le premier réalisateur qui arrive à me tirer les larmes avec un plan sur un chien (n'est pas Emmerich qui veut...). Quelle intelligence, quelle clairvoyance, quelle pertinence ! Et dire que c'est surement son dernier film d'acteur, c'est incroyable d'avoir autant de recul et d'avoir autant conscience de ce qu'il représente en tant qu'acteur. Ce mec est génial, et je me disais qu'un mec comme lui à Hollywood, qui a fait une telle carrière d'acteur ET de réalisateur, bah y'en avait pas. Ce n'est pas n'importe qui pouvait "bien" réaliser un film comme celui-là, je crois même qu'il ne pouvait y avoir que lui pour le faire avec autant de sens. L'escalade de la violence est hyper bien maitrisée (un truc qui l'est de moins en moins dans les films) et n'importe quel tacheron aurait très mal géré l'histoire du gang et des quelques délinquants qui hantent le quartier. N'importe qui aurait par exemple terminé sa séquence par une bagarre quand Walt Kowalski intervient auprès des Black au début. Mais non, pas lui, c'est controlé, maitrisé de bout en bout, il sait où il va et ce qu'il a à dire, et je ne parle même pas de comment le montrer. Ce mec a une telle conscience de son talent, de sa maitrise et de l'image qu'il renvoie que c'en est réellement vertigineux.
On a donc là un film initiatique très au fait du monde actuel, et loin des mièvreries mélo habituelles, je pense comme ça à des trucs comme A la recherche de Forrester, des truc hyper bavards et finalement hyper démago. Là, ça va droit au but, y'a pas de chichi et on sent un cinéaste à la fois totalement inscrit et dépassé par son époque. C'est juste magnifique.

Moi en tout cas, je lui décerne d'office l'Oscar du meilleur film pas nominé !

Vu hier soir lors d'une avp à ll'UGC Bercy, salle comble (je ne pensais pas le film si attendu) et applaudissements nourris à la fin.

[drummonde]

Ouah ! Suis pressé de le voir !

Pour le titre original, quelqu'un a une idée ?

Car ça fait furieusement penser à un titre de polar italien

[ZombiGirl]

Ouah ! Suis pressé de le voir !

Pour le titre original, quelqu'un a une idée ?

Car ça fait furieusement penser à un titre de polar italien

Et moi, à une course de voitures Et je n'étais pas loin puisque la Gran Torino est une voiture, une Ford de 1972, et donc aussi le titre original Le perso principal en possède une et elle est l'élément déclencheur de l'histoire.

Hmm, comment dire ? J'aime beaucoup Clitiswood mais il se fait vieux quand même... Mais au-delà de son âge vénérable et les blagues racistes lourdingues, j'ai plutôt bien aimé cette histoire d'un homme qui veut aider mais ne peut le faire qu'à sa façon... qui empire tout ! Quoique la situation n'aurait sans doute pas été différente s'il était resté sagement sans bouger. Une jolie histoire sur la nature humaine qui m'aurait presque arraché une tite larme aussi. Mais pas "LE chef d'oeuvre magistral, bouleversant et déchirant" annoncé non plus.

[speedball]

pas un grand film mais ça se laisse voir tranquillement....Eastwood est un papy j'arrive toujours pas a m'y faire !

[vicknick2000]

vu hier soir....il m'a tout simplement beaucoup plu et puis la fin j'en suis reste scotche....clint eastwood est vieux ca c'est indeniable mais il arrache tout ! sublime!

[dario carpenter]

Première moitié plutôt sympa avec quelques jolis moments mais le virage dramatique de la dernière partie est plus lourd et m'a moins convaincu...le film est un peu long aussi.

[kookaburra]

Et ben moi je n'ai pas vu passer les deux heures de projection, vraiment!

Un très grand Clint. Même si, comme l'a justement dit Superfly, j'ai été assez étonné de la direction prise par le film, en particulier lors du climax.
L'interprétation est nickelle (chaque personnage sonne juste), la mise en scène est sobre et efficace (avec quand même quelques plans énormes qui jouent souvent sur les contrastes clairs/obscurs, comme c'était déjà le cas sur Million dollar Baby ) et le tout est très bien écrit (la destinée de certains persos m'a arrachée quelques larmes!)

Une réussite!!

[Gronf]

Clint Eastwood a annoncé qu'il arrêtait sa carrière d'acteur mais pas celle de réalisateur. En tant qu'admirateur du bonhomme, je ne me devais pas de louper son hypothétique (parce que non, au fond de moi, je n'arrive pas à croire qu'on ne le reverra plus jamais au cinéma) dernière apparition à l'écran. J'étais curieux de voir quel était son hypothétique (parce que non...) dernier rôle qu'il s'était lui même confié.

Ce qu'il y a de bien avec le cinéma de Clint Eastwood, c'est qu'à chaque fois, il y a du plaisir à regarder l'une de ses mises en scène même pour ses oeuvres mineures (sauf pour "La sanction" qui m'a toujours profondément ennuyé). Clint Eastwood fait du cinéma et c'est ce qui me plait.

Pour "Gran Torino", j'ai eu l'impression que Clint Eastwood se retournait sur sa carrière, l'observait et en tirait certaines conclusions. C'est ce qui fait, à mon avis, la force principale de ce film puisque Clint Eastwood le met en relation avec des thèmes qui lui sont chers: la vieillesse, la solitude, la famille, le pardon, le regard sur les autres, etc.

"Gran Torino" est maîtrisé du début à la fin, ne tombe jamais dans le ridicule (j'ai trouvé le gang réaliste loin des clichés habituels qu'on nous sert habituellement), se permet quelques touches d'humour et la sensibilité qui y est développée ne tombe jamais dans le pathos larmoyant.
Mais comme pour "L'échange", j'ai trouvé qu'il manquait ce petit truc qui vient nous bouleverser comme il avait qu le faire avec "Mystic river" ou "Million dollar baby"... même si je dois bien avouer que le plan sur le chien regardant partir son maître m'est allé droit au coeur, d'autant plus qu'on ne sait pas ce qu'il va advenir du personnage. Il s'est fringué d'une manière à rappeler certains de ses personnages iconiques (notamment l'inspecteur Harry)...

GROS SPOILERS
...dans le but d'affronter le gang qui persécute ses voisins. A ce moment, on ne sait pas quel tournure va prendre le film parce qu'il est quand même vieux et on l'imagine mal tenir tête à une bande bien armée bien qu'il montre, tout au long du film, une certaine détermination et un courage face au danger. Et la mort du personnage, ne serait ce pas un message au public indiquant que Clint Eastwood en a fini avec ce type de personnage?
FIN SPOILER

Donc, pour moi, ce n'est pas un chef-d'oeuvre mais c'est du beau cinéma quand même.

[dog]

SPOILERS UN PEU

Moi je vois cette fin et cette mise en montée du personnage supposé de vigilante comme une réponse entre les fantasme généré par l'icone et la réalité. Le gang n'a pas prit la leçon, au contraire il se venge comme un gang se vengerait et le discours sur le fait de tuer et ce que ça fait vient en écho pour moi à la grande boucherie finale du dernier Rambo. Il n'y a aucune gloire à tuer, à se venger, il n'y a pas de héros derrière un flingue, alors que de se tenir debout, être un père, devenir une personne affirmé envers et contre tous, ça oui c'est de l'héroïsme.

[Jérôme]

vu cet après midi aux halles.
première partie absolument hilarante avec les dialogues racistes et plein de préjugés du personnage (qui rappelle certaines phrases de Dirty Harry) et une fin inattendue (avec larmes à l'appui pour ma part). j'ai A-DO-Ré.
Ce qui me fascine chez Eastwood aujourd'hui, c'est cette ouverture d'esprit, cette volonté de découvrir de nouvelles choses (ce que vit le personnage de gran torino, certes malgré lui). j'espère être comme lui à son âge, et ne jamais me reposer sur des acquis, toujours chercher à apprendre, à découvrir des choses.

Blu-Ray tu seras mien...

[mercredi]

Le dernier film de Clint Eastwood m’a moins enthousiasmée que vous. Sorte de mea culpa d’un inspecteur Harry nouvellement christique , Gran Torino affiche un didactisme parfois horripilant. Prometteuse, cette remise en cause des iconographies réactionnaires américaines perd de son intérêt en induisant le lénifiant spectacle d’une conversion bien peu crédible et ce parce que l’artiste n’insiste peut-être pas suffisamment sur l’origine d’un sectarisme certes inhérent à une h(H)istoire précise (culpabilité du héros / peuple américain) mais également universelle. En associant racisme et conflit de générations, le réalisateur accorde implicitement au sentiment de peur un rôle prépondérant malheureusement quasi absent de la fiction. Ennemis présumés de l’identité (contestation d’une culture en place) et de l’intégrité (la jeunesse préfigure la naturelle disparition du vieillard et donc d’une partie de ce qu’il représente), les jeunes voisins amadoueront bien facilement le vieux monsieur dont les multiples failles se trouvent trop rapidement comblées par l’ultime sacrifice. D’où la fausse morbidité d’un héroïsme qui, je le reconnais, agence une très belle mise en scène.

[Verhoeven]

Clint Eastwood continue son virage qu'il a entammé depuis une dizaine d'années, virage dans lequel il porte un regard lucide sur la vieillesse, la solitude, la religion et la mort. Il n'a pas eu peur de se montrer ridé, diminué, mourant ou aigri, d'écorner son image du héros indestructible pour faire place à celle parfois un peu caricaturale du vieillard américain.
Et c'est dans ce qui semble être sa dernière apparition comme acteur qu'il va de nouveau se montrer dans sa faiblesse. On se demande parfois quelle part de lui-même le grand Clint a mis dans son personnage. En partant sur un sujet bateau, sa maitrise technique et son humanité se ressentent à chaque plan. A la première partie très drôle s'enchaine la seconde d'une grande puissance émotionnelle offrant un mix comédie-drame des plus réjouissants. Son personnage aigri et raciste, toujours à grogner contre l'humanité toute entière, et qui va bien entendu se trouver des sentiments d'amitié pour les gens qui au départ sont son opposé. Et c'est aussi du fossé entre les générations dont il est question, et c'est de l'incompréhension et de la peur de l'autre que vient les sentiments les plus extrêmes comme le racisme.
Je me pose pas mal de questions a propos de son regard sur la religion qu'il dénigre à chaque fois mais qui paradoxalement à une importance non négligeable dans ses films, des bondieuseries comme il pourrait dire. Le jeune asiatique lui sert d'ailleurs de confesseur car la séquence à travers la grille du sous-sol fait un étrange parallèle avec la scène précédente du confessionnal à travers un grillage similaire, on voit sur cette séquence qu'il préfère se confesser à son ami plutôt qu'à un prêtre.
Et Clint Eastwood est très fidèle avec ses collaborateurs et ses vieilles habitudes: mise en scène classique, photo qui joue avec les ombres et la lumière (une honte de ne pas avoir donné un César à Tom Stern et son beau boulot sur Faubourg 36), musique mélancolique (chanson finale chantée par lui-même), on ne change pas une équipe qui gagne.
Eastwood en profite pour faire le bilan de sa carrière au travers de quelques plans, comme s'il saluait une dernière fois ses personnages cultes, on passe de Harry fusil à pompe à la main (on l'avait vu dans Blood work également) jusqu'à l'homme sans nom et son regard profond. De la lucidité sur son avenir, de la reconnaissance sur son passé, une mélancolie qui traverse le film jusqu'au final qui ressemble fort à un au revoir (et son dernier plan hyper symbolique).

Comme toujours, la classe absolue !

[Machet]

Les grands films sont souvent une trace de l'Histoire.
Avec Gran Torino, Eastwood nous commente à sa façon le nouveau visage de l'amérique, ainsi que sa façon de reconsidérer son attitude face à la barbarie. Ça ne m'étonne pas qu'il cartonne aux USA. Le film est en phase.
Très beau, drôle et émouvant, d'un classicisme totale. Un grand Eastwood.