La haine - Matthieu Kassovitz - 1995
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
A force d'avoir un avis su tout et de tout mélanger forcemment, des fois on dit des bétises
Arretez vos histoires de légitimité, ça ne veut absolument rien dire (mais alors vraiment rien du tout). Qu'on en parle en politique pourquoi pas mais alors en cinéma et plus largement dans le domaine artistique...
Arretez vos histoires de légitimité, ça ne veut absolument rien dire (mais alors vraiment rien du tout). Qu'on en parle en politique pourquoi pas mais alors en cinéma et plus largement dans le domaine artistique...
- kill bill
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Excellente édition, en effet, je vous la conseille vivement !Jérôme a écrit :Kill bill peut vous parler des bonus
Et le film est irréprochable.
Concernant son accueil, l'ensemble de la critique avait encensé le film (je défie quiconque de trouver une mauvaise critique de ce film, hormis celle de Vincent Guignebert à l'époque dans Mad ou Impact). Le film avait eu un impact majeur sur les médias à l'époque qui découvraient réellement grâce à ce film ce qu'était réellement la banlieue. Et les seuls reproches qui ont été faits à Kassovitz sont venus suite au succès du film et propagés le plus souvent par des propres mecs de banlieue (qui avaient pour seul argument "n'importe quoi, on fait jamais de barbecue sur les toits !") ou des rappeurs qui n'avaient rien compris ou étaient déçus de ne pas avoir participé au film (genre NTM). En gros, ils reprochaient en effet à Kasso d'être un bourgeois (ce qui ne l'a jamais empêché d'avoir la plupart de ses potes en banlieue, et d'avoir toujours revendiqué sa culture "street", tout comme Cassel, mais bon...).
Et puis dire qu'un mec qui ne vient pas de la banlieue ne peut pas en parler, c'est supra-con. Voila, c'est dit, en toute amitié bien entendu.
"Hey terrorist ! Terrorize this !"
Y'a quand même eu un échange de courrier plutôt haineux avec un journal (je sais plus si c'est Libé ou Télérama), une critique/lettre ouverte bien assassine dans Rage, etc...kill bill a écrit :Concernant son accueil, l'ensemble de la critique avait encensé le film (je défie quiconque de trouver une mauvaise critique de ce film, hormis celle de Vincent Guignebert à l'époque dans Mad ou Impact).
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On est là pour discuter, non ?Dragonball a écrit :Oh, oh, ça y est , je vois venir le débat sans fin !Il Etait Une Fois a écrit :Euh...non rien.Dragonball a écrit : Il ne faut pas confondre cinéma et documentaire.
Tu fais bien de ne rien dire !
Pour confronter des points de vue différents, sinon la vie serait bien triste...et Michael Moore n'aurait jamais eu la Palme d'or pour son DOCUMENTAIRE lors du plus grand festival de CINEMA. (j'aurais quand même préféré voir Oldboy remporter la Palme à la place de Fahreinheit 9/11, pas parce que ce dernier est un docu, mais parce que Oldboy le méritait plus selon moi.)
- kill bill
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Oui mais ça c'était bien après Cannes, et bien après la sortie, quand le film a rencontré le succès et que Kasso et son producteur se battaient pour ne plus faire les couvertures de magazine... Après, y'a encore eu l'affaire des César, etc...Prodigy a écrit :Y'a quand même eu un échange de courrier plutôt haineux avec un journal (je sais plus si c'est Libé ou Télérama), une critique/lettre ouverte bien assassine dans Rage, etc...kill bill a écrit :Concernant son accueil, l'ensemble de la critique avait encensé le film (je défie quiconque de trouver une mauvaise critique de ce film, hormis celle de Vincent Guignebert à l'époque dans Mad ou Impact).
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Excuse-moi, mais quand même c'est un peu contradictoire tout ça. Pour résumer : les médias, qui ne connaissent pas les banlieues, aiment le film. Les habitants des banlieues, qui connaissent les banlieues, n'aiment pas le film. Conclusion : les banlieusards n'ont rien compris au film, les médias si.kill bill a écrit :Le film avait eu un impact majeur sur les médias à l'époque qui découvraient réellement grâce à ce film ce qu'était réellement la banlieue.
Les seuls reproches qui ont été faits à Kassovitz sont venus suite au succès du film et propagés le plus souvent par des propres mecs de banlieue
Je pense quand même que les détracteurs du film habitant les cités étaient les mieux placés pour donner leur avis et savoir de quoi il en retournait, plutôt que l'inteligentsia bobo parisienne qui, pour le coup, a cru voir un documentaire sur des contrées lointaines et inconnues façon national geographic.
Ensuite, dire de ce film qu'il a fait découvrir aux médias ce que sont réellement les banlieues... Je dirai plutôt qu'il a conforté les médias et les petits vieux apeurés dans l'idée qu'il se font des banlieues.
Que les réactions les plus virulentes à l'encontre du film soient venues des cités, c'est quand même révélateur. Considérer les détracteurs du film comme des abrutis qui n'ont rien compris à ce que les critiques eux ont compris, c'est un peu le monde à l'envers (limite supra-con).
Si un mec fait un film sur le conflit israelo palestinien, je sais pas, mais ça sera toujours plus crédible et intéressant s'il a vécu le conflit depuis sa naissance.
- niko13
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Les reactions emanant des banlieues provenaient surtout d'association comme "Les anges gardiens" (:?: plus trop sur du nom avec le temps) qui elles bossaient sur le terrain, et refusaient a Kasso le droit de dire ce qu'il s'y pasait reellement (ben oui, pour l'image ca faisait un peu desordre).
Bref, des critiques plus "politiques" qu'autre chose.
Je pense surtout que le film est tombe comme un gros pave dans la mare mediatique a un mauvais moment (ou peut-etre etait-ce un bon moment justement).
Bref, des critiques plus "politiques" qu'autre chose.
Je pense surtout que le film est tombe comme un gros pave dans la mare mediatique a un mauvais moment (ou peut-etre etait-ce un bon moment justement).
What the fuck did I do ?
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Oui mais ne soyons pas naif, c'est un film qui se déroule dans un cadre et un contexte ultra délicat, à prendre avec des pincettes. Un film sur le même sujet en Russie ou en Chine n'aurait éviemment pas la même portée. Un film un banlieue c'est marcher sur des oeufs, surtout quand tu parles de bavures policières, d'un flingue qui circule, de skin-head, de vandalisme, de misère affective, sociale, etc.Bast a écrit :Fatalis ...
C'est un film.
Des actuers, un sujet de fiction, vision d'un réalisateur , tout ça tout ça.
En quoi un film reflete t'il la réalité ?
Meme un docu ne relfete pas la réalité, alors un film ...
HA mais tu a réussi a placer Bobo, je suis content.
Le Kasso il a beau se défendre d'avoir fait une fiction, faut pas prendre les gens pour des cons. C'est un sujet super sensible, et vaux mieux être blindé niveau connaissance du sujet si tu veux l'aborder.
A la limite je trouve la démarche de Tavernier plus intéressante : il a pris sa caméra et est allé vivre quelques mois dans une cité. Tu vois des grandes gueules, des femmes qui animent la vie du quartier, du positif, du négatif... C'est toujours plus intéressant que de chercher à se la péter avec des vieux effets de mise en scène piqués à droite à gauche.
- kill bill
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Tu extrapoles et transformes quand même beaucoup ce que j'ai écrit, mais bon... c'est ton droit.Fatalis rex a écrit :Excuse-moi, mais quand même c'est un peu contradictoire tout ça. Pour résumer : les médias, qui ne connaissent pas les banlieues, aiment le film. Les habitants des banlieues, qui connaissent les banlieues, n'aiment pas le film. Conclusion : les banlieusards n'ont rien compris au film, les médias si.kill bill a écrit :Le film avait eu un impact majeur sur les médias à l'époque qui découvraient réellement grâce à ce film ce qu'était réellement la banlieue.
Les seuls reproches qui ont été faits à Kassovitz sont venus suite au succès du film et propagés le plus souvent par des propres mecs de banlieue
Je pense quand même que les détracteurs du film habitant les cités étaient les mieux placés pour donner leur avis et savoir de quoi il en retournait, plutôt que l'inteligentsia bobo parisienne qui, pour le coup, a cru voir un documentaire sur des contrées lointaines et inconnues façon national geographic.
Ensuite, dire de ce film qu'il a fait découvrir aux médias ce que sont réellement les banlieues... Je dirai plutôt qu'il a conforté les médias et les petits vieux apeurés dans l'idée qu'il se font des banlieues.
Que les réactions les plus virulentes à l'encontre du film soient venues des cités, c'est quand même révélateur. Considérer les détracteurs du film comme des abrutis qui n'ont rien compris à ce que les critiques eux ont compris, c'est un peu le monde à l'envers (limite supra-con).
La banlieue n'a jamais rejeté le film, bien au contraire. Par contre, après le succès du film, certains ont reproché à Kasso de s'être fait du pognon sur le dos de la banlieue, ce que je trouve particulièrement injuste car personne ne pouvait imaginer que le film connaitrait cet impact et ce succès. Mais bon, c'était leur légitimité de le penser...
Ensuite, les médias n'ont pas encensé le film parce qu'il leur offrait la possibilité de "découvrir" la banlieue. Les critiques ciné ont tous adoré le film parce qu'il est juste sacrément bien mis en scène, et l'ensemble de la presse s'est ensuite servi du phénomène créé par le film pour faire leurs choux gras sur la banlieue, ou plutot si tu préfères dresser un état des lieux au mieux alarmant, au pire alarmiste, de la situation dans les cités...
Et à l'époque, les médias et les petits vieux étaient loin de se faire une idée de ce qu'était réellement la situation. Le film a permis de propulser le problème sur la place publique. Je ne dis pas que c'est le premier ou qu'avant personne ne voyait rien, mais grace au succès du film, au Prix à Cannes et à la grande gueule de Kasso, ce problème de société a pour la première fois été mis sur le devant de la scène, , ça c'est certain. D'ailleurs, Kasso dans toutes ses interventions, n'arrêtaient pas de dire aux journalistes : "mais au lieu de fanstasmer une réalité à partir de mon film, allez-y dans les cités, c'est là, juste au-dela du périph'".
"Hey terrorist ! Terrorize this !"
- Dragonball
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Ah, ben j'allais répondre à "Il Etait Une Fois", mais le post de Bast va m'éviter de le faireBast a écrit :Fatalis ...
C'est un film.
Des actuers, un sujet de fiction, vision d'un réalisateur , tout ça tout ça.
En quoi un film reflete t'il la réalité ?
Meme un docu ne relfete pas la réalité, alors un film ...
HA mais tu a réussi a placer Bobo, je suis content.
Alors, oui, même un documentaire ne reflete pas la réalité mais plutôt la vision et les opinions de celui qui l'a conçu (y a qu'a voir les documentaire de Michael moore pour s'en convaincre).
Cependant, et ce n'est que mon opinion personnelle, un bon documentaire se doit d'être objectif, prècis, honnete et au maximun impartial. Et c'est pourquoi je comprends tout à fait qu'on puisse crituqer Michael Moore et ses documentaires (Et pas seulement a l'argumentation et au manichéisme flagrant, même si c'est c'est pour la bonne cause.
C'est pour celà que je ne juge pas un film que ce soit une mongolerie comme "Banlieue 13" ou un film tout a fait respectable comme "la haine" (qui n'ont pas vocation la plupart du temps à être "réaliste") de la même manière qu'un documentaire (qui lui, selon mon point de vous se doit d'être une vision neutre de ce qu'il décrit, une photographie d'une situation à un temps t, même si évidement, je le redis, l'idéologie des réalisateurs transparait souvent à travers les documentaires qu'ils réalisent)
voilà, je suis conscient qu'il y a plein de nuances à faire, mais là, j'ai pas le temps !
- Sutter Cane
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Tout à fait ! C'est un débat qui m'a toujours gonflé !Prodigy a écrit :Ben on demande pas à tous les réalisateurs qui ont fait des films de guerre de l'avoir vécue. Faux débat - à mon avis bien sûr.
Sinon dans ce cas :
pas de Soldat Ryan ni de liste de schindler, encore moins d'Apocalypse Now, Outrages...
mais aussi
pas de Braveheart,
mais aussi en allant plus loin :
pas de philadelphia, pas de mar adentro...
et pas de CINOCHE TOUT COURT...
Et la haine est un sacré bon film, très bien foutu qui a gardé toute sa force.
- meltingman
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A sa sortie, le film a fait l'effet d'une bombe dans ma cité et a été pratiquement unanimement décrié comme n'étant absolument pas le reflet de la réalité.
C'est clair que pour des gars qui aimeraient être Tony Montana, se faire renvoyer l'image de paumés dans la gueule n'est pas des plus plaisant. Ce qui créait à l'époque d'interminables discussions sur le thème de "Qu'est ce qui connait à la cité Kassovitz ?", faites par des gars assis sur des plots et crachant par terre (j'exagère à peine...)
Ce que j'aime dans "la haine" c'est que j'y vois plus un film sur la vie et l'émancipation en général que sur la cité. Contrairement à l'autre blaireau de Richet (mon dieu, rien que d'écrire son nom j'ai la nausée des doigts), Kassovitz me semble avoir fait un film qui ne tombe pas dans la démago. Il n'y a pas de gentils lascards et de méchants flics, pas de pauvres victimes de banlieue et de privilégiés des beaux quartiers, non. Chacun y crée son propre ghetto, plus ou moins consciemment, il suffit de voir la fin du film pour s'en rendre compte.
A ce niveau, avoir placé l'histoire en cité n'est qu'un prétexte, et qui est peut etre finalement une bonne idée si j'en juge par les réactions outrées des Scarfaces de bac à sable, soudain mis face à leurs propres faiblesses, et donc forcés de réfléchir un petit peu. La ou ils auraient voulu un film de rebelles de pacotille à la Richet, on leur offre une fable sur le mal-être humain et les façons de s'en sortir ou d'y plonger.
Au dela de tout, "la haine" est superbement écrit et mis en scène.
Et pour finir, je hais Kassovitz pour douze millions de raisons mais je dois bien avouer mon admiration pour ce film.
C'est clair que pour des gars qui aimeraient être Tony Montana, se faire renvoyer l'image de paumés dans la gueule n'est pas des plus plaisant. Ce qui créait à l'époque d'interminables discussions sur le thème de "Qu'est ce qui connait à la cité Kassovitz ?", faites par des gars assis sur des plots et crachant par terre (j'exagère à peine...)
Ce que j'aime dans "la haine" c'est que j'y vois plus un film sur la vie et l'émancipation en général que sur la cité. Contrairement à l'autre blaireau de Richet (mon dieu, rien que d'écrire son nom j'ai la nausée des doigts), Kassovitz me semble avoir fait un film qui ne tombe pas dans la démago. Il n'y a pas de gentils lascards et de méchants flics, pas de pauvres victimes de banlieue et de privilégiés des beaux quartiers, non. Chacun y crée son propre ghetto, plus ou moins consciemment, il suffit de voir la fin du film pour s'en rendre compte.
A ce niveau, avoir placé l'histoire en cité n'est qu'un prétexte, et qui est peut etre finalement une bonne idée si j'en juge par les réactions outrées des Scarfaces de bac à sable, soudain mis face à leurs propres faiblesses, et donc forcés de réfléchir un petit peu. La ou ils auraient voulu un film de rebelles de pacotille à la Richet, on leur offre une fable sur le mal-être humain et les façons de s'en sortir ou d'y plonger.
Au dela de tout, "la haine" est superbement écrit et mis en scène.
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