Walkabout - Nicolas Roeg - 1970

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tawhek
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Walkabout - Nicolas Roeg - 1970

Message par tawhek » sam. juil. 16, 2005 1:11 pm

Film naturaliste.
"Walkabout", c'est le passage de la jeunesse à l'âge adulte dans les tribus natives australiennes.
Le jeune, à 16 printemps, est largué dans la nature, il doit traverser le pays sur ses pieds et survivre de manière autonome pour devenir un homme (oui, je sais, c'est nul, mais les femmes ne sont a priori pas concernées par cette coutume, heureusement le film de Roeg nous démontre, de manière maline, le contraire).
Le pitch:
Un pic-nic familial dans un coin paumé d'Australie. Papa est ingénieur géologue, pour on ne sait quelle compagnie minière, il ne sait plus trop où il en est, et pendant que fifille prépare le festin, il sort un flingue et tente de buter toute sa petite famille. La grande soeur sauve le petit frère en le trainant derrière un amas de rocailles, Papa fout le feu à la bagnole et se tire une balle.
C'est le début du voyage. La soeur et le frère partent à pieds au travers du bush, ils gardent le strict nécessaire (bouffe, boisson, radio), et manquent finalement de crever de soif. Puis ils rencontrent un jeune natif (de l'âge de la soeur) qui va les guider et les nourrir, en les accompagnant aussi vers une autre étape de leur vie...
Le film vaut largement le détour, les cadrages sont somptueux, la musique adéquate. Roeg fournit un matériel parfait pour les agences de voyages un peu hype qui voudrait faire visiter l'Australie aux jeunes cadres urbains. Le retour à la nature est à la fois ressenti de manière sensible, mais surtout acceptable (le risque de mort est, finalement, très peu présent). Avec un style parfois très particulier de montage (qui ne m'a pas gêné, mais c'est quand même très seventies touch), il nous emmène en spectateur engagé du périple, et parvient à nous faire intégrer la frontière qui existe, et qui est largement perméable sur le moment, mais imperméable sur du long terme, si ce n'est dans le souvenir, entre monde civilisé et monde naturel (je ne dis pas primitif mais c'est tout comme).
Le film est très tendu tout le long de puissants moments très sensuels, voire sexuels. La confrontation entre le jeune bushman et la jeune fille donne lieu à d'intenses scènes très imagées comme celle des arbres, ou celle de la baignade en flashback.
Avec La Ligne Rouge de Malick, ce film restera un des plus beau formellement qu'il m'ait été donné de voir sur le rapport de l'humain à la (sa ?) nature.
Le dvd Z2UK n'est pas cher (moins de dix euros). Contrairement à ce qui est annoncé sur la jaquette, le film n'est même pas sous titré en anglais, mais heureusement, les dialogues sont peu présents, et de toutes les manières des ST ne seraient pas trop nécessaires, l'histoire se déroule sans trop de besoin de comprendre les paroles. (Ce serait quand même un plus sur tous les petits discours du petit frère, mais on comprend l'essentiel). Par contre il est uncut, et toute les scènes de nudité sont présentes. Ces scènes ne sont graphiquement en rien choquantes, je ne classerai même pas le film si j'étais censeur... Mais il est indéniable que la tension sexuelle règne tout le long du métrage et qu'elle est en fait une des clés du film.
Rien à dire de plus, si ce n'est que ce film est à voir. Absolument.
Dernière modification par tawhek le jeu. mars 02, 2006 11:44 pm, modifié 1 fois.
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Message par tawhek » ven. févr. 17, 2006 9:42 pm

Le DVD z2 (non sous titré OK, mais c'est pas grave) est à 10 euros sur play.com et amazon.co.uk, laissez vous tenter.

(Je uppe, lamentablement)
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Re: Walkabout - Nicolas Roeg - 1970

Message par Manolito » mar. juil. 08, 2008 1:15 pm

Vu sur dvdclassik : ce film de Nicolas Roeg arrive en France (avec STF donc) chez Potemkine :

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Re: Walkabout - Nicolas Roeg - 1970

Message par A » mar. juil. 08, 2008 3:28 pm

Bientot en blu-ray aussi chez Criterion en esperant que ca va etre region free. Tres beau film.

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Re: Walkabout - Nicolas Roeg - 1970

Message par Manolito » lun. févr. 16, 2009 11:03 am

Première vraie réalisation de l'anglais Nicolas Roeg (il n'a été qu'un réalisateur "de secours" sur "Performance"), "La randonnée" a une place très particulière dans l'histoire du cinéma australien, à l'aube de la renaissance de cette cinématographie avec les films de Peter Weir. C'est aussi le premier film avec David Gulpilil, qui allait devenir l'aborigène number one du cinéma mondiale !

Toutefois, le point de vue est anglais, non australien, et on peut trouver des touches réelles de simplisme dans l'histoire. La particularité aborigène n'est guère abordée, le film pourrait aussi bien se passer en Afrique sans que cela ne change grand chose. Cette nostalgie du paradis perdu, cette opposition civilisation/nature est d'un grand classicisme, tout comme cette délicate idylle adolescente et cette histoire d'anglaise coincée. Mais la réalisation de Roeg, très expérimentale, transcende tout cela, y ajoute une dose d'érotisme sous-jacent, complique ses implications au gré de moments mêlant innocence et tension sexuelle. La splendeur des images est permanente, la mise en scène d'une très grande créativité, le montage est personnel. Bref, si on n'a pas la profondeur d'un "Ne vous retournez pas", "La randonnée" est un film réussi, parvenant à renouveler par sa mise en images une histoire qui aurait pu autrement nous sembler fort classique...

Vu sur le dvd français potemkine, copie 1.77 16/9, assez inégale. parfois l'image trahit un gros grain vidéo, des saletés nombreuses, des soucis vidéos (stries étranges sur certains contours), parfois on a des images extrêmement précises et bien définies. Le rendu des contrastes et des couleurs est quant à lui exemplaire ! STF et bande-son mono inégale aussi. Le film est toutefois un peu rare en France, alors ne soyons pas trop difficile...

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