Une imposante partition orchestrale à suspense, flirtant par moment avec l’atonal, assez différente de ce que nous offre habituellement Bill Conti et qui marquait clairement la volonté d’Eric Red, réalisateur alors débutant, d’éviter la redite avec Hitcher, autre suspense autoroutier dont il avait signé le script 2 ans plus tôt et qui proposait de son côté un score expérimental intégralement synthétique.
Si l’ombre d’Herrmann flotte sur certaines plages, on est indiscutablement chez Bill Conti ici. L’approche musicale ne craint assurément pas l’excès, collant ainsi parfaitement à l’ambiance horrifico-tragique du film, de même qu’à la prestation survoltée d’Adam Baldwin. Comme dans les meilleures partoches du bonhomme, c’est rentre-dedans, mais d’une redoutable efficacité. L’oreille attentive percevra (forcément) ici et là des échos de quelque uns des précédents travaux de Conti : une poussée lyrique à la Gloria d’un côté – notons ici que les 2 films entretiennent quelques similitudes dans leur sujet – des passages plus orientés action avec cordes et percussions bien frappés à la Lock up de l’autre (score écrit la même année par Conti) ou encore un End title (qui d’ailleurs ne correspond pas au morceau que l’on peut entendre sur les crédits de fin) rappelant fortement le générique de fin du premier Rocky.
Volume 139 de l’Intrada special collection. Edité à 1200 copies. En espérant qu’un DVD suive de près cette belle édition CD.