The Hurt Locker (Kathryn Bigelow, 2008)

[DPG]

C'est finalement prévu pr le 23 septembre sous le titre français de "Démineurs".

[manuma]

C'est finalement prévu pr le 23 septembre sous le titre français de "Démineurs".

J'vois qu'ils ne se sont pas trop cassés la tête pour le titre français. Enfin, on va pas râler ... c'est une très bonne nouvelle.

[Verhoeven]

Sortie du film le 23 septembre

Affiche française



Le premier mot qui ressort est le mot tension, que ce soit durant les scènes d'action ou de déminage mais aussi dans la relation entre les militaires et les irakiens et même entre les militaires eux-mêmes. On accompagne les soldats lors de leurs patrouilles, on partage leurs doutes et leurs frayeurs.
Mise en scène hyper efficace, comme d'habitude chez Bigelow, dans un style proche du docu avec sa ceméra qui tremble et où la quasi absence de musique se fait remarquer.

Un très bon film !

[dav]

suis je le seul a penser que le titre plus l'affiche réunie fontre tres série b direct to vidéo, sinon ça fait bien plaisir d'avoir un film kathryn bigelow au cinéma

[ZombiGirl]

Kathryn Bigelow devrait arrêter de se prendre pour un mec et plutôt nous offrir un vrai regard féminin sur ses sujets parce que là, ce qu'on a, c'est une sorte de fantasme de femme-qui-rêve-d'être-un-homme. Il n'y a qu'à voir la scène où James et Sanborn picolent et se rentrent dedans, encouragés par un Eldridge qui leur intime de tomber la chemise Je veux bien que les soldats se détendent mais là, c'est limite grotesque. La version féminine du fantasme masculin des amitiés féminines. Le scénario est un fouillis indescriptible et une fois sorti des scènes d'action - très tendues, il est vrai - on s'emmerde et on n'est pas aidé par les 2h04 que dure le truc. Puis c'est quoi, cette fin à deux balles censée illustrer le propos d'ouverture comme quoi "La guerre est une drogue" ?

Spoiler : :

Le gars a une femme et un bébé mais non, il y retourne parce qu'IL AIME CA ! Je m'attendais à l'entendre pousser un beuglement à la Commandant Sylvestre des Guignols en descendant de l'hélico, sans déconner

Le titre original devrait être "The All Great American War Hero". Gerbant.

[Dragonball]

J'espère que ce post n'a rien à vori avec le fait que Kathryn Bigelow est lex femem de James Cameron ?

[ZombiGirl]

J'espère que ce post n'a rien à vori avec le fait que Kathryn Bigelow est lex femem de James Cameron ?

J'en étais sûre Non, je me moque qu'ils aient joué à touche-pipi et elle aurait eu tort de ne pas profiter de la reconnaissance que ça lui avait forcément apportée.

Pour en revenir au film, c'est en plus mal réalisé. Déjà, Bigelow n'est pas une réalisatrice exceptionnelle et si elle avait été un mec, on n'en ferait pas tout un plat. NEAR DARK et POINT BREAK sont corrects mais DEMINEURS est carrément embarrassant On dirait que ça a été filmé par un clippeur désireux de montrer au monde qu'il sait aussi faire "du vrai cinéma". Effets de style inutiles et agaçants (une douille qui tombe au ralenti pendant une minute ? Une microtornade dans le désert ??) et une caméra qui tremble de façon si curieuse qu'on dirait que c'est fait exprès. Et puis un plan fixe de quinze minutes sur le visage des acteurs, les yeux plissés au soleil et les lèvres gercées pour bien nous montrer à quel point l'attente est lôôôngue et chôôôde, j'appelle pas ça "être dans l'action", j'appelle ça une scène aussi ratée que chiante.

Ce film est une vraie déception pour moi d'autant plus que la scène d'intro fait partie de l'une des plus tendues que j'aie vues et que l'explosion est filmée de façon époustouflante. Très impressionnant. Malheureusement, la suite, non. Et je passe sur les "apparitions" de Guy Pearce, David Morse et Ralph Fiennes - avant, Bigelow avait des potes rock stars, maintenant, ce sont des acteurs de top niveau. Ou juste placés là par la production pour attirer le spectateur avec des "noms" ?

Mais j'ai surtout halluciné de voir un tel métrage encore aujourd'hui. Comme le disait ma co-spectatrice, on ne verrait jamais un réal français réaliser un film sur la guerre d'Algérie en montrant les soldats français contents d'y aller parce qu'ils aiment ça Il aurait intérêt à se procurer une résidence secondaire au fin fond de la Sibérie. Que DEMINEURS soit porté aux nues aux USA, je comprends. Le bible belt comporte encore de bons cas. Mais à l'étranger, non.

[kill bill]

En tout cas, ils ont adoré au Cercle de Canal + Cinéma. Et surtout mon critique préféré du moment, F. Bégaudeau qui, quand il ne cite pas Judd Apatow, nous sort Tarantinon à toutes les sauces. Cet homme est un fou génial.

[antropophagus]

@Zombigirl :

Tu ne généralises pas un petit peu là ?

Tout comme Stone a fait PLATOON pour rendre hommage aux soldats qui se sont battus là-bas et non pas pour dénoncer la guerre ou le gourvernement US comme l’aime à le penser le microcosme bobo parisien, Bigelow avec THE HURT LOCKER ne prend pas parti non plus et essaie simplement de décrire le quotidien de ses hommes qui se battent pour leur pays. Et il est évident que si majorité d’entres eux "subissent" leur engagement et ne rêvent qu’à un retour au pays, d’autres prennent leur rôle très à cœur à tel point qu’ils finissent par ne plus pouvoir s’en passer.

Que ça te dégoûte ou que tu ne puisses pas le comprendre, étant donné que tu es une femme, je peux le comprendre (je plaisante )

A ne pas confondre avec JARHEAD donc... Car là pour le coup c’est un vraie film de hippie.

Ensuite, cinématographiquement parlant, je suis assez d’accord avec toi, à part les scènes de déminage qui sont très stressantes, le film est trop long, les personnages assez fades et au final je me suis assez ennuyé. Une légère déception pour moi.

[ZombiGirl]

Tout comme Stone a fait PLATOON pour rendre hommage aux soldats qui se sont battus là-bas et non pas pour dénoncer la guerre ou le gourvernement US comme l’aime à le penser le microcosme bobo parisien, Bigelow avec THE HURT LOCKER ne prend pas parti non plus et essaie simplement de décrire le quotidien de ses hommes qui se battent pour leur pays. Et il est évident que si majorité d’entres eux "subissent" leur engagement et ne rêvent qu’à un retour au pays, d’autres prennent leur rôle très à cœur à tel point qu’ils finissent par ne plus pouvoir s’en passer.

Oui, j'avais bien compris que c'était le but du film mais ça passe mal. Peut-être un problème d'écriture, je ne sais pas, mais ce n'est pas très clair. Je préfère largement les films d'O. Stone bien que je ne sois pas une inconditionnelle des films de guerre. Chez lui, au moins, on voit pas du God Bless America à chaque image. Ici, j'ai vraiment eu l'impression que Bigelow met en avant ses soldats de façon positive en les humanisant de façon systématique (James qui s'attache à Beckham, James qui sauve Eldridge, James qui garde une boîte de souvenirs certes décalés...).

Ce qui m'a gêné, c'est la personnalité de James. Je me doute qu'il y a de quoi péter les plombs là-bas en Irak mais son comportement sonne faux. Il a quand même de sérieux problèmes, le mec, et pour "s'investir" à ce point-là, ses failles psychologiques étaient forcément présentes avant qu'il s'engage. Mais il n'y a rien pour l'expliquer d'autre que la guerre et je trouve ça dommage.

[mercredi]

le quotidien de ses hommes qui se battent pour leur pays. (...) d’autres prennent leur rôle très à cœur à tel point qu’ils finissent par ne plus pouvoir s’en passer.

Je ne crois pas que l'idéologie explique leur dépendance, elle peut cependant en constituer un prétexte.
Le film de Kathryn Bigelow possède le mérite de ne pas s’illusionner sur les réelles motivations du personnage (ses camarades remettent quant à eux rapidement en cause leur présence ici non pas d’ailleurs par conviction politique mais davantage par peur... on les comprend aussi). Littéralement accroc à la guerre et plus précisément aux montées d'adrénaline que cette dernière induit, James apprécie sa mission irakienne comme un exutoire indépendant de toute considération idéologique. Irakiens ou Afghans; c’est du pareil au même comme les gamins arabes qui “se ressemblent tous” remarque un soldat. Ainsi l’Irak et sa population perdent-ils consistance pour s’apparenter à des espèces de présences fantomatiques. La réalisatrice exploite alors les codes du western afin de dématérialiser en mystifiant un cadre référentiel à l’origine de très belles séquences (en gros, toutes les presque “fantastiques” apparitions des irakiens).
Outre des scènes d’action particulièrement réussies, le modèle cinématographique inspire quelques jolis gros plans sur les visages, de sublimes peintures du désert, ect...
Assumée, cette source d’inspiration illustre pareillement les limites morales du métrage car l’Irak n’équivaut pas à quelque Far West, à moins d’y voir une nouvelle terre de conquête. En effet, le contexte (présence américaine en Irak) et l’intertexte (conquête de l’Ouest) présupposent une interprétation politique d’autant “limite” que rattachée au point de vue faussement neutre de la mise et scène et non à l’opinion du personnage principal (la dernière option aurait traduit une certaine prise de recul). Il ne s’agit pas de faire de Kathryn Bigelow une facho impérialiste mais de s’interroger sur la légitimité d’un choix de mise en scène certes efficace sur le plan purement cinématographique, beaucoup moins au niveau éthique.
Quant à la caméra portée, je partage l’avis de mes prédécesseurs en soulignant son inutilité horripilante.
Comme ZombiGirl , la vision fantasmée d’une virilité exclusivement associée aux pulsions “guerrières” a fait sourire, voire rire une fan de Daniel Craig et Gerard Butler , acteurs généralement considérés comme bourrins. C’est dire...

[hitcher]

Zombigirl, ta déception vient du fait que tu t'es trompé de film (par rapport à ton attente).

Hurt Locker n'est pas un Redacted (ou autre) qui offre un message ou un point de vue sur la guerre en Irak (et donc encore moins un point de vue féminin) mais simplement un film qui montre le quotidien de certains soldats et nous le fait partager de façon viscérale.
Et ça, il le fait tres bien.
Il n'y a donc pas lieu de chercher à l'intellectualiser, mais de le prendre pour ce qu'il est:
Un film au 1er degré dont le seul message se trouve dans la tagline: War is Drug.

PS: je l'ai pas encore revu en salles, mais je doute qu'une 2eme vision me fasse changer d'avis: ce film est une grosse bombe

[Dragonball]

Ne pas être "Redacted", c'est déjà un énorme bon point pour le film de Kathryn Bigelow !

[ZombiGirl]

Zombigirl, ta déception vient du fait que tu t'es trompé de film (par rapport à ton attente).

Hurt Locker n'est pas un Redacted

Non, je ne me suis pas trompé de film, je n'en connaissais pas l'existence jusqu'à 2 jours avant sa sortie, je n'en attendais donc strictement rien. Je trouve juste que c'est moitié bien (les scènes d'action) et moitié chiant (tout le reste) et que le discours pue. Pour toi, c'est une bombe. Tant mieux Chacun ses goûts. Et je n'ai pas vu Redacted.

[mallox]

Kathryn Bigelow devrait arrêter de se prendre pour un mec et plutôt nous offrir un vrai regard féminin sur ses sujets

Ouais, à bien te lire, ce qui t'embête finalement, c'est qu'il n'y ait pas de scène de douche collective dans le film de Bigelow !

Enfin perso, j'ai accroché du début jusqu'à la fin à ce quotidien répétitif au possible ; si répétitif qu'il en est même devenu pour moi lancinant à regarder. Lancinant en même temps que fascinant car j'ai trouvé l'ambiance, que ce soit dans les rues désolées autant que dans les déserts, complètement paranoïaque et surtout très bien retranscrite à cet égard.
Les personnages ne sont qui plus est pas idéalisés. Dans aucun sens. le black y va même de sa petite phrase comme quoi "Ils se ressemblent tous". Et puis ce côté si répétitif qu'il en devient obsessionel est je trouve, très bien vu. (Le gamin "mort" dont le cadavre est piégé).
Bref, pour ce que vaut mon avis, j'ai trouvé ça très très bon.

Bon après c'est vrai aussi que la Bigelow pratique le cinéma le plus viril qu'on puisse voir depuis 20 ans. La pauvre Cameron a sans doute du se travestir plus d'une fois...