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LES LOULOUS (1977, Patrick Cabouat)
Valérie Mairesse à poil, Little Bob Story sur scène, des motos, du chômage, une balle perdue dans un troquet : la cité brûle. Ce drame français est plus proche du film expérimental que du porno interdit au moins de 18 ans comme on peut le lire sur l'affiche ou ailleurs. Typique de la fin des seventies, le malaise de la jeunesse et des banlieues se transforme vite en ciné-essai sur l’hôpital psychiatrique après que le héros y soit interné. Donc...
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SALE RÊVEUR (1978, Jean-Marie Périer)
Tout dans le style et la pose. Jacques Dutronc a un rasoir, Jacques Dutronc fait du stock-car (salut Rémy Julienne), Jacques Dutronc contre la ville, Jacques Dutronc contre les bourgeois, Jacques Dutronc contre l’État, Tours et ses terrains vagues, Anémone bonne (!), Léa Massari rit, Jean Bouise tise, Edwige la reine des pilotes-punks mise à sac, la maraude, la déprime, le dérapage, le départ. Un film de 1978 signé Jean-Marie Périer.
DE SUPER CAPTURES ICI..
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IL FAUT TUER BIRGITT HAAS (1981, Laurent Heynemann)
J'ai longtemps considéré Laurent Heynemann comme le Boisset du pauvre, et... c'est bien fait pour moi. Dans ce film d'espionnage où plane encore le climat des 70's (et la menace terroriste), Athanase (Philippe Noiret) se voit confier la mission d’exécuter une ex-terroriste allemande devenue gênante, Birgitt Haas. L'organisation ultra-secrète baptisée "Le Hangar", et qui se réunit d'ailleurs dans un hangar de banlieue (bien), hérite de la basse besogne. Colonna (Benard Lecoq, nouvel arriviste détestable) décide d'opter pour le crime passionnel, pas de trace, bon point pour l'opinion publique, en prenant un type au hasard après avoir mis le standard de SOS détresse sur écoute. Opération délicate mais qui peut se révéler payante avec gros moyens mis en œuvres. Feu vert. Sauf que cet homme n'a pas du tout été choisi au hasard. Cet homme, c'est Jean Rochefort (on le retrouve à l'ANPE dès le début du film - Jean Rochefort à l'ANPE, je sais pas si vous visualisez ?), un pauv' type dans toute sa splendeur, terne et désabusé. Le face à face avec Noiret (qui dit toujours "bonjour" au lieu de "au revoir", ok, pourquoi pas) est évidemment au top. Comme les dialogues. La dégueulasserie magouillante de l'Etat vous mettra au plus bas. La musique est signée Philippe Sarde. La fin pas si tragique. 100 % TRISTE.
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ATTENTION BANDITS (1987, Claude Lelouch)
"Tout l'monde, tout l'monde, on aime tout c'qu'est toc, c'qu'est vrai on s'en moque, en plus on s'croit rock"... chante Bruel dès la quatrième minute du film. On est mal barrés. Heureusement, c'est Jean Yanne qui pilote. Et ça va sans dire que ses conversations avec Charles Gérard sont puissantes. Simon Verini est receleur, à la suite d'un deal de bijoux qui tourne mal (doublé par des gars de son entourage, mais qui ?) sa femme est tuée. Tout ça le jour de la mort de Jean Gabin. L'"expert" est condamné à 10 ans de prison et à mettre sa fille en pension (pour riches, en Suisse). Il lui écrira dix années durant en gardant une seule obsession : se venger. Leloucherie après Leloucherie, ce film fait en quelque sorte la jonction entre le polar à l'ancienne et celui de la nouvelle génération, celle de Mozart, alias Patrick Bruel. La Normandie, la visite chez Cartier, la fête retour, et le retour de bâton pour les vrais coupables ; des scènes fortes, des faces à faces qui éclaboussent. En guise de fin, la quille du siècle. Et cette métaphore de la pêche. Un peu trop de plans et pas assez de plomb quand même.
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MEURTRE POUR UN PRÉSIDENT (1987, Marcel Bluwal)
Ça c'est mon Donnadieu ! Punchline sur punchline, nez bien en avant, épaules bien hautes. "Prononce pas ce nom là, c'est le mien, il est propre. Mercier c'est pas un nom c'est un essuie-cul. Mais le tiens le vrai, j'te garantis qu'j'vais t'le faire chier moi." Je vous entends plus là. Vous voulez du plus graveleux ?
Quand la voisine porno à peine majeur se pointe dans la planque du héros par exemple ?
"- Tu veux venir voir du hard chez moi ? [...] Faudra faire gaffe chuis étroite !
Et son contracteur le lendemain :
- Tu peux pas rentrer ta queue 3 jours ? On-ne-niqueu-pas sur les coups.
- Solinas !
- Ta gueule"
Il est comme ça Solinas. Mercenaire solitaire et bientôt ennemi public n°1 après avoir versé à son insu dans le terrorisme d'extrême droite et participé à l'attentat contre un ministre. Le film suit son gros bonhomme de chemin, toujours d'une puissance froide et avec desballes tirées à bout portant. x3 s'il faut. Magouilles ! Piège ! Chasse à l'homme ! Donnadieu se retrouve face à Jean-Pierre Malo, ces gueules putain. Mais il y a aussi Bernard Farcy, à fond, André Dussolier, et Suzanne Flon. Un des meilleurs films de la Série Noire conclu magistralement par un meurtre télévisé juste avant l'annonce du film du soir : 'Les 120 Journées de Sodome', en prenant bien garde de rajouter "Demain, jour de classe !"... Décadence !
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CONTRAINTE PAR CORPS (1988, Serge Leroy)
Aaah, le Women In Prison du Polar80 ! Ah Marianne Basler sans soutif pendant 1h30 ! Ah cette trogne de Vittorio Mezzogiorno, impassible, vicieux, faquin ! Ah, le Portugal et ses Portugais ! Sans oublier Catherine Wilkening, Lisette Malidor (souvenez-vous de la grande noire rasée de 'Ronde de Nuit') et toutes les autres détenues en petite tenue. Claire Vignon est envoyée en prison. Pourquoi ? Parce que le flic fasciste de l'île (: se réclamant du vrai fascisme) l'a surprise à moitié à poil, se rouler sur une plage avec son mec. On ne rigole pas avec la pudeur sur cette île méditerranéenne. N'ayant pas réuni assez de preuves pour la faire coffrer, et après avoir usé de quelques violences accompagné de ses flics musclés, Kasta lui flanque de la côke dans son sâke, bam, 7 ans minimum. Tout ça pour l'user, l'user, l'user et finir par la baiser. Sauf qu'il est tombé sur la mauvaise jument. Claire va décaper toute la prison, fini les tox' qui fument des morceaux de ceintures en cuir et se shootent avec le gaz de la cuisine, fini les suicides, fini les attouchements lourdingues des lesbos. Ouais, et dommage pour le film j'en conviens. En avant la bronzette, le footing, et la positivité ! On se croirait dans un camping80 par moment vu le cadre idyllique et les mœurs légères. Pas tellement de surprise à ce stade là de l'affaire mais Serge 'LaTraque' Leroy s'en sort plutôt pas mal malgré une fin honteuse. PS : Devinez qui meurt.
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JAUNE REVOLVER (1988, Olivier Langlois)
Ignoble.
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LA TRAVESTIE (1988, Yves Boisset)
"Nicole Armingault fait croire à ses trois amants qu'elle est enceinte. Après que ceux-ci lui ont donné l'argent nécessaire pour se faire avorter, elle dévalise son avocat puis devient travestie à Paris." Aïe.
Un polar sans policier est-il un polar ? Question. En attendant d'y réfléchir, quelques constatations. Yves Afonso est un gros mec cool. Bernard Farcy joue super bien le violeur. Valerie Steffen a toujours les seins qui pointent. Le mot 'négresses' est lâchée à plusieurs reprises. Le trottoir est arpenté dans tous les sens. Zabou aussi. Dégueulasseries. Les putes lisent Bukowski (qui est donc ce Julien Bukowski ?) et... j'ai très vite lâché l'affaire qui n'en est pas une.
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PREUVE D'AMOUR (1988, Miguel Courtois)
"Un journaliste de retour de voyage rencontre dans un train un photographe qui lui montre une pellicule lui disant qu'elle vaut de l'or. Arrive dans le compartiment une jeune femme dont il tombe amoureux. Ils passent la nuit ensemble, et il découvre dans sa poche la pellicule du photographe; celui-ci a été assassiné à sa descente du train."
Gérard Darmon sous la pluie dans la caisse de Colombo. Des journaleux. Un skinhead psychopathe et étrangleur muni d'un bracelet de force. Un loft occupant un étage entier, des stores, un poster de "Crime in the Streets" et un autre de "Voyage au bout de l'enfer". Hot d'or pour Anaïs Jeanneret qui jouit plus fort que dans Basique Instinct. Bande-son slappée, lumière bleue, parkings. Beineix ? Non, tout va bien. Jean Rougerie ? Oui, incompétence de la police. Michel Auclair ? Les gros bonnets du cinéma sont là. Ainsi que les producteurs mafia. Finish catastrophe où Darmon clame son "envie d'écrire" sur une guitare espagnolisante. Sans oublier un samurai. C'était l'année 1988. Merci à tous d'avoir participé.
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L'UNION SACRÉE (1989, Alexandre Arcady)
"Le dernier Arcady ? Pas assez court mon fils !" Même beaucoup trop long. Putain ça commençait bien pourtant, dans le genre intrigue lourdingue et racisme élémentaire. Deux flics ennemi-ennemi, un juif (Bruel) et un arabe (Berry). Le premier est chaud-bouillant, le second tout en sagesse, et tous les deux doivent résoudre un problème d'arithmétique grandiose : "La drogue à Paris est distribuée gratuitement dans les lycées par des dealers que manipule un état du Proche-Orient dont le but est de déstabiliser l'Occident"... Ces enculés ont déjà buté trois gosses. Enflures ! Les insultes fusent : "me parle pas, j'aime pas ta voix" - "j'vais t'manger la tête!". Avec un gros abus de "wouallah" dès qu'un "frisé" traverse l'écran. Soyons sérieux Monsieur Acardy, c'est pas bientôt fini ? Bah d'ailleurs si. On peut dire que ce buddy movie signe carrément la fin du genre POLAR80. Une fin aussi fulgurante que cette course poursuite dans un bahut sous fond d'electro-funk aliénant. L'intrigue se mue vite en triangle amoureux houleux (je te déteste, puis je te supporte, puis t'es mon meilleur buddy et je te présente à ma mère juive (Marthe Villalonga), quand je me rends compte qu'en fait tu baises ma femme...) et en diatribe contre l'Islam radical, le grand truand se servant d'un centre culturel comme base terroriste. Berry, dépité par l'usage qui est fait du Coran par ces Égyptiens de pacotille laissera le film se transformer en "Grand Pardon 3" de 2 heures et pètera tout à la fin. "Mais peut-être ont-ils rêvé cette vengeance...?" ... Je n'oublie pas le plus important : l'incroyable et unique cameo de Thierry Beccaro au cinéma. Mo-mo-motus.
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PRÉSUMÉ DANGEREUX (1990, Georges Lautner)
Nice '89. Production Sergio Gobbi. 205 GTI. Sophie Duez en tailleur. On est bien. On frôle le luxe même dans cette adaptation méga-libre de James Hadley Chase par Georges Lautner, quelque part entre Un Été D'Enfer et Brigade des Moeurs, sans les meules. Accrochez-vous : "Le professeur Forrester détient la formule d'une nouvelle arme nucléaire. Il est très vite déclaré dangereux car on craint qu'il ne divulgue tout à n'importe qui. Ses ennemis l'ont bien compris et décident de l'enlever. Mais, Tom Lepski le super flic de choc n'est pas loin..." Le professeur fou est joué par Mitchum qui est pété au Génépi pendant tout le film comme le raconte Francis Perrin (qui joue le commissaire, vous avez bien lu) dans les bonus du DVD (car le film est sorti en DVD, vous avez bien lu 2). La VF, évidemment déplorable, déssert encore plus l'intrique policière dont le côté comédie n'a besoin de rien d'autre pour être desservi (la palme de Nice à cette incroyable scène de poursuite où le méchant a fait un créneau trop serré et n'arrive plus à sortir de son emplacement... et aussi toutes les scènes de Sophie Duez, qui fait vite oublier ses dialogues). Lourdingue donc, mais y'a un truc. Le duo de badass est parfait : Daniel Ubaud (NOTRE Steven Seagal à nous, œil de verre en prime) et Jean-Marie Lemaire (plus blond et souple que jamais). Le détective américain insupportable qui se nourrit exclusivement de 'Coke' et de Ketchup doit déjouer les plans machiavélique du grand bandit Mario Adorf, impeccable. Impeccable comme tous ces nouveaux polos Lacoste qui apparaissent à chaque quart-d'heure. Au milieu de tout ça, une Marie Laforêt en trainée, une B.O. pompière de Stelvio Cipriani, un passage snuff movie ("on lui injecte de l'héroïne toutes les 4h, dans 48h elle sera accroc" + hurlement de Sophie Duez), une BMW gonflée, un bulldozer, une tronçonneuse, sans oublier cette diablesse de Peugeot 205 rouge éclatante, sous un ciel bleu azur. A conserver pour les générations futures.
D'INCROYABLES CAPTURES ICI MÊME.
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TAXI DE NUIT (1993, Serge Leroy)
Holala... Rendez-moi mes années 80 !