The Village - M. Night Shyamalan (2004)

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

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niko13
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Message par niko13 »

Tuck pendleton a écrit :shyamalan parle de son film

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 781,0.html

Cela stoppera peut être les procès d'intention qu'on lui fait ici
Tres bonne interview que je viens de lire, quelques morceaux choisis:

The Village, un film de facho ou de reac ? :roll:
[...]Prenons la grande scène de course-poursuite dans Le Village. Elle n'est pas là juste pour qu'on ait une péripétie angoissante de plus, du genre qui séduit le public adolescent. Le film raconte qu'il faut traverser l'enfer, affronter la part sombre et destructrice de son univers, celle qui est en soi-même, pour survivre. La course-poursuite permet à l'héroïne de le faire grâce à sa foi dans la vie. Si j'ai soigné le suspense de cette scène, c'est à cause de sa nécessité profonde par rapport au sens du film.

Ce film se distingue des trois précédents (Sixième sens, 1999 ; Incassable, 2000 ; Signes, 2002) par son pessimisme. Tous vos films traitent en filigrane de la construction d'une fiction, liée à des personnages d'enfants, qui ont besoin de donner un sens au monde qui les entoure. Ici, la peur de la vie touche aussi les adultes. Comment expliquez-vous cette noirceur nouvelle ?

En effet, le rôle des adultes, les fondateurs du village qui tiennent à vivre loin des villes, différencie profondément le film de ce que j'ai fait précédemment. Parce qu'aujourd'hui, nous aussi, c'est évident, pouvons éprouver cette tentation du repli. Parfois, je ne suis pas loin de caresser cette idée moi-même, car, en tant que père, je suis particulièrement sensible au climat angoissant de notre époque. Ce film m'a permis en partie d'exorciser cette tentation, contre laquelle il faut lutter.

A mes yeux, Le Village est un film positif, presque optimiste, mais d'une façon bizarre et inattendue, à cause de l'intervention d'un élément surnaturel fort : l'amour absolu, très pur, qui vient de la génération des enfants et qui a la capacité de sauver le village. Le Village aborde le lien entre la légende et la réalité comme quelque chose de positif. Le processus qui mène de l'une à l'autre est pour moi d'une grande beauté, identique au processus artistique. Pardon, mais il me faut rester vague pour ne rien révéler de l'intrigue...
Signes, un film de catho pour les cathos ? :roll:
Comme les monstres du Village, les extraterrestres de Signes (2002) symbolisaient le retour du refoulé. Parce que le personnage de Mel Gibson retrouve la foi en les affrontant, beaucoup ont eu une lecture du film religieuse et conservatrice politiquement. Ne s'agissait-il pas plutôt d'affirmer cette foi dans la vie qui est une nécessité dans votre univers ?

Exactement. Mais comme, à la fin, le personnage remet son col de pasteur, les gens ont nié l'universalité de l'histoire. J'ai beaucoup hésité à mettre cette scène, mais elle était essentielle. J'avais fait du héros un pasteur pour rendre le thème de la foi, au sens large, immédiatement compréhensible. Signes raconte comment cet homme acquiert la certitude que la vie a un sens, et retrouve la foi dans l'existence. Bien sûr, j'étais conscient que Mel Gibson était croyant, d'où l'intérêt de lui confier le rôle, celui d'un homme en pleine crise de doute pendant une bonne partie du film. Tout ça, c'était avant La Passion du Christ. Rétrospectivement, je dois dire que Mel Gibson lui-même a tout l'air d'avoir trouvé la foi, purement religieuse celle-là...
Utilisez-vous délibérément la peur comme un moyen de troubler le public pour l'amener à percevoir le monde différemment ?

Oui, le suspense permet de désarmer les gens, de les rendre plus émotifs. J'ai une grande capacité à m'émouvoir ou à pleurer, que tous ne partagent pas. En faisant peur, j'amène les spectateurs à un même niveau de sensibilité. Il y a un moment dans Le Village où quelque chose de très violent se produit, et où la caméra se détourne. L'essentiel du cadre est alors occupé par un objet, parce qu'en cet instant les personnages du film perdent leur humanité. De plus, cela laisse le spectateur aux prises avec son propre imaginaire, il a ainsi un rapport créatif au film. Les morts, les extraterrestres, les monstres sont des outils qui me servent à parler de la nature de l'homme. C'est la beauté de l'art que de faire accéder à la vision du monde de quelqu'un d'autre.
La moindre des choses, lorsque l'on s'interroge sur le sens profond d'une oeuvre, est au moins d'attendre le point de vue de l'auteur avant de speculer sur ses intentions (sinon, ca s'appelle du "delit de sale gueule"...).
Tiffauges
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Message par Tiffauges »

Sauf que si ses intentions sont bonnes le résultats ne l'est pas.

***SPOILER***
Dans l'interview, Shyalaman se place à la fois
-du côté des Anciens pour lesquels il éprouve de la sympathie et dont il comprend le point de vue (le repli sur soi) par lequel il est parfois tenté pour retrouver l'Innocence perdue des hommes.
-du côté d'Ivy: il faut lutter contre le repli sur soi et lutter contre ses démons intérieurs (les monstres qui n'existent que dans nos têtes)
***FIN SPOILER***

Je ne pense pas me tromper en disant qu'il ne prend au final aucun parti pour éviter les critiques. Et en gros dans le film chacun peut choisir la solution qui lui convient, car l'interprétation reste assez ouverte.

Bref c'est du cinéma de DEMAGO et je trouve celà profondément DOMMAGE ... :cry:
"Tout ce qui passe est promu à la dignité d'expression, tout ce qui passe est promu à la dignité de signification. Tout est symbole ou parabole."
Paul Claudel.
niko13
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Message par niko13 »

Tiffauges a écrit :Je ne pense pas me tromper en disant qu'il ne prend au final aucun parti pour éviter les critiques. Et en gros dans le film chacun peut choisir la solution qui lui convient, car l'interprétation reste assez ouverte.
Je n'en suis pas si sur car lors de la discussion entre les anciens, il est clairement etabli (par le personnage de Brendan Gleeson notamment) qu'ils se sont rendus compte que "le chagrin fait partie de la vie", et que tout ceci n'est qu'une utopie.
Tiffauges
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Message par Tiffauges »

Certes il critique les anciens, qui font leur mea culpa, mais la fin reste cependant ouverte et on peut légitimement croire que le Village va reprendre sa petite vie avec de nouveaux secrets.

Ce n'est pas le chagrin comme tu dis qui va remettre en cause leur mode de vie puisqu'ils y étaient déjà confrontés (CF enterrement du début du film).


Et puis vu toutes les interprétations contradictoires qu'on lit à droite à gauche on ne peut pas dire que SHYAMALAN soit particulièrement clair.
Pour moi il se place des deux côtés du camp (anciens et jeunes) sans réussir à dépasser cette contradiction, et c'est la l'échec du film (mais je ne dis pas que le challenge était simple à relever !).
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the_arrogant_frog
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Message par the_arrogant_frog »

Je suis très étonné par la virulence des critiques contre ce film :shock:
J'ai vu "Le Village" hier avec un apriori super négatif, et j'ai été au contraire très agréablement surpris. Je trouve que c'est de loin de film de M. le plus intéressant.
Je trouve que certains extrapolent beaucoup trop. L'extrapolation c'est bien connu, ça peut aller dans les deux sens : on peut trouver tous les arguments pour prouver que c'est une daube ou un chef-d'oeuvre.

J'ai aimé justement que le film ait été vendu comme un film fantastique sur des monstres dans la forêt, alors que finalement ce n'est qu'un maillon de l'histoire. J'ai été surpris par la lenteur du film, par la justesse des acteurs et de la mise en scène (oui absolument :D ). J'aime les films lents, qui prennent le temps de faire vivre les personnages et d'instaurer un climat. Je trouve que le film y parvient parfaitement. Je trouve la description de la communauté très précise et très intelligente. Tous les personnages existent et ont de la profondeur. William Hurt est formidable.

Ca va peut être vous surprendre, mais j'ai trouvé le film finalement assez fin et élégant.
C'est un film finalement très original, et très loin des stéréotypes hollywodiens actuels qui imposent la plupart du temps des films au rythme et au montage hystériques, et recherchant avant tout l'effet gratuit.

Quant aux critiques sur la "moralisation" du film, j'avoue que les bras m'en tombent...
Je ne sais pas où vous avez senti que Monsieur M. imposait son point de vue ou même se rangeait du côté des anciens :shock:
Au contraire, il me semble qu'il ne faisait que présenter une manipulation incroyable et digne de folie. Et si la jeune aveugle traverse les bois avec l'accord des anciens, c'est justement la preuve apporté par M. que la manipulation n'est pas viable à long terme. Que la première des morales est de sauver quelqu'un en danger de mort et pas de se préserver d'une civilisation décadente.
En tout cas c'est une histoire que j'ai trouvé complètement fascinante.

Quant aux critiques qui l'accusent de manipulation, je rappelerais juste qu'être manipulateur au cinéma c'est souvent plutôt une qualité : Hitchcock, de Palma, Tarantino...

En tout cas je trouve que c'est de très loin son meilleur film. Et la musique est formidable.
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Fulgentius
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Message par Fulgentius »

niko13 a écrit :
Tuck pendleton a écrit :shyamalan parle de son film

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 781,0.html

Cela stoppera peut être les procès d'intention qu'on lui fait ici
Tres bonne interview que je viens de lire, quelques morceaux choisis:

The Village, un film de facho ou de reac ? :roll:
[...]Prenons la grande scène de course-poursuite dans Le Village. Elle n'est pas là juste pour qu'on ait une péripétie angoissante de plus, du genre qui séduit le public adolescent. Le film raconte qu'il faut traverser l'enfer, affronter la part sombre et destructrice de son univers, celle qui est en soi-même, pour survivre. La course-poursuite permet à l'héroïne de le faire grâce à sa foi dans la vie. Si j'ai soigné le suspense de cette scène, c'est à cause de sa nécessité profonde par rapport au sens du film.

Ce film se distingue des trois précédents (Sixième sens, 1999 ; Incassable, 2000 ; Signes, 2002) par son pessimisme. Tous vos films traitent en filigrane de la construction d'une fiction, liée à des personnages d'enfants, qui ont besoin de donner un sens au monde qui les entoure. Ici, la peur de la vie touche aussi les adultes. Comment expliquez-vous cette noirceur nouvelle ?

En effet, le rôle des adultes, les fondateurs du village qui tiennent à vivre loin des villes, différencie profondément le film de ce que j'ai fait précédemment. Parce qu'aujourd'hui, nous aussi, c'est évident, pouvons éprouver cette tentation du repli. Parfois, je ne suis pas loin de caresser cette idée moi-même, car, en tant que père, je suis particulièrement sensible au climat angoissant de notre époque. Ce film m'a permis en partie d'exorciser cette tentation, contre laquelle il faut lutter.

A mes yeux, Le Village est un film positif, presque optimiste, mais d'une façon bizarre et inattendue, à cause de l'intervention d'un élément surnaturel fort : l'amour absolu, très pur, qui vient de la génération des enfants et qui a la capacité de sauver le village. Le Village aborde le lien entre la légende et la réalité comme quelque chose de positif. Le processus qui mène de l'une à l'autre est pour moi d'une grande beauté, identique au processus artistique. Pardon, mais il me faut rester vague pour ne rien révéler de l'intrigue...
Signes, un film de catho pour les cathos ? :roll:
Comme les monstres du Village, les extraterrestres de Signes (2002) symbolisaient le retour du refoulé. Parce que le personnage de Mel Gibson retrouve la foi en les affrontant, beaucoup ont eu une lecture du film religieuse et conservatrice politiquement. Ne s'agissait-il pas plutôt d'affirmer cette foi dans la vie qui est une nécessité dans votre univers ?

Exactement. Mais comme, à la fin, le personnage remet son col de pasteur, les gens ont nié l'universalité de l'histoire. J'ai beaucoup hésité à mettre cette scène, mais elle était essentielle. J'avais fait du héros un pasteur pour rendre le thème de la foi, au sens large, immédiatement compréhensible. Signes raconte comment cet homme acquiert la certitude que la vie a un sens, et retrouve la foi dans l'existence. Bien sûr, j'étais conscient que Mel Gibson était croyant, d'où l'intérêt de lui confier le rôle, celui d'un homme en pleine crise de doute pendant une bonne partie du film. Tout ça, c'était avant La Passion du Christ. Rétrospectivement, je dois dire que Mel Gibson lui-même a tout l'air d'avoir trouvé la foi, purement religieuse celle-là...
Utilisez-vous délibérément la peur comme un moyen de troubler le public pour l'amener à percevoir le monde différemment ?

Oui, le suspense permet de désarmer les gens, de les rendre plus émotifs. J'ai une grande capacité à m'émouvoir ou à pleurer, que tous ne partagent pas. En faisant peur, j'amène les spectateurs à un même niveau de sensibilité. Il y a un moment dans Le Village où quelque chose de très violent se produit, et où la caméra se détourne. L'essentiel du cadre est alors occupé par un objet, parce qu'en cet instant les personnages du film perdent leur humanité. De plus, cela laisse le spectateur aux prises avec son propre imaginaire, il a ainsi un rapport créatif au film. Les morts, les extraterrestres, les monstres sont des outils qui me servent à parler de la nature de l'homme. C'est la beauté de l'art que de faire accéder à la vision du monde de quelqu'un d'autre.
La moindre des choses, lorsque l'on s'interroge sur le sens profond d'une oeuvre, est au moins d'attendre le point de vue de l'auteur avant de speculer sur ses intentions (sinon, ca s'appelle du "delit de sale gueule"...).
Interview très révélatrice en effet ; Shyamalan se défend d'avoir fait des films cathos ou réacs mais il est tout bonnement incapable de sortir de cette logique : l'enfer qu'il "faut" traverser, la foi, l'exorcisme, la tentation contre laquelle il "faut" lutter... "Signes" serait même un film universel à cause de sa foi "au sens large" !

Le plus amusant, c'est le passage où il dit trouver son inspiration "dans les livres" :

http://film.guardian.co.uk/news/story/0 ... 48,00.html

M. n'a pas fini de nous faire rire !

:roll:
MovieRev
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Message par MovieRev »

Vu et apprécié en grande partie. Bonne atmosphère, mise en scène très très soignée de Shyamalan (il contourne toujours la facilité, c'est du très bon travail de ce côté là), et compo magistrale de J. Newton Howard et de sa violoniste Hilary Hahn qui, je trouve, ont vraiment le plus grand mérite. Après, l'écriture de Shyamalan sur cet opus, je la trouve comme beaucoup, un peu trop retenue. Les fausses pistes sont trop nombreuses et pas très interessantes, alors que vraisemblablement le(s) vrai(s) messages du cinéaste on est presque obligé de beaucoup les extrapoler. En gros, Shyamalan c'est pas vraiment le nouveau Spielberg, mais plutôt le nouveau Kubrick. :P Dommage que le film repose donc sur ces quelques twists finaux porteurs de beaucoup d'intentions, mais pas directement reliés à ce qui a construit tout le reste du film (contrairement à ses 3 précédents films, je trouve). Mais bon, interessant tout de même. Ce n'est pas un film vain non plus.
ukpik
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Message par ukpik »

bensunt a écrit :si ce nouveau film est aussi bon que Signes et Incassable, ce sera sans moi...
Ce sera sans moi également. J'ai été déçu par Signes. On attend un truc
original et puis c'est assez banal. La critique Du "Village" dans Libé était, en plus, gentiment asassine du genre on se fait chier pendant deux heures :x
L'homme n'est pas fait pour le travail, la preuve, ça le fatigue...
HSKG
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Message par HSKG »

À en juger par les débats passionnés que suscite "The Village" sur de nombreux forums (c’est encore plus frappant sur les forums connotés religieusement -- dans un sens ou dans l’autre, d’ailleurs), peut-être bien que le père Shyamalan a réussi son coup, finalement... Les spectateurs ne viennent plus pour le film en lui-même, qui semble quasi unanimement considéré comme très moyen, voire médiocre (je précise que je ne l’ai pas vu -- je crois bien que "Signes" m’a dégoûté à jamais de Shyamalan), mais pour se faire leur propre idée sur les thèses qui y sont exposées.
Ceci me rappelle "La passion du christ" et sa controverse quant à la responsabilité éventuelle des Juifs dans la mort (très éventuelle aussi, du reste...) de ce bon vieux Jean-Charles (à moins que ce ne soit Jean-Claude ?) qui a fait la une des journaux du monde entier. Or, franchement, combien de gens seraient allés voir ce film, à notre époque, sans la controverse qui l’a entouré ?
Exercice d’application : Étudiez les profils respectifs de Mel Gibson et Manoj "Night" Shyamalan et cherchez ce qui les rapproche. Argumentez votre raisonnement.
« There is no god but man » (« Il n’est d’autre dieu que l’homme »)
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kookaburra
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Message par kookaburra »

Vu ce Village ce soir... j'suis plutôt déçu.

ATTENTION SPOILERS

Comme d'habitude la mise en scène, la photo, les décors ainsi que le score sont très soignés.
Quelques scènes sont très réussies comme la première apparition des créatures ou celle où Lucius entraine Ivy dans la cave en lui choppant la main.

Mais voilà, à part ça, le reste est assez décevant: le film ne fait pas peur, les créatures n'existent pas, la pirouette finale n'est pas très surprenante et surtout surtout le film est beaucoup trop bavard: il ne s'y passe rien pendant plus de la moitié.

En gros c'est très beau, très chiadé mais je me suis fait un peu chier.

Je me demande si Shyamalan ne devrait pas changer la structure narrative de ces films car il va commencer sérieusement à tourner en rond (mais bon niveau box office, on change pas une recette qui marche...).
EXTERMINATOR
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Message par EXTERMINATOR »

ukpik a écrit : La critique Du "Village" dans Libé était, en plus, gentiment asassine du genre on se fait chier pendant deux heures :x
c'est pas une référence......
Neverwhere
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Message par Neverwhere »

Très bonne surprise pour moi qui n'attendait rien de ce film et qui plus est avait lu tous les spoilers possibles... Peut-être cela explique-t-il que je ne me sois pas senti "floué"...

En tout cas, une histoire mélancolique toute en demi-teinte et qui laisse un goût amer dans la bouche, portée par une superbe photo et une réalisation vraiment élégante. Très beau personnage d'Ivy également....

Un superbe film.
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dario carpenter
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Message par dario carpenter »

je rejoins pour ma part le camp des défenseurs du film.

j'ai quelques réserves sur l'imagerie du film,quelques plans trop appuyés à mon goût (Howard et Phoenix,main dans la main au ralenti...),et sur certains points du scénario -qu'on trouvera moral...ou moralisateur,selon les points de vue :wink: - comme le traitement du personnage d'adrien Brody et le journal que lit le cinéaste et qui enfonce bien le clou! :roll:

néanmoins,LE VILLAGE offre un beau personnage féminin (bryce Howard,charismatique) et la mise en scène est superbe,le film étant formellement très soigné (la photo de roger Deakins comme la musique de james Newton Howard)

4-4,5/6 (et oui,je préfère quand même INCASSABLE! :wink: )
Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

De mon côté, j'ai aussi enfin pu lire vos avis ça et là après avoir vu le film ce week end (samedi soir, Annecy, salle pleine, pas de clim, ciné de merde).



SPOILER


J'ai été plutôt déçu de ne pas voir cette peste de Nellie Oleson dans ce nouvel épisode. Mais comme d'habitude, nous avions notre lot d'interdits à respecter comme au bon vieux temps où les problèmes n'existaient pas. Bigre! avec de l'argent et beaucoup de volontés, on peut facilement s'ophéliewinteriser "Dieu m'a donné la foiiiiiiiiiiiiii" et se protéger de toutes les violences du monde extérieur.

Il est donc interdit de faire plein de choses : traverser les rues hors des passages cloutés sous pein de voir une carriole te couper les jambes. Arriver à l'heure à la messe (sinon, c'est tintin pour l'ostie et la punition dans la chambre où on pleure tout le temps). Pas de rouge : t'es fou, c'est la couleur du sang! On peut pas la voir, c'est mauvais, ça porte malheur.

Le bon pasteur était aussi là pour nous rappeler qu'avec beaucoup de prières et de foi, ça va mieux. J'ai presque eu envie d'aller jouer à saute-phoenix après la messe.

mais où était Nellie? Michael Landon s'est encore trop intéressé à cette cruchaude de Mary Ingalls avec sa cécité qui-fait-que-c'est-celle qui-voit-pas-dans-la-vraie-vie-qui-voit-mieux-que-les-autres. et pis bon, les évenments qu'on traverse, c'est un peu la perte de la virginité qu'on explore, on va au delà de soi et c'est bien passqu'on découvre la vérité et que c'est qu'un mur à sauter et que...Merde, quoi. tout ça pour découvrir une idiote en train de lire son journal avec tout pleins de mort partout et que je ferme les yeux pour qu'on laisse prendre des medocs pour des cinglés de l'autarcie et (accessoirement) du goupillon mais je les juge pas au contraire c'est un message qui fait qu'il faut aller au delà des apparences (donc de Robert Zemeckis -apparences-Robert Zemeckis-harriosn ford-apparences...eh, merde, tiens)

Mary Ingalls, elle a la force de quitter son village de walnut Grove pour apprendre à la ville le métier d'institutrice (elle a appris à tout ce qu'était la force de vaincre le mal à l'extérieur mais aussi à l'intérieur de soi)pour mieux revenir dans son village instruire chacun.

Moi je dis ça, hein...après je peux toujours parler du film de MNS.
q'ui lest rès joliment photgraphié, que la partition de JN Howard ressemble à beaucoup de choses qu'il a fait auparavant (j'avais presque l'impression dès les premières notes d'avoir une nouvelle version de Grand Canyon) mais qu'en effet, le solo violon est magnifique.

Le film est en effet d'une touchante naïveté. Un suspense plutot bien construit (même si j'avais tilté au bout de trente minutes du final un peu mou) mais l'intéret y est ailleurs (c'est ce qui fait la force et la faiblesse du film d'ailleurs.).

Chacun aura son interpétation du film, nonbstant ce que souhaite dire le cinéaste...le cinéma n'est pas un art pour les bonnes intentions.

J'ai trouvé le film au finsih assez quelconque (hormis la très belle prestation de Bryce Howard, une des rares à avoir pris quelques dragées Fuka sur le tournage), et on s'en souviendra plus pour ses relents relents réactionnaires que d'un film ciselé.

je me contrefous de ce qu'il souhaite dire dans ses interviews : je trouve le film démonstratif au possible (la lourd passé qu'on trimballe, le journal ouvert avec le réal aux manettes et les gros plans des articles bourrés de vilence,etc..). Mal construit avec son flash back inutilé qui casse la progression dramatique...la scène débile du début où William Hurt explique aux chtits nenfants la bonne parole qu'il faut gober (comprendre : expliquer au spectateur débile moyen ce qu'il va falloir retenir au début pour mieux se laisser embobiner). Ton professoral ou donneur de leçons (qu'elle soit comprise de bonne ou mauvaise manière).

Je n'aime pas ce cinéma propre où on me dit où il faut pisser ou/et ce que je dois penser. je n'aime pas ce parti-pris de règles edictées séculaires à respecter et à faire respecter. je n'aime pas la lourdeur démonstrative. je n'aime pas les acteurs à qui on demande d'avoir l'air constipés en permanence. je n'aime pas un cinéaste qui, comme il a été dit, tourne en rond à force de vouloir offrir des pitchs qui déçoivent tout le monde ou presque.

Ce cinéma du concensus propre et mou, cette vision idyllique de l'amour plus fort que tout, cette vision punitive de l'action destructrice (tu meurs par là où tu as voulu pécher) ne me convient pas.

je préfère l'amour en mer.... non...je préfère encore Mary Ingalls, c'était un message cul-benit, benit-oui-oui, idiot premier degré. mais ça ne se voulait pas manipulateur ou faussement réfléchi.

Shyamalan a inventé le cinéma Findus : idées congelées, film réchauffé.

SWS dit : 0
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Allan Theo
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Message par Allan Theo »

SWS CQFD
"Comme disait mon ami Richard Nixon, mieux vaut une petite tâche sur la conscience qu'une grosse sur l'honneur. Allez en vous remerciant bonsoir."
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