
Hannibal Rising - Peter Webber (2006)
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Alors, là attention, je viens défendre ce film ! Je précise que j'y allais vraiment la mort dans l'âme, très inquiété par le label Quinta : l'idée de me farcir une production De Laurentiis/Ben Hammar avait quand même de quoi me faire frémir, je m'attendais à un truc européen bancal et un peu amateur, dans le style du dernier de Palma. Et là, grave erreur !
D'abord, c'est beau, très beau ! La photo est excellente, les reconstitutions historiques de divers pays et diverses périodes sont extrêmement soignées, jusqu'au moindre bibelot, le tout baignant dans une ambiance totalement européenne, à la fois raffinée et démoniaque. J'ai personnellement pensé à des beaux films italiens de la grande époque comme "Le conformiste" de Bertolucci ou "Les damnés" de Visconti, ce qui n'est pas peu dire !
Les premières scènes lituaniennes posent une ambiance gothique presque draculéenne, et les scènes de bataille, d'envergure moyenne, n'en restent pas moins bien fichues et très travaillées (le son !). Gaspard Ulliel ne ressemble pas vraiment à Hopkins, certes. Mais, je l'ai néanmoins trouvé très bon ; là aussi, il ravive des souvenirs d'un certain cinéma européen sulfureux, l'époque des cabotins inquiétants, des Pierre Clémenti, Ivan Rassimov et surtout Helmut Berger auquel il fait parfois pensé. Il se sort tout à fait honorablement de ce long métrage, parvenant à ne jamais sombrer dans le ridicule ni dans l'humour déplacé ou le clin d'oeil lourdingue. Certes, ce n'est pas aussi gore que "Hannibal", mais on est tout à fait au niveau d'un "Silence des agneaux", et bien au-dessus des deux versions de "Dragon Rouge" en terme de sadisme. Le sadisme et la perversité qui se manifestent pas seulement dans les sévices explicites, mais surtout dans les situations et les rapports entre les personnages. Le film connaît ses passages à vide (le passage à Etampes), mais il est quand même beau, fastueux, captivant et original, remarquablement interprété et mis en musique. L'artificialité un peu forcé de la démarche finit par s'effacer comme "Hannibal Lecter" parvient à devenir un film autonome, sans qu'on pense réellement à ses suites. Les petites références aux films suivants (les sangliers, le masque) sont très courtes et doivent avant tout être comprises comme des signes de prescience, annonciateurs du destin qui attend "Hannibal". J'ai beaucoup aimé et je le recommande vivement - mais je pense qu'il plaira avant tout aux quelques ceux qui avaient apprécié "Hannibal" par son ton définitivement européen, très éloigné du thriller à l'américaine !
Gageons par ailleurs que la sortie de cette production européenne - et en particulier française - sera dument sabotée aux USA, comme il se doit...
D'abord, c'est beau, très beau ! La photo est excellente, les reconstitutions historiques de divers pays et diverses périodes sont extrêmement soignées, jusqu'au moindre bibelot, le tout baignant dans une ambiance totalement européenne, à la fois raffinée et démoniaque. J'ai personnellement pensé à des beaux films italiens de la grande époque comme "Le conformiste" de Bertolucci ou "Les damnés" de Visconti, ce qui n'est pas peu dire !
Les premières scènes lituaniennes posent une ambiance gothique presque draculéenne, et les scènes de bataille, d'envergure moyenne, n'en restent pas moins bien fichues et très travaillées (le son !). Gaspard Ulliel ne ressemble pas vraiment à Hopkins, certes. Mais, je l'ai néanmoins trouvé très bon ; là aussi, il ravive des souvenirs d'un certain cinéma européen sulfureux, l'époque des cabotins inquiétants, des Pierre Clémenti, Ivan Rassimov et surtout Helmut Berger auquel il fait parfois pensé. Il se sort tout à fait honorablement de ce long métrage, parvenant à ne jamais sombrer dans le ridicule ni dans l'humour déplacé ou le clin d'oeil lourdingue. Certes, ce n'est pas aussi gore que "Hannibal", mais on est tout à fait au niveau d'un "Silence des agneaux", et bien au-dessus des deux versions de "Dragon Rouge" en terme de sadisme. Le sadisme et la perversité qui se manifestent pas seulement dans les sévices explicites, mais surtout dans les situations et les rapports entre les personnages. Le film connaît ses passages à vide (le passage à Etampes), mais il est quand même beau, fastueux, captivant et original, remarquablement interprété et mis en musique. L'artificialité un peu forcé de la démarche finit par s'effacer comme "Hannibal Lecter" parvient à devenir un film autonome, sans qu'on pense réellement à ses suites. Les petites références aux films suivants (les sangliers, le masque) sont très courtes et doivent avant tout être comprises comme des signes de prescience, annonciateurs du destin qui attend "Hannibal". J'ai beaucoup aimé et je le recommande vivement - mais je pense qu'il plaira avant tout aux quelques ceux qui avaient apprécié "Hannibal" par son ton définitivement européen, très éloigné du thriller à l'américaine !
Gageons par ailleurs que la sortie de cette production européenne - et en particulier française - sera dument sabotée aux USA, comme il se doit...
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D'ac' avec Manolito !
J'ai passé un bon moment avec ce film (malgré ses quelques défauts), très bonne photo (ambiance européenne bien lugubre en Lituanie et même en France), un Gaspard Ulliel qui tient la route et une musique qui plonge direct dans l'ambiance. Une baisse de rythme dans la deuxième partie du film mais rien de grâve.
Une bonne surprise pour ma part.
PS : et n'en déplaise à quelques-uns, Hannibal de Scott est un sacré bon film aussi !
J'ai passé un bon moment avec ce film (malgré ses quelques défauts), très bonne photo (ambiance européenne bien lugubre en Lituanie et même en France), un Gaspard Ulliel qui tient la route et une musique qui plonge direct dans l'ambiance. Une baisse de rythme dans la deuxième partie du film mais rien de grâve.
Une bonne surprise pour ma part.
PS : et n'en déplaise à quelques-uns, Hannibal de Scott est un sacré bon film aussi !
C'est qui qu'a pété ?
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Sadique ? mouai
tout est fait pour faire au contraire l'apologie d'un héros vengeresque... en fait Lecter ressemble plus à Branson dans un justicier dans la ville qu'autre chose (bon on peut imaginer qu'après çà dégénère, et qu'il devient plus fou mais je suis vraiment pas convaincu !)
C'est peut-être moins flagrant dans Le sixième sens, mais dans mes souvenirs le personnages est déjà nettement plus ambigue et l'ambiance est mille fois plus glauque ! (pareil dans Hannibal qui lui en plus est un peu gore).
Tout est trop léché, la photo y compris, dans Hannibal elle était froide, çà collait parfaitement...
Moi vraiment je comprends vraiment pas cette volonté d'en faire un héros.

C'est peut-être moins flagrant dans Le sixième sens, mais dans mes souvenirs le personnages est déjà nettement plus ambigue et l'ambiance est mille fois plus glauque ! (pareil dans Hannibal qui lui en plus est un peu gore).
Tout est trop léché, la photo y compris, dans Hannibal elle était froide, çà collait parfaitement...
Moi vraiment je comprends vraiment pas cette volonté d'en faire un héros.
D'abord, rappelons que ce film ne raconte pas tout ce qui se passe avant "Manhunter" : le personnage à la fin d'"Hannibal Rising" n'est pas encore celui que nous connaissons dans les films avec Hopkins par exemple, il y a encore une moitié de vie à écouler...
Ensuite, je trouve cela très intéressant de le placer dans un contexte tellement extrême dans le mal (le front est de la seconde guerre mondiale) que ses actions nous paraissent au fond, pas si atroces, comparé à ce qu'il a vécu. Même les personnages "bons" qu'il cotoit (le policier, Gong Li) ont été confrontés à des formes de mal extrême dans le cadre de la guerre ; leurs actions a priori "positives" sont très ambigues (la torture et l'exécution par la Police de la personne qui a parlé après avoir été torturé par Klaus Barbie). Hannibal se place juste dans la moyenne de ce qu'il a vécu, il n'est que le reflet du mal et de la corruption qui l'entourent. Cela n'en fait pas un héros pour autant... Bronson dans "Le justicier dans la ville" est-il un héros, est-il montré comme tel ? J'en doute fortement - en même temps, je ne sais pas je ne l'ai pas vu
, mais d'après ce que j'ai lu de la part des défenseurs du film, j'en doute ; Hannibal non plus n'est vraiment un héos ici... A la limite un personnage du style le fantôme de l'opéra (ce qui était déjà le cas dans "Hannibal"); un vengeur maléfique, mais dont les actions ne sont jamais gratuites ou dénuées de cohérence... Surtout qu'il vit dans un monde où la corruption et le manque de morale règnent en maître. Hannibal nous parait alors au moins cohérent avec sa morale à lui... come dans le film de Scott.
Quant à la photo, elle est superbe et tant mieux. Et ce n'est pas une photo "léchée" au sens photo de publicité, ou artificielle dans le style de "Seven" par exemple, c'est une vraie belle photo de cinéma, qui varie d'ailleurs selon les périodes et les contextes que traverse Hannibal, et qui renoue avec les belles fresques européennes de réalisateurs que j'ai cités plus haut, entre autres... Avec un peu de venin en plus, bien sur... A découvrir au cinéma en tout état de cause pour apprécier le travail sur le son et l'image...
Ensuite, je trouve cela très intéressant de le placer dans un contexte tellement extrême dans le mal (le front est de la seconde guerre mondiale) que ses actions nous paraissent au fond, pas si atroces, comparé à ce qu'il a vécu. Même les personnages "bons" qu'il cotoit (le policier, Gong Li) ont été confrontés à des formes de mal extrême dans le cadre de la guerre ; leurs actions a priori "positives" sont très ambigues (la torture et l'exécution par la Police de la personne qui a parlé après avoir été torturé par Klaus Barbie). Hannibal se place juste dans la moyenne de ce qu'il a vécu, il n'est que le reflet du mal et de la corruption qui l'entourent. Cela n'en fait pas un héros pour autant... Bronson dans "Le justicier dans la ville" est-il un héros, est-il montré comme tel ? J'en doute fortement - en même temps, je ne sais pas je ne l'ai pas vu

Quant à la photo, elle est superbe et tant mieux. Et ce n'est pas une photo "léchée" au sens photo de publicité, ou artificielle dans le style de "Seven" par exemple, c'est une vraie belle photo de cinéma, qui varie d'ailleurs selon les périodes et les contextes que traverse Hannibal, et qui renoue avec les belles fresques européennes de réalisateurs que j'ai cités plus haut, entre autres... Avec un peu de venin en plus, bien sur... A découvrir au cinéma en tout état de cause pour apprécier le travail sur le son et l'image...
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Non je lis avec intérêt ce que tu dis
tu as raison pour Un justicier (c'est pour çà que j'évoquais aussi le reste de vie avant Manhunter), j'en avais bien conscience en en parlant aussi, mais moi ce qui m'énerve c'est que le propos du film est en gros au fond, c'est pas de sa faute s'il est devenu comme çà, et si on est alcoolique, si on bat ses enfants ou sa femme au fond c'est parce qu'on l'a été aussi enfant, etc.
Cà humanise le monstre et je suis pas du tout pour ce genre de traitement (et avant qu'on me parle de manichéisme, c'est évoqué un peu aussi dans Manhunter, ou la sophistication du personnage dans Hannibal mais à côté on sait que sait que c'est un pur dinguo) - enfin il ne convient pas ici - et en fait çà manque de folie pure !
J'ai pas trouvé le film nul, mais juste très moyen, trop moyen, alors qu'il y a un potentiel énorme avec cette idée de revenir sur la genèse d'un monstre (je pense que d'autres y reviendront avec un vrai traitement psychologique et pas hollywoodien... enfin j'espère !).
Par contre si tu pouvais m'expliquer ce que vient faire là l'histoire de samouraï ?

Cà humanise le monstre et je suis pas du tout pour ce genre de traitement (et avant qu'on me parle de manichéisme, c'est évoqué un peu aussi dans Manhunter, ou la sophistication du personnage dans Hannibal mais à côté on sait que sait que c'est un pur dinguo) - enfin il ne convient pas ici - et en fait çà manque de folie pure !
J'ai pas trouvé le film nul, mais juste très moyen, trop moyen, alors qu'il y a un potentiel énorme avec cette idée de revenir sur la genèse d'un monstre (je pense que d'autres y reviendront avec un vrai traitement psychologique et pas hollywoodien... enfin j'espère !).
Par contre si tu pouvais m'expliquer ce que vient faire là l'histoire de samouraï ?
Mais ça colle très bien au personnage et au reste de la saga, où tout à une explication par l'analyse. Les comportements de Dollarhyde, Clarice, Buffalo Bill s'expliquaient totalement par l'analyse de leur personnalité, de leurs actes et de leur passé. Ce traitement est désormais appliqué à Hannibal. A ce titre, ce procédé est totalement cohérent avec les autres films...rusty james a écrit :mais moi ce qui m'énerve c'est que le propos du film est en gros au fond, c'est pas de sa faute s'il est devenu comme çà, et si on est alcoolique, si on bat ses enfants ou sa femme au fond c'est parce qu'on l'a été aussi enfant, etc.
Quant aux samourais, heu bon, ce n'est pas ce que j'ai trouvé le plus réussi dans le film. Le passage à Etampes, avec le boucher, c'est pour moi le passage le plus faible du film. Cela explique le gout pour la décapitation de Lecter (il y en au moins une dans "Le silence des agneaux", la tête coupée retrouvée par Clarice), sa personnalité maniaque et perfectionniste aussi, son sens de la vengeance et de la morale très élevée... à sa façon. Et puis ça apporte un exotisme insolite et bizarre au film, pourquoi pas...
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Bien bien bien, bon, c'est pas plus deshonorant qu'autre chose, cet Hannibal Rising. Le générique de début est un peu déconcertant dans son esthétisme Center Park, mais après c'est très bien filmé, assez beau et il y a de jolis plans, comme celui d'Hannibal enfant face aux soldats Américains.
Après, ça se casse un peu la figure. Comment dire...Le Silence des Agneaux, Hannibal, le Sixième Sens se construisaient autour d'un duo Lecter/Clarisse par exemple. C'était ce duo, ce duel, cet échange entre les deux personnes qui faisaient la (seule ?) force d'un film comme le Silence des Agneaux et par dela, construisait le pouvoir de fascination de Lecter. Ici, on retrouve ce côté duo avec Gong Li, éventuellement avec le flic, mais Lecter reste souvent seul à l'écran. Du coup, il devient un tueur lambda, quoique plus sadique que le tout venant. Je sais pas trop ce que je voulais voir, un huis-clos peut être, avec Lecter et une femme dans une même pièce à ressasser des souvenirs d'enfance. Ou une sorte de Rançon de la Peur sauce Lecter, où l'introduction du film durerait deux heures.
Ici, on passe du film de vengeance au slasher. C'est pas mal, encore une fois, bien que le film n'évite pas le ridicule, mais on retrouve pas la mytholigie d'Hannibal et l'essence des films.
Après, ça se casse un peu la figure. Comment dire...Le Silence des Agneaux, Hannibal, le Sixième Sens se construisaient autour d'un duo Lecter/Clarisse par exemple. C'était ce duo, ce duel, cet échange entre les deux personnes qui faisaient la (seule ?) force d'un film comme le Silence des Agneaux et par dela, construisait le pouvoir de fascination de Lecter. Ici, on retrouve ce côté duo avec Gong Li, éventuellement avec le flic, mais Lecter reste souvent seul à l'écran. Du coup, il devient un tueur lambda, quoique plus sadique que le tout venant. Je sais pas trop ce que je voulais voir, un huis-clos peut être, avec Lecter et une femme dans une même pièce à ressasser des souvenirs d'enfance. Ou une sorte de Rançon de la Peur sauce Lecter, où l'introduction du film durerait deux heures.
Ici, on passe du film de vengeance au slasher. C'est pas mal, encore une fois, bien que le film n'évite pas le ridicule, mais on retrouve pas la mytholigie d'Hannibal et l'essence des films.
Gna !
SPOILERS
Je viens de voir le Hannibal Lecter et demeure dubitative.
Dans son ensemble, le film offre un beau "spectacle". Photographie soignée et cohérente, musique envoûtante et interprétations convaincantes provoquent l'enthousiame du spectateur.
Conformément au parti pris implicite de l'oeuvre (une préquelle), Webber propose de se pencher sur le passé du Cannibale afin d'expliciter ses obsessions et, plus généralement, de retourner aux sources du Mal. Ce dernier devra donc être clairement posé, ce dont notre réalisateur (cet orgueilleux!) ne se prive pas. Pour ce, l'artiste retient les caractéristiques qui, selon lui, définissent Lecter. Évidemment subjective, la selection peut gêner. Webber conserve ainsi l'indifférence monstrueuse d'un être totalement insensible à la souffrance. Un traumatisme (manger sa soeur), une proximité presque fusionnelle avec plusieurs instances "maléfiques" (horreurs de la guerre, du nazisme,... de l'Homme) auraient détruit l'humanité du pauvre héros pour y substituer une soif de vengeance (encore humaine) puis une PURE violence. Et le GOÛT de cette dernière répliquera le spectateur ayant encore en tête l'Hannibal sadique (jouissance du Mal, notamment érotique), pervers et si raffiné du Silence des agneaux? Certes, Webber aborde ces motifs mais de manière trop légère (clin d'oeil de la brochette champigons, musique, dessins et rictus ridicules de l'acteur...) pour être convaincant. Finalement, le film explore un seul aspect du personnage et le moins intéressant! Ce point de vue consacre une vision extrêmement manichéenne du Mal tel que l'incarne Lecter. La naiveté du propos agence une intrigue très linéaire, parfois poussive.
En ce sens, Hannibal Lecter remet une fois de plus en cause le bien fondé de préquelles (envahissantes, ces derniers temps) qui, par définition, consacrent une vision déterministe de l'existence humaine, façon de simplifier (voire de nier) le caractère insaisissable (donc insondable) de nos démons intérieurs. Facile, très facile.
Je suis d'accord avec Rusty James; expliquer le Mal revient à réfuter ce qui le rend si terrifiant donc... fascinant.
(l'argument de Manolito à ce propos: "l'explication psychologique est un des moteurs de la saga" me paraît contestable dans la mesure où Hannibal ne possède pas la même envergure que les autres personnages et donc ne devrait pas subir le même traitement).
Je viens de voir le Hannibal Lecter et demeure dubitative.
Dans son ensemble, le film offre un beau "spectacle". Photographie soignée et cohérente, musique envoûtante et interprétations convaincantes provoquent l'enthousiame du spectateur.
Conformément au parti pris implicite de l'oeuvre (une préquelle), Webber propose de se pencher sur le passé du Cannibale afin d'expliciter ses obsessions et, plus généralement, de retourner aux sources du Mal. Ce dernier devra donc être clairement posé, ce dont notre réalisateur (cet orgueilleux!) ne se prive pas. Pour ce, l'artiste retient les caractéristiques qui, selon lui, définissent Lecter. Évidemment subjective, la selection peut gêner. Webber conserve ainsi l'indifférence monstrueuse d'un être totalement insensible à la souffrance. Un traumatisme (manger sa soeur), une proximité presque fusionnelle avec plusieurs instances "maléfiques" (horreurs de la guerre, du nazisme,... de l'Homme) auraient détruit l'humanité du pauvre héros pour y substituer une soif de vengeance (encore humaine) puis une PURE violence. Et le GOÛT de cette dernière répliquera le spectateur ayant encore en tête l'Hannibal sadique (jouissance du Mal, notamment érotique), pervers et si raffiné du Silence des agneaux? Certes, Webber aborde ces motifs mais de manière trop légère (clin d'oeil de la brochette champigons, musique, dessins et rictus ridicules de l'acteur...) pour être convaincant. Finalement, le film explore un seul aspect du personnage et le moins intéressant! Ce point de vue consacre une vision extrêmement manichéenne du Mal tel que l'incarne Lecter. La naiveté du propos agence une intrigue très linéaire, parfois poussive.
En ce sens, Hannibal Lecter remet une fois de plus en cause le bien fondé de préquelles (envahissantes, ces derniers temps) qui, par définition, consacrent une vision déterministe de l'existence humaine, façon de simplifier (voire de nier) le caractère insaisissable (donc insondable) de nos démons intérieurs. Facile, très facile.
Je suis d'accord avec Rusty James; expliquer le Mal revient à réfuter ce qui le rend si terrifiant donc... fascinant.
(l'argument de Manolito à ce propos: "l'explication psychologique est un des moteurs de la saga" me paraît contestable dans la mesure où Hannibal ne possède pas la même envergure que les autres personnages et donc ne devrait pas subir le même traitement).
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une histoire de folie humaine et de vengeance bien menée et jusqu'auboutiste. en qq sorte.. un héros ! certes un peu taré et meurtri mais vengeur... voyage initiatique, ninja, outils, ça ressemble parfois à batman begins...
des trucs m'ont bien fait rire..l'avantgardisme des méthodes policières (détecteur mensonges
, sérum vérité, manquait plus que la police scientifique...)

des trucs m'ont bien fait rire..l'avantgardisme des méthodes policières (détecteur mensonges

Cthulhu vs Macross Zero = my dream !
Hannibal Lecter! Les origines du mal! Vous connaissez ses méthodes! Voyez comment tout a commencé! Cela a commencé par... une vengeance!!!

GRRRRRRR!!!!!!!
On se retrouve avec un film net, correctement réalisé, avec de beaux décors de l'Europe profonde, on suit sans trouver cela désagréable, mais on se demande quel est le rapport avec Hannibal Lecter, tueur en série psychopathe d'asile psychiatrique qui reste dans nos esprits associé a Anthony Hopkins.
Le scénario est bien léger. Une simple histoire de vengeance, certes, on s'attache pour Hannibal (ah, c'est sympa qu'un acteur de notre Hexagone est mis en avant pour le pére Lecter, mais il ne lui ressemble pas du tout, meme s'il vieillit) et on le soutient assez pour sa vengeance, mais quand meme, ca se résume a, comme le dit le magazine Premiére, "Ils ont bouffé ma soeur donc je vais les bouffer". Comme Dark Vador, on dénature le personnage en essayant d'expliquer ses origines.
Gong Li a la classe. Elle est belle, élégante, et la touche "japonisante" entre bien dans ce film (meme si Gong Li n'est pas japonaise et que des tas de spectateurs ont gueulé au racisme anti-asiatique pasqu'on a pris des Chinoises pour jouer des Japonaises dans Memoirs of a Geisha avec Gong Li aussi (et la ils ne se plaignent plus pour Hannibal Rising, je me demande pourquoi...) - a savoir que Zhang Ziyit va encore jouer une japonaise dans TMNT - décidément les Japonaises de souche c'est trop snob et trop cher pour jouer des Japonaises chez Hollywood?), meme si la tendance moderne de nos jours a mettre des références japonaises dans les films/BDs/etc peut finir un peu par souler.
Bon, avec de l'indulgence, on aime et on apprécie pour ce qu'il a (réalisation correcte, trés beaux décors, l'Europe, un rythme calme) mais en tant que prequel de la saga du terrible charismatique cannibale docteur grandissimo Hannibal Lecter, cela ne peut que décevoir.

GRRRRRRR!!!!!!!
On se retrouve avec un film net, correctement réalisé, avec de beaux décors de l'Europe profonde, on suit sans trouver cela désagréable, mais on se demande quel est le rapport avec Hannibal Lecter, tueur en série psychopathe d'asile psychiatrique qui reste dans nos esprits associé a Anthony Hopkins.
Le scénario est bien léger. Une simple histoire de vengeance, certes, on s'attache pour Hannibal (ah, c'est sympa qu'un acteur de notre Hexagone est mis en avant pour le pére Lecter, mais il ne lui ressemble pas du tout, meme s'il vieillit) et on le soutient assez pour sa vengeance, mais quand meme, ca se résume a, comme le dit le magazine Premiére, "Ils ont bouffé ma soeur donc je vais les bouffer". Comme Dark Vador, on dénature le personnage en essayant d'expliquer ses origines.
Gong Li a la classe. Elle est belle, élégante, et la touche "japonisante" entre bien dans ce film (meme si Gong Li n'est pas japonaise et que des tas de spectateurs ont gueulé au racisme anti-asiatique pasqu'on a pris des Chinoises pour jouer des Japonaises dans Memoirs of a Geisha avec Gong Li aussi (et la ils ne se plaignent plus pour Hannibal Rising, je me demande pourquoi...) - a savoir que Zhang Ziyit va encore jouer une japonaise dans TMNT - décidément les Japonaises de souche c'est trop snob et trop cher pour jouer des Japonaises chez Hollywood?), meme si la tendance moderne de nos jours a mettre des références japonaises dans les films/BDs/etc peut finir un peu par souler.
Bon, avec de l'indulgence, on aime et on apprécie pour ce qu'il a (réalisation correcte, trés beaux décors, l'Europe, un rythme calme) mais en tant que prequel de la saga du terrible charismatique cannibale docteur grandissimo Hannibal Lecter, cela ne peut que décevoir.
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Que HANNIBAL RISING, même s'il est nettement supérieur à DRAGON ROUGE en matière de facture graphique, reste l'opus le plus faible de la série.
Contrairement au livre - qui apportait moult détails (forcément) - le livre explore 40% de la thématique...
Une scène d'ouverture splendide, forte, brutale et prometteuse...
la suite est plate.
je suis déçu.
Contrairement au livre - qui apportait moult détails (forcément) - le livre explore 40% de la thématique...
Une scène d'ouverture splendide, forte, brutale et prometteuse...
la suite est plate.
je suis déçu.