Fatalis rex a écrit :Pour rentrer dans les détails, quand je parle d'assimilation, je pense au mécanisme de la peur que les créateurs de SILENT HILL ont parfaitement compris, notamment après avoir lu L'INQUIETANTE ETRANGETE de Freud (quand on le lit, on se met à comprendre POURQUOI on a peur, et comment les concepteurs du jeu s'y prennent pour faire peur ; dans une autre vie, j'avais écrit un truc là-dessus : http://jeux.dombres.free.fr/spip.php?article99).
Quand il filme l'arrivée à SILENT HILL, ou des silhouettes vaguement humanoïdes dans la brume, ou quand il fait un parallèle entre Pyramid Head (figure phallique par excellence) et un violeur traquant 2 femmes, Gans démontre qu'il est loin d'être con et qu'il a compris le matériau qu'il adapte. C'est ce que j'ai voulu dire.
Pour l'anecdote, je me rappelle avoir discuté avec Rafik Djoumi juste à la sortie de la projection de presse du film, et je me souviens qu'il avait reproché à Gans de n'avoir pas du tout retranscrit la notion d'"Inquiétante Etrangeté" propre au jeu.
Comme quoi, ça fait réfléchir...
N'ayant jamais lu une ligne de Freud de ma vie ni joué à Slient Hill, c'est une conversation qui me dépasse évidemment...
Tout ce que je peux constater c'est que les films Resident Evil ont au moins le mérite de ne pas être emmerdant, ce qu'on ne peut pas dire des deux heures de "Silent Hill"...
L'"Inquiétante étrangeté", c'est la traduction française d'un mot allemand intraduisible utilisé par Freud, "unheimlich" (l'antithèse du foyer, de tout ce qui est connu et familier). Lorsque Alice pénètre dans Silent Hill, dans ce décor étranger, inconnu et inquiétant, un peu comme Jonathan Harker quand il pénètre dans les Carpates, la manière dont Gans filme ça, en posant sa caméra dans des endroits incongrus, assez éloignée de son personnage, ou en multipliant les angles de vue "bizarres", il s'inscrit dans cette logique en utilisant le mécanisme de la peur décrit par Freud dans son livre et en déstabilisant le spectateur (L'Inquiétante Etrangeté, donc).
Ce qui rendait le jeu Silent Hill révolutionnaire, c'est d'avoir bouleversé les codes du survival à la Resident Evil: un lieu cohérent et fidèle à la réalité plongé dans un brouillard ténébreux; des ennemis extrêmement agressifs mais bizarres et souvent invisibles; des éléments du décor provoquant un malaise intime (chaise roulante écrasée, lit d'hôpital crade et sanguinolent; etc). La peur de l'inconnu, l'effroi derrière chaque porte que le joueur s'apprête à ouvrir. Un univers de fin du monde où le joueur est malgré tout happé par l'envie d'achever son périple pour mieux exorciser le mystère implacable.
Très loin d'un simple run&blast de zombies, Silent Hill a été le premier survival "psychologique", et comme pour tout jeu vidéo, cette révolution était inhérente à l'activité du joueur dans un univers graphique inédit.
Le problème de Silent Hill le film, est que Gans n'a pas su aller au delà de la retranscription du jeu en images réelles. Ce n'est même pas une relecture.
L'implication active du joueur disparue, il met le paquet sur le visuel, impressionnant mais un peu clinquant aussi, insuffisant surtout pour masquer le manque de coffre des personnages et d'un scénario somme toute un peu juste. Les belles images ne sont pas suffisantes pour faire un bon long-métrage, et dans Silent Hill le film, elles ne sont pas surprenantes comme l'étaient les prouesses graphiques du jeu, elles n'en ont ni le cachet ni le pouvoir de suggestion.
Silent Hill le film souffre ainsi du syndrome de la jolie coquille un peu vide et entretient le débat de l'adaptation des jeux vidéos par le cinéma: les jeux offrent-ils une matière suffisante pour le septième Art dès lors qu'ils sont épurés de ce pour quoi ils avaient été pensés et conçus: l'interactivité (?)
neomasta a écrit :
Silent Hill le film souffre ainsi du syndrome de la jolie coquille un peu vide et entretient le débat de l'adaptation des jeux vidéos par le cinéma: les jeux offrent-ils une matière suffisante pour le septième Art dès lors qu'ils sont épurés de ce pour quoi ils avaient été pensés et conçus: l'interactivité (?)
Très bonne question. Je penche pour une réponse positive dans la mesure où notre septième art exige également du spectateur une participation certes moins visible que celle naturellement attribuée au joueur mais tout aussi réelle. Pour ce, la mise en scène doit stimuler l'imaginaire du public et dans le cas d'une adaptation de jeux, asseoir l'osmose entre le public et une caméra dont les "mouvements", le point de vue, ect... équivaudront alors aux nôtres. Le joueur; c'est une mise en scène à laquelle nous devrons nous identifier.
Seb2 a écrit :Des news sur les visuels des 3 jaquettes supplémentaires du BR ?
Sa y est j'ai la chose en mains !!! et donc ces 4 jaquettes (et oui une de plus) se présente sous la forme d'un BR enfourné dans un carton a l'effigie de l'affichette ciné qui ornait le premier DVD
le BR lui possède une fois retirer ce fourreau cartonné, un jeux de deux jaquette réversible (un peu comme sur les éditions DVD Canada/Quebec) avec des affiches bien meilleurs sur une ont voix les gars de l'église de je sais plus quoi vu que j'ai oublier un peu le film (dsl ) une autre ont a le droit a l'écorché des toilettes en gros plan , ainsi que de son pote le gars qui aime déshabiller de leurs peau les bedeaux qui trainent a SH, et pour conclure la dernière la meilleurs le groupes d'infirmière du derniers niveau qui ont des gueules bien fatiguées....
le doc de 87mn sur le deuxième BR est annoncé en HD.
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. Snake Plisken Escape from NY
Bon maintenant faut que ça vaille le coup, j'en veux pour mon argent : des images qui explose la rétine, et un son qui fera crisper et craquer les murs du salon
et pis j'espère que le Chris y se lâche dans le doc, comme sur le commentaire je veut du croustillant
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. Snake Plisken Escape from NY
Moi je l'ai mis en intérieur (le boitier BR est transparent, la classe ) histoires d'être cohérent vu que j'ai mis l'équipe de déboucheurs de toilettes sur la façade avant .
On peut les voir en photos sur le site de dvdactu en deuxième lignes : http://fg.filmsactu.com/images-film-sil ... page-1.htm
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. Snake Plisken Escape from NY
Revu sur le bluray français Metropolitan, une édition qui sent le travail bien fait, dès l'étui et son visuel différent de la jaquette du disque lui-même. La copie HD 2.35 est vraiment magnifique, avec une précision hallucinante, un excellent rendu du grain très fin, on aperçoit facilement la différence entre les scènes tournées en 35mm et celles tournées en numérique (par exemple la scène dans la chambre de la fillette avec les révélations). La compression a priori difficile sur un tel titre (scènes très sombres pour les moments "ténèbres" ou scènes de brume) passent quasiment sans aucun souci à un ou deux plans près. Bref, une belle réussite technique, idem pour la bande son anglaise dts master sans aucun souci et assez travaillée.
Le film lui-même : revu aujourd'hui sans attente particulière, l'avis que je rejoins le plus ici est celui d'Eric Dinkian. Le gros souci du métrage est vraiment qu'il commence de but en blanc, en s'affranchissant de toute caractérisation ou même début d'identification à ses personnages principaux, transparents. Les parties avec Sean Bean, supposées donner un peu de chair au métrage, sont insuffisantes ; en ce sens, le métrage ne commence à intéresser et à décoller qu'avec les révélations de la chambre d'hôpital... soit au 3/4 du film ! Gans semble filmer un jeu vidéo dont on ne tiendrait pas la manette, on regarde quelqu'un d'autre jouer sans que cela ne raconte vraiment une histoire, et forcément au bout de vingt minutes, on a des fourmis dans les jambes.
Ce qui est regrettable car il faut quand même reconnaître que le film a de sacrés atouts, en particulier une direction artistique superbe, une photo et des décors très soignés. Comme dit plus haut, la dernière demi-heure décolle vraiment, on apprécie le soin technique, les renvois atmosphériques au cinéma d'épouvante asiatique ou gothique des années 60... Mais le résultat reste plus sympathique que réellement abouti.
Le jeu commence pareil, on ne sait pas qui est le personnage, à la différence qu'on EST le personnage, donc l'identification est immédiate, d'autant plus que dans le film, le personnage est une femme, ce qui rend l'identification plus difficile pour le mâle que je suis...
Pour ma part le film m'a impliqué dès l'arrivée à Silent Hill, alors qu'au départ j'avais très peur, mais pas dans le bon sens du terme, avec cette intro très convenue et cliché.
Après, à Silent Hill, j'ai retrouvé le jeu : on commence à se sentir mal, mais on ne sait pas pourquoi. De la brume, des cendres tombées du ciel, l'impression d'être observé... Puis la sirène. Pour moi ça fonctionne à plein tube, au point de râler quand on retourne à la réalité avec Sean Penn, même si je comprends l'utilité scénaristique de ces va-et-vient.
J'ai vu la BA de la suite, où l'on voit tout ce que Gans a essayé d'éviter avec cet aspect fête foraine, et à mon avis son film va être réévalué.
Fatalis rex a écrit :(...) dans le film, le personnage est une femme, ce qui rend l'identification plus difficile pour le mâle que je suis...
(...) râler quand on retourne à la réalité avec Sean Penn, même si je comprends l'utilité scénaristique de ces va-et-vient.
Sean Bean. Ces séquences ont été rajoutées à la demande des producteurs (qui se plaignaient du manque de personnages masculins ), et, personnellement, je les ai trouvées dispensables.
Fatalis rex a écrit :Le jeu commence pareil, on ne sait pas qui est le personnage, à la différence qu'on EST le personnage, donc l'identification est immédiate, d'autant plus que dans le film, le personnage est une femme, ce qui rend l'identification plus difficile pour le mâle que je suis...
C'est vrai que c'est plus simple de s’identifier à un extra terrestre qui vole ou à un mec qui se transforme régulièrement en monstre vert !
Fatalis rex a écrit :Le jeu commence pareil, on ne sait pas qui est le personnage, à la différence qu'on EST le personnage, donc l'identification est immédiate, d'autant plus que dans le film, le personnage est une femme, ce qui rend l'identification plus difficile pour le mâle que je suis...
C'est vrai que c'est plus simple de s’identifier à un extra terrestre qui vole ou à un mec qui se transforme régulièrement en monstre vert !
Ben oui, ce sont des créatures moins incompréhensibles.