Sunshine - Danny Boyle (2006)

[manara]

abcdef

[Lurdo]

Ah, ben ça fait plaisir de voir qu'il ne règne pas ici qu'une admiration béate vis à vis du film. L'espace d'un instant, j'ai cru être le seul à ne pas avoir aimé.


SPOILS Légers


Attention, ce n'est pas non plus une catastrophe. Mais c'est typiquement Boyle et Garlandien. Surtout Garlandien. Je me demande même si Garland se rend compte que ce qu'il écrit, ce n'est rien de plus qu'un patchwork de tout ce qui s'est fait dans le genre.

C'était déjà plus ou moins le cas avec 28 Days, mais c'était assumé, et ça apssait plutôt bien, sous cette forme d'hommage. Là, c'est peut-être aussi assumé, mais ça ne passe pas du tout.

Donc forcément, aucune surprise à la vision du métrage, on devine de suite où Boyle veut en venir, on voit venir les rebondissements à 20 kilomètres, on est légèrement agacé quand Boyle fait mumuse avec ses caméras, et truffe son film d'effets de style inutiles (les images subliminales, par exemple), et quand arrive la scène finale avec sa voix off, on lève les yeux au ciel en pensant qu'on aurait bien aimé ne pas avoir deviné juste une heure 30 plus tôt, lorsque l'on se disait "ah, tiens, ça ferait un joli monologue de fin, ça, sur une image du soleil qui se ranime, et de la Terre qui se réchauffe".

Bref, Doyle a bien du mérite de faire un film de SF premier degré aujourd'hui. Ça aurait juste été mieux qu'il nous fasse quelque chose qui n'ait pas déjà été vu 250 fois, même dans les pires nanars du genre.


Et c'est vrai que même mon pote, pourtant à fond dans le film, s'est retourné vers moi en cours de route pour me sortir un "sérieux, deux missions successives dont dépend l'avenir de l'humanité, et ils sont pas foutus de trouver des mecs avec la tête sur les épaules, à chaque fois ce sont des abrutis qui ne peuvent pas se blairer, fragiles psychologiquement... dingue..."

[arioch]

A mon avis, vous sous-estimez pas mal la pression qui est a meme de peser sur des personnes qui partent loin de la Terre, loin du plein air même, pendant un moment tres long. Pression renforcé lorsque le dernier fil qui les relie a l'humanite (a leur lieu d'origine) se brise (plus de communications). Sans oublier, non plus, le fardeau ecrasant qui pese sur leurs epaules. Apres tout, c'est juste la survie de l'humanité. Et puis, c'est la mission de la dernière chance après une autre qui a disparu dans l'inconnu ! C'est plutot bien fait, je trouve avec le mec qui ne prend pas en compte un parametre dans ses calculs. Les êtres humains ne sont pas parfaits même préparés à outrance. Dans STRANDED, film espagnol qui date d'il y a peu, lorsqu'une mission se plante sur Mars, les personnages font ressortir (ce qui etait deja latent) de mauvais cote. C'est humain ! Ce ne sont pas des machines. D'ailleurs, même les machines se plantent, la preuve, 2001.

[Manolito]

Surtout, ce sont pour la plupart des scientifiques, pas des marines ou des cosmonautes formés pour garder un méga sang-froid durant une telle expédition...

[Zecreep]

Certes le film n'est pas original, mais cherchez de l'orginalité dans Casino Royale, X men, Spider-man, Les infiltrés (!!!), MI 3, blood diamond, Miami Vice, Rocky Balboa (!!!), Inside man (!!!), La cité interdite, Saw 3 and co...
Chacun de ces films exploite son genre à fond et personne ne leur reproche.

Pour avoir revu Sunshine aujourd'hui au Maxlinder dans des conditions quasi optimales (Son grandiose, taille de l'écran iréelle, mais copie parsemée de taches), je pense que l'intérêt est ailleurs:
- poésie spatiale et métaphysique. La solitude de l'homme face au divin (le Soleil) se manifeste par une mélancolie qui flotte ici sur tout le film
- réalisation sublime. Chaque plan est hyper travaillé et aucun n'est ridicule.
- le mélange des genres. Oser transformer son blockbuster de S.F. en film d'horreur c'est gonflé, et cela souligne l'amour que porte Boyle pour ce genre. Tout le monde trouve ce rebondissement inapproprié et c'est donner raison à Télérama et à tous les autres papiers élitistes qui pense que le fantastique horrifique est inopportun et dégénré. Bref, j'aime la SF, j'aime l'horreur. Je ne fais pas la fine bouche.

Sunshine m'a bouleversé. Deux fois. Angoissé, ému. Il m'a fait peur. J'ai trouvé les deux projos physiques et cérébrales. On ressent et réfléchit sur tout le film, ce qui est rare avec un film lambda.

Niveau réfléxion, j'y ai vu une belle métaphore qui tourne autour du divin. Sunshine parle peut-être de la perte de la foi de l'humanité qui se retrouve sans soleil dans les ténèbres. De sa fascination pour l'intouchable. L'homme essaie de toucher à ce qu'il ne devrait jamais apercevoir ou cotôyer. Les lumières divines étant inaccessibles à l'homme, gare à lui s'il essaie de s'en approcher.
Peut-être peut-on voir également dans ce film l'abandon de l'homme par Dieu. Ce dernier désapprouve l'espèce humaine et en vient à annihiler la planète Terre et à refuser son sauvetage...

[Allan Theo]

Zecreep président ! Je rejoins en tous point ton texte mon cher ami !
Sunshine mérite d'être vu au ciné en tout cas, certains de mes amis me disent vouloir attendre la sortie dvd, une hérésie à mes yeux.

[Zecreep]

Surtout, ce sont pour la plupart des scientifiques, pas des marines ou des cosmonautes formés pour garder un méga sang-froid durant une telle expédition...

Une expédition de deux ans à l'aller et deux ans au retour!
J'imagine, déjà que nous simples spectateurs on est stressé pour un oui (boulot, famille, exam and co), si on avait en plus la dernière chance de sauver l'humanité dans nos mains et qu'une simple erreur de calcul pourrait annihiler tout espoir, c'est sûr, à des années de notre planète, dans un environnement claustrophobique, on forcément psychologiquement en béton...

[arioch]

- le mélange des genres. Oser transformer son blockbuster de S.F. en film d'horreur c'est gonflé, et cela souligne l'amour que porte Boyle pour ce genre. Tout le monde trouve ce rebondissement inapproprié et c'est donner raison à Télérama et à tous les autres papiers élitistes qui pense que le fantastique horrifique est inopportun et dégénré. Bref, j'aime la SF, j'aime l'horreur. Je ne fais pas la fine bouche.

En meme temps, sur la fin, c'est quand meme a la limite de la connerie débile. Moi, je n'ai rien contre le mélange des genres, bien au contraire. Mais bon, quand on commences son film de maniere serieuse, ultra lechee et que ca se termine comme un Freddy Krueger, alors que sa derniere apparition ne sert a rien si ce n'est d'essayer de rendre le suspense encore plus fort, je suis désolé si je trouves ca con ! En fait, ce qui me derange, c'est vraiment sa derniere apparition pas qu'il soit la, qu'il fasse changer legerement d'orientation l'histoire. C'est juste que tout d'un coup, ca va trop loin et c'est "Beauf" ! Et puis pour qu'il fasse vraiment peur, il aurait peut etre fallu qu'il soit impressionnant mais il ne l'est pas du tout a mes yeux car il est flou (au sens propre comme au sens figuré).

Hormis ce souci, j'ai trouvé le film très bien. Je ne suis pas un détracteur mais faut pas non plus tomber dans l'idolatrie des qu'un type met un mort-vivant sur un ecran (28 JOURS...) ou un vaisseau spatial... Au moins, ce coup ci, ca fonctionne plutot bien, 28 JOURS faisait largement plus recyclage (pas vraiment hommage). La, si on percoit largement toutes les influences, c'est bien digéré. Ca n'en fait pas un chef d'oeuvre, loin de la.

[Lurdo]

Surtout, ce sont pour la plupart des scientifiques, pas des marines ou des cosmonautes formés pour garder un méga sang-froid durant une telle expédition...

Euh... ben si, justement.

Non seulement une bonne grosse partie des cosmonautes envoyés dans l'espace sont précisément des scientifiques, mais en plus on envoie pas des scientifiques dans l'espace sans de longs mois de préparation, que ce soit physique et psychologique... et encore, je ne parle là que d'une orbite dans la station internationale & co. Pour une mission de l'envergure de celle d'Icarus, les tests psychologiques, la sélection et l'entraînement s'étaleraient sur plusieurs années.

Et ces tests servent précisément à faire du tri entre les éléments potentiellement instables et les autres, pour assurer le succès de la mission. Un mec comme le perso de Chris Evans, qui se bastonne avec l'autre pour une histoire de message , non seulement c'est uniquement là pour ajouter de la tension, mais surtout il n'aurait jamais été mis sur une mission aussi complexe, d'autant qu'il n'y a pas qu'un seul ingénieur capable de bosser sur de tels projets. Un autre qui pense au suicide pour une simple erreur de calcul, idem.

Cela dit, je raisonne dans une perspective scientifique et réaliste, là, ce qui n'est pas forcément judicieux vis à vis du film, tat celui-ci ne tient à aucun moment la route niveau vraisemblance technique et co.

Et ce malgré le fait que la promo du film (ailleurs qu'en france) s'est quand même bien axée sur le fait que Boyle avait un conseiller scientifique éminent... (conf de presse au CERN, etc)

Hormis ce souci, j'ai trouvé le film très bien. Je ne suis pas un détracteur mais faut pas non plus tomber dans l'idolatrie des qu'un type met un mort-vivant sur un ecran (28 JOURS...) ou un vaisseau spatial... Au moins, ce coup ci, ca fonctionne plutot bien, 28 JOURS faisait largement plus recyclage (pas vraiment hommage). La, si on percoit largement toutes les influences, c'est bien digéré. Ca n'en fait pas un chef d'oeuvre, loin de la.

Ben moi j'ai ressenti précisément l'inverse. 28 jours me semblait fluide, (peut-être la fin mise à part), à aucun moment je ne me suis dit pendant le film "tiens, ils se foutent de notre gueule, c'est du copier coller de XXX"... ça n'est venu qu'après la proj, en repensant au film, et là encore, ça ne m'a pas paru autre chose que de l'ordre de l'hommage.

Par contre, Sunshine, ça m'a carrément sorti du film de voir s'enchaîner tous les clichés les plus mauvais des films spatiaux (le sacrifice du capitaine, sérieux, au secours.... sans compter que envoyer le perso de Cillian Murphy avec le capitaine, alors que Murphy est indispensable au succès de la mission, qu'il est le seul à pouvoir lancer la bombe, et qu'il n'est pas l'ingénieur de bord, c'est nawak) et des pans entiers de Event Horizon, entre autres... (d'autant plus marrant que Boyle dit dans Mad avoir vu EH, avoir trouvé le pitch intéressant, mais le traîtement foireux.... et il nous refait quasiment le même dans Sunshine... va comprendre)

Après, c'est sûr que visuellement, c'est très beau, et que ça mérite d'être vu sur un grand écran. Mais ça s'arrête là.

[Manolito]

Ben oué, mais ici, c'est des scientifique qui ont été envoyé parce qu'ils sont les meilleurs au monde dans leurs domaines spécifiques, pas parce qu'ils sont des brutes de self control... Effectivement, des scientifiques non entrainés militairement sont envoyés dans l'espace pour des missions, mais c'est souvent pour des durées courtes. Là, on parle de deux années et dont ils est très vraisemblable qu'ils ne reviendront pas vivants... Il ne s'agit pas d'aller accoupler deux grenouilles sur la station Mir...

Je trouve au contraire que c'est assez réussi, le fait qu'on attrape la mission au vol, au moment où ça commence à se déliter, avec un effet de domino, de communication de l'angoisse de personnage à personnage, sans se taper des préparatifs laborieux et autres "scènes barbecue sur terre" qui sont souvent le point faible de ce genre de film...

[manara]

abcdef

[arioch]

Vous raisonnez de façon tres etrange. Prenons un exemple, je vais acheter un ordinateur de marque. Je rentre chez moi mais il marche pas. Pourtant, il a ete controle et il sort de la meme chaine de montage que d'autres qui fonctionnent. La logique, ce serait qu'ils fonctionnent tous parfaitement. Non, car tu auras beau tout mettre oeuvre pour le risque 0, ca n'est pas possible. Alors ne parlons meme pas d'un etre humain que tu auras beau controler psychologiquement, qui sait ce qui se passera a l'arrivee ? Impossible a savoir ! Vous partez du principe que les mecs sont infaillibles ce qui est une erreur (vous meme etes des humains, c'est normal). Les personnes infaillibles n'existent pas ! Franchement qu'un mec soit enerves apres 2 ans d'isolement parce qu'il ne pourra pas envoyer son dernier message a ses parents, ca n'a rien de surprenant car comment savoir de quelle facon le type reagira dans une telle situation ? Pour le tester ? En etre sur ? Ca n'existe pas ! Vous delirez ! De plus, prenons en compte qu'une telle mission sur une telle duree avec un tel eloignement n'a JAMAIS ete realise par l'homme. Les records de duree se sont fait en orbite terrestre. Ca parait con mais meme si le risque est enorme, le type est finalement qu'en banlieue de la Terre.
Enfin bon... C'est du cinéma, vous vous triturez un peu trop les grelots !

[manara]

abcdef

[Manolito]

Allons, les militaires sont des ordures, on le savait déjà depuis "28 jours après"...

[manara]

abcdef