L'Ange du mal / The Redeemer- 1978- C. Gochis

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Avatar de l’utilisateur
eric draven
Messages : 6509
Inscription : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

L'Ange du mal / The Redeemer- 1978- C. Gochis

Message par eric draven » lun. nov. 05, 2007 11:04 pm

Croisement entre The omen et le slasher, The redeemer est une étrange série B plus proche du conte macabre blasphémateur que du film d'horreur traditionnel.
Dés les images d'ouverture presque surréalistes, on comprend qu'on est face à un film inhabituel.

Au coeur d'un paysage rocheux, un enfant sort d'un lac le poing levé pour venir laver le monde de ses péchés.
Errant sur la route, il arrive dans une école religieuse, s'empare du corps d'un prêtre qui dés lors va se muer en Redempteur.
Six personnes ayant jadis été dans la même école representant toutes un péché- la chasseresse, le narcissique, la lesbienne, l'avide, l'interessé et le gourmand- recoivent une invitation à une réunion d'ancien élèves dans une gigantesque propriété où ils se retrouvent enfermés alors qu'un meurtrier va les décimer un à un.

The redeemer c'est la dureté d'un chatiment auquel on ne peut se soustraire, dureté symbolisée par ce décor aride et rocheux d'où surgit l'enfant contrastant avec la fluidité et la verdoyante couleur du lac d'où il sort, eau symbole de pureté et de redemption.

Gochis truffe ainsi son film de multiples references bibliques et blasphematrices qui lui donnent ce ton si agréablement et étrangement fantastique. La juvénilité du Redempteur, l'identité de l'executeur, le prêtre, les délires de l'imagerie semi-religieuse sont autant de détails qui ajoutés à cette obsession malsaine qu'a Gochis à appuyer certains détails comme l'utilisation à outrance du rouge ou l'insistance sur la difformité physique entretiennent une certaine perversité.

Ce coté surnaturel de l'ouverture et de la fermeture du film encadre pourtant une histoire qui par la suite se rapproche plus de classiques tels que Dix petits nègres où six personnages se retrouvent enfermés dans cette maison qui se transforme en une sorte de succursale de l'Enfer.

Si on s'approche alors du slasher 80s avec l'avenement de Halloween et Friday the 13th, Gochis va vite faire preuve d'un sens du grotesque et de la mascarade macabre assez phénomenal.
Si tout va assez vite, les meurtres sont d'une violence extraordinaire et surtout chacun d'eux est mis en scéne d'une façon tellement théatrale qu'ils en deviennent non seulement saisissants mais presque surréalistes eux aussi.

Changeant de costume à chaque meurtre, le Redempteur frappe là où on l'attend le moins et toujours de façon originale. The redeemer devient alors une sorte de cirque de l'horreur se peuplant de personnages imaginaires, sarabande infernale ou petit théatre du Destin noyé dans une palette de couleurs flamboyantes qui finit par créer un certain malaise.

Poupée géante armée d'un chalumeau, chasseur d'operette, bonimanteur macabre, clown effroyable, Gochis a recours à tout un panel du Fantastique qui ici déroute tant il est inattendu. Cela nous vaut quelques séquences d'anthologie comme la Mort frappant de sa faux avec une violence inouie les murs de la maison-piège, si vraie que le masque pourrait alors se fondre dans la réalité.

Un des plus grands moments du film restera cette scéne de théatre où s'étale un cimetierre de pacotille au beau milieu duquel le Redempteur habilement déguisé en prédicateur grotesque sermonne les survivants tandis qu'une marionnette géante, pantin abominable, s'anime à ses cotés comme mû par une vie diabolique alors qu'une épée transperce un des personnages en lui tombant sur la tête, comme Damoclès la terrible.

La violence des meurtres surprendra aussi notamment pour l'époque. Outre l'épée de Damoclés, la carbonisation au chalumeau, le pantin tueur ou la longue et sauvage agonie d'une jeune fille dans les douches, on retiendra une trés belle scéne, la seule en exterieur, dans le jardin, illusoire issue de secours, où la victime courant au ralenti tente d'échapper au Redempteur avant qu'une balle ne la frappe en pleine poitrine, insistance malsaine sur la gueuse dont la poitrine se soulève avant qu'elle n'en finisse plus de s'écrouler.

Le final tentera de donner une explication plus ou moins rationnelle à tout ceci même si elle pourra laisser pantois.
Son travail executé, on découvrira l'identité du Redempteur en la personne d'un prêtre, ce qui n'etonnera guère, Gochis ayant laissé quelques indices tout au long du film comme cette bague que porte le tueur au doigt ou l'image du prêtre endormi envahi par l'ombre de l'Enfant.
Si tout cela reste enigmatique sur le coup, c'est lors de ce final que tout peut s'eclaircir.

Plus étrange est l'image de ses deux pouces dont le prêtre est affublé à une main, ignoble difformité physique. Que symbolisent ces deux pouces? Pourquoi l'Enfant a t'il choisi ce prêtre et pourquoi avoir endossé son infirmité puisqu'en retournant dans le lac il portera les deux pouces du religieux qui lui en sera délivré?

Pour Gochis, l'Enfant non seulement endosse tous les péchés du monde mais il a endossé également l'infirmité du prêtre qui ici n'est peut être qu'une simple symbolique d'une infirmité morale. En ayant lavé les âmes de ses pêcheurs, le religieux s'est délivré de son infirmité qui est repassée sur le corps de l'Enfant, incarnation de l'Ange du mal, de la Mort Redemptrice et de toutes les tares du monde, l'eau, ce lac étant symbole de pureté, cette eau qui nous lave de nos péchés.

The redeemer est certes bancal et par moment souffre d'une mise en scéne mal ficelée, un coté brouillon et maladroit qui témoignent d'une certaine incompetence sans parler de tout cet aspect ésotérique mal utilisé voire confus comme laissé à l'état végétatif.

Mais toutes ces erreurs sont vite oubliées par l'originalité de l'ensemble et surtout ses qualités.
L'ange du mal est un spectacle morbide parfois fascinant car tellement étrange, une mascarade surréaliste empreinte d'un coté blasphématoire des plus agréables servi par la violence des meurtres.
On notera aussi une certaine audace pour l'époque en donnant à la lesbienne le rôle de l'ultime survivante comme pour renforcer le coté irrespecteuement religieux du tout.

On est ici en présence d'un brouillon de chef d'oeuvre, une esquisse de totale réussite mais même en l'état The redeemer est un film à decouvrir de toute urgence.

Le corbeau redempteur qui aime laver les jeunes mignons.. pas seulement de leurs péchés! 8)
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf

Avatar de l’utilisateur
eric draven
Messages : 6509
Inscription : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven » mer. nov. 07, 2007 12:01 am

Quelques infos sur ce film.. S'il est passé jadis au festival de Paris, il est resté mystérieusement sans distributeur en salles.

Le film a fait l'objet d'une édition VHS francaise jadis, une des rares VHS qui était en VOST d'ailleurs.. une video qui se fait rare aujourd'hui mais sur laquelle nombre ont fantasmé face à la jolie jaquette..

Pas de Z2 mais le film a été édité en DVD Z1. Je ne me suis jamais penché sur ses spécificités par contre. Je vais remedier à ca et vous en dis plus demain..

Ce fut le seul et unique film de Gochis au même titre que la plupart des acteurs. Aprés un tel coup d'essai on aurait pu esperer que Gochis réitère et confirme son talent naissant.

La sublime jaquette VHS:

Image

La jaquette française reprenait la même illustration mais avec un fond different qui representait des flammes et la phrase d'accroche: Il est venu laver vos pechés dans le sang!.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf

Avatar de l’utilisateur
stebzh
Messages : 546
Inscription : lun. nov. 22, 2004 9:27 am
Localisation : Craggy Island
Contact :

Message par stebzh » mer. nov. 07, 2007 1:56 am

ImageImage

Avatar de l’utilisateur
eric draven
Messages : 6509
Inscription : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven » mer. nov. 07, 2007 11:50 pm

J'adore cette jaquette!! 8) 8)

Une autre, une jaquette américaine sous le titre de Reunion class massacre, 2eme titre sous lequel est connu le film.

Image

4 des apparences que prend le Redempteur:

Image


Tres interessant: Une interview de T.G Finkbinder aujourd'hui, l'acteur qui tient le rôle du Redempteur. Il revient sur le film, le tournage, l'enigmatique réalsateur, ses souvenirs.. Finkbinder aujourd'hui prof d'anglais et directeur du programme Apex.

http://www.hysteria-lives.co.uk/hysteri ... ves_15.htm

Par contre, je pensais qu'il existait un Z1.. mais aurais je fantasmé ce DVD??? :roll: Apparemment, hormis en VHS point de trace!! Confirmation? Infirmation des specialistes?
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf

Avatar de l’utilisateur
drummonde
Messages : 909
Inscription : lun. mars 21, 2005 12:42 am
Localisation : Paris

Message par drummonde » jeu. nov. 08, 2007 1:50 pm

The redeemer/L'ange du mal posséde assez de qualité pour être considéré comme un petit classique : la vhs a été beaucoup diffusé, le ton est adulte, intelligent, on est trés loin des films d'horreur gore et/ou droles et sympas, ici on est pris dans l'ambiance et un peu décontenancé.
Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.
Image

Avatar de l’utilisateur
eric draven
Messages : 6509
Inscription : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven » jeu. nov. 08, 2007 11:02 pm

Une autre jaquette:

Image
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf

Manolito
Site Admin
Messages : 21637
Inscription : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Re: L'Ange du mal / The Redeemer- 1978- C. Gochis

Message par Manolito » sam. nov. 06, 2010 10:48 am

Coup d'oeil sur un nouveau dvd de bonne qualité pour ce titre, sorti par Code Red :

http://www.dvdbeaver.com/film3/dvd_revi ... deemer.htm

Avatar de l’utilisateur
Heinrich
Messages : 1852
Inscription : jeu. sept. 30, 2010 4:56 pm

Re: L'Ange du mal / The Redeemer- 1978- C. Gochis

Message par Heinrich » sam. août 31, 2013 1:02 pm


Avatar de l’utilisateur
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 20914
Inscription : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Re: L'Ange du mal / The Redeemer- 1978- C. Gochis

Message par Superwonderscope » mar. mars 25, 2014 2:16 pm

Sortie prévue "pour l'été 2014"
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

Répondre