Idaho Transfer - Peter Fonda (1973)

[bluesoul]

Dans l'Idaho, des scientifiques travaillent sur le "transfert materiel", ils ont decouvert que leur methode ne deplace pas seulement en trois, mais quatre dimensions et ouvre une porte vers l'avenir. Les voyageurs utilisant l'installation enterree dans des bunkers souterrains peuvent egalement revenir dans le present.

Lors de leurs experiences, ils ont vu que la civilisation ne survivrait pas au 56 prochaines annees et ont decide d'envoyer quelques jeunes dans l'avenir pour etablir les bases d'une nouvelle humanite.

Peter Fonda, fils d'Henri et frere de Jane, n'a tenu le role de realisateur qu'a trois reprises, et qu'une seule fois dans le domaine de la s-f.

IT est marque par la periode hippie et contre-culture de son realisateur sortie aureole du succes d'Easy Rider quatre annees plus tot. Il est teinte des memes espoirs et de la meme desillusion.

Le film en lui-meme est donc des plus atypique. Il est lent, amateur d'action passez votre chemin. Il est contemplatif et m'a parfois fait penser a Delivrance. Il observe ses protagonistes comme un entomologiste observerait ses specimens, me fesant penser a Melville et a "Un Flic".

Il est interessant de noter qu'a part Keith Carradine, pratiquement tous les acteurs n'ont que ce seul film dans leur cv. L'interpretation etant neanmoins tres bonne, je me demande si Fonda n'a pas recrute des acteurs ou une troupe de theatre ou des etudiants en arts.

Le budget devait etre limite, mais ceci ne dessert en aucun cas ni le propos, ni l'atmosphere du film.

Un des elements qui compte le plus dans un film traitant du voyage dans le temps est sans nul doute la machine permettant ce dernier. Celle-ci est simple (comme le film). Quelques boutons, une plaque au sol et une plaque murale. Et pourtant, l'effet est saisissant. Tellement simple, tellement "clinique" dans son installation, bref realiste. Pour un scientifique, ce ne saurait etre le "look" que la fonctionalite qui est importante.

Le seul bemol a ce voyage dans le temps, est que le dvd US a comme base une cassette video, et cela se voit a de nombreuses reprises...Neanmoins, l'effet du film reste intact.

Un film rare et a decouvrir.

Idaho Transfert: 4 / 5

[manuma]

Après le western contemplatif (The Hired hand), Peter Fonda se lance en quelque sorte dans la science-fiction contemplative via ce récit post-apocalyptique mâtiné de considérations écolo-philosophiques.

Dans la trame et le discours, Idaho transfer se situe ainsi dans la mouvance des Soylent green, No blade of grass, A Boy and his dog et autre The Ultimate warrior ... mais n'égale aucun d'entre-eux. Non pas que l’ensemble soit inintéressant. Il y a de bonne petites choses à piocher ici et là, comme une mise en scène parvenant à instaurer un vrai climat d’angoisse et de désolation à partir de pas grand-chose, des interprètes globalement convaincants, des extérieurs bien choisis et exploités et une très bonne partition electro-folk de Bruce Langhorne.

En revanche, côté écriture, ce n’est pas tout à fait ça. L’ensemble souffre en effet d’une narration certes ambitieuse mais aussi relativement confuse dans ses nombreux aller-retours temporels et son manque d'explications quant à certains rebondissements. Par ailleurs, du côté des dialogues, ça patauge légèrement dans le prétentieux.

Bref, moyennement convaincant dans l'ensemble ... même si, comme relique cinématographique de l’ère post-baba-cool, on a vu bien pire que ça.