Pinocchio - 2022 - Guillermo del Toro, Mark Gustafson

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Manolito
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Pinocchio - 2022 - Guillermo del Toro, Mark Gustafson

Message par Manolito » dim. déc. 25, 2022 9:37 am

Image

Après la mort de son fils durant la première guerre mondiale, le menuisier Gepetto devient inconsolable. Un soir d'ivresse, il crée le pantin Pinocchio à l'image du garçon perdu. Dans la nuit, un esprit mystérieux donne vie à Pinocchio pour qu'il console Gepetto...

Après l'échec commercial de "Nightmare Alley", Del Toro nous revient avec sa version animée de "Pinocchio", tournée pour la télévision en coopération Mark Gustafson, vétéran de l'animation en volume image par image, notamment directeur de l'animation de "Fantastic Mr. Fox".

Del Toro s'approprie le matériel original de "Pinocchio" en le mettant à sa sauce, le transposant notamment dans l'Italie fasciste, ajoutant un prologue sinistre avec la mort du fils de Gepetto. il relie ainsi "Pinocchio" à des films de son univers dont "Le labyrinthe de Pan" et "L'échine du Diable".

La direction artistique est fluctuante, oscillant entre le très beau (l'au-delà, les créatures fantastiques) et le plus discutable (certains personnages comme Gepetto). L'animation est réussie, le casting vocal est de haute tenue (Christopher Waltz, Tilda Swinton, Ewan McGregor...).

Mais... J'ai trouvé que ça ne passe pas. Avec le prologue déjà, Del Toro en rajoute dans le glauque sans émouvoir pour autant, et surtout fait que son film met une plombe à démarrer. La musique de Desplat, sirupeuse et mignonne, ne fonctionne pas avec le style que veut atteindre le métrage, les chansons sont affreuses et ralentissent le film.

Si Pinocchio est à la base un livre sur l'éducation des enfants, Del Toro en fait une histoire sur les rapports père-fils, ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi, ainsi qu'une apologie de la désobéissance. Mais le résultat est brouillon, lourd, irritant, le film trop long, l'apport de l'Italie fasciste paraît une fausse bonne idée (l'épisode du camps de jeunesse fasciste, inutile). Pinocchio n'est pas ici vraiment attachant. Les classique de Disney et de Comencini sont vraiment loin. Bref, je suis très mitigé...

Vu sur Netflix.

Algor
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Re: Pinocchio - 2022 - Guillermo del Toro, Mark Gustafson

Message par Algor » mar. mars 21, 2023 2:25 am

Vu finalement sur Netflix. Production impeccable au niveau technique. C'est visuellement superbe! Mais...
Ma critique se rapproche dans les grandes lignes à celle de Manolito.

L'univers de Del Toro est assez reconnaissable. Néanmoins, ce qui fait la force (pour moi) du Labyrinthe de Pan et L'Échine du Diable est dans cet opus animé fort dilué. On sent que Del Toro souhaitait faire plaisir à un public plus large; familial je dirais.
Le concept de la vie face à la mort est bien vu, car Pinocchio doit apprendre de ses erreurs (ou de ses errances) qui l'amènent à répétition devant l'esprit de la Mort, qui est la sœur de la Vie (la fée bleue), et qui ne voit pas d'un bon œil le fait qu'un pantin de bois prenne vie dans le monde des humains mortels.
D'ailleurs tout ce monde fantasmagorique dans l'univers de "l'après vie" forment les passages que j'apprécie le plus dans le film, mais ils ne sont que des parenthèses dans le récit. Del Toro se concentrant sur la guerre et les enfants de la guerre. C'est le lien de parenté avec Le Labyrinthe et L'Échine.
Il y a un happy end en demi-teinte sous forme de constat sur la vie qui continue, avec la disparition inéluctable des gens aimés.
Ce genre de finalité (de fatalité) dans une production d'animation n'est guère nouveau; on a la même approche dans Klaus de Sergio Pablos. Bref, la vie continue et c'est montré dans les films d'animation maintenant. Une réalité qui était évacuée dans les "happy end" à la Disney.
Mais comme dans Le Monde Merveilleux de Disney, Del Toro et Mark Gustafson ce sont sentis obliger d'inclure des numéros musicaux. Et ça, j'avoue, ne pas avoir accroché. Les gentilles chansonnettes c'est peut-être sympas, mais ça casse le rythme de l'histoire, si j'ose dire. Et cela amène un déséquilibre dans cet univers qui se veut d'abord sombre. C'est l'effet "Broadway" dont j'ai déjà parlé sur d'autres titres d'animation; on arrête le récit et on case une chanson. Et dans le cas de ce nouveau Pinocchio, c'est bien moins imbriqué avec maestria qu'avec la marionnette dessinée classique de Disney.
Ce qui me fait croire que l'on voulait séduire un public friand d'animation avec chansons; bref une façon très américaine de voir un projet animé pour tous, petits et grands.
Et les réalisateurs semblent avoir visé juste; car on leur a octroyé l'Oscar du meilleur film d'animation. Après La Forme de L'eau, le p'tit gars du Mexique est devenu une valeur "bankable" d'Hollywood.
Je prédis d'ailleurs une suite... :D

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