Au-delà du réel - Ken Russell (1980)

[Manolito]

Vu il y a longtemps en VHS locative il y a longtemps, je n'avais pas du tout adhéré, le personnage de William Hurt m'a été antipathique, les effets spéciaux hallucinatoires et autres fonds bleus bâclés ne m'avaient guère plu. Il faudrait peut-être que je lui redonne une chance, mais c'est un Russell qui ne m'avait vraiment pas parlé...

[Superwonderscope]

Revu sur le Blu Ray US - une splendeur visuelle par rapport aux DVD et autres VHS! Les son DTS HD MA en 5,1 est juste WAOW. Le film avait été enregistré en Dolby Stereo en 1980, mais avait bénéficié d'un tirage 70mm avec 6 pistes stéréo. Je ne sais pas comment le mixage sonore a été effectué, mais à l'écoute des effets sonores, bruitages, musique... cela ne serait pas étonnant d'avoir utilisé les pistes stéréophoniques pour élaborer ce mixage-ci. Franchement, la génération de l'atmosphère parfois hystérique est totalement adéquate. entre le montage de scènes des visions (de l'image par image, presque!) et les scènes d'exposition, mêmes des plages plus calme... on est proche d'une expérience chamanique en plein salon Même la musique de Corigliano (que je n'aime pas beaucoup et trouve inaudible seule) trouve sa place au milieu de ce déluge d'effets. En fait, elle colle parfaitement à l'univers. Par contre, j'ai tenté de l'écouter tout seule après-coup et phewwww... c'est juste pas possible.

Pour le film, je crois que c'est un de mes Russell préférés. Il m'a beaucoup fait penser au Wolfen de Wadleigh, en fait. C'est une nouveauté car e n'avais pas ressenti cela aux premières visions. Dans ce côté atmosphère mi-mystique, mi-fantastique, recherche de la vérité et une approche quasi-expérimentale de la mise en image. On n'est pas vraiment dans un film de genre codé, le réalisateur prend une liberté parfois absolue quand au contenu (son et image). Jessup possède un côté égomaniaque parfois difficilement supportable, mais comme il s'agit avant tout d'une histoire d'amour (en fait, c'est le sujet du film, au bout du compte, plus que du danger de la recherche de la vérité ultime), l'odyssée charnelle, spirituelle et psychologique de son personnage est somme toute logique.

Est-ce moi ou les scènes d'enfer sont tirées du Cecil B. Mille, puis virés au rouge orangé et remontés pour l'occasion?

Et en effet, comme dit plus haut, des scènes de nus d'une beauté magnifique,.

Un anti-Brainstorm, quelque part... entre les anges volants de Trumbull et l'anti-matière electro-visqueuse de Russell, des visions diamétralement opposées!

En tout et pour tout, un film d'une brillance fulgurante par moments! Audacieux, imparfait peut-être mais il est impossible d'y être insensible.

[Algor]

J'avais été particulièrement impressionné par ce film lors de sa projection au cinéma. Il est vrai que la trame sonore et musicale ajoute beaucoup aux images hallucinatoires dont l'aspect un peu bricolé ne me dérange pas du tout. Au contraire ce côté imparfait représente bien les fantasmes du ce chercheur certes plutôt barge mais persévérant.

La séquence avec le nain des cavernes est très intense et pourtant, décrite dans un scénario ça devait paraître casse-gueule!

Bref, pour moi aussi c'est un de mes Russel préférés!

Est-ce moi ou les scènes d'enfer sont tirées du Cecil B. Mille, puis virés au rouge orangé et remontés pour l'occasion?

Même réflexion!

[Shinji]

Je l'avais vu sans y accrocher il y a longtemps, et j'ai redécouvert le film grâce à l'édition BR.

On est loin du film psychédélique, les premières visions tenant d'emblée du bad trip. Mais ici on est plus proche de Jekyll et Hyde, avec un scientifique qui pousse ses expériences au point de risquer sa santé (physique et mentale) - voire sa vie - mais aussi celle des autres.

Il y a certes pas mal d'influences ; comment ne pas penser ainsi à Alien avec la séquence dans la chaufferie, mais aussi 2001 à la fin ? Quelques images d'enfer sont quant à elles tirées du film du même nom par Harry Lachman de 1935 (Dante's Inferno).

En tout cas l'ambiance est bien pesante tout au long du film, renforcée par de jolies images (cette fois j'ai pu m'en rendre compte grâce à cette édition qui leur rend justice), mais aussi par la musique et les bruits notamment de machines.

Par contre, je ne m'attendais pas à une happy end (c'est l'amour qui les sauvera !) ; mais sont-ils vraiment tirés d'affaire ?

[gnome]

Encore un film boudé par les éditions françaises...
Probablement mon Russell préféré avec Les Diables.