Orange mécanique -1971 - Stanley Kubrick
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- eric draven
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J'adore cette affiche!! Elle servit en effet à la ressortie du film en 82. Masterpiece
Ma petite Zombigirl.. qui a copié qui
?? Jamais je ne me debarasserais non plus de cette affiche qui orne également ma chambre depuis 20 ans! Avec l'autre, la 1ere affiche du film.. en format réduit cette fois!
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Ma petite Zombigirl.. qui a copié qui
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Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.
MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
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Je pense que tu te plantes assez gravement sur ce film.eric draven a écrit :Certains personnages sont peut être "comiques" voire hyper caricaturaux- le chef de la prison, les parents d'Alex, l'assistant social.. mais ils poussent la caricature à l'extreme afin de symboliser ce qu'a de plus absurde et vieillot cette société anglaise conservatrice et si moralisatrice, si parfaite, si juste. Ils en deviennent droles certes mais dans le mauvais sens du terme et on s'eprend donc encore plus d'Alex et de sa rebellion.
Il me semble assez évident que Kubrick crée un décalage pour mieux dénoncer. Sur cela tu as raison.
Mais son but est bien de nous parler de sujets profonds avec humour. Toi même, tu ajoutes des exemples comme les parents perruqués et à côté de la plaque etc... Ce film est une comédie noire qu'il s'est amusé à rendre le plus flashy possible (couleurs, décors comme la statue de bite chez la femme aux chats, mise en scène loufoque comme la scène avec les deux filles, musique drôlatiquement irrespectueuse etc...).
Tu as un peu oublié que c'est la même personne qui a fait Docteur Folamour qui traitait du sujet le plus sérieux et traumatisant possible à l'époque. Et quelle pantalonnade il nous a offerte !!! On ne rigole pas en regardant la violence ou le fonds du film, mais la forme est d'une force comique rarement égalée.
Je pense que le point de litige porte en fait sur ton utilisation du mot "comique". Je trouve aussi que le film est plein d'humour, mais de l'ironie mordante, de la mise en abyme, un humour cynique et à froid typiquement anglais, en fait. Pas plus qu'eric ça ne me fait rire aux éclats, donc je ne trouve pas ça "comique" (pareil pour Dr Folamour d'ailleurs) même si c'est évident qu'il y a beaucoup de distance dans le film...
Chez moi la scène du viol est un anti-rigolant par contre, pas qu'elle soit particulièrement affreuse mais elle est tellement décalée, onirique, bizarre, qu'elle en devient assez insoutenable![Shocked :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
Chez moi la scène du viol est un anti-rigolant par contre, pas qu'elle soit particulièrement affreuse mais elle est tellement décalée, onirique, bizarre, qu'elle en devient assez insoutenable
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Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
Revu sur le hddvd, qui propose une très belle copie du film HD. Elle a souvent été dénigrée, mais je trouve cela assez injuste : on le compare à des films comme "2001" (du 70mm !) et "Shining", deux films tournés presque entièrement en studios, très longuement, très méticuleusement, avec le meilleur matériel et les meilleurs équipes techniques de leur époque. "Orange mécanique" a été fait de façon plus brute, en décor naturel la plupart du temps, avec du matériel portable souvent... Bref, même si on reste dans du cinéma soigné, ce ne sont pas du tout les mêmes intentions artistiques, Kubrick se faisant ici violence pour proposer un cinéma plus spontané. Et ça marche, comme par exemple la scène de la voiture avec sa rétroprojection objectivement "ratée" car très visible, mais qui donne une des images les plus fortes et les plus connues d'Alex et les Droogs ! Résultat, les qualités de pellicules qui changent d'un plan à l'autre, idem pour la netteté etc. La copie HD respecte cela en tous points, heureusement...
La piste trueHD est très soigné pour un remix 5.1 d'une piste originellement en mono ; du travail propre et homogène. Là encore, il ne faut pas s'attendre à la qualité d'un 2001 initialement mixé sur 5 pistes magnétiques !
J'avais été très impressionné par la violence quand je l'ai vu au lycée, j'avoue que cette fois-ci, les scènes meurtres, violences et bagarres m'ont paru relativement soft. Comme si Kubrick prenait bien soin de couper avant d'arriver au moment choquant (la mort de la femme aux chats qui est en ellipse par exemple, l'attaque de l'écrivain qui s'arrête avant le viol). Et il est vrai qu'il y a un ton BD, absurde assez spécial, un vrai humour (noir certes) dans le jeu de tous les acteurs, dans la description de l'univers de SF. On retrouve quelque part l'humour absurde de "Dr. Folamour", comme si Kubrick avait voulu créer une distance par rapport à la gravité et la dureté du sujet (et du roman, qui ne donne guère dans la gaudriole).
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J'avais été très impressionné par la violence quand je l'ai vu au lycée, j'avoue que cette fois-ci, les scènes meurtres, violences et bagarres m'ont paru relativement soft. Comme si Kubrick prenait bien soin de couper avant d'arriver au moment choquant (la mort de la femme aux chats qui est en ellipse par exemple, l'attaque de l'écrivain qui s'arrête avant le viol). Et il est vrai qu'il y a un ton BD, absurde assez spécial, un vrai humour (noir certes) dans le jeu de tous les acteurs, dans la description de l'univers de SF. On retrouve quelque part l'humour absurde de "Dr. Folamour", comme si Kubrick avait voulu créer une distance par rapport à la gravité et la dureté du sujet (et du roman, qui ne donne guère dans la gaudriole).
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Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
Je ne suis pas partisan de l'interprétation à tout va, mais je pense que les virées nocturnes, et donc ce passage avec la rétroprojection ratée, sont volontairement surréalistes, comme si on se trouvait dans un rêve hyperviolent des Droogs, un peu comme une soirée arrosée où on fait n'importe quoi et où tout est permis.
Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
C'etait il y a 37 ans ! Forcément, notre perception de la violence a changé car la violence a changé au cinéma pour devenir de plus en plus réaliste, de plus en plus sans fard. ORANGE MECANIQUE garde pourtant toute sa force car il y a une ambiance très particulière et un fond. Mais en terme de violence proprement dite, on a vu bien pire depuis...Manolito a écrit : J'avais été très impressionné par la violence quand je l'ai vu au lycée, j'avoue que cette fois-ci, les scènes meurtres, violences et bagarres m'ont paru relativement soft. Comme si Kubrick prenait bien soin de couper avant d'arriver au moment choquant
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Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
De toute façon la réputation d'ORANGE MECANIQUE a toujours été exagérée. C'est d'ailleurs là sa force : sa violence est SUGGEREE, comme celle de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, et personne ne peut dire qu'il ne se sent pas mal à l'aise devant ORANGE MECANIQUE, dès son premier plan. Les mecs portent quand même des yeux en guise de boutons sur leurs manches de chemise ![Laughing :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
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Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
Je trouve "Massacre à la tronçonneuse" toujours très impressionnant, tous comme "Les chiens de paille" ou d'autres films violents de la même époque... Mais vraiment pas "Orange mécanique"...
- meltingman
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Re:
Prodigy a écrit :C'est dingue de voir à quel point il est en avance sur des milliards de chose, même quand on parle aujourd'hui de la violence associée aux films, aux jeux vidéo, le film a encore une réponse. Comme disait l'autre : tu veux détruire la violence ? Commence par interdire Beethoven (sous entendu : toute oeuvre d'art, qui peut générer des pensées violentes chez quiconque y est prédisposé).
Je veux pas foutre ma merde au sujet d'un film que je n'aime pas du tout. Donc je me tairai
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Je viens juste dire que le film et Kubrick ne sont pas en avance sur leur temps de 1971.
Par contre Burgess oui... 1962 le bouquin quand même !
Rendons à César ce qui n'est pas à Sheba.
Pis sinon, en 1965, Andy Warhol a fait sa version perso (et donc eloignée) du bouquin dans le chiantissime "Vinyl"
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Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
en même temps dans le bouquin de Burgess, il y a des passages tout simplement inadaptables au cinéma avec des choses aussi imagées que des couilles ou des seins arrachés; par rapport à la représentation de la violence à l'époque cela aurait déjà posé problème mais surtout dans le fait où si l'on montrait ce genre d'images les spectateurs ne retiendrait que la violence graphique et passerait à côté du propos de l'histoire.
Voilà, maintenant il est clair que Kubrick a opté pour une exagération volontairement comique de la violence dans le film, le côté fun tel que vécu par les Droogs comme l'a souligné Fatalis pour la séquence de la virée nocturne. Et pourtant à l'époque ça avait été mal compris, puisqu'on reprochait à Kubrick de faire l'apologie de la violence. On aime ou on aime pas, pour ma part je trouve que c'était une manière astucieuse de retranscrire l'aspect outrancier du livre par ce choix de mise en scène.
Le livre je l'ai lu une bonne dizaine de fois étant ado, en rongeant mon frein et en attendant la ressortie du film en 92 pour enfin pouvoir le découvrir sur grand écran.
Voilà, maintenant il est clair que Kubrick a opté pour une exagération volontairement comique de la violence dans le film, le côté fun tel que vécu par les Droogs comme l'a souligné Fatalis pour la séquence de la virée nocturne. Et pourtant à l'époque ça avait été mal compris, puisqu'on reprochait à Kubrick de faire l'apologie de la violence. On aime ou on aime pas, pour ma part je trouve que c'était une manière astucieuse de retranscrire l'aspect outrancier du livre par ce choix de mise en scène.
Le livre je l'ai lu une bonne dizaine de fois étant ado, en rongeant mon frein et en attendant la ressortie du film en 92 pour enfin pouvoir le découvrir sur grand écran.
- meltingman
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Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
Certes, mais je n'ai pas dis que Kubrick n'avait pas "adapté" le livre.
Par contre le coté visionnaire de ce que notre époque est devenue, tout ce qui fait le contenu subversif, tout ce sur quoi les gens se tripote en louant le génie nostradamussien de Kubrick... Ben c'est dans le bouquin, 9 ans avant le film.
Et, comme tu le dis, en plus extrème.
L'intelligence de Kubrick a donc effectivement été de rétrécir la violence brute et frontale du bouquin pour n'en extraire que la substance acceptable par un public de l'époque. C'est une force mais c'est aussi une limite dans l'adaptation. Donc au-delà de ce qu'il en a conservé, même tripatouillé à la sauce "comique", c'est dans le bouquin que c'est né et c'est Burgess le visionnaire.
C'est pour ça que je citais El Grando Prodigy.
Par contre le coté visionnaire de ce que notre époque est devenue, tout ce qui fait le contenu subversif, tout ce sur quoi les gens se tripote en louant le génie nostradamussien de Kubrick... Ben c'est dans le bouquin, 9 ans avant le film.
Et, comme tu le dis, en plus extrème.
L'intelligence de Kubrick a donc effectivement été de rétrécir la violence brute et frontale du bouquin pour n'en extraire que la substance acceptable par un public de l'époque. C'est une force mais c'est aussi une limite dans l'adaptation. Donc au-delà de ce qu'il en a conservé, même tripatouillé à la sauce "comique", c'est dans le bouquin que c'est né et c'est Burgess le visionnaire.
C'est pour ça que je citais El Grando Prodigy.
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Re: Orange mécanique- 1971- S. Kubrick
Je ne trouve pas la réflexion du roman si moderne que cela non plus. Les questions du libre arbitre face au mal (qui est vraiment la question centrale du livre) est vieille comme au moins la Bible, le thème de la délinquance juvénile est aussi un classique... Ce ne sont pas des thèmes si nouveaux que cela, non...? Et le langage futuriste, ce n'est jamais qu'une variante de la novlangue d'Orwell...