Manolito a écrit :Il y a un côté très américain dans "Poltergeist", mais, outre que ce n'est pas un péché mortel, je ne vois pas en quoi cela est patriotique. Qui plus est, le film porte un regard assez acerbe sur cette famille et prend un malin plaisir à la dynamiter, à la torturer, enfants compris. Le coup du drapeau américain à la fin des émissions m'a aussi paru assez noir, assez "creepy" quand on voit ce qui suit après.
Comme dit auparavant, ce sont ces éléments qui contribuent à véhiculer un des modèles du patriotisme américain, c'est-à-dire l'amour de son pays, tout simplement. Ce n'est pas une famille particulière avec ses errances, c'est une famille moyenne type, point d'attache du modèle. Maintenant, je suis conscient du traitement, de la volonté de Hooper de retourner cela, mais c'est ce traitement-là que je n'ai pas trouvé pertinent.
Manolito a écrit :]Le film n'est pas chrétien, c'est aberrant de dire cela, même si, comme dans tous les films de fantômes, on a le postulat de l'existence d'un au-delà. Et si on veut comparer avec "L'emprise", "Poltergeist" est autrement meilleur techniquement et surtout beaucoup moins racoleur et ridicule (la fin de"L'emprise" !)...
Là encore, je n'ai jamais dit que le film était "chrétien", mais que, par l'intermédiaire de Carol-Anne, on ressasse malgré tout un des traits du modèle américain, c'est tout. Et encore, si je me contentais de cette scène, je serais fou ; or, plus loin dans le film, une heure et quart environ, quand la "magicienne" prend la main de la femme qui pleure (un moment hollywoodien poignant

), tu as la magicienne qui dit exactement : "Je ne peux absolument rien faire sans votre foi dans ce monde et votre amour pour les enfants." Ce à quoi la mère répond sans qu'on y croît une seule seconde : "Je serai forte vous pouvez me croire, je serai forte !" ; et ensuite, à la magicienne d'insister :"Etes-vous prête à faire tout ce que je vous dirai même si ça vous paraît contraire à vos croyances en temps que femme et en tant que chrétienne", le tout sous couvert d'une musique de Goldsmith qui est plus que jamais pathétique : on entend les violons d'ici... J'ai vu ça comme un sacrifice de la mère : elle met une parenthèse sur son rôle de "femme" et de "chrétienne" pour admettre ce que lui propose la "magicienne" qu'on aurait considérée sans hésitation comme une sorcière sous Salem en 1696... Bref, ce ne sont que des éléments, bien présents selon moi, et que Hooper veut (bien sûr) retourner. Pour la fin de
L'emprise, je la trouve terrifiante.
arioch a écrit :En tout cas, pour les sequelles de la famille, Otis, il faut que tu regardes POLTERGEIST 2 et tu ne regarderas plus le film de Hooper comme avant (tu verras, on relativises pas mal).
J'ai regardé le 2 avant le premier mais il y a bien trois ans, j'avais bien ri aussi. Mais je ne me souviens plus en revanche d'une possible fragilité dans le cocon familial.
Prodigy a écrit :Non mais regarde le film pour ce qu'il est plutôt que d'y projeter je ne sais quelles idées & préjugés personnels... La famille est heureuse, y'a pas d'engeulade, et alors ? C'est pas un film sur les problèmes ménagers ni un drame psychologique, que je sache ?
Je regarde le film pour ce qu'il est mais je ne peux pas fermer les yeux sur ce qui, selon moi, est flagrant à l'écran. Ce ne sont pas des préjugés, ce sont des exemples
présents dans le film que chacun, selon sa sensibilité et ses connaissances, est en droit d'interpréter. Et je n'ai jamais dit que c'était un film sur les problèmes ménagers, je ne faisais que discuter - sans jamais vouloir être arrogant, pour ne pas dire insultant à l'égard de qui que ce soit ici - sur un point bien précis de ce film.