Van Helsing - 2004 - Stephen Sommers

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rocket
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Message par rocket » lun. déc. 19, 2005 5:00 pm

Manolito a écrit :
rocket a écrit :je sais pas combien de fois tu l as maté mais fais gaffe a l'epilepsie!
6 fois : 2 fois au ciné, 2 fois en DVD, plus les deux commentaires audio. 8)

et puis tu t es mis a poser des pieges a loug-garou dans toutes les pieces de ton appart...



sorry :oops:

c'est nul

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alf
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Message par alf » mar. déc. 20, 2005 9:36 pm

En 2004 sortait sur les écrans Van Helsing de Stephen Sommers. Il n'a pas fallu bien longtemps pour que le fossé établi à la sortie de The Mummy returns entre "pro" et "anti-Sommers" ne se creuse davantage. Ce qui pour les uns se résumait à de la bouillie visuelle déconseillée aux épileptiques et au traitement sonore qui fait saigner des oreilles, était un divertissant grand huit à la bourrinade assumée et jouissive pour les autres.

Le cas Sommers est particulier dans le paysage hollywoodien. Il écrit, produit et réalise tous ses films (sauf Deux doigs sur la gâchette réalisé par Deran Sarafian et Le roi Scorpion dirigé par Chuck Russell) au sein d'une industrie de blockbusters habituée à travailler par cheptel de scénaristes dont les écrits seront confiés à un artisan illustrant plus ou moins efficacement le produit. Cela suffit-il pour autant à qualifier Sommers d'Auteur ? Tout au moins, on peut dire qu'il a un style bien à lui, dont les qualificatifs ont été évoqués au début. Sommers a donc carte blanche auprès du studio, puisque de toute façon, il va faire sans qu'on ait besoin de lui forcer la main du blockbuster d'été familial. En effet, Sommers use de sa liberté non pas pour aboutir à des oeuvres plus denses d'un point de vue critique, mais pour faire ce qu'il aime : du divertissement spectaculaire. Quoique l'on verra que Van Helsing fait un peu exception à la règle. Par contre, il est clair que Sommers est un cinéphile averti et determiné. Peut-être que l'accueil mitigé est dû aussi à une mauvaise compréhension de ses volontés.

Tout d'abord, la surenchère souvent reprochée est tout à fait logique. Chez lui, la suspension d'incrédulité atteint un tel niveau que le seul équivalent possible est celui d'un dessin animé de Chuck Jones ! Pas étonnant de voir un plan fixe en hauteur d'un loup-garou tombant dans un ravin et provoquant après sa chute un cercle d'eau, tout comme le coyote provoque un cercle de poussière. Aucunement surprenant de voir une des fiancées de Dracula se prendre pour le diable de Tasmanie (les cris en moins, ouf), une vache se faire happer et jeter à travers un mur, des chevaux champions du monde de saut en longueur, une heroine qui lors de la sequence de la premiere attaque du village, se mange des murs et des arbres à plusieurs reprises, effet comique soutenu par les bruitages. On est en plein dans l'absurde et le burlesque, dans l'exagération, bref, dans le spectacle total ! Il y a de tout et pour tout le monde : de l'action, de l'aventure, du fantastique, de l'horreur, de la comédie et même du western (de la présentation du héros "Wanted" jusqu'au plan final très "lonesome cowboy").

Mais Van Helsing, c'est aussi un hommage à tout un pan de l'expressionnisme à travers le jeu outré des fiancées (voir même de Dracula dont on a reproché le manque de charme de l'acteur... à sa décharge, Nosfératu n'est pas non plus un modèle de beauté), la forme tordue des habitations, le haut... très haut... très très haut château de Dracula, ainsi qu'un traitement de la photographie donnant la part belle aux jeux d'ombres (on devine avant de voir réellement : la transformation de Dracula en monstre au début du film par exemple).
Aussi, quand on met en scène les grandes figures du fantastique, quoi de plus normal que de citer Universal ( ou la Hammer que ce soit au détour d'un decor ou d'un plan (Le début du film reprenant l'attaque des villageois dans Frankenstein voir Dracula, Prince des Tenebres; le bras du vampire qui sort du tombeau de la même maniere que Christopher Lee dans Le Cauchemar de Dracula).

Inspiré par des films dont l'efficacité n'est plus à prouver, Sommers veut être efficace lui aussi. Pour cela, il accorde une grande importance au rythme. Le spectateur doit être absorbé par le déferlement d'images devant lui. Certains choisissent le montage épileptique, lui préfère les scènes d'actions à foison quitte à sacrifier l'épaisseur de son histoire. Il a les moyens de le faire, alors pourquoi s'en priver ? Rien que l'introduction compte trois grosses scènes d'actions (Frankenstein, Mr Hyde et le loup-garou), à peine arrivé dans le village, rebelotte. Difficile de ne pas parler de la musique, le réalisateur ayant trouvé un alter-ego en la personne d'Alan Silvestri. La musique de film est généralement définie comme servant à raconter ce que l'on ne nous montre pas. Ici, la musique est une sorte de mégaphone omniprésent, aidé par le plus grand orchestre que Silvestri ait jamais dirigé avec un nombre impressionnant de percussions différentes chères au compositeur de Predator. Là où la majorité des films récents se contentent de deux thèmes (quand il y en a...), un thème d'action et un autre d'amour, Silvestri propose en plus, un thème pour Van Helsing, Dracula et le monstre de Frankenstein. Silvestri a souvent l'occasion de se lâcher et il ne s'en prive pas et fait souvent echo dans une tonalité plus grâve à son travail sur le précédent film de Sommers, épique par excellence.
Cependant la première partie du second acte (entre la première demi-heure et la première heure) prend son temps d'installer les élements qui seront exploiter dans la deuxième partie du film. Cette partie n'est pas particulièrement lente mais contraste beaucoup avec la fureur qui l'entoure et c'est là que la plupart des gens ont décroché. Dommage car Sommers essayait de corriger les erreurs d'un Mummy returns, une sorte de brouillon de l'expérience (expérimental ?) Van Helsing, qui partait un peu trop en roue libre et la(i)ssait des spectateurs en cours de route.

Cette correction s'applique également à l'attention que porte Sommers à la dimension humaine, humaniste et dramatique des personnages. Dans ce film, Van Helsing ne prend pas réellement de plaisir à combattre, car lui seul voit l'homme derrière le monstre quand ce dernier rend l'âme. Au Vatican, toutes les religions travaillent ensemble pour l'équilibre et la paix commune, ce qui en cette période post-11/09 est assez appréciable dans un film de cette ampleur et considérant l'absence totale de message ou de parti-pris dans l'oeuvre de Sommers. La place de la religion dans la vie des hommes est au coeur de ce film car chacun la vit à sa manière et la reçoit différemment, les héros comme leur créateur. À ce titre, il est intéressant d'observer que ce film est dédié à la mémoire du père du réalisateur. Et là tout devient limpide : le grand enfant qui faisait naïvement ressusciter son héroïne de Mummy Returns grâce au surnaturel la tue définitivement dans Van Helsing, et par le héros qui plus est ! Sommers accepte le fait que la mort ne touche plus seulement les méchants mais aussi les personnes auxquelles on est attaché. L'imagerie d'Epinal à la fin du film avec cette famille heureuse réunie dans le ciel est certainement le moyen qu'il a trouvé pour accepter la mort et y voir quelque chose de positif. Comme le souligne Anna Valerious devant un Van Helsing désabusé :"La mort n'est pas une fatalité... quand on sait où regarder".

Une chose est sure : Sommers a mûri. S'est-il assagi pour autant ? Rappelons qu'après le second épisode de La Momie, il voulait se consacrer à la réalisation d'un petit film romantique ! Tel un Michael Bay au milieu de son île, le naturel est revenu au galop, mais était-ce la dernière fois ? Sommers n'a-t-il pas voulu en profiter pour tester les limites de sa conception du divertissement ? La rumeur voulait que c'était belle et bien après Van Helsing que Sommers lancerait son film à petit budget. Pourtant après avoir quitté le navire du remake du Choc des Mondes pour une autre production qu'il a finalement laissé à un autre pour cause de "divergences artistiques", il revient à bord de ce film catastrophe avec en plus Spielberg à la production. Gageons que le producteur saura limité les ardeurs de son nouveau poulain en se servant à bon escient de son sens du divertissement décomplexé, tout en lui faisant profiter de son expérience de "blockbuster maker".

nb : j'ai vu le film 6 fois... au cinéma :D et autant en dvd :oops: :arrow:

Manolito
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Message par Manolito » mar. déc. 20, 2005 10:01 pm

Quel bel avatar ! Quel beau texte !

...

:cry: :cry: :cry:

Excusez-moi, c'est l'émotion. :cry: :cry: Après toutes ses années à recevoir des pierres dans la rue parce que je défendais "Le roi scorpion" en affirmant que The Rock est un acteur très sympa (ce que tout le monde dit aujourd'hui ; j'étais trop en avance à mon époque !) ; après avoir essuyé des injures et des menaces de mort (enfin, pas tout à fait, mais on parle de Stephen Sommers ici, on peut exagérer !) pour avoir mis "La momie" dans les 25 DVD indispensables du numéro 250 de l'écran fantastique... C'est beau de savoir qu'on n'est pas seuls...

Effectivement, en revoyant "Van Helsing", j'ai aussi été frappé par la réelle culture ciné et picturale qu'impliquait une telle production. Mais bon, Sommers n'en fait pas un fond de commerce, il sait faire passer le divertissement avant la pédanterie. Donc, personne n'ira dire que c'est un cinéphage fou, un metteur en scène post-moderne, etc... Et tant mieux !

Le système Sommers, c'est aussi son monteur et complice-producteur Bob Ducsay, avec lequel il collabore tout de même depuis son premier long métrage en 1989 ! Une association et une amitié aussi longue et fidèle, ce n'est pas si fréquent, et cela joue sans doute un rôle important dans la patte Sommersienne. Une piste à explorer. Au passage, je suis bien content que le "Sinbad" de Rob Cohen soit tombé à l'eau. Je n'ai rien contre Rob Cohen, hein, mais si un metteur en scène DOIT faire un nouveau Sinbad, c'est bien notre cher Stephen ! 8)

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alf
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Message par alf » mar. déc. 20, 2005 10:16 pm

Oui je n'ai pas parlé de Bob Ducsay, mais c'est vrai qu'un producteur/monteur et un realisateur qui se connaissent aussi bien et qui sont vraiment amis, ça doit beaucoup aidé.

Et sinon, le Roi Scorpion est un très sympathique divertissement pour peu que l'on ne s'attende pas à un nouveau Conan (à l'époque je croyais etre le seul à apprecier avec F-des-Bois :) ). Et The Rock est très sympatoche deja dans ce film, mais heureusement qu'il s'est amelioré par la suite (Si je suis resté jusqu'à la fin de "Be Cool", c'etait pas pour Uma Thurman :D ) et son auto-dérision le rend d'autant plus appréciable et compense les limites de son jeu même s'il a un evident charisme. 8)

Allez un cadeau bonus : Image
:D :shock: :D

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Message par Dragonball » mar. déc. 20, 2005 10:54 pm

Roooooooooh, je sens que je vais devoir me le taper une 3ème fois parce que ta critique m'a furieusement donnée envie de le revoir !

Attention, c'est pas du tout sûr que je change d'avis !

A la riguer, je peux prendre une aspirine avant de le revoir histoire qu'il passe meiux ! :mrgreen:

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Message par alf » mar. déc. 20, 2005 10:55 pm

des boule-quiès aussi :D
:arrow:

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Message par Madkitsune » ven. déc. 23, 2005 9:27 pm

Ben moi, cette critique aussi bien rédigée soit-elle ( :) ) me donne envie de ne surtout PAS revoir ce "film", autant j'ai envie de défendre un peu la Momie 2 :oops: , autant je trouve cette chose totalement indéfendable pour pratiquement l'inverse de ce qui est énoncé dans la longue critique du dessus (sans vouloir offenser son auteur, ce n'est pas le but), je n'ai juste pas ressenti ça dans le film, même si je vois ou tu veux en venir ...


Mention spéciale à la scène du double attelage de chevaux numériques (vers la fin du film je sais plus quand tellement il m'a marqué...) qui sautent le ravin tous parfaitement droits et en ligne avant de ratterrir de l'autre côté... tous parfaitement droits et en ligne ! J'ai beaucoup ri au ciné en pensant immédiatement... au saut du tronçon d'autauroute du bus de Speed ! :shock: :lol:

ok, je :arrow:
C'est qui qu'a pété ?

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rusty james
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Re: VAN HELSING

Message par rusty james » dim. sept. 07, 2008 10:10 am

Mais il est quand même bien sympa ce film !
On s'amuse bien, dans la droite ligne de La momie, et on ne comprend pas trop pourquoi celui-ci n'a pas connu le succès §£ Il y a vraiment des belles images (des belles plantes aussi :D ), moins de gags que dans la momie mais toujours un esprit bonne enfant tout du long, c'est rythmé, avec un bestiaire fourre tout réussi du fantastique d'entant. Seul regret encore une fois, ce Dracula. Non pas que l'acteur soit mauvais mais je sais pas il ne colle pas avec le reste (il manque singulièrement de charisme je trouve)...
Pourquoi j'ai mis aussi longtemps à le revoir ??! et pourquoi y'a pas de suite ? :cry:

Manolito
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Re: Van Helsing - 2004 - Stephen Sommers

Message par Manolito » sam. févr. 27, 2021 1:27 pm

Je ne suis pas fan des youtuberies sur le cinéma, mais celle de Monsieur Bobine sont toujours assz bien faites, et celle sur Stephen Sommers et Van Helsing qui vient d'arriver (vue sur le forum de dvdclassik) mérite bien le détour. Je ne suis pas d'accord sur tout, mais c'est comme très documenté et travaillé, vraiment à voir !



C'est malin, ça me donne envie de revoir "Van Helsing" !

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Machet
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Re: Van Helsing - 2004 - Stephen Sommers

Message par Machet » sam. mars 06, 2021 12:46 am

Manolito a écrit :
sam. févr. 27, 2021 1:27 pm
Je ne suis pas fan des youtuberies sur le cinéma, mais celle de Monsieur Bobine sont toujours assz bien faites, et celle sur Stephen Sommers et Van Helsing qui vient d'arriver (vue sur le forum de dvdclassik) mérite bien le détour. Je ne suis pas d'accord sur tout, mais c'est comme très documenté et travaillé, vraiment à voir !
Je me suis arrêté à la moitié, je ne supporte pas le voix et le débit du narrateur. :x
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne

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Re: Van Helsing - 2004 - Stephen Sommers

Message par Teurk le Sicaire » mer. juin 23, 2021 10:21 pm

Jolie découverte car franche partie de rigolade devant cette grosse meringue de CGI abominables qui devaient déjà piquer les yeux en 2004 et à qui le temps n'a rien pardonné. On s'esclaffe autant qu'on se consterne devant l'avalanche de mochetés numériques qui doivent beaucoup à la générosité de Stephen Sommers, le mec est no limits (rien que pour Paris en full cinématique playstation au début !!). Et pour rester au diapason de la direction artistique, les acteurs jouent maaaal (Hugh Jackman est en déperdition), à coup de mauvaises tirades théâtrales, et semblent parfois échappés de Sacré Graal (le moine incarné par Davind Wenham ressemble à un paysan anarcho-autonome) ou d'un swashbuckler (Kate Backinsale en Cap'tain Pirate comme disait mon comparse de visionnage).

Le scénario est lui aussi à l'avenant, favorisant l'action à la moindre logique (le plan nawak avec la diligence dès qu'on tente un instant d'y réfléchir posément !) jusqu'à virer souvent à l'incompréhensible (toutes les histoires de loup-garou), pour finalement sombrer dans la connerie la plus complète (je crois que la révélation sur l'identité du héros décroche le pompon de la stupidité gratuite). On pourrait sans doute résumer l'histoire de Van Helsing comme une tentative contrariée de PMA mais ce serait déjà lui prêter une certaine intention narrative.

On sent surtout que Sommers veut bourrer le film de toutes ses lubies, quitte à en flinguer toute cohérence (mais pourquoi ce choix des Jawas du Chaos comme sbires de Dracula ?). Bon, il a l'air sincère et c'est finalement grâce à ça qu'on peut ressentir une forme de sympathie pour sa vision quasi-naïve du genre, avec quelques vraies belles touches : le bal des vampires (mais si là aussi, scénaristiquement, c'est power-débile), les fiancées de Dracula (très kitsches mais néanmoins plaisantes) ou dans un autre registre, le ravin de Bip-Bip et Vil Coyote. Pas de quoi sauver le film de sa propre noyade en lui-même mais une confirmation que Van Helsing mérite de rester malgré lui dans les mémoires.

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