Théâtre de sang (1973) de Douglas Hickox

[Superwonderscope]

Les élans formels d'Hickox et Fuest sont assez opposés, si bien que si d’apparence les films peuvent se répondre en écho, le traitement s'avère tout de même radicalement différent.

Hickox opte pour la théâtralisation de la mort, appuyant le côté grandiloquent et grotesque de Lionheart avec des plongées/contre-plongées vertigineuses, angles de prises de vue avec grand angle... il y a une sorte de grandeur désespérée dans la mise en image qui sied à ravir au sujet. Et en effet, parmi les 2/3 meilleures interprétations de Price. l'idée de certains dialogues de Shakespeare collant aux exécutions est d'un humour noir parfait. Même si la satire du monde du spectacle et de la critique, drôle et féroce, manque franchement de distance et , au final, manque quelque peu sa cible.
Un casting hors pair réuni pour l'occasion avec, fatalement, un défilé d'acteurs à l'épaisseur plus ou moins avérée. Mais aux interprétations brillantes.

là où je suis plus dubitatif, c'est que cela devient répétitif, genre exploration des 7 péchés capitaux-style sans que forcément l'histoire n'avance. Le recours aux flashbacks explicatifs n'est pas des plus heureux et ralentit le rythme. Je suis également toujours très géné à la vision de Robert Morley, folle obèse stéréotypé à l'extrême, tout de rose vêtu avec ses caniches blancs. Vision ultra-exagérée d'un Addison deWitt. Là où Hickox manque de tact et de finesse comme chez Wise, il le compense par la caricature typique de l'homophobie ordinaire du cinéma des années 70. Morley, personnage excentrique du théâtre britannique, appuye grossièrement le trait.

Malgré ces réserves, j'aime beaucoup ce Théâtre de Sang, avec un ton bien à lui, aux thématiques assez riches et avec une Diana Rigg trop peu présente... mais qui donne un petit tour de force dans un rôle capital et émouvant.

Vu sur le Blu Ray Twilight Time:
1.85:1
104mn
DTS HD MA 2.0
sta

les premières images en couleur font un peu peur avec les traces de griffures blanches...puis dès les images de l'appartement de Michael Holdern, c'est carrément magique. je ne sais pas ce que vaut le Arrow, mais ici la définition est vraiment belle. Les contrastes fonctionnent, les couleurs surgissent de l'écran, tout comme les détails au premier comme à l'arrière plan. Les gros plans plaisants (les détails sur le visage de Diana Rigg, superbe), même les scènes en extérieur ne s'affadissent pas. C'est stable et beau à voir.

Le regert que j'ai est de ne trouver aucun des bonus de l'édition Arrow... mais bon, au prix où j'ai eu le TT, je ne vais pas m'en plaindre...

[Algor]

Le regert que j'ai est de ne trouver aucun des bonus de l'édition Arrow... mais bon, au prix où j'ai eu le TT, je ne vais pas m'en plaindre...

J'ai le Arrow et la qualité est assez stupéfiante aussi. Le début avec les images styles archives de pièces filmées est sans doute volontairement en mauvais état.

Sinon, ce film fait parti de mes favoris pour l'acteur Vincent Price.
Tous les personnages sont plus ou moins exagérés dans leur réaction; un lot d’excentriques présentés par des tics caricaturaux, excepté celui de Ian Hendry qui est le cataliseur "sérieux" pour faire avancer l'enquête, en conseillant l'inspecteur qui a l'air d'être dépassé par moment.
J'aime l'humour noir qui en découle et prépare la mise en scène des meurtres.

[Kekulé Von Sardonik]

Je suis également toujours très géné à la vision de Robert Morley, folle obèse stéréotypé à l'extrême, tout de rose vêtu avec ses caniches blancs. Vision ultra-exagérée d'un Addison deWitt.

Même chose lorsque Price se déguise en coiffeur efféminé à coupe afro.

[japi]

Revu sur le blu ray de ESC qui enterre le précédent DVD sorti par MGM, encodé en 4/3 et décevant.
La copie est bonne, on relèvera simplement, comme léger défaut, des points blancs. Le son (en VO) est satisfaisant aussi .
Les suppléments sont modestes, une interview sympathique de Christophe Lemaire et un petit livret, en vrac dans le coffret.

Concernant le film, je le trouve toujours très bon.
L'humour macabre fonctionne à merveille. Le réalisateur ne fait pas dans la finesse mais signe un film réjouissant.
L'idée de s'inspirer des meurtres dans Shakespeare, est parfaite.
Vincent Price est excellent et domine la distribution, mais les autres acteurs sont biens aussi.
A commencer par Diana Rigg, souvent grimée dans le film, qui nous a quitté récemment (le 10/09).
Certes, Théâtre de sang reprend un schéma, il est calqué sur L’abominable docteur Phibes.
C'est peut être sa limite, surtout si on voit l'autre avant.
Mais il reste film horrifique savoureux.

Je vous recommande cette édition, même si les suppléments sont maigres.