Bon bien je l'ai découvert grâce à la récente édition DVD zone 2, et c'est pas mal du tout...
Le film nous conte donc la descente aux enfers de 2 couples partis sillonner les routes dans un camping car dernier cri. Durant leur road trip, les hommes vont assister au sacrifice d’une demoiselle lors d’une cérémonie Sataniste… Ils sont repérés mais parviennent finalement à s’enfuir de justesse. Lors de leur déposition, le comportement de la police locale leur semble pourtant particulièrement suspect, les incitant à tenter de contacter la police du district voisin, mais tout ne se déroulera pas comme prévu…
Attention, Spoilers multiples !!
Course contre l’enfer, c’est avant tout 4 personnages (2 couples donc) aux personnalités assez intéressantes. On pourra regretter le fait que les personnages féminins passent clairement au second plan mais pourtant... Les femmes sont donc dans le film « les femmes de leur mari », ni plus, ni moins. Elles se contentent de les écouter sagement, de les regarder d’un œil amusé (comme on regarderait des enfants) et tentent aussi quelques actions « entre femmes » comme le fait d’aller chercher le sens d’une phrase Sataniste à la bibliothèque. Bien que pouvant paraître « superficielles », les personnages féminins sont par ailleurs la raison d’être des personnages masculins comme le dit Frank Stewart (Warren Oates) en portant un toast à l’amour qu’il porte pour sa femme. Le personnage de Frank donc, dépendant de sa femme. Il s’agit d’un homme d’âge mûr qui décide enfin de « vivre », de s’accrocher à sa jeunesse. Pour cela, il s’achète un camping car dernier modèle (dans le but de voir le monde, d’être autonome comme il le dit), fait du moto-cross et part en vacances avec un couple d’amis bien plus jeune. Son jeune ami, c’est Roger Marsh (Peter Fonda), un mec brillant, sans doute envieux de ce qu’à accompli Frank, le prenant pour modèle. Entre les 2, une relation père/fils assez prononcée avec un « fils » qui cherche à apprendre de l’homme mûr et un « père » qui cherche donc à impressionner la nouvelle génération, à prouver qu’il est encore jeune. On retrouve ce lien dans la scène de moto cross (Frank ne parvient manifestement pas à suivre le rythme et on le sens affecté) et dans la scène de présentation du camping car (Frank n’est alors qu’un gamin qui montre sont nouveau jouet à son « meilleurs copain » !). On retrouve aussi ce trait de caractère dans des scènes plus intimistes, durant lesquels Frank se confie à Roger, semblant faire un bilan, cherchant quelques paroles rassurantes…
Les 25 premières minutes nous brossent donc le portrait de ces 4 personnages (un peu à la manière, mais dans une moindre mesure, de Delivrance et de ces 4 personnages aux caractères bien différents) qui vont se retrouver confronté à l’incroyable. Cachés comme des gosses, les hommes regardent une cérémonie pour le moins sympathique puisqu’autour d’un feu dansent lassivement 4 demoiselles entièrement nues (fort bien gaulées) et ce pendant que les femmes attendent leurs maris puérils au camion. Malheureusement, la scène tourne au drame et l’une des filles est assassinée. Dès lors, brusque retour à la réalité, fini les gamineries, les hommes se doivent de dessaouler rapidement et de reprendre les choses en main.
S’en suit une course assez haletante entre les membres de la secte (à pied) et le camion conduit par Frank qui, paniqué par ce qu’il vient de voir, commet quelques erreurs de conduites qui leurs seront presque fatales.
Les 2 hommes (toujours eux !) vont alors rencontrer les forces de l’ordre et se rendre compte peu à peu que la police cherche étrangement à discréditer leurs dires. Allant jusqu’à conclure que le sang (présumé de la victime du sacrifice) n’est que du sang d’animal.
Roger le téméraire prend alors l’initiative de prélever lui aussi du sang, dans le but de trouver un nouveau Shérif moins suspect… Frank, assez désappointé, va cependant (dans sa quête d’éternelle jeunesse, cherchant à prouver qu’il est vaillant) lui emboîter le pas, refusant par ailleurs d’admettre que leurs vacances sont remises en question, que sa quête de liberté puisse être contrecarré par cet évènement pourtant grave.
Tout ne se passe bien entendu pas comme prévu et la sensation d’ « enfermement » ira crescendo. Tout d’abord un petit mot étrange retrouvé sur le camion, puis le chien assassiné au beau milieu d’une foule de gens qui n’a manifestement rien vu. Bref, des éléments lambdas mais particulièrement bien mis en scène, créant l’impression que le filet se ressert… Tous les gens ne sont sans doute pas des membres de la secte mais pourtant, tous semblent suspects. Tous semblent aveugles, tous semblent ligués, les réactions deviennent de plus en plus louches et chaque détail devient un élément étrange, confinant les 4 héros dans leur camping car, les rendant irrémédiablement seuls dans leur malheur. La scène des serpents dans le camion nous montre par ailleurs qu’ils ne sont même plus en sécurité dans leur propre refuge. Ils ne peuvent plus en sortir, ils ne peuvent plus laisser à quelqu’un l’opportunité d’y entrer et ils doivent maintenant le protéger comme le commissariat de « Assaut » ou le camion d’essence de « Mad Max 2 ».
Le sentiment est tel qu’on en vient à ce demander si le film ne nous emmène pas sur une fausse piste, créant une psychose qui ne serait que la folie des héros, suite à la violence de ce à quoi ils ont assistés…
Mais alors que le doute s’installe chez le spectateur, la violence s’accentue soudain : Le camping car est violement pris d’assaut sur la route par les membres de la secte. Roger est obligé de tuer, Frank, toujours sous l’emprise d’une certaine panique conduit au mieux mais la sagesse et l’expérience acquise ne suffisent pas à lui donner la fougue suffisante. Dès lors, Roger sera l’homme de la situation et c’est à une scène très typée «
Mad Max 2 » que nous allons assister. Lancé à vive allure, le camion est assaillit de toutes part et Roger doit sortir, fusil en main pour tuer ceux qui s’accrochent au bolide…
Le calme revient pour un très court instant. Les salauds sont morts mais la route est barrée par un accident de la route. Frank comprend la supercherie, fonce et reprend enfin confiance en lui… La folle course peut alors reprendre. La mise en scène est terrible, la sensation de vitesse est impressionnante et on assiste à des cascades tout simplement hallucinantes avec notamment une voiture qui réalise une 10 aine de tonneaux avant de se stopper, totalement détruite. J’ai vu ce film juste après «
Gone in 60 seconds » (l’original de 74) et aucune des séquence de ce dernier (pourtant une référence) ne parvient à égaler la violence de la course qui nous est montré dans « Course contre l’enfer ». Pendant une bonne 20aine de minutes, nous assisterons donc à des cascades clairement dignes des 2 premiers volets de
Mad Max.
Cette séquence cèdera place à une fin que je trouve personnellement un peu brute, too much, bien sûr désespérante mais à mon sens trop rapide et assez mal venue. D’autant que le film est plutôt court. Même si cette fin s’inscrit clairement dans la continuité du film, elle n’a pas l’impact attendu, se contentant de montrer ses personnages principaux résignés, choqués alors qu’ils étaient justement en train de prendre le dessus, en train de révéler tout leur potentiel…
Ouais, je la trouve un peu balancé cette fin…
Sinon, globalement, on pourra sans doute raproché au film d’être un peu lent. Les 25 minutes de présentation des personnages sont un peu longuettes si on les compare au reste du métrage. Elles exposent bien la psychologie des 4 héros certes, mais cette psychologie passant quelques peu à la trappe par la suite, c’est un dommage.
Le film peut paraître assez daté avec cette présentation à rallonge du camping car et de tout ce qu’il propose de moderne (houaaaa !! Un four !!!!). Cependant, ne nous y trompons pas, cette scène n’a d’autre but que de développer un peu plus le caractère un peu gamin de Frank cherchant à impressionner Roger.
Reste que globalement, nous sommes devant un bon film fantastique, pas dénué de défauts certes, mais nous montrant une descente aux enfers progressive, très bien mise en scène et se clôturant sur une poursuite franchement trépidante.
A noter que la jaquette du zone 2 est bien entendu mensongère puisque ce n’est pas du tout avec ce type de véhicules que ce livre la confrontation finale (on n’est pas dans Fast and Furious)…
Voilà, ce post pourra en outre alimenter le thread «
analyse-t-on trop les films ? » !