Virus Cannibale ( Bruno Mattei, 1980 )

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

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zombieater
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Virus Cannibale ( Bruno Mattei, 1980 )

Message par zombieater » mar. janv. 17, 2006 9:41 pm

Tout à l'heure chez mon marchand de journaux j'ai trouvé ceci:Image

J'en conçus une intense satisfaction car s'il existe en DVD depuis longtemps en Amérique ( sous le titre Hell of the Living dead ) ici il vient juste de paraître! ( 9,90€ avec le magazine).

Il narre, en la lointaine Papouasie, le périple de quatre mercenaires et deux journalistes; un nuage toxique, causé par une fuite dans une centrale nucléaire, y a empoisonné une grande partie de la population qui, après décès en bonne et due forme, ressuscite sous la forme de morts-vivants anthropophages. De nos six héros, les premiers sont là pour étouffer l'affaire et les autres pour faire éclater la vérité ; ils vont devoir traverser toute l'île, allant de mission en campement Papou à travers une jungle luxuriante, avant de pouvoir atteindre l'endroit d'où le mal est parti.

Le film dure les 90 mn réglementaires mais une bonne quinzaine sont tirées de documentaires, aisément repérables par un menu changement du grain de l’image; certains plans, montrant la faune locale, saupoudrent la totalité du film, 2 secondes par-ci, 3 par-là; d'autres, plus ethniques ( danses tribales, rites funéraires ) constituent presque tout le troisième quart d'heure du film, là ce sont des vues de l'héroïne nue et peinturlurée qui viennent parfois s’intercaler !

Je vous propose donc un petit jeu: compter ces fameux stock shots animaliers !

Voici mon score ( par ordre d'apparition, s'il vous plait):

1 kalao
1 gerboise
1 singe sauteur (3 fois)
1 chouette effraie
1 faucon
1 éléphant environné de gazelles
1 troupeau d'éléphants
1 héron (2 fois)
2 papillons
1 pélican plongeant
1 tas de hérons
1 chauve-souris
1 vol desdites
1 dingo capturant une gerboise
1 tas de grues (3 fois)

Voilà, à vous! Après on comparera!
Dernière modification par zombieater le jeu. janv. 19, 2006 11:08 am, modifié 2 fois.
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Superfly
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Message par Superfly » mar. janv. 17, 2006 9:46 pm

Réalisateur ? Année ?
on ouvrira le thread quand il y'aura tout ça :D

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zombieater
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Message par zombieater » jeu. janv. 19, 2006 11:09 am

Voilà qui est fait!

Ce temps de répit, donc de reflexion forcée, m'a amené à me poser une question fondamentale: y'a t-il des éléphants en Nouvelle Guinée? Après tout, ce n'est jamais qu'une île...
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vandammage
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Message par vandammage » jeu. janv. 19, 2006 12:15 pm

Elephant ou pas, il y avait surtout une petite vieille abominable qui ouvre les yeux quand on la croit morte et qui rampe... berk §£ §£

Johnny Bigoude
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Message par Johnny Bigoude » jeu. janv. 19, 2006 1:20 pm

Hé tu as oublié au moins un stock shot, qui vient de Zombie. C'est lors de l'attaque des preneurs d'otages par le "commendo" (des mecs avec des bleus de travail, en fait). On voit une scène délirante ou un type en bleu met en joue un terroriste avec son fusil d'assaut. Le plan d'après, on voit un perso de zombie tirer avec son revolver (faux raccord impressionant !), et ça fait vraiment marrer.

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zombieater
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Message par zombieater » jeu. janv. 19, 2006 3:20 pm

Johnny Bigoude a écrit :Hé tu as oublié au moins un stock shot, qui vient de Zombie. C'est lors de l'attaque des preneurs d'otages par le "commendo" (des mecs avec des bleus de travail, en fait). On voit une scène délirante ou un type en bleu met en joue un terroriste avec son fusil d'assaut. Le plan d'après, on voit un perso de zombie tirer avec son revolver (faux raccord impressionant !), et ça fait vraiment marrer.
Alors là ça m'était complètement passé inaperçu, merci du tuyau! :lol:
vandammage a écrit :Elephant ou pas, il y avait surtout une petite vieille abominable qui ouvre les yeux quand on la croit morte et qui rampe... berk §£ §£
Et surtout qui avait un chat vivant dans l'abdomen!
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Johnny Bigoude
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Message par Johnny Bigoude » jeu. janv. 19, 2006 4:14 pm

Ah ouais ! Putain le coup du chat qui se cache dans le bide de la vieille pour pouvair bouffer tranquillement et à l'oeil, c'est vraiment mémorable.

Ce film vaut vraiment le détour.

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eric draven
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Message par eric draven » jeu. janv. 19, 2006 8:43 pm

la review de maitre Eric a l'époque en substance:

Virus cannibale est un inénarrable navet qui de par son ridicule a réussi à se glisser au panthéon du n'importe quoi et décrocher alors son titre de film culte.

Virus Cannibale est au monde du cinéma d'horreur ce que Bolino est à la grande cuisine! C'est justement ça qui a réussi a faire de ce film un classique du genre, un film culte, une perle du Z, véritable nacre pour tous les amateurs de nanards.

Sur un scénario apocalyptique, Il a réalisé un film ultra bâclé, lourd, et sombrant dans le ridicule, un ridicule renforcé par des acteurs pitoyables dont le jeu l'est tout autant. Ce n'est par ailleurs ni le montage approximatif, les raccords ratés et le manque total de rythme qui sauveront le film du naufrage.

N'ayant pas les moyens d'aller tourner son film en Nouvelle-Guinée où est censée se passer l'histoire, Bruno Mattei a gaiement a tourné en Espagne, parsemant Virus Cannibale d'innombrables inserts de documentaires, d'animaux sauvages et de rites tribaux répugnants, overdose massive de stock-shots pour faire plus couleur locale.

L'hallucinant scénario, les dialogues bêtifiants que n'arrange en rien l'approximation des comédiens est peu de choses par rapport à la vision de certaines scènes d'anthologie comme par exemple l'apparition d'un cannibale en tutu ou d'indigènes faussement grimés, grimaçants de toutes leurs dents étincelantes.

Mais Mattei connait son métier et sait être dans l'ère du temps. Il nous gratifie de scènes gore plus atroces les unes que les autres et on a ainsi droit à toute une panoplie de chairs déchirées et dévorées, énucléations et autres réjouïssances franchement répugnantes.
On l'aura compris, ce Virus cannibale ne se raconte pas, il se regarde et on rit à gorge déployée, on s'extasie devant ce chef d'oeuvre racoleur et inepte comme on s'extasie devant l'aquarelle toute barbouillée d'un gentil bambin tout fier de la montrer.
Bruno Mattei est un gentil enfant, un cancre effronté et sulfureux qui s'evertue à faire bien, à faire plaisir tout en imitant, copiant, plagiant mais à sa propre sauce.
Il mériterait une fessée mais on l'aime trop et on se délecte à chaque nouvel exploit, puis on pardonne, le récompensant et glorifiant chacun de ses films.

Sous le fallacieux prétexte de dénoncer le génocide envers le Tiers-Monde, il a fait un film unique, une sucrerie gore de fête foraine qui s'inscrit tout droit dans la lignée des films comme Mondo cannibale de Jess Franco ou Terreur Cannibale de A. W. Steele.

Si le ridicule était oscarisé, Bruno Mattei pourrait tenir haut le trophée mais mieux que pour le ridicule c'est pour le rire et le parti pris du non-sérieux qu'il le brandirait.
Soyons justes, qui oserait refuser une bonne effusion de rire en cascade? Un cinéma méga populaire à consommer à grosses doses sans danger entre amis un soir de franche déconnade.
C'est pour ca que Virus Cannibale a sa place parmi les classiques et meilleures oeuvres des années 80 et qu'aujourd'hui son succès n'a pas démérité.

Et toujours un plaisr de retrouver l'air ahuri de Franco garofalo et surtout le nez rétreci et les bouclettes de Evelyn Margit Newton, la Newton adepte du Z transalpin qui pourtant avait joliment débuté sa carrière auprés de Belmondo!!

et le dossier spécial Cannibales, c sur Zonebis:

http://www.zonebis.com/ZB_mainBoard.php?idComment=715
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf

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Jeremie
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Message par Jeremie » jeu. janv. 19, 2006 9:45 pm

Je viens de le voir après une longue attente :D
Lourd, lent, débile, et de très mauvais gout. A ce titre il y a un affreux alignement Images snuff/Mondo avec plus loin un rite culinaire degeulasse.
Mattei se foule pas trop, et hop ça pique la B.O de Zombie. Honteux.
Les zombies jouent aussi mal que les acteurs (expression trop lentes ou trop rapides, mémé au regard dragueur, gamin cabotin...), et les maquillages oscillant entre le noir charbon et le bleu pale sont une vraie cata.
Inutile de dire que l'entrée dans la jungle (une gerboise australienne qui fait des bons au ralentis en Nouvelle Guinée ???) et le soldat tout fretillant et dansant (et non du cannibale Eric :P :P ) prit par surprise par une poignée de zombis, ça me fait bien rire :D
Une catastrophe absolue (je préfére même de loin Rats du même Mattei).
J'adore l'heroine enfermée dans la piéce assiégée dans les zombis s'ecriant :
Oh non !! C'est trop...
Ou le scientifique laissant comme dernier message
J'espère que Dieu nous le pardonneras parce que ces horreurs sont inutilent
:D

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Bundy
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Message par Bundy » dim. janv. 22, 2006 1:27 pm

C'est du grand n'importe quoi, un délire... :D un mélange d'images comiques gores (réf. à la fille qui hurle, on dirait qu'elle rie), le jeu des acteurs, les animaux au ralenti, les dialogues à mourir de rire (réf. le couple au bord de l'étan et qui se demande se que veulent "ces gens qui marchent lentement...")!!!! :lol:
Et puis le summum : la BO de zombie et les faux raccords qui ne sont pas une option dans le film mais en fait des plans d'autres films et de reportages de l'époque (cf. zombie ...)!!! Notons quand même la belle séquence de nichons : la belle journaliste criarde se promène à poil dans les bois pour pas se faire attaquer!!! :lol: :lol:
Ca vaut le coup de voir cette belle m*****! :twisted:
::::Hell is my so called "home sweet home"::::

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FireGuns
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Message par FireGuns » dim. janv. 22, 2006 7:41 pm

Mais c'est quoi ce bordel ?

La pellicule dégueule du stock-shot animalier au kilogramme, pendant qu'une bande de bidasses, dont on se voit forcé de suivre les (més)aventures de fond en comble, fait la canailloux à l'intérieur d'un petit bois espagnol, censé représenter un endroit en Nouvelle-Guinée, le tout rythmé par des soundtracks cultes en veux-tu en voilà de Goblin, "gaulées" à Zombie, Blue Holocaust et Contamination entre autres.

Après bon, on se dit quand même que va y avoir du bon Gore mal foutu mais Gore quand même donc jouissif, inhérent à ce genre de production. Puis, on attend, on attend, et pour finir, je décide de téléphoner à Mattei: <drrzziing, drrzziing>
- Allô, Bruno ! Ecoute, je voulais te demander un truc: eeeuh, il est où le Gore dans ton film là ? ...nan parce que tu vois, le fait que ton film (ou plutôt ton zombie-movie) rivalise de je-m'en-foutisme, le fait qu'il soit mal filmé, mal monté, mal interprété et pas rythmé pour un sou, c'est pas grave, on connaît la chanson (cf. La terreur des zombies, Le manoir de la terreur).... mais BROUUUUNO, le fait qu'il soit pas Gore non plus, ça t'a pas titillé autrement ? ...nan parce que si tu me dis qu'on voit quand même du Gore, bah moi je te dirai que des petits bouts de bidoche (ou bien est-ce du latex ?) ingurgités par des zombies, ça suffit pas à en référer au Gore, mon p'tit bonhomme. Tu sais, le Gore dans un zombie-movie à c't'époque-là, c'est de beaux gros plans sur de la tripaille, des morsures sanguinaires, ou bien du carnage de zombies à tout-va... et toi, visiblement, tu n'as pas respecté la règle ! Sale petit marginal !
- Alol écoutè, ma petit, tou clois que moi j'avais lés moyens dé fèle dé beaux FX comme la Tom Savini ou la Giannetto de Rossi ou jé né sais encole quoi ?
- Sans doute que non, Brroouuno, sans doute que non, mais Marino Girolami non plus n'avait pas de masterpièce du FX Gore sous la main, bah, il s'est dit: qu'importe, quand faut Gorer, faut Gorer ! quitte à accoucher d'effets spéciaux foireux, mais qu'est-ce que c'est jubilatoire !

Alors bon, c'est quoi, Virus Cannibale ? C'est une série Z où il ne se passe pratiquement rien. Ben oui, ça s'résume à des bidasses et une journaliste au minois pas forcément joli ('fin ça va quoi, disons qu'on a vu beaucoup beaucoup mieux) qui font des aller-retour dans un petit bois espagnol avec leurs vieilles jeep pourries, déblatérant des dialogues inter-galactiques à plus soif. Et ça dure des plombes, des plombes, des plombes. Saluons quand même la bonne idée de la part de Mattei que d'insérer tout ces stock-shots animaliers, qui, malgré leur mauvaise qualité visuellement parlant, s'avèrent pour la plupart d'entre eux bien emballés (mais c'est vrai, n'empêche !); on voit des bestioles d'un peu partout dans le monde, et ça peut même se révéler instructif pour qui s'y intéresse.

Et toujours pas de Gore à l'horizon. Que nenni. Ah si... y'aura quand même deux petites victuailles à se mettre sous la dent: un chat sort du bide d'une vieille zombie (assez crade quand même comme scène), et lors du dénouement, la journaliste pas très jolie se fait arracher la langue, puis doublement énucléer par voie interne par les macchabées en un magnifique gros plan sur une tête de latex. Mais bon, c'est rien ça. T'as-tu vu la boucherie hallucinante du Zombie de Romero, Brroouuunno ? Eh bah, t'en es bien loin...

Virus Cannibale ou la quintessence du néant. Plus d'une heure et demie de pellicule dans un terrain qui ne doit pas dépasser les cents mètres carrés sur cents mètres carrés, avec quelques acteurs pourris, quelques zombies pourris, pas ou peu de Gore, et c'est strictement tout. Si Virus Cannibale avait été réalisé par Max Pécas, il aurait été intitulé: Quatre bidasses et une journaliste font les zouaves dans la clairière d'un p'tit bois espingouin. 'Fin non, y'a des stocks-shot animaliers et musicaux, quand même, ça faut pas l'oublier !

Mais t'as foutu quoi, Mattei ?

2/10 (un dixième chacun pour les deux p'tits FX Gore cités plus hauts, quand même bien sympathiques)

Et n'oubliez pas !:

« J’espère que Dieu nous pardonnera… parce que toutes ces horreurs… sont inutiles ! »

Espérons que dieu t'aies déjà pardonné, Brroouuno.
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Non... pas encollllllee.

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Jarlow
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Message par Jarlow » mer. oct. 31, 2007 12:01 pm

J’ai revu ce film deux fois en moins de 24 heures, presque a l’insu de mon plein gre, et voici grosso modo ce que j’en retire... « Virus Cannibale » de Bruno Mattei est un film eminement derangeant, impressionnant, mais certainement pas de la facon dont le voulait le realisateur. Suivant ses propos et ceux de son scenariste Claudio Fragasso, Mattei voulait aboutir a un film grandiose, epique, bigger than life, le « Apocalypse Now du film de Zombie ». On ne sait si cela se rapporte a la scene finale ( si l’on excepte une coda maladroite mais finalement plutot a propos et classique, une ouverture du recit vers une universalisation) particulierement eliptique et hautement symbolique de la descente du fleuve vers la mer, comme le recit descend tous les etages du cinema classique vers le neant – magnifiquement materialise par un Zodiac a l’immaculee conception, mais il est difficile d’adherer a ce jugement.

Passons vite sur le socle du film, un discours primaire sur les relations entre les pays du Nord et ceux du Sud, plus que manicheen. Cela ne semble jamais interesser Mattei, il nous ressort d’ailleurs a deux occasions le meme morcau de dialogue particulierement naif, ridicule dans ses intonations bibliques pour illustrer son propos. Mattei n’a bien sur pas le sens de la mise en scene d’un Romero, mais il n’en a pas non plus les intentions et la finesse. Meme bien mis en scene, le script de Virus Cannibale est tres faible a ce niveau, comme a tous les autres d’ailleurs. Difficile de croire Fragasso quand il explique que ses ecrits ont etes mutiles, car on ne voit pas l’interet qu’aurait pu avoir l’equipe a couper deliberement la mise en place de l’action, la caracterisation des personnages, les centres dramatiques... d’evidence Mattei evolue simplement sur la corde raide du filmage libere, tout au plus suit il une vague trame qui le mene d’une usine a la jungle a... l’usine du depart.

Mais l’essentiel n’est pas la, dans « Virus Cannibale ». Pour combler les defaillances apparentes de son film, son manque total d’ancrage et ses defauts techniques, Mattei decide d’employer des stock-shots, certainement dans un premier temps dans un but d’immersion de son spectateur, dans une volonte de lui faire sentir les dangers de la jungle, sa moiteur, et sa durete. Mais les stock-shots appartiennent d’evidence a un second regime d’image, par leur grain, le ralenti qu’ils s’imposent, leur echelle de plan (souvent des GP, ce qui empeche le spectateur de se reperer, de creer un espace narratif) et leur inadaptation a la continuite du film. L’assemblage ainsi cree est frappant par ses qualites poetiques, quasiment surrealistes. Les images des deux regimes, la narration et les stock-shots, sont d’une pauvrete confondante, mais mises cote a cote elles prennent une force, une vigueur qui oblige le spectateur sensible a les reevaluer, a les prendre de plein fouet, destabilise par la perte de repere... Il ne faut pas oublier que l’emballage du film vendait a l’origine une dose de frisson et de gore, pas le spectacle Z decadant auquel nous nous attendons tous a la premiere vision, la reputation du film l’ayant precede.

Le film est egalement une entreprise de delitement du sens de l’image du cinema hollywoodien classique, du film d’auteur (Kubrick, la celebre scene du soldat en tutu vert) a la serie b (Romero, l’utilisation de fonds de tiroirs visuels et sonores pour creer un patchwork filmesque decridibilisant toute volonte de structuration du genre comme cinema narratif valable). Le non sens atteint son paroxisme dans la sequence explique puis opere une demonstration de ce que doit etre une immersion reussie dans la redoutable tribu des Stock-Shots.

A noter, sur un plan plus prosaique, que les versions francaises et anglaises des dialogues presentes des differences notables, mais leur non-signification n’est jamais alteree par les libertes prisent par les traducteurs. La version anglaise m’a parue plus crue, plus vulgaire tandis que la version francaise fait nettement plus jouer le decalage, par l’utilisation d’expressions hors du temps, n’ayant jamais etees a la mode : « C’est parti, mon kiki ! ».

Loin d’etre reussi donc, si l’on considere son inadecquation aux volontes des auteurs, « Virus Cannibale » est un film marquant, dont les faux raccords deviennent des effets de montage a faire se retourner Eisenstein dans sa tombe... pour venir observer cet italien fou au travail, le regarder tourner sans penser des plans sans sens et les assembler comme les surrealistes assemblaient des idees disparates. Helas, de nos jours, Eisenstein retournerait fissa dans sa tombe, Mattei nous ayant quitte...
Nouveau numéro de Torso, revue de cinéma: JOE DANTE !!!
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Re: Virus Cannibale ( Bruno Mattei, 1980 )

Message par Superwonderscope » mar. avr. 29, 2014 9:21 am

Ca sort en Blu Ray chez Blue Underground :

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=8788

Edit ; c'est finalement le 26 aout 2014... en attendant que ça change encore...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: Virus Cannibale ( Bruno Mattei, 1980 )

Message par Superwonderscope » lun. août 18, 2014 9:15 am

la chronique du blu ray toutes zones en avant-première sur le site!

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9025
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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orco
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Re: Virus Cannibale ( Bruno Mattei, 1980 )

Message par orco » ven. avr. 10, 2015 12:04 pm

Vu le Blu-Ray BU et l'aspect autre de ce spectacle se trouve ici complètement magnifié en HD, les différences de plans sautant encore plus aux yeux. Et le son, même si en mono, offre une belle dynamique et permet d'apprécier pleinement sa malhonnête mais néanmoins excellente BO. Pour ce qui est du film, c'est toujours aussi jouissif d'improbabilité, avec ce sens incroyable de la mise en abîme qu'a Bruno Mattei : les acteurs donnent constamment l'impression d'être eux-même des spectateurs à l'intérieur du film tant ils restent immobiles et médusés devant chaque évènement. :D

Par contre, vraiment dommage que les sous-titres français contiennent autant de fautes (c'est encore pire sur Rats of Manhattan). Il ne me semble pas que c'était le cas sur leurs Blu-Rays précédents, en tout cas ceux que j'ai pu voir. Je veux bien faire correcteur bénévole s'ils veulent! :D

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