Dr Jekyll et les femmes- Walerian Borowczyk- 1981

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eric draven
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Dr Jekyll et les femmes- Walerian Borowczyk- 1981

Message par eric draven » lun. févr. 13, 2006 10:26 pm

En hommage au réal disparu...

Réalisé alors que le réalisateur est en plein déclin, Dr Jekyll et les femmes n'est certes pas le meilleur film qui rend hommage à Walerian Browczyck. Il est même permis de se demander où est passé le metteur en scène de La bête, Lulu, Interieur d'un couvent ou Goto.

Borowczyk tire une libre adaptation du roman et en donne sa vision personelle, transformant à sa manière le personnage de Jekyll. Dénonçons le titre français parfaitement ridicule et gardons le titre original "L'étrange cas du Dr Jekyll et de Miss Osbourne", la miss Osbourne du titre, fiancée de Jekyll, n'ayant aucun rôle prmordial ici si ce n'est dans l'ultime quart d'heure.

Le changement principal qu'opère Borowczyk par rapport aux précédentes adaptations est que le drame de Jekyll n'est plus intérieur mais extérieur. Jekyll/Hyde ne faisait qu'une personne, un seul "je", véritable conflit interieur dû à l'absorption du breuvage.
Ici, Jekyll et Hyde sont deux personnes différentes jouée de surcroit par deux acteurs différents et la transformation elle même se fait par action externe, un bain.

Il en résulte l'amoindrissement du drame interieur du personnage qui perd ainsi toute son ampleur dramatique. Mais ce choix déilbéré du réalisateur n'est pas le plus grave.
En situant son film dans un lieu unique, une maison sans issue, et en l'étendant sur une seule nuit, qui se devrait d'être une nuit d'horreur, Borowczyk aurait pu compenser cette enorme perte mais il n'en est rien. Les personnages se contentent de courir dans tous les sens, ouvrant et fermant des portes comme lors d'une grande partie de cache-cache vite lassante.

Ajoutons à cela d'interminables bavardages récités de façon théatrale, des personnages caricaturaux à souhait et on atteint les limites de l'ennui et du ridicule.
Dr Jekyll et les femmes devient une sorte de vaudeville horrifique. On était en droit d'attendre mieux de cette vision personnelle de l'auteur sur la folie schyzophrène.

Le film reste assez sage autant sur l'horreur que sur l'érotisme ce qui achève de décevoir de la part de Borowczyk. On retiendra une royale fessée cul nu- Ouiiiiiiiiii 8) - donnée par un Patrick McGee déchainé à sa perverse fille s'étant faite une joie d'être sodomisée sous ses yeux par Hyde.
Cela donne l'occasion au réalisateur de nous monter le sexe énorme :lol: de Hyde pénétrer en ombre chinoise le fessier charnu de l'insolente, sexe qui violera également un jeune éphèbe blond- Ouiiiiiiiiiiiiii 8) 8) , Hyde ne faisant cette fois point de distinction entre homme et femme. :D

Les acteurs poussent le trait à l'extrême, Patrick McGee en tête, grimaçant à outrance sans nuance aucune à la limite du ridicule.
Que reste t'il donc au crédit du film?
Un magnifique décor victorien et la qualité étonnante des images, Borowczyk jouant avec ses décors, ses somptueux costumes, créant un véritable jeu d'ombres et de lumières. Cet esthétisme est mis en valeur par une superbe photographie et la BO synthétique, lancinante, obsédante, renforce la beauté des images en créant une atmosphère envoûtante.

Hormis cela, on retiendra du film son final palpitant, l'ultime transformation de Jekyll et Hyde et la tragédie que vit sa fiancée en découvrant l'atroce vérité, partagée entre son amour et la peur. Elle choisira par amour de rejoindre Jekyll, dans l'amour et le sang, concrétisant une fois de plus la terrible synthèse Eros + Thanatos.

La magie du divin Udo Kier, son visage étrangement beau et inquiètant, ses yeux translucides et son petit cul si parfait 8) fascine toujours autant. Niveau sale, c'est Marina Pierro qui rentre dans la peau de Miss Osbourne la Pierro déjà vue dans Interieur d'un couvent et Lulu.

Dénué de toute émotion, platement mis en scène, Dr Jekyll et les femmes fut donc une grosse déception de la part de Borowczyk et un énorme echec à sa sortie.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Jeremie
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Message par Jeremie » lun. févr. 13, 2006 10:41 pm

Mais tu n'as cependant rien dit sur Contes immoraux dans mon topic Eric !! :( Un chef d'oeuvre de l'érotisme 70's qui t'échappe, je suis fort etonné 8)
Image
Celui-ci je ne l'ai malheureusement pas encore vu, mais ça me tente bien, même si deception il semble y avoir. Et puis Udo Kier en Hyde ça fait quand même plaisir :twisted:

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Message par Manolito » lun. févr. 13, 2006 11:35 pm

Le seul Borwoczic que j'ai vu et, aïe, aïe, aïe, pas convaincu du tout.

Le traîtement de l'image, usant et abusant de filtres diffuseurs et de couleurs pastels, évoque irrésistiblement les toiles de Balthus dans les meilleurs moments. A ce titre, le prologue m'avait emballé. Hyde poursuit une jeune fille, la rattrappe dans la nuit embrumée et la bat à coups de canne, avec une telle force que le dur morceau de bois finit par se briser ! Une scène d'une grande puissance !

Pour la suite, par contre, c'est moins la joie. On tourne en rond dans cette maison ennuyeuse peuplée de personnages fantoches, parmi lesquels émerge effectivement - par son total ridicule - un Patrick Magee apparemment congestionné, rouge comme une pivoine et grimaçant à s'en faire exploser tous les muscles faciaux ! Je viens de voir sur IMDB que Howard Vernon, jouait dans le film. Je ne m'en souvenais même pas...

C'est bien Udo Kier qui joue Jekyll, en affectant une mine assez constipée. Un Jekyll tendu, maigre et étriqué. Mais Hyde est joué par un autre acteur : Gérard Zalcberg, personnage dont la stature colossalle contraste avec celle du chétif Udo ! On le retrouvera en homme des basses oeuvres de Helmut Berger dans "Les prédateurs de la nuit" de Franco, dans lequel il jouera notamment de la perceuse de façon très gore !

Bref, que retenir de ce "Jekyll et les femmes" ? Ma foi, pas grand chose de mon côté. Une impresison de ratage, d'improvisation et d'amateurisme dans l'écriture et la direction d'acteur, impression que ne suffit pas à compenser un travail intéressant sur l'image...

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eric draven
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Message par eric draven » mar. févr. 14, 2006 10:47 pm

Jeremie a écrit :Mais tu n'as cependant rien dit sur Contes immoraux dans mon topic Eric !!
Tout simplement car je n'ai pas toujours pas visionné ce film qui traine depuis des lustres sur mon étagère... Mais des que son visionnage sera effectué je viendrai poser ma bave sur ton thread, ami Jeremie!! :wink:
Je viens de voir sur IMDB que Howard Vernon, jouait dans le film. Je ne m'en souvenais même pas...
En effet il joue le Dr lanion un des convives de Jekyll, on le voit peu comme a plupart es autres seconds rôles.. Udo kier, la Pierro, Patrick McGee et Gerard Zalcberg étant les plus présent à l'ecran..
Vernon a une belle tirade lors du long repas fort ennuyeux et.. c'est à peu prés tout.. tout comme la tronche de sempiternel ahuri de Clement Harari.

Pour Zalcberg qui joue hyde, un comédien colossal de par la stature et au visage étrange qu'on vit beaucoup ds le ciné francais 80s comme L'amour braque, Bleu comme l'enfer, Cross, les fugitifs et Un été d'enfer.. Veronique Jeannot ayant un mauvais souvenir de lui sur le tournage car malgré sa gentilesse, Gerard était un violent des que les cameras tournaient et il la frappé pour de bon..
Sa dernière apparition fut dans le calamiteux Les soeurs soleil
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Message par igorfx » mer. févr. 15, 2006 12:00 pm

Mon Boro préféré, avec sa musique totalement hallucinante qui donne un vrai ton au film... c'est filmé très froid mais justement c'est pour cela que le film est bien... en plus voir Howard Vernon en dehors d'un Franco ça donne un petit coup de frais...

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Message par eric draven » mer. févr. 15, 2006 10:39 pm

La tres vilaine affiche ciné du film.. contrairement a la sublime jaquette video que nous a mis en illustration Jeremie: le couteau devant le sexe d'une gueuze... 8)

Image
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Re: Dr Jekyll et les femmes- Walerian Borowczyk- 1981

Message par Superwonderscope » ven. janv. 16, 2015 12:38 pm

Le film sort en Blu ray chez Arrow en avril 2015:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9438
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

japi
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Re: Dr Jekyll et les femmes- Walerian Borowczyk- 1981

Message par japi » dim. mai 03, 2020 12:19 pm

Le film est aussi disponible dans le coffret sorti en 2017 par Carlotta, mais hors de prix si on est intéressé par un ou deux films (70euros).
Seuls Les contes immoraux et La bête existent à l'unité.
C'est un peu dommage et je me suis rabattu sur le blu ray Arrow, réservé pour les anglophones, mais beaucoup moins onéreux.

L'image est de qualité, même si le rendu HD ne saute pas aux yeux à cause de l’utilisation de filtres. C'est un peu vaporeux, mais stable, sans défauts apparents.
Le son (VF),post synchronisé, est globalement bon, mais la diction est parfois un peu difficile et ça manque aussi un peu de naturel.

Revenons un instant sur le titre français, assez médiocre et préférons le titre anglais The Strange case of Dr Jekyll and Miss Osbourne, que le réalisateur préférait, et plus représentatif du film.

De Walerian Borowczy, j'ai plutôt apprécié son audacieux La bête, mais pas ses Contes immoraux.
Mails, je ne connais pas bien ce cinéaste, seulement ses films en rapport avec le fantastique.

Dr Jekyll et les femmes est une adaptation personnelle du roman de Robert Louis Stevenson.
Elle se démarque des précédentes.

C'est un film intéressant mais inégal.
Mais il risque de diviser (voir les précédentes critiques).

Celui-ci m’attirait depuis longtemps, notamment à cause de son intéressante distribution : Udo Kier, Marina Pierro, Patrick Magee, Howard Vernon.
Pourtant, il faut bien avouer qu'ils sont loin d'être parfaits : surtout Marina Pierro dans la première partie, et Patrick Magee, qui a été bien meilleur ailleurs.

Le film débute très bien, par une scène réussie. La suite est moins plaisante, avec des dialogues empesés. Cette partie ,sans être non plus rébarbative, reste la plus faible du film. Ensuite, le fantastique apparait et le rythme s’accélère un peu.
Walerian Borowczy représente Hyde par un autre acteur (Gérard Zalcberg), je trouve cette variation intéressante.
Le film réserve plusieurs bons moments.
Les qualités se situent dans la photographie, les décors et les costumes.
La mise en scène est également satisfaisante, la musique aussi. Le film a pas mal d'atouts.
Les deux précédents films cités étaient très axés sur l'érotisme, celui-ci moins, et, au contraire de certains, c'est justement ce qui me plait.

A travers le personne Jekyll/Hyde, le réalisateur s'intéresse moins aux tourments intérieurs qu'à son environnement social.
Il ridiculise la bourgeoisie, brocarde ses conventions.
De ce point de vue là, la partie introduisant le fantastique est assez réjouissante. Et la conclusion, que je ne révélerai pas, est parfaite.

Si il n'est pas entièrement réussi, Dr Jekyll et les femmes est un film captivant.
On regrettera qu'il ne soit pas disponible à l'unité, contrairement à l'édition anglaise.

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