Gedo Senki (2006) - Goro Miyazaki

[Shinji]

Trailer du prochain Ghibli, Gedo Senki, par le fils de Goro Miyazaki (sortie en juillet 2006 au Japon) :
http://catsuka.com/news_detail.php?id=1140663861

[Shinji]

Un autre lien, mais c'est du lourd : 177 Mo !
http://www.ghibliworld.com/gedosenkitrailer.mpg

[Manolito]

Le film du fils Myazaki sort donc en France aujourd'hui dans une combinaison d'une centaine de salles sous le titre Les contes de Terremer. Bon, soyons clairs, cette adaptation des écrits d'Ursula Le Guin laisse quand même un peu à désirer. La faute à une intrigue qu'on a l'impresison d'attraper à la volée, alors qu'il nous manque beaucoup d'élements pour la saisir. La faute à un rythme peu entrainant et à un résultat d'ensemble peu spectaculaire et, disons-le tout net, pas toujours très cinématographique. Maintenant, ça reste du travail joliment effectué, le final nous réveille quand même, mais il s'agit d'un film qui, en dépit d'instants de grâce et de poésie, ne convainc pas totalement. Intéressant, mais mineur...

[infernalia]

La faute à une intrigue qu'on a l'impresison d'attraper à la volée, alors qu'il nous manque beaucoup d'élements pour la saisir.

C'est exactement pour ces raisons que je trouve justement le film très bon dans l'ensemble, justement. Perte de repère dès le départ pour le spectateur qui vient justement illustrer la propre perte de repère du héros. Je trouve assez fascinante la manière dont G.M pose un pont de générations entre l'oeuvre de son père et la sienne. Au premier abord, le dessin est le même, mais les obsessions diffèrent. Regard sage et universel, avec un immense recul temporel chez Hayaio, obsession d'une jeunesse qui a perdu son identité et qui ne cesse de la rechercher pour le fils. J'aime beaucoup la manière dont le film aborde les thèmes de l'ombre et de la lumière, la figure de l'âme étant la figure sombre, et la perte de soi, étant métaphorisée par la disparition de son ombre.
C'est certes parfois maladroit (mais il ne faut pas oublier non plus que même si le dessin nous paraît familier, c'est tout de même un premier film), mais je le trouve fascinant dans sa sincérité, sa dimension autobiographique et tout à fait singulier.
De plus il baigne dans une mélancolie persistante qui laisse à l'arrivée un doux sentiment de tristesse. ça n'est donc pas juste un travail mineur d'élève appliqué mais une oeuvre - malgré ses imperfections - loin d'être mineure et extrémement personnelle.

[Neverwhere]

Un film qui, malgré un dessin identique, s'éloigne sensiblement des réalisations de Miyazaki père, avec un ton assez mélancolique et une histoire plus classique dans les thèmes traités. Malheureusement, c'est aussi un film qui souffre d'un énorme passage à vide en son milieu, avec une bonne heure où il ne se passe quasiment rien... Il aurait peut-être été judicieux d'utiliser ce temps pour développer un peu les personnages dont les motivations restent assez obscures... J'ai aussi eu un problème (mais là ce n'est pas vraiment une critique) avec le sujet principal qui me fait plutôt pencher du côté du méchant . Sinon l'univers évoqué est intéressant mais là encore on n'en survole qu'une petite partie, dommage... Bref, un poil déçu quand même.

[The Wall]

Au jeu des comparaisons avec l'oeuvre du père, ces "contes de Terremer" ne tiennent pas vraiment la route. Non à cause des thèmes, mais à cause d'un scénario un peu trop léger pour tenir une durée de 2 heures qu'on a le temps de voir passer. En fait, il y a un énorme trou d'air narratif en plein milieu du film qui nous pousse à l'assoupissement. Heureusement que la fin spectaculaire rattrape de justesse le coup. J'ai également apprécié le côté sombre et mélancolique du film. Mais bon, il aurait été judicieux d'écourter le métrage.

2 / 4

[leWalrus]

Vu samedi et je suis dans l'ensemble proche de l'avis de Manolito. Le fait qu'on soit catapulté au milieu de cette histoire m'a un peu rebuté.
Reste que l'immersion au milieu de cet univers est quand même satisfaisante - après adaptation et concentration - malgré un manque de rythme flagrant.
Le final m'a, par contre, laissé sur ma faim
Bilan très mitigé.

[Duncan Idaho]

en fait, l'oeuvre Terremer d'Ursula Le Guin fait dans sa totalité 6 livres, 6 histoires complètes à chaque fois, qui relatent en gros la vie et les aventures d' Epervier, simple gardien de chèvres, prédisposé à la magie, qui deviendra Ged, Archimage de Terremer, un personnage de légendes, et à qui rien ne sera épargné.
Le DA de Goro Miyazaki est en fait un condensé de plusieurs de ces histoires, le moteur étant le troisième tome, et piochant ça et là détails, situations et personnages qui dans les livres ne se retrouvent pas forcément ensemble. Par exemple la jeune Tenar a une brûlure au visage (à l'écran une simple tâche en travers du visage) et un caractère bien trempé, en fait elle est la réunion de deux personnages distincts, à savoir la Grande Prêtresse Tenar, jeune Gardienne du temple des Anciennes Puissances, des divinités oubliées mais malfaisantes, qu' Epervier arrachera à une mort lente mais certaine dans le second tome, et Tehanu, enfant violée, battue puis partiellement brûlée vive par une bande de sauvages, sauvée, recueillie et adoptée dans le tome 4 par Tenar déjà plus agée, une enfant monstrueuse, gravement défigurée et traumatisée mais qui se révèlera être l'Enfant des Dragons, celle qui peut (c'est là où j'en suis dans le 6ème tome) parler librement aux dragons et -peut être ?- les empêcher de réduire une partie de Terremer en cendres.

Donc cette aventure est malheureusement bâtie sur la complexité, Goro a voulu trop en mettre pour recréer fidèlement à l'écran le monde de Terremer, d'où cette impression d'une histoire embrouillée, dans laquelle je l'avoue volontiers on se sent un peu extérieur si l'on ne sait pas à quoi rattacher ce qu'on voit.
Il n'empêche, l'image, les personnages, la musique en font un très beau DA qu'il me tarde de revoir en DVD maintenant que j'ai lu les livres (qui m'ont au passage totalement enchantés, j'ADORE).

[parotaku-2-]

DVD qui, dans son incarnation japonaise, manque un peu de piqué de part son underscan intrusif (comme pour Paprika... )


(ca ne se voit pas trop sur le fond noir du forum mais sur un fond blanc, le "cadre" de definition d'images perdue est flagrant...)

[antropophagus]

Un film digne et nature, très respectable malgré les défauts évoqués plus haut. L'ambiance mélancolique et l'excellente musique ont compensé pour moi le manque d'attachement aux personnages et l'intérêt tout relatif des évènements racontés. Je dois dire que la simplicité de l'histoire (du film, n'ayant pas lu les livres) m'a bien plue, en contraste avec la complexité parfois gênante des derniers Miyazaki-père.