Sidéré par les avis mentionnés sur un tel chef d'oeuvre du cinéma fantastique qui jadis passa au Festival du Rex avec un fracassant succés, Trauma- ridicule titre francais dt on preferera le titre original Burnt offerings tiré du roman La progéniture de feu en francais si je ne me trompe point.
Voici ce que j'ecrivais de cette terrible descente dans l'angoisse et la peur à l'époque.
Ayant glané nombre de récompenses a travers le monde, Burnt Offerings reprend le thème de la maison en tant qu'entité vivante pompant l'energie sur les habitants qui viennent y vivre, tel un vampire.. car la demeure de Trauma est bel et bien une maison-vampire.
Particulièrement lent dans son developpement, Trauma est dans sa plus grande partie un film d'atmosphère, une atmoshère qui se fait de plus en plus lourde, oppressante où Curtis accumule les détails les plus infimes et si insignifiants qu'ils en deviennent particulièrement effrayants, chacun d'eux étant une sorte de pièce d'un terrible puzzle.
Il laisse volontairement planer le doute sur les origines malèfiques de la demeure et donc la lente et apparente folie de la nouvelle locataire Myrian pour mieux nous mener dans un voyage sans retour vers la terreur qui s'articule autour de la mysterieuse vieille mère des propriètraires qu'on ne verra jamais, vivant cloitrée ds une chanmbre dont seule Myrian a la clé afin de lui apporter ses repas.
On peut donc imaginer que Myrian connait cette femme dt on ne saura rien pas même sa famille à qui elle interdit l'accés à la chambre...
Ici, la demeure est une splendide maison qui someille dans l'éclat de son brillant passé à travers milles objets, charmes cadres ou portraits de famille dt Myrian va s'occuper de plus en plus frénétiquement comme obsédée, ne semblant plus vivre que pour elle jusqu'à en perdre par instant sa personnalité.
Lentement, chaque jour la maison retrouve de son éclat, les fleurs bourgeonnent, les plantes mortes revivent, les prairies reverdoient, la maison brille. Curtis en profite pour lécher de sa camera toute la splendeur de cette demeure ds ses moindre recoins, caresse la beauté de la nature et des jardins ensoleillés. On sentirait presque suinter les fantomes du passé a travers l'écran, on sentirait presque cette sensation étrange de vie baignée pourtant d'une si inexplicable sensation de malaise.
Mais lentement, insidieusement, Curtis va faire basculer tout cet aspect idyllique dans l'horreur.
Myrian devient l'esclave dévouée de la maison comme possédée par une entité invisible, obsédée par la vieille Mme Allardyce. Elle se met à ressentir comme une douleur intense et intolérable en elle à chaque note de desordre jusqu'à se transformer en mégère si on touche ou contredit à son précieux ménage.
Ben, son époux, est lui victime de terribles cauchemars où il voit la mort de sa mère ou pris de folie tente de noyer son fils tandis que la fringuante tante Elisabeth au fil des jours dépérit jusqu'a mourir ds une atroce agonie.
Ainsi s'amorce l'inexorable processus par lequel la maison se repait de ses habitants pour retrouver l'eclat que le temps lui avait enlevé.
Une fois le récit mis en place, Curtis va distiller soigneusement quelques visions d'horreur inoubliables dont la plus horrible sera l'apparition de ce croque-mort au visage effrayant et décharné, le sourire glacial, poussant un cercueil ds la chambre de Ben lors d'un abominable cauchemar.
On retiendra également la mue de la maison une nuit d'orage, murs, toit, tuiles éclatant comme une enveloppe charnelle inutile pour faire peau neuve, le jardin devenu vivant empechant la famille de fuir ou la terrible scéne de noyade ds la piscine elle aussi devenue folle.
Trauma est un long et obsédant cauchemar aux couleurs chaudes et à l'ambiance sourde, un voyage hypnotique sous l'emprise d'une maison diabolique dégageant un charme envoutant.
Le final et la découverte du secret de la mysterieuse chambre et de son invisible occupante achèvera de tétaniser le spectateur lors de cette incroyable et sanglant dénouement.
Trauma est un film fantastique, du véritable fantastique à l'état pur et brut, un véritable film d'ambiance suffocant à force d'être si naturel, un naturel que Curtis va faire lentement mais irremediablment sombrer ds le surnaturel le plus viscéralement effrayant tant et si bien que derrière son écran le spectateur parviendrait presque à respirer ce malaise ambiant, s'étouffant lui même s'il est bien sur un tant un soit peu receptif à ce genre d'atmosphère et de film..
Une pure réussite, voire une des meilleures, sur le thème des demeures malèfiques que le réalisateur a signé là, magnifiquement bien interprété par des comédiens impliqués qui sont en réelle osmose avec leur personnage: le strabisme de notre karen Black adorée en esclave dévouée, les bajoues déjà fort bien approvisionnées d'alcool du pataud mais toujours excellent Oliver reed, Burgess Meredith et la grande Bette davis en tante Elisabeth... et pour la joie d'Eric, le jeune Lee H. Montgomery
.. ah Lee Mongomery qu'on aurait bien aimé vampirisé à notre tour. Lee si craquant en rocker ds Terror at wolf lodge. aujoud'hui producteur et musicien.
Malgré ses nombreuses récompenses, le film est resté inédit en salle chez nous.. la VHS ayant fait à l'époque le succés des video clubs.. aujourd'hui fort heureusement dispo en beau DVD...
juste une précision: il existe un DVD Z2 bon marché a 5 ou 6E a eviter absolumment.. un simple et tres mauvais transfert VHS, le film semblant tourner au ralenti par instant et perdant ses couleurs sur certaines scénes.