Bon bah vu The Host dimanche dernier, au Cinéma des Cinéastes, lors de la rétrospective parisienne de la Quinzaine des Réalisateurs.
Et c'est E-NOR-ME, tout simplement le meilleur film de monstres vu depuis fort longtemps.
L'histoire garantie SPOILERS FREE !
Première scène : nous sommes dans un laboratoire d'autopsie, un chef américain (vu son arrogance...) engueule son subordonnée Coréen car la salle est crade et lui demande de jeter les bouteilles de formol usagées dans l'évier. Le coréen proteste, avançant que le produit toxique va se déverser dans la rivière Ha (nous sommes à Séoul je crois) et que c'est d'abord interdit et ensuite dangereux. Sous la pression de son boss qui en profite pour lui faire la morale, il s'exécute.
Deuxième scène : Sur un pont chevauchant la rivière Ha, un executive coréen veut se suicider (on peut même penser, par le montage, qu'il s'agit la du patron de la morgue qui subit de plein fouet le scandale...). Pluie battante, temps très sombre, deux collègues tentent d'empêcher son geste. Mais le dépressif se lance dans une tirade sur la vie et ses injustices et se déclare irrémédiablement attiré par cette tache noire, là, en bas, sous la rivière. Les deux hommes sont incrédules, le boss se jette dans l'eau et n'en ressortira pas.
Bon a vrai dire, il y a aussi une scène avec une nana Coréenne qui est en finale des Jeux Olympiques, section tir à l'arc, et qui faute de concentration se plante et récupère seulement la médaille de bronze, mais je ne sais plus bien où cette scène se situe au début exactement...
Troisième scène : nous sommes sur les berges de la rivière Ha (imaginez un peu Paris-plage, mais en Corée quoi...). On découvre le héros, qui est grouillot dans un boui-boui tenu par son père, qui a une facheuse tendance à la narcolepsie et qui est de plus père indigne d'une petite fille de 10-12 ans. Il se fait engueuler par son père car il n'a même pas été fichu d'aller à la réunion parents-profs du collège de sa fille. Mais bon, pas de bol, au moment où sa fille revient de l'école un poil vexé quand même, le MONSTRE débarque (et oui messieurs dames, nous sommes alors à à peine 10 minutes de film, c'est Zecreep qui va être content !
![Hinhin ! :D](./images/smilies/icon_pleindedents.gif)
) et fait un carnage tragicomique sur les berges. Pour la suite du pitch, je fais vite : la fille du héros est engloutie par le MONSTRE, le héros s'attire les foudres de son père, de son frère (en partie en charge de la petite) et de sa soeur, la fameuse championne olympique de tir à l'arc. Pour différentes raisons, les Etats-Unis déclarent la Corée inapte à gérer la crise, place tous ceux qui ont été en contact avec la créature en quarantaine, et donc nos quatre compères de la même famille. A l'hopital, le héros reçoit un coup de téléphone de sa fille, pas morte, et qui a récupéré un portable sur le corps d'une autre victime du MONSTRE. Evidemment, personne ne croit que sa fille puisse encore être vivante et ils vont donc tous les quatre devoir s'évader pour aller chercher leur protégée dans les égouts de Séoul...
Je tiens d'abord à préciser que je n'ai pas vu Memories of murders, faute que je m'en vais réparer sous peu, et que donc j'ai été au début quelque peu décontenancé par le ton tragicomique. Mais pas longtemps tellement la maestria de la mise en scène et de l'écriture nous emporte. Et une fois cela acquis, le film est un pur bonheur, d'une invention de tous les instants où la comédie ne vient jamais plomber le film, bien au contraire.
Le tout est terriblement novateur, particulièrement bien monté (qu'on ne touche pas au montage didiou !!!), et bourré d'idées de scénario et de mise en scène. Le monstre est tout simplement splendide, magnifiquement conçu par les équipes de Weta (et pour une poignée de dollars). Cohérent, surprenant, impressionnant, il réserve son lot de surprises, et chacune de ses apparitions laisse sur le cul. Reste deux ou trois plans techniquement perfectibles, mais jamais dans les moments clés, et il y en a un paquet !
Bref, on sent à la fois une véritable passion pour le film de monstres (le film qui s'en rapprocherait peut-être le plus serait Les Dents de la mer, mais bon...) mais on assiste surtout à la naissance d'un véritable auteur, avec un ton nouveau, et un style déja très affirmé et très mur.
C'est un spectacle des plus plaisants, brillament écrits, intelligents, ce que j'ai vu de plus cinématographiquement novateur depuis fort longtemps, et c'est tant mieux !
![Razz :P](./images/smilies/icon_razz.gif)