La Morte ha sorriso all'assassino - Joe D'Amato (1972)

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Superwonderscope
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La Morte ha sorriso all'assassino - Joe D'Amato (1972)

Message par Superwonderscope » ven. nov. 03, 2006 8:55 am

Il me semblait qu'un sujet existait déjà? Bref.

c'est avec Ewa Aulin, Klaus Kinski, Giacomo Rossi-Stuart, Angela Bo, Sergio Doria, Attilio Dottesio, Marco Mariani... c'est réalisé par Joe D'Amato mais sous son vrai nom Aristide Massacesi
Le film est à la limite du film-happening, sorte d'expérience cinématographique comme seules les années 70 pouvaient offrir.

Greta (Ewa Aulin) meurt de manière violente. Trois ans après, une jeune femme lui ressemblant trait pour trait est victime d'un accident de carosse et est recueillie par un couple habitant non loin de là. Son innocence séduit le mari... et sa femme ne tarde pas à en tomber amoureuse. Le médecin traitant (Klaus Kinski) tente d'expérimenter une nouvelle drogue sur elle tandis que les serviteurs du couple commencent à mourir de manière inexplicable.

Il s'agit d'un mélange naturel de film fantastique avec paradoxe spatio-temporel matiné de bisexualité et de nécrophilie (!). Avec de multiples références à la littérature fantastique (notamment Edgar Allan Poe), il transgresse en 85 mn pas mal de tabous. Le tout enveloppé d'une photographie quasi david-hamiltonienne avant l'heure, à mi-chemin entre l'expérience art et essai et le film gore.

Ce mariage du bon et du mauvais goût trouve son trait d'union en la personne de Klaus Kinski qui se trouvait à la croisée des chemins à cette époque. Sortant tout juste d'Aguirre la Colère de Dieu de Werner Herzog, il prenait le temps de se trainer dans d'innombrables série B voire Z. La belle Ewa Aulin, jamais remise de l'échec sanglant de Candy (1968) prete son visage à la belle Greta qui ira séduire la très vulnérable Angela Bo.

Vu sur le DVD hollandais qui est une version (visiblement) intégrale. Bordélique certes mais avec un certain charme naïf, une candeur dans la manière de filmer.


Et la musique vient de sortir en CD pour la 1ere fois chez DigitMovies en Italie, dans une compliation "Klaus Kinski".

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Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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eric draven
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Message par eric draven » ven. nov. 03, 2006 1:30 pm

Seule incursion de D'Amato dans le monde du giallo, La morte ha sorriso all'assassino s'eloigne pas mal d'ailleurs du giallo traditionnel en se rapprochant plus de l'horreur gothique matiné de distorsion temporelle le tout baignant dans ce climat onirico-nécrophile si cher à D'Amato.
Autant dire que La morte.. est un oeuvre trés interessante de la part du réalisateur, oeuvre qui utilise beaucoup de references litteraires dont Poe.

Le seul hommage que D'Amato rend au thriller argentesque ici sont les meurtres au rasoir, le reste se réclamant plus de Mario Bava et de l'horreur italienne traditionnelle des 70s.

La morte.. a un coté plutot fascinant d'où nait un sentiment d'angoisse dans lequel D'Amato se laisse déjà aller à ce qu'il fera dans les années suivantes au niveau de la violence.. une violence ici assez surréaliste.

A cela s'ajoute l'erotisme, cet érotisme morbide si cher au réalisateur caressant sans honte la nécropohilie 8) toujours avec cette touche poétique qui lui est propre dont la séquence magnifique et surréaliste des fleurs que Greta, toute de blanc vêtue, jette et qui se transforment en chat, sa robe se faisant rouge.

Plus qu'un giallo, La morte.. est avant tout un veritable film d'horreur qui présage des futures oeuvres de Joe, empreint d'une violence assez crue- les meurtres inaugurent l'ère du slasher movie avec ces visages éclatés, defigurés au rasoir, eventrations... et de séquences souvent réalistes d'où emergent la folie et l'ambiguité ici fort bien personnalisées par Kinski.

A ses cotés l'érotisante lolita scandinave d'alors, la Aulin dont la beauté nubile et quasi irréelle est mise en valeur par D'Amato dans la plupart de ses scénes sans oublier la Bo ainsi que Giacomo Rossi-Stuart et Luciano Rossi.

Point de VHS francaise, des VHS italiennes et un DVD hollandais en VO anglaise je crois uncut.

Pour les cochonous, toute l'oeuvre et le parcours de l'ex lolita scandinave, la Aulin, c'est sur ZoneBis:

http://www.zonebis.com/ZB_mainBoard.php?idComment=346
Dernière modification par eric draven le sam. nov. 04, 2006 11:53 am, modifié 1 fois.
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infernalia
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Message par infernalia » ven. nov. 03, 2006 1:41 pm

Mon sang n'a fait qu'un tour... évidemment, en voyant un article sur Ewa A., je clique, et tout de suite ! Et qu'est ce que je vois :

Eva "tournera à un nouveau film d'horreur sous la houlette cette fois de l'espagnol Jorge Grau Le vergini cavalcano la morte, petit film d'horreur qui fait partie de ce que la belle a fait de plus insignifiant."

Mais c'est un chef d'oeuvre ce film !!!! Ce "Ceremonia sangrienta" n'est rien de moins - à mon avis - que le meilleur film sur la comtesse Bathory...

Et en plus si Miss Aulin n'y a pas un grand rôle, elle est loin d'y être insignifiante !
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Message par Throma » ven. nov. 03, 2006 2:56 pm

Ceremonia sangrienta est en effet tout sauf insignifiant. C'est même un des plus gros chef-d'oeuvre du cinema fantastique espagnol 8)

Quant à ce Death smiled at murder, c'est pour moi le meilleur d'Amato. Tout y est : le gore, le cul (celui d'Aulin surtout), le gothique, le macabre, le surréalisme, la poésie, la transgression, Kinski.
Allez faire un mauvais film avec tout ça réuni !

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Message par eric draven » sam. nov. 04, 2006 11:59 am

Petit rectificatif: le terme insignifiant ne qualifie pas ici le film de Grau bien sur, excellent, mais le rôle qui y avait la Aulin, un court rôle, un des plus petits qu'elle ait eu et qui doucement amorcait la fin de sa carrière. :wink:
J'ai quelque peu modifié la phrase afin d'eviter tout quiproquo.
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Dragonball
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Re: La Morte ha Sorriso all'assassino - Joe D'Amato (1972)

Message par Dragonball » ven. oct. 15, 2021 9:23 am

Découvert hier.

Même si j'ai toujours considéré Joe d'Amato comme un grand réal (Faut voir la qualité technique d'un film comme Antrophagus par exemple, bien supérieur à celle de films de ce genre, c'est à dire poussant le curseur du glauque aussi loin !), ça reste toujours étonnant de découvrir un film comme celui ci, particulièrement soigné, avec une ambiance très particulière. Un film d’où le gore annonciateur des joyeux excès en tout genre de Joe d'Amato dans ce domaine est d'ailleurs assez présent via quelques scènes choques ! :)

L'intrigue est originale même si on ne comprends parfois pas trop ce qui se passe, le plan final étant à ce niveau assez étrange !

Mais en totu cas, voilà un film qui vaut vraiment le coup d'oeil !

A par contre, attention, Kinski n'y fait au final qu’une courte apparition ! :)

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