Chrysalis souffre des maux et faiblesses qui, suivant Julien Leclercq, devraient miner nos sociétés futures. Gris, terne, voire cafardeux, l’oeuvre se cantonne au moyen terme; celui d’acteurs pas si mauvais que cela, de la photographie — ce n’est pas Minority report mais s’en approche —, du scénario, rebattu mais globalement bien ficelé, ect... Aseptisé et déshumanisé, l’univers dépeint ici semble contaminer une mise en scène exempte de poésie. Et pourtant le cinéaste s’est attelé à la tâche. Opéra, ciel apocalyptique, propos “philosophiques” (cf épilogue), silences éloquents et même envolée de pigeons; l’émotion se dilue au sein d’une imagerie qui, trop déclinée et systématisée, ne parvient guère à s’ériger en mythe ou même simple rêverie. On me dira qu’il s’agit d’un premier film, de surcroît français. Ces deux constats justifient-ils quelque indulgence? Considérant que le risque, l’excès, l’audace demeurent les privilèges de la jeunesse, un “tout juste correct” relève (pour moi) de la condescendance. Pour faire fi des dites excuses, je ne suis pas “mitigée” mais frustrée, manière comme une autre de défendre un cinéma de genre hexagonal auquel je crois.
ps: je me joins à d'autres pour déplorer l’attitude de certains journalistes qui, n’ayant pas apprécié le métrage — c’est leur droit et je partage leur sentiment —, se CONTENTENT d’ironiser. La critique est enrichissante, la méchanceté gratuite jamais