Un jeune oisif assassine un oncle fortuné afin de s'accaparer son héritage, une femme richissime, aveugle de naissance, oblige un chirurgien à lui transplanter les yeux d'un pauvre bougre couvert de dettes afin qu'elle puisse voir pendant quelques heures, un ancien criminel nazi, en cavale en Amérique du sud, tente par tous les moyens d'échapper à son passé. Tous 3 seront punis à hauteur de leurs crimes.
Ce téléfilm composé de 3 histoires fantastiques introduites chacune par le scénariste Rod Serling et thématiquement reliées par la place prépondérante qu’occupe, au moins pour deux d’entre elles, un tableau d’art dans leur dimension surnaturelle, n’est rien de moins que le pilote de la série Night gallery.
Pour ce qui est de l’ambiance générale, la présence du producteur-scénariste Rod Serling à la plume oblige, on est pas loin de la Twilight zone. Les trois intrigues sont de cruelles fables morales dont la troisième reprend un thème apparemment cher à Sterling : la dénonciation des crimes nazis et la traque des criminels de guerre. Pas de grosses surprises au final, tout ça demeure relativement classique en terme de suspense et de rebondissements. Mais il n'empêche que c’est de la qualité premium au niveau de l’écriture et de l’interprétation, avec dans ce domaine quelques têtes connues et appréciées des amateurs de cinéma de genre comme celles de Sam Jaffe, Barry Sullivan, Roddy McDowall ou Ossie Davis. Certains passages sont en outre délicieusement effrayants, tel le final de la première intrigue.
Côté réalisation, que du solide là aussi, avec à la direction des opérations deux pro du petit écran, Boris Sagal (The Omega Man) et Barry Shear (Meurtres sur la 110eme rue) qui savent aller à l’essentiel et créer l’ambiance adéquate pour qu'on marche en 2 plans, 3 mouvements de caméra bien sentis, et le petit Spielberg qui signe la mise en scène la plus psyché et la plus intense du lot.
De la très bonne télé donc.