House of Dracula - Erle C. Kenton (1945)

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Ekynox
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House of Dracula - Erle C. Kenton (1945)

Message par Ekynox » ven. août 31, 2007 4:20 pm

Dracula, Larry Talbot (le wolfman), le monstre de Frankeinstein et une demoiselle bossue ont un problème commun; ils veulent tous se débarrasser de leur état "monstrueux". Ils vont donc demander de l'aide à M. Eldelman, un brillant docteur dont les travaux récents redonnent espoir à nos freaks préférés.

On a droit à 67 minutes et le film est généreux dans chacune de celle-ci. Encore une fois, on devine le budget serré, mais comme toute production horrifique de la universal de l'époque, le travail n'est jamais baclé (la photographie et les effets spéciaux sont superbes). Le scénario est vraiment riche en surprises et franchement ça n'arrête pas une seconde. John Carradine en Dracula, c'est la classe tout de même, et Lon Chaney Jr nous fait la même gueule du mec qui veut se jeter du haut d'un pont, il est donc exceptionnel quoi !
Tout comme House of Frankenstein, on sent que c'est toujours aussi difficile d'intégrer tous ces monstres de manière fluide (chacun à sa petite histoire qu'on va suivre pendant un moment au détriment d'une autre), mais bon, ça n'enlève rien au plaisir.

À noter une superbe scène hypnotique avec Dracula et une infirmière qui est au piano à jouer la Sonate au clair de lune. C'est bo !!

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Dernière modification par Ekynox le ven. août 31, 2007 7:07 pm, modifié 1 fois.
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Message par phibes » ven. août 31, 2007 4:33 pm

je suis fan de ce film , avec tout ces monstres , et ses décors .
enfin du vrai cinéma populaire :D

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Message par fantomas 2 » ven. août 31, 2007 6:49 pm

J'adore ce film, comme les précédents, mais on sent malgré tout que la série est en fin de course, à cause des emprunts de plans d'autres films, comme "La fiancée de Frankenstein" (durant la scène du rêve de la jeune assistante bossue), et surtout "Le spectre de Frankenstein" (une bonne partie de la scène finale, le Monstre qui meurt dans l'incendie, un coup c'est Glenn Strange, un coup c'est Lon Chaney Jr., qui se regarde donc mourir lui-même, en quelque sorte). Mais nos trois monstres reviendront une dernière fois, en pleine forme, pour affronter Abbott & Costello et ce ne sera pas triste ! :)

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Message par phibes » ven. août 31, 2007 7:06 pm

oui le meilleur abbott & costello à mon avis , même si d'autres de la série
ne déméritent pas .

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Message par milton arbogast » ven. août 31, 2007 8:57 pm

je m'y perd un peu dans la fin de serie Universal, je ne sais plus lequel j'ai vu, lequel j'ai aimais tant aprés SON OF FRANKENSTEIN ça part gentillement en couille.
Une chose que je suis sur, c'est que John Carradine en Dracula, je suis pas fan du tout! ...avec son chapeau haut de forme sur le côté, il a plus le look -a la rigueur- d'un Dr Jeckill que d'un aristrocrate transylvanien.
Et puis cette idée de le faire dmeandée un traitement pour guerir de sa manie, ça montre bien l'incomprehension des pontes de l'Universal face à leur mythe. Si ce genre de comportement est tout a fait en phase avec Larry talbot, il semble qd même bien ridicule chez le prince des Tenebres (mais peut être y a t il une astuce à la fin dont je ne me souvient plus)
celui que je prefere dans cette veine c'est celui avec Karloff et la fête foraine. C'est "le spectre de frankenstein" ça ou "house of Frankenstein"?
Au moins dans ABBOT ET COSTELLO CONTRE FRANKENSTEIN, il y a Bela Lugosi qui reprend son rôle fétiche, et y'en a quand même pas deux comme lui pour porter le smoking avec cette classe!
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Message par fantomas 2 » ven. août 31, 2007 9:42 pm

Celui avec Karloff et la fête foraine, c'est "House of Frankenstein", le seul de la série qui (bizarrement) ne soit jamais sorti en France, le titre "La maison de Frankenstein" étant le titre belge.
Quant à "La maison de Dracula", son titre belge, c'est "L'antre de Dracula"...

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Message par milton arbogast » ven. août 31, 2007 10:08 pm

fantomas 2 a écrit :Celui avec Karloff et la fête foraine, c'est "House of Frankenstein", le seul de la série qui (bizarrement) ne soit jamais sorti en France, le titre "La maison de Frankenstein" étant le titre belge.
Quant à "La maison de Dracula", son titre belge, c'est "L'antre de Dracula"...
Merci, j'etais sur que je pouvais compter sur toi sur un coup comme ça!
...c'est quand même plus conviviale ces petites causettes au coin du feux que d'aller chercher ça sur IMDB non? :wink:
J'ai toujours eu un faible pour les embiance de fête foraine façon freaks, ça doit être pour une bonne part dans le bon souvenir que j'ai de celui là. ...même si comme pour les autres de la serie post-karloffine, (enfin, dans le role de la creature s'entend!) , j'ai tendance a tout melanger un peu
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Message par fantomas 2 » ven. août 31, 2007 10:34 pm

La raison pour laquelle je ne les mélange pas, c'est d'une part que je les ai tous vus en salles, et à des périodes très différentes, s'échelonnant entre douze et vingt-sept ans ! j'ai donc eu le temps de voir et revoir chaque film (quand leur programmation sur Paris le permettait) avant de passer au suivant, des mois ou des années après !
Les deux seuls que j'aie vus en même temps, et même... le même jour, dans le même cinéma, c'est "House of Frankenstein" et "House of Dracula" qui passaient ensemble dans un cinéma de Londres, en 1963. Sinon, pour tous les autres, çà a été long, le parcours !

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Message par Ekynox » dim. sept. 02, 2007 5:22 pm

milton arbogast a écrit : Et puis cette idée de le faire dmeandée un traitement pour guerir de sa manie, ça montre bien l'incomprehension des pontes de l'Universal face à leur mythe. Si ce genre de comportement est tout a fait en phase avec Larry talbot, il semble qd même bien ridicule chez le prince des Tenebres (mais peut être y a t il une astuce à la fin dont je ne me souvient plus)
celui que je prefere dans cette veine c'est celui avec Karloff et la fête foraine.
Disons que le Comte est beaucoup plus intéressé par une des deux infirmières que de guérir son insatiable soif de sang :wink:
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Message par milton arbogast » dim. sept. 02, 2007 5:52 pm

...Faut dire que j'ai completement callé sur Carradine en Dracula, que j'ai trouvé presque aussi gaudriolesque que Channey dans SON OF DRACULA
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Message par Ekynox » dim. sept. 02, 2007 10:20 pm

D'un côté nous avons Lon Channey

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Et de l'autre John Carradine:

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Carradine a la classe je trouve, davantage près de l'archétype du séducteur mûr. Channey aurait du mal à approcher ses proies :lol:[/img]
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Message par Manolito » jeu. sept. 06, 2007 10:48 am

Ce que j'en pensais quand je l'ai vu (sur ciné cinéma classic sans doute) il y a quelques années, pour tentacules.net :

"Le comte Dracula arrive en pleine nuit à la clinique du docteur Edelman et lui demande de le guérir de son vampirisme. Plus tard, le lycanthrope Larry Talbot rend visite au savant et souhaite, lui aussi, être débarassé de sa terrible malédiction. Edelman accepte et se met au travail...


Bien que la fin de La maison de Frankenstein (1944) laissait pour mort le comte Dracula, le monstre de Frankenstein et le loup-garou Larry Talbot, ce film a eu un tel succès que la Universal décida de rajouter un nouveau segment à sa série de films parlants fantastiques amorcée par Dracula (1931) de Tod Browning. La même équipe se retrouva donc pour tourner ce La maison de Dracula : c'est à nouveau John Carradine (La chevauchée fantastique (1939) de John Ford, Les dix commandements (1956) de Cecil B. DeMille...) qui incarne Dracula ; Lon Chaney jr. reprend le rôle du lycanthrope qu'il a créé dans Le loup-garou (1941) de George Waggner ; Glenn Strange (Le corbeau noir (1943) de Sam Newfield...) incarne pour la seconde fois la créature du docteur Frankenstein. Toutefois, Boris Karloff (Frankenstein (1931)...), qui jouait le docteur Niemann dans La maison de Frankenstein n'est plus au générique : son personnage apparaît pourtant dans le film... sous la forme d'un squelette abandonné au fond d'une grotte ; de plus on voit Karloff dans des extraits de La fiancée de Frankenstein (1935) de James Whale, qui nous sont resservis ici pour illustrer une scène onirique accompagnant les délire du docteur Edelman. L'équipe technique reste aussi très semblable : outre le maquilleur Jack Pierce (Frankenstein...) et le responsable des effets optiques John P. Fulton (L'homme invisible (1933) de James Whale...), incontournables dans les productions fantastiques de la Universal, on retrouve le chef-opérateur George Robinson (La fille de Dracula (1936), Le fils de Frankenstein (1939)...) et le décorateur Russell A. Gausman (Le fils de Frankenstein, Les survivants de l'infini (1954) de Joseph F. Newman...). Surtout, le réalisateur Erle C. Kenton (L'île du docteur Moreau (1933), Le spectre de Frankenstein (1942), La maison de Frankenstein...) poursuit ic son travail sur les films d'horreur Universal.
Après La fille de Dracula (1936) de Lambert Hillyer, la compagnie Universal cessa, pour diverses raisons (censure, changements au sein de l'entreprise...), de produire ses fameux films d'horreur pendant trois ans. Toutefois, le succès d'une reprise en double-programme de ses mythiques Dracula et Frankenstein, encouragea ses dirigeants à reprendre sa production de films d'épouvante : c'est Le fils de Frankenstein de Rowland V. Lee en 1939, avec, entre autres, Boris Karloff reprenant le rôle de la célèbre créature, qui relance la machine ! Les monstres classiques de la Universal, apparus au début des années 30, vont donc vivre de nouvelles aventures. La momie (La momie (1932) de Karl Freund...) ressuscite dans La main de la momie (1940) ; L'homme invisible (L'homme invisible de 1933) réapparaît (!) dans Le retour de l'homme invisible (1940) de Joe May ; Dracula (Dracula de 1931...) revient dans Le fils de Dracula (1943) de Robert Siodmak. Pendant ce temps-là, le lycanthrope Larry Talbot, incarné par Lon Chaney jr. (Le fils de Dracula...), triomphe dans Le loup-garou de Waggner sorti en 1941 : un nouveau monstre a donc fait son entrée dans la galerie Universal des incunables de l'épouvante ! Cette compagnie eut alors l'idée mercantile d'orchestrer un affrontement entre ce nouveau-venu et la plus populaire de ses créations : le monstre de Frankenstein. Ce sera Frankenstein rencontre le loup-garou (1942) de Roy William Neil. Aussitôt après, des nouvelles rencontres au sommet sont organisées avec La maison de Frankenstein et La maison de Dracula dans lesquelles se bousculent, dans les deux films, le monstre de Frankenstein, le comte Dracula, un savant fou et un loup-garou. Certes, les spectateurs sont enchantés de retrouver leurs monstres préférés réunis dans un même film. Mais il est facile de comprendre qu'une telle réunion compromet fortement la construction d'un scénario solide et l'approfondissement des thématiques fantastiques liées à chacune de ses créatures. Bref, la décadence pointe le bout de son nez...

Dans La maison de Dracula, le lien entre les monstres va être la clinique du docteur Edelman, située dans une petite ville d'Europe centrale. Dracula s'y rend le premier (de nuit, bien évidemment) et demande au savant de le guérir de sa malédiction vampirique. Edelman se met au travail et propose un remède au mal du comte, remède qui exige des transfusions sanguines entre le médecin et le malade. Le vampire retrouve dans la clinique la belle Miliza, une femme qu'il a connu des années auparavant, et qu'il cherche à séduire : il ne semble, dès lors, plus très préoccupé par sa guérison... Larry Talbot va aussi se rendre auprès du docteur Edelman et le supplier de faire cesser ses crises de lycanthropie. Ce loup-garou malgré lui est un patient plus sérieux, bien décidé à suivre les prescriptions de l'homme de science : mais, dans un excès de désespoir provoqué par la durée très longue de la préparation de son traitement, il va chercher à se suicider en se jetant du haut d'une falaise. Le docteur retrouve Talbot dans une grotte marine, ainsi que... le corps du monstre de Frankenstein, entraîné ici après avoir sombré dans un marécage à la fin de La maison de Frankenstein ! Notons au passage que le scénariste ne propose une explication relativement rationnelle que pour le retour de cette créature. En effet, dans La maison de Frankenstein, Dracula périssait désintégré par les rayons du soleil, tandis que Larry Talbot mourrait d'une balle d'argent en plein cœur : on retrouve pourtant ces deux monstres en parfaite santé au début de La maison de Dracula, sans aucune explication !

Bref, comme on le voit, le pivot autour duquel va s'organiser le script de La maison de Dracula est le bon docteur Edelman : non content d'héberger dans sa clinique deux patients aussi dangereux que Dracula et Larry Talbot, il va, en plus, y entreposer le monstre de Frankenstein inanimé dans un laboratoire. Il sera bien tenté de lui rendre la vie, mais la brave infirmière Nina saura le raisonner et le faire renoncer à cette périlleuse entreprise. D'autre part, Dracula va cruellement injecter un peu de son sang maudit à Edelman, ce qui va en faire un être hybride, mi-homme mi-vampire : normal et pacifique le jour, il devient une hideuse bête cruelle et assoiffée de sang à la tombée de la nuit. Edelman, incarné par un excellent Onslow Stevens (Des monstres attaquent la ville (1954) de Gordon Douglas...), devient donc un personnage au croisement du loup-garou et du vampire, évoquant le roman Docteur Jeckyll et Mr. Hyde de Stevenson. Si il va rencontrer tous les monstres, on note toutefois que les récits concernant Dracula et Larry Talbot évoluent parallèlement : les deux personnages ne se croiseront qu'au détour de quelques plans. De même Dracula ne fraiera pas avec le monstre de Frankenstein au cours de ce métrage. Notons d'ailleurs que cette pauvre créature est ici bien mal lotie, puisqu'elle passera l'essentiel du film allongée sur une table d'opération, attendant que quelqu'un veuille bien mettre en marche les machines électriques qui lui rendront le souffle de la vie : ce n'est que dans les toutes les dernières minutes qu'il interviendra enfin, ayant à peine le temps de faire quelques pas avant de se prendre plusieurs tonnes de poutres enflammées en travers de la figure (scène par ailleurs confectionnée à partir de plans piqués dans Le spectre de Frankenstein de Kenton).

Certes, tout cela peut sembler assez confus. Il faut pourtant reconnaître que La maison de Dracula bénéficie d'un script bien construit, reliant plutôt habilement les histoires des différents personnages les unes aux autres. Les rebondissements sont nombreux, et le film est mené tambour battant, si bien qu'il pourra même sembler un peu trop copieux au bout d'un moment ! Mais, malgré tout, ce récit reste un prétexte à réunir une galerie de monstres dans une même aventure fantastique. La richesse des thématiques fantastiques et l'émotion liée aux portraits des grands monstres (Frankenstein, La momie...) sont hélas négligées (malgré l'interprétation toujours touchante de Lon Chaney jr.). De plus, les histoires ont parfois tendance à se parasiter légèrement : à peine s'attache-t-on à Larry Talbot qu'on est sommé d'aller suivre les aventures romantiques de Dracula ; à peine est-on sous le charme envoûtant du prince des vampires qu'on est entraîné dans les malheurs du docteur Edelman...

Toutefois, La maison de Dracula bénéficie des qualités techniques propres aux meilleurs films fantastiques de la Universal. Les maquillages de Jack Pierce sont irréprochables, les trucages de Fulton sont impressionnants (les métamorphoses de Dracula sont magnifiques), les décors sont nombreux et fort beaux (grande bâtisse gothique au bord de l'océan, laboratoire plein d'instruments électriques, village d'Europe centrale, caverne lugubre...). Les éclairages sont toujours d'un grand raffinement (ombres géantes, éclairage du visage du "méchant" Edelman) et la réalisation est trés solide, capable de passer de scènes romantiques (Dracula séduisant Miliza...) à des séquences horrifiantes traditionnelles. Tout au plus regrette-t-on l'emploi de quelques stock-shots (La fiancée de Frankenstein et Le spectre de Frankenstein, comme indiqué plus haut), néanmoins assez discrets.

La maison de Dracula est donc un film sympathique, bien réalisé et interprété, qui n'ennuie jamais le spectateur. Pourtant, la dispersion du récit entre plusieurs personnages, l'impression de redite par rapport à certains des films précédents de la Universal, ainsi qu'une sensation de surenchère nuisent à cette oeuvre qui est loin d'être aussi émouvante que les films les classiques les plus réussis du cycle horrifique Universal.

La maison de Dracula a le triste privilège de clore la série de films d'épouvante parlants commencée par la Universal en 1931 avec Dracula, série qui avait mise en place la plupart des grands mythes fantastiques du cinéma populaire du vingtième siècle : les vampires, le monstre de Frankenstein, la momie, l'homme invisible... Pourtant la Universal allait encore employer ses chères créatures dans des parodies interprétées par les comiques Abbot et Costello : lancés par cette compagnie avec One night in the tropics (1940), ce tandem allait donc rencontrer Dracula (Bela Lugosi), le monstre de Frankenstein (Glenn Strange), le loup-garou (Lon Chaney jr.) et l'homme invisible (Vincent Price) dans Deux nigauds contre Frankenstein (1948) de Charles Barton ; on les retrouvera avec des monstres célèbres dans : Deux nigauds et l'homme invisible (1951) de Charles Lamont ; Deux nigauds contre docteur Jeckyll et M. Hyde (1953) avec Boris Karloff ; et le final Deux nigauds et la momie (1955) encore de Charles Lamont. Mais, dans le domaine de l'horreur pure, ces fameux monstres vont se voir cantonner à des petites productions de firmes secondaires, généralement peu fidèles aux caractères originaux de ces mythes (la compagnie AIP proposera I was a teenage werewolf (1956) de Gene Fowley jr, I was a teenage Frankenstein (1957) et Blood of Dracula (1957) de Herbert L. Strock)... En effet, les grandes compagnies hollywoodiennes se concentrent alors, en ce qui concerne le fantastique, avant tout sur la science-fiction (la Universal proposera, entre autres, Le météore de la nuit (1953) et L'homme qui rétrécit (1957) ; la MGM produira La planète interdite (1956)...). Toutefois, à l'étranger, les grands mythes de l'horreur sont encore exploités, avec parfois un certain succès : par exemple la Turquie propose Drakula Istanbulda (1953) de Mehmet Mutar, tandis que le Mexique produit Les proies du vampire (1957) de Fernando Mendez avec son redoutable vampire incarné par German Robles. Surtout, en Grande-Bretagne, berceau du roman gothique, la petite compagnie Hammer va faire réaliser par Terence Fisher Frankenstein s'est échappé ! (1957) et Le cauchemar de Dracula (1958), interprétés par Peter Cushing et un inconnu dénommé Christopher Lee. Ces deux films connaîtront un succès retentissant et relanceront la production de films d'horreur classiques pour une bonne dizaine d'années..."

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Re: House of Dracula -> Erle C. Kenton (1945)

Message par bluesoul » dim. mars 29, 2009 3:01 pm

Le baron Latos, alias Dracula vient chercher l’aide aupres du dr. Edelmann et lui demande de le guerir de sa condition d’eternel predateur de l’homme. Au meme moment, Lawrence Talbot vient le consulter pour chercher un remede contre sa lycanthrophie.

House of Dracula et le deuxieme avatar de l’Universal a mettre en scene plusieurs de leur « monstres classiques » dans un seul metrage.

Si a priori, l’idee de faire quemander a Dracula d’etre gueri de sa condition peut preter a sourire, l’interpretation toute en sobriete de John Carradine prete a ce Dracula vieillissant un coeur et une quete de redomption qui le lui va pas si mal somme toute.

La quete du personnage-fetiche de Lon Chaney est quant a elle, on ne peut plus justifiee. Si pour le concept du film, il fallait un interprete autre que Lugosi, le role de l’homme-loup ne pouvait etre tenu que par Chaney.

Si l’apparition le meme soir du comte Dracula et de l’homme-loup ne peut tenir du hasard, la decouverte du monstre de Frankenstein dans des grottes sous la clinique est par contre completement « forcee », et le spectateur ne peut que se rejouir que l’Universal n’ait pas aussi voulu inclure la momie pour faire bon compte.

Un autre aspect qui laisse dubitatif, est le savoir du dr., qui a force d’inclure biologie, virologie, lycanthropie, psychologie, botanique, vampirologie et toute science necessaire a operer sur le monstre de Frankenstein, mais bon, apres tout, ceci est le monde des « monstres classiques » de l’Universal. Et ceci, n’empeche pas le film d’etre serieux dans son traitement, tout en ayant le bon gout de ne pas se prendre les pieds dans le tapis.

L’interpretation est tres bonne qualite, surtout portee (malgre le titre) par le personnage qu’interprete Lon Chaney, tres bien seconde par tous ces co-acteurs. A ce titre, mention speciale a Carradine pour son interpretation du celebre comte et Onslow Stevens dans le role du bon docteur qui se transforme en fou sanguinaire.

Le film, tout en serieux, se permet neanmoins quelques clins d’oeil, tel le remplacement du traditionnel serviteur idiot, bossu ou les deux, par une infirmiere jolie et bossue(!) parmi les assistantes du bon docteur.

Un autre clin d’oeil est sont les cultures et specimens qui poussent dans l’ancienne chambre de torture sous la clinique(!), ainsi transformee en espoir de vie pour les patients.

A ce titre, le realisateur a du merite de ne pas sombrer dans la parodie (ce qui aurait ete facile) ou de rater son sujet (encore plus facile), et au final de presenter un bon produit, bien interprete et beneficiant d’une excellente photographie. L’un des meilleurs exemple restera sans doute la scene de la seduction du comte Dracula retranscrite entierement par un magnifique solo de piano.

L’un dans l’autre, un film qui partant d’une idee-pretexte (typique d’un producteur au dents longues) et qui malgre son final trop rapide, voire bacle, a reussi a transformer l’essai et a presenter un tres bon hommage a ces etres qui hantent nos reves et nos cauchemar, nos peurs et nos phantasmes ; les « monstres ».

A voir, pour ces etre que nous aimons tellement, et sans lesquels le cinema ne serait pas l’aventure qu’il est.

House of Dracula : 4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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Re: House of Dracula -> Erle C. Kenton (1945)

Message par Superwonderscope » mar. nov. 03, 2015 10:07 am

le film arrive en DVD et Blu ray français en février 2016:


http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9833
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: House of Dracula -> Erle C. Kenton (1945)

Message par comte vonkrolock » mar. nov. 03, 2015 1:26 pm

Superwonderscope a écrit :le film arrive en DVD et Blu ray français en février 2016:


http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9833
Je vais reprendre une vieille formule chère à MadXav: en gros dans 6 mois ou 1 an ont aura la total en coffret comme il l'avait fait avec les films Hammer sortie d'abord en individuel en combo DVD+BR
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Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
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