Une sonde spatiale de la NASA vient de retomber à proximité d'une petite bourgade de l'Arizona, y anéantissant presque toute vie humaine. Une mission scientifique découvre qu'un micro-organisme d'origine extra-terrestre a causé une épidémie qui transforme le sang en poudre...
Découvert hier soir et c’est une jolie claque. Un suspense d’anticipation de haute volée qui m’a happé dès son superbe générique de début. C’est ambitieux, futé, les auteurs ne mâchent pas tout au spectateur - bien que tout soit clairement expliqué, le film réclame une attention très soutenue de la part de son auditoire - et la tension est quasi constante durant les 2 heures du métrage, bâtie sur une intrigue, adaptée d’un bouquin de Michael Crichton, aux allures de course contre la montre (ça m’a d’ailleurs un peu rappelé la première réalisation de Crichton, Pursuit, une histoire de contamination virale se déroulant quasiment en temps réel).
Mais ce qui m’a le plus épaté là dedans, c’est la réalisation de Robert Wise. Wise, j’ai vu plusieurs bons films de lui (dont La Maison du diable, une inoubliable séance de trouille de mon enfance) mais j’ai toujours du mal à parler de lui avec enthousiasme parce qu’il reste avant tout à mes yeux le réalisateur de West Side Story et La Mélodie du bonheur, 2 films que je ne supporte pas. Et son travail sur ce Mystère Andromède vient m’apporter une preuve éclatante de l’aspect réducteur et injuste du regard que je pose sur lui car c’est vraiment du bon boulot, ce qu’il nous fait là. Une mise en scène inventive, ultra nerveuse, avec un petit côté parano - déshumanisé (l’emploi du split-screen, la présence permanente d’écrans de contrôle ou d’ordi, entre autre) qui en fait un film appartenant beaucoup plus au cinéma de la nouvelle vague américaine des années 70 qu’au cinéma hollywoodien à spectacle des années 50 et 60. Je trouve ça assez fort et étonnant de la part d’un cinéaste alors très établi comme Wise.
Le fait d’avoir employer dans les rôles principaux de solides acteurs de second plan, issus pour la plupart de la télé, à la place de stars populaires participe également pas mal à cette volonté très début seventies de faire passer un sujet, une vision avant toute autre considération, et notamment celle liée au confort du spectateur.
Le matériel scientifique et informatique présenté dans le film a certes pas mal vieilli mais ça ne sent jamais le kitsch, la rigueur avec laquelle Wise mène son entreprise, n’ayant jamais peur d’affronter les aspects les plus morbides – la tétanisante visite de la ville fantôme – et cruels – les premiers tests sur les animaux – de son histoire compensant aisément ce que le film peut avoir de vieillot dans le look d’un autre âge des moyens matériels qu’il nous donne à voir.
A noter également une très bonne partition musicale expérimentale de Gil Mellé.