La rencontre magique, dans un hôpital de Los Angeles, au début des années 1920, entre Alexandria, petite émigrée d’Europe de l’Est au bras fracturé, et Roy Walker, cascadeur blessé, en pleine dépression amoureuse.
Après le visuellement chiadé mais un peu vide The Cell, Tarsem Singh (Tarsem, pour les intimes) passe a la vitesse supérieure avec ce remake d’un film bulgare de 1981, Yo Ho Ho (quelqu'un connait ?) qui, s’il ne fait pas non plus dans le très compliqué niveau scénario, propose au moins un récit attachant, sortant de l’ordinaire, tout en offrant au clipeur star des années 90 la possibilité de créer un univers imaginaire coloré à la (dé)mesure de sa fertile imagination.
Indéniablement Tarsem s’est fait plaisir sur ce coup. Parti tourné aux quatre coins de la planète pendant 4 ans sur des sites naturels et/ou historiques tous plus grandioses les uns que les autres, il nous offre en premier lieu un splendide livre d’images qui force l'admiration (le générique de début, la séquence avec l'éléphant ... en 1 mot : waouh). Grosse satisfaction donc de ce côté, à condition évidemment d’être sensible aux choix esthétiques très pub du bonhomme, à sa mise en scène découpée en sketchs / tableaux qui manque parfois un peu de vivacité. Sans compter qu'évidemment, derrière cet imposante travail sur le visuel, l’intrigue a parfois tendance à jouer les faire-valoirs. Celle-ci flotte qui plus est pas mal dans sa première demi-heure, se mettant réellement en branle lorsque le récit dans le récit est lancé. Du côté du casting aucune tête connue, mais une jeune actrice absolument craquante en la (petite) personne de Catinca Untaru, qui apporte une belle et bienvenue touche d’humanité à l’ensemble.
Le film est demeuré inédit en salles chez nous. Une décision évidemment regrettable, car à l’évidence un projet de ce type réclamait une diffusion sur grand écran, mais prévisible si l’on considère le faible potentiel commercial de l’œuvre, à la fois trop sombre et effrayante pour la jeune audience à laquelle elle semble à première vue s’adresser sans être non plus susceptible de fédérer un large public adulte.