Top à... Shinya Tsukamoto

[tomfincher]

Je suis entrain de regarder Snake of June (visionnage malheureusement interrompu). Un petit top pour parler de ce réalisateur japonais, grand adepte de théatre et cinéma underground (et excellent acteur au demeurant).
Je me rends compte que je n'en ai pas vu beaucoup, malgré le fait que j'adore son cinéma.


Nightmare Detective 2 : à peine sorti au japon il me semble, donc pas vu.
Nightmare Detective : pas vu
Female : pas vu. Une anthologie dans laquelle il a réalisé un segment. Cela tourne autour du sexe et des femmes...
Haze : pas vu
Vital : pas vu
Snake of June : pas fini, mais pour l'instant, un film moins fou visuellement que ses films précédent. La chair prend le pas sur la technologie (on remarquera cependant, que la machine s'immisce toujours dans la femme, par le biais d'un vibromasseur ).
Gemini : pas vu
Bullet Ballet : Son deuxième chef d'oeuvre. Mélange de cinéma social et de cinéma "tsukamotesque" dans lequel l'individu se rebelle contre lui-même par la violence.
Tokyo Fist : Son chef d'oeuvre. Tsukamoto pratique toujours un cinéma aussi viscéral, dans lequel les chairs se déforment, afin que l'individu se réveille.
Tetsuo II: Body Hammer : pas vu.
Hiroku le Gobelin : pas vu.
Tetsuo : The Iron Man : j'ai donc un peu de mal avec le début de carrière de Tsukamoto. Ce style hystérique, avec ces passages en stop motion... Ca me donne un peu mal à la tête. Pourtant, la thématique de la fusion du corps et de la machine est excellente.
The Adventure of Denchu Kozo : le réal fait des essais dans une histoire complètement dingue (un gamin avec un poteau électrique sur le dos fait face à des vampires, à travers des voyages dans le temps). Complètement hystérique et dingue, difficile à suivre.
The Phantom of Regular Size : pas vu.

[tomfincher]

Vu la carrière du monsieur, il aurait peut-être plus sa place en cinéma fantastique finalement, ce top, non ?

[Jarlow]

Tetsuo

J'en ai un super bon souvenir, un truc vraiment autre, avec des images extraordinaires, un rythme dément... Ca me donne presque envie de me le refaire prochainement.

Hiruko le gobelin

Tres bon! J'avais beaucoup apprécié ce film à la fois hyper personnel et hyper référencé visuellement (la mise en scene evoque beaucoup Evil Dead par moments). Par contre c'etait pas specialement une oeuvre mature, dans le sens ou ça donnait l'impression que Tsukamoto s'amusait simplement à remplir une commande... Mais pourquoi pas si c'est avec autant de vigueur!

Tetsuo 2

J'avais un peu moins accroché à celui là, pourtant il est quasiment semblable au premier, mais il y avait quelque chose de moins immédiat, de moins instantané...

Tokyo Fist

Yeah! Grand moment aussi devant celui la, il m'avait beaucoup touché, dans le sens ou j'alternais les moments de pur delire; grand smile au milieu de la face, comme un gosse, et les moments de stress... J'l'avais trouvé assez tétanisant ce Tokyo Fist, malgré son rythme hystetique ça m'avait foutu dans une torpeur glauque... Tsukamoto touche de plein fouet!

Gemini

Pour moi son chef d'oeuvre absolu ! J'étais aidé par une demi bouteille de vodka, ok, mais rarement un film m'a fait aussi forte impression! Je le conseille vraiment à quiconque veut découvrir Tsukamoto, bien plus que les Tetsuo par exemple...

[Manolito]

Gemini : un grand film fantastique, troublant et mature , entre Bunuel et les contes de fantômes japonais classiques. 7/10

Bullet Ballet : Intéressant, personnel, mais ne m'avait pas emballé plus que ça. 6/10

Tetsuo II: Body Hammer : déception pour ce film hystérique et plastiqueux. Malheureusement vu avec une VF déplorable. 4/10

Tetsuo : The Iron Man : Un énorme coup de massue sur la tête à sa micro-sortie dans les salles parisiennes (couplé avec "Vibroboy"), une vraie révélation. 9/10

Un réalisateur qui m'intéresse mais dont les films sont devenus de plus en plus sous-distribués en France, que ce soit sur le câble et surtout au cinéma... Dommage...

[mercredi]

Un réalisateur que j'apprécie particulièrement. Souvent exclusivement attribué à Cronemberg, le motif de la rencontre - évidemment malsaine - de la machine avec la chair fonctionne parfaitement dans "Tetsuo" (beaucoup moins dans le deuxième opus). Un très bon film, dynamique et riche thématiquement parlant. Idem pour quelques oeuvres ultérieures. Néanmoins, je considère "Gemini" comme son chef d'oeuvre. Extrêmement sobre, le métrage arbore un classicisme qui, loin de jouer un folklore tombé en désuétude, exploite parfaitement certaines de nos angoisses contemporaines. "Gemini" dérange et fait parfois très peur. Une réussite incontestable.

[Cosmodog]

Ultra fan de ce type.

Mon top 3 : Tokyo Fist, Bullet Ballet et Tetsuo (3 oeuvres inclassables, remplis d'énergie et d'impacts visuels énormes - satires du Japon doublés de reflexions métaphysiques... j'adore ! Mon Jodorowsky japonais !)

[Otis]

J'ai du mal à voir ce qu'il y a de comparable entre Jodo et Tsukamoto^^

Sinon, j'ai vu Tetsuo qui est un cauchemar magistral de puissance, d'inventivités, d'oppression, de charnel et d'acier. Cronenberg + Lynch = Tsukamoto. (clin d'oeil à Mercredi à qui j'ai des choses à dire au passage...)
En plus de la musique, j'ai adoré la façon de filmer, tout en saccades, c'est exactement la reconstitution du rêve ; absolument bluffant. On est vraiment plongé dans ce trip nippon. Miam.

Tokyo fist est un condensé de cyber punk jouissif, transcendant, avec ce destin tragico-pathétique pour le réalisateur qui dépasse son propre rôle de créateur. Un film puissant, nerveux.

[comte vonkrolock]

Bullet Ballet est une pure merveille oscillant entre le drame et la comédie. Le personnage jouer par Tsukamoto est fascinant de par sa bêtise a vouloir absolument obtenir l'objet tant désir qui pourrait lui ouvrir de nouvelles possibilités et ainsi échapper à son destin de simple salary-man.

Vu il y a trop long, d'ou mon souvenir très diffu, faut que je me le rematte d'urgence

[Cosmodog]

"J'ai du mal à voir ce qu'il y a de comparable entre Jodo et Tsukamoto^^"

Rien en fait...

Je voulais juste dire que je voue un culte incomensurable à ces deux icônes du cinéma inclassable !

Leurs cinéma sont très différent, mais justement Jodo et Tsukamoto se rejoignent dans cet état de fait que ce sont deux personnalités très fortes, avec des univers denses et uniques, immédiatement identifiables. Et puis un côté iconoclaste et sans concession qui les unit un peu quand même.

[Eric DKN]

Un petit up pour ce cinéaste que j'adore.

The Phantom of Regular Size : Un brouillon de Tetsuo très brouillon justement, où l’on retrouve pas mal d’éléments aussi bien narratifs que graphiques. A voir plus comme un "document" sur la génèse de Tetsuo.

The Adventure of Denchu Kozo : Des idées incroyablement folles (dont une Kei Fujiwara nue servant de source énergétique à une bombe) pour un court-métrage foutraque et punk. Tsukamoto carbure à l’énergie mais est encore loin de la maturité artistique de Tetsuo.

Tetsuo : Le choc ! Un film vu sur la VHS anglaise lorsque j’étais encore ado. Je me souviens avoir été hypnotisé sans pour autant avoir compris quoi que ce soit à ce qui défilait sous mes yeux. Une fois le film fini, je l’ai rembobiné pour le revisionner immédiatement, pour essayer de "comprendre" de quoi était fait ce truc. C’est encore aujourd’hui un film de chevet.

Hiroku le Gobelin : Vu sur le tard lors des éditions dvds de Studio Canal. Un film très à part dans la filmo de Tsukamoto, une simple commande néanmoins exécutée avec beaucoup de folie. Certaines images des têtes-araignées sont traumatisantes ! Agréable mais très peu ambitieux compte tenu du reste de son œuvre.

Tetsuo II : Vu peu de temps après le premier, toujours sur ces bonnes vieilles VHS anglaises. Un film étrange, très froid dans son rapport au spectateur. Mais un film à mon sens très important dans l’évolution du style de Tsukamoto, qui arrive ici à marier harmonieusement embardées expérimentales et narration plus classique. Véritable film dans le film, le flash-back sur l’enfance des personnages justifie le visionnage à lui seul.

Tokyo Fist : Le choc le retour ! En ancrant son cinéma dans le « réel », Tsukamoto trouve le dernier ingrédient de son cinéma. Tokyo Fist est un film incroyablement physique, qui donne l’impression de travailler littéralement au corps le spectateur. Découvert en vidéo, je l’ai revu lors de sa sortie française en salle. Sur grand écran, on en ressort encore plus flagada…

Bullet Ballet : Pas le meilleur, et pourtant j’adore cet opus. Une mélancolie délétère parcours ce film très attachant que je prend beaucoup de plaisir à revoir régulièrement.

Gemini : Nouvelle commande et réussite totale. Tsukamoto livre un film époustouflant et incroyablement personnel dans son rapport au fantastique ou au film d’époque. Chef d’œuvre pour moi !

Snake of June : Changement de style pour le cinéaste, dans la forme tout du moins car le fond est toujours architecturé sur les mêmes obsessions. Tsukamoto s’attaque ici à l’érotisme et nous livre une œuvre troublante et mature, avec des personnages emprisonnés dans un Tokyo noyé sous les trombes d'eau de la saison des pluies. La photo en sépia bleutée est superbe.

Vital : Un film mal aimé par les fans du cinéaste. Personnellement, je trouve qu’il s’agit d’une très grande réussite. Un film dur mais aussi très pudique sur le rapport à la mort.

Haze : Tsukamoto revient aux effets de style qui l’ont rendu culte avec cette récréation en Dv. Le film renoue avec l’euphorie kinétique de ses début mais pêche niveau scénario. Qu’importe. Tsukamoto s’amuse avec sa caméra vidéo pour un résultat à l’écran vraiment bluffant. Et dire que ça a été tourné avec 3 planches de contreplaqué en guise de décor !

Female : pas vu malheureusement

Nightmare Detective : Nouvelle évolution pour Tsukamoto. L’aspect commercial du film fait vite place à une mélancolie dépressive d’une noirceur absolue. La dernière partie du film est époustouflante, notamment le face à face onirique entre les deux personnages principaux.

Nightmare Detective 2 : Vu au marché du film à Cannes et review sur le site dans la foulée. Un film insaisissable et unique, le comble pour une séquelle de studio. Après un rapide détour par le film d’horreur classique, Tsukamoto s’enfonce encore plus loin dans l'introspection et les méandres de la dépression. Un film formidable mais totalement inclassable, y compris pour les fans du cinéaste.

Bref, rien à jeter dans cette filmo sans faute. La suite ! Vite !...

[tomfincher]

Quelqu'un aurait-il vu le doc sur Tsukamoto intitulé "Basic Tsukamoto" ?
C'est dispo en dvd apparemment ?

[Eric DKN]

Oui, vu il y a quelques temps déjà en dvd (dispo sur les sites US).

J'en garde un très bon souvenir, bien que le doc' n'ait pas le temps d'approfondir correctement les choses. Ca dure moins d'une heure. Certains films sont traités à la va vite. C'est dommage.

Par contre, là où le doc' marque beaucoup de points, c'est dans des images d'archives jamais vu. Comme des extraits des films amateurs de jeunesse de Tsukamoto, ou des pubs que le cinéaste réalisait avant Tetsuo. Le doc' revient aussi sur certains lieux de tournage (notamment Tokyo Fist). C'est passionnant de donner à voir le lieu "brut" et sa retranscription dans le film.

Bref, très bien mais trop court !

[Shinji]

Intéressant ; merci pour l'info.

[Dragonball]

Tetsuo : Le choc ! Un film vu sur la VHS anglaise lorsque j’étais encore ado. Je me souviens avoir été hypnotisé sans pour autant avoir compris quoi que ce soit à ce qui défilait sous mes yeux. Une fois le film fini, je l’ai rembobiné pour le revisionner immédiatement, pour essayer de "comprendre" de quoi était fait ce truc. C’est encore aujourd’hui un film de chevet.

Tiens toi qui es monteur tu en penses quoi du film a ce miveau ?

Purée ça donne le tournis !

[Eric DKN]

Tiens toi qui es monteur tu en penses quoi du film a ce miveau ?

Purée ça donne le tournis !

Difficile de parler du montage tel qu'on le ferait pour un film lambda. Tetsuo à été shooté en bonne partie comme un film d'animation, avec la technique de la pixilation (de l'image par image mais avec des comédiens en chair et en os). Les passages les plus frénétiques sont la conséquence de cette technique et non d'un montage ultra "cut".

Le montage de Testuo n'est donc pas du tout épileptique, surtout comparé à certaines aberrations récentes (au hasard, le dernier James Bond, irregardable pour moi !). Par contre, il n'hésite pas à mélanger plans lives et animés, rythmique lente et frénétique, à empiler les cassures. Il brise en ce sens beaucoup de barrières et "d'interdits". Le montage est également très musical, très proche de la BO de Chu Ishikawa, très rythmique aussi avec ces "flashs" de lumières révélées par l'écartement de fils métalliques. Un plan "jingle" que l'on retrouve tout au long du film, et qui est aussi repris dans Tetsuo 2 et Tokyo Fist (dans ce dernier, ce sont des paquets de viande qui libère de la lumière).

Beaucoup d'innovations du montage de Tetsuo ont été largement reprises depuis. Mais à l'époque, c'était juste l'hallu !!