L'assassino ha riservato 9 poltrone / L'assassin a réservé 9 fauteuils - Giuseppe Bennati (1974)

[Superwonderscope]

Unité de lieu & de temps unique pour ce Giallo rare où "l’Assassin a réservé neuf sièges". En effet, 9 personnages se trouvent bloqués toute une nuit dans un théâtre abandonné où des meurtres horribles se déroulent telle une malédiction tous les cent ans. Une représentation improvisée de Roméo & Juliette déclenche les hostilités des meurtres un à un des invités. Au moment de se donner la mort, Juliette se retrouve poignardée par un personnage sous un costume qu’elle croyait être quelqu’un d’autre. Cette théâtralisation du crime transcendée dans le réel a été réutilisée (très bien d’ailleurs) et quasi-plagiée dans Bloody Bird (Michele Soavi 1987)…un remake non avoué tant l’idée, la progression narrative et l’unité de lieu semblent similaires.Une fois de plus, les pires turpitudes et les meurtres les plus affreux se déroulent dans le monde de la haute-bourgeoisie italienne. Les autres règles d’or du Giallo sont bien évidemment respectées : des meurtres sauvages à l’arme blanche au gant de cuir noir en bas de l’écran, les jeunes filles qui se déshabillent pour rien devant la caméra, une intrigue tortueuse et des rebondissements comme s’ils en pleuvaient. Le suspense tient d’ailleurs plutôt bien la route, la révélation finale du tueur étant plutôt plaisante et inattendue.La mise en scène créé une volonté de théatraliser le film. Elle souhaite offrir une double lecture scène de de fiction/scène de réel. La mise en scène des meurtres est en ce sens très élaborée. L’extrême brutalité des meurtres des deux lesbiennes (évidemment, il y a un couple de lesbiennes) –une crucifiée à vif, l’autre écrasée en deux par une pièce de bois coulissante- est au diapason de cette volonté de dualiser le discours narratif. Mais la représentation de la violence de ces deux meurtres particuliers sort du lot. Une certaine homophobie latente se développe d’ailleurs, en les représentant comme prédatrices, perverses, manipulatrices (un grand cliché des années 70) donc méritant un châtiment qui correspond au crime. Les meurtres, très graphiques, sont en ce sens assez ignobles et digne du grand guignol. La mise en scène se veut d’ailleurs une héritière de cette théatralisation à l'extrême du crime. L’autre versant est le côté inquiétant, étrangement calme d’une caméra approchant la scène du théâtre par un lent travelling avant. Des rideaux orangés semblent balayés par un vent silencieux et la caméra en vient à lécher la voilure qui recouvre les agissements d’une ombre furtive…le film bascule du fantastique vers l’épouvante via l’horreur et touche à toutes les gammes du cinéma de genre sans en révéler l’essence. Une vraie réussite.Le film prend son temps à installer les personnages, près de 45 minutes où les étranges liens entre chacun se dénouent, se révèlent afin de créer une tension. Il s’agit de la partie la plus réussie du film, la plus équilibrée, la plus mystérieuse. Le goût du mystère se perd, curieusement, dès lors l’apparition des meurtres. Et là, le côté mécanique du giallo se met en place, faisant abstraction du rythme alangui installé auparavant. Un ton saccadé (il faut quand même trucider 9 personnes dans les trois quart d’heure restant tout en gardant une certaine logique) qui tranche avec l’observation psychologique de la première moitié…et qui ne sied guère au film. Gants de cuir noirs, long imperméable, victime seule traquée dans un décolleté vaporeux qui se dirige dans une direction qu’aucune personne normalement constituée ne prendrait : aucun doute permis, c’est un giallo. L’agréable sensation de se trouver à la croisée de plusieurs genres, comme Mario Bava savait si bien le faire, n’est plus un ressort dramatique mais un moyen comme un autre de faire naître un quelconque suspense. Et lorsque l’exercice de l’équarissage arrive, l’assassin a beau avoir pris la peine de réserver 9 siège, il n’a pas appris l’originalité pour autant.L’interprétation demeure supérieure à la moyenne. La beauté altière d’Eva Czemerys tranche avec la saine vulgarité de Lucrezia Love et l’exhibitionnisme de Janet Agren. Howard Ross, un habitué du genre ( Le Chat à 9 Queues de Dario Argento -tiens encore le chiffre 9-) nous la rejoue grosse brute épaisse à deux neurones. Il est dommage que les personnages, si finement décrits au départ, tombent dans la caricature grossière au fur et à mesure. toute crédibilité se trouve ainsi perdue. Seule la grande Rosanna Schiaffino vient donner à son personnage une épaisseur psychologique digne d'intérêt : la marque de grandes actrices qui, même perdues dans un film de genre, s'évertuent à élever le moindre trait de caractère au rang de la 1ère classe d'interprétation.Le plus important, quand même, demeure que l'intérêt ne s'émousse pas quant au suspens, on est un peu ici pour ça! La scène finale, d'ailleurs, reste à l'image du film : décalée par instant et bancale. Une petite touche de fantastique vient rajouter à l'ambiance générale "histoire de" mais on constate hélas que le film aura manqué d'unité, tant les deux parties qui le constituent semblent déséquilibrées en qualité et en rythme. Très réussi par endroits (la scène de théâtre vide balayé par un courant d'air faisant frissonner les voilages & rideaux, l'arrivée au chateau) et souvent complètement banal (mais POURQUOI faut-il toujours que les femmes se déshabillent devant la caméra sans aucune raison?) même dans l'éxécution des meurtres, le film de Giuseppe Bennati mérite d'être redécouvert pour ces courts instants de panique mais n'est pas un classique du genre tant le résultat final apparait gaché par une médiocrité d'éxécution.

Vu sur la vhs italienne de chez Schendene e Moizzi
1.85:1 respecte

[Superwonderscope]

le film sort en Blu Ray cette année chez Camera Obscura:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=8697

visuel:

[Superwonderscope]

Et hop, le film sort en france chez le Chat qui fume pour mars 2018 en DVD/BD:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=10451

sous le titre de l'assassin a réservé 9 Fauteuils.

[Superfly]

Un très bon film que va adorer Romain !!

[Superwonderscope]

Et hop, le détail de l'édition avec l'ensemble des bonus et specs :

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=10467

[Superfly]

Romain ?

[Romain]

3 sorties le même mois... Il faudra que je fasse un choix car ça représente quand même un budget. Celui-ci devrait être celui qui passera à la trappe.

[Superfly]

QUOI !!!! QUOI Tu n'auras JAMAIS ton Pallardy qui manque ....

[comte vonkrolock]

Un très bon film que va adorer Romain !!

Arrêter y va finir par se tatouer tous les giallos les plus obscures sur le reste de peau libre tellement il sera passionné par le genre, mon dieu.... Pauvre Romain je compatis.

En même temps à force de nous en sortir le Chat, hein ! Il va bien finir par rien avoir à éditer et LA ! On aura peut-être droit à la Malédiction de la Veuve Noire de Dan Curtis

On peut toujours rêver

[Omega]

3 sorties le même mois... Il faudra que je fasse un choix car ça représente quand même un budget. Celui-ci devrait être celui qui passera à la trappe.

Tout ça parce que son anniversaire approche et qu'il cherche un généreux donateur

[comte vonkrolock]

Une belle claque j'en attendais pas tant pourtant. Certes il y a cette première partie qui lorgne entre la Nuit de Tous les Mystères et une intrigue plus Britannique à la Cluedo. Mais j'avoue avoir accroché jusqu'au bout finalement, et cela malgré les faiblesses qui ornent un peut tous ces Giallos d'époque avec ces longs passages théâtraux et son érotisme suranné forcé par moment.

L'équilibre entre les genres, Giallo et Fantastique est sagement dosé je trouve et y va crescendo afin de perdre son spectateur. Il a se décor de théâtre, qui est pour beaucoup dans l’intérêt du suspense. D'ailleurs je me demande si le Bloody Bird de M. Soavi ne sans est pas beaucoup inspire de ce film de Giuseppe Bennati. Tandis que la musique et la photo finissent de créer cette jolie atmosphère d'oppression et d'épouvante qui parfois ma foutu le frisson se qui est plutôt bon signe.

On peut dire que la copie dégoté par le Chat qui Fume y est aussi pour beaucoup dans le spectacle rendu à l'écran. Quand je vois encore une fois la note technique que se paye le BR dans le mag. LAL, j'ai vraiment du mal a comprendre sur quel matériel ils sont pu voir se très bon spectacle. En l'état s'est juste parfait, faut vraiment les cherchés les têtes d'épingle comme il le disent, et puis se grain si bien présent pour une qualité de visionnage proche d'une diffusion en salle je suppose.
Le travail de cette éditeur est encore une fois à saluer et je lui tire une nouvelle fois mon coup de chapeau, pour le travail effectuer sur ce disque HD, j'ai pas encore pu visionner les nombreux bonus, mais pour le métrage s'est juste

Donc une très bonne surprise à l'arrivé, et dire que s'est le BR de : Comme des Chiens Enragés qui ma fait acheté celui-ci j'ai bien failli passé à coté de cette petite perle rare jamais sortie chez nous.

[Superfly]

Merci à toi. C'est vrai qu'il est bien ce petit film !

[comte vonkrolock]

Merci à toi. C'est vrai qu'il est bien ce petit film !

Attention je dis du mal de toi sur ton intervention dans les bonus de la Fiancé des Ténèbres
Mais comment à tu pu oublier le film de Florent Emilio Siri, mon dieu que s'est-il passé Superfly quel grossière erreur. Certainement le surmenage, le fait d'allez nous recherché la meilleurs des meilleurs copie pour le Retour des M-V 3, ou des bonus jamais vu en plus de ceux sorti par Shout

[comte vonkrolock]

Excellente analyse de SuperWonderScope de plus d'une demi heure sur le BR/DVD du Chat qui Fume, dont finalement ont comprend pourquoi ce Giallo ne l'a pas complétement convaincu. Après ont a vraiment une review réellement complète de cette Assassion Ha Riservato 9 Poltrone, sans qu'a aucun moment se ne soit soporifique ou statique. Francis s'est y faire, on sens clairement le passionné qui en bon professionnel va nous faire un tour complet d'un des dernier film réalisé par G. Bennati.
Bravo superwonder s'est se que j'appelle un bonus de qualité à visionné d'urgence après le film.

[Superwonderscope]

Excellente analyse de SuperWonderScope de plus d'une demi heure sur le BR/DVD du Chat qui Fume, dont finalement ont comprend pourquoi ce Giallo ne l'a pas complétement convaincu. Après ont a vraiment une review réellement complète de cette Assassion Ha Riservato 9 Poltrone, sans qu'a aucun moment se ne soit soporifique ou statique. Francis s'est y faire, on sens clairement le passionné qui en bon professionnel va nous faire un tour complet d'un des dernier film réalisé par G. Bennati.
Bravo superwonder s'est se que j'appelle un bonus de qualité à visionné d'urgence après le film.

Waouh! Merci pour ce compliment