Telefon / Un espion de trop - Don Siegel (1977)

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Telefon / Un espion de trop - Don Siegel (1977)

Message par Superwonderscope » jeu. juil. 09, 2009 2:49 pm

Excellent film d'espionnage/anticipation qui fit les beaux jours de l'Avenir du Futur sur TF1 à la fin des années 70 (!).

Dalchimsky (Donald Pleasence) est un fonctionnaire russe qui s'échappe, furieux de voir la détente prendre le pas sur le stalinisme pur et dur. Il s'enfuit aux USA et réactive un vieux projet : "Telefon". Des espions soviétiques avaient été hypnotisés, programmés et placés dans des endroits stratégiques américains afin de pouvoir à un moment donné faire exploser ces endroits. Ils sont alors "réveillés" suite à un mystérieux coup de téléphone et certains attentats suicidaires sont commis. L'Union Soviétique dépêche le Major Borzov (Charles Bronson) afin de pister Dalchimsky et le mettre hors d'état de nuire avant que l'histoire ne fasse surface, les dirigeants actuels du Kremlin ne connaissant rien du projet. Il se fait aider sur place par une agent locale, Barbara (Lee Remick) ... mais qui a ordre d'assassiner Borzov après sa mission.

Curieux mélange d'Un Crime dans la Tête et autres thrillers paranoïaques + de détente Brejnevienne alors en vogue, Telefon (VF Un espion de Trop) est un solide film d'espionnage, nerveux, explosif et toujours efficace à voir/revoir plus de 30 ans après.

Seul le choix du 1.85: me parait dommageable, tant le format Scope aurait à mon sens mieux su se prêter à la dimension visuelle du film. Le cadre montre ses limites lors des scènes d'actions : les diverses explosions plutôt spectaculaires manquent singulièrement de relief.

Charles Bronson est toujours aussi solide, quoique son interprétation demeure strictement routinière et robotique. Droit comme un I, aucune subtilité dans le jeu (certes, c'est un agent russe militaire, mais quand même), il serait presque un agent endormi et réveillé que ça n'étonnerait pas. Lee Remick est à l'inverse sachant jouer sur plusieurs modes, y compris sur son double/triple rôle mais c'est surtout Tyne Daly dans le rôle de l'informaticienne qui vole le show. Excellents dialogues, punchlines qui tuent, humour assez fin: elle y est excellente.

Le tout apparait forcément terriblement daté dans la technologie ou les enjeux politico-économiques, mais l'intrigue ménage suffisamment de rebondissements et la caméra de Siegel est là aussi suffisamment efficace pour que le film soit toujours aussi intéressant. Pas trop de baisse de rythme et on passera sur les quelques improbabilités du scénario, laissant le plaisir guider le spectateur à la vision de ce thriller 70's.

Certes, le film n'a pas la classe de films comme Torn Curtain ou encore Topaz (bien que ce soient des Hitchcock ratés à bien des égards), Siegel n'est pas vraiment au top de son art, Pleasence est sous-employé, le scénario possède de beaux trous... mais c'est un peu le charme de cette série B tendant au grand film de studio.

Scénario de Peter Hyams et Stirling Silliphant. Hyams qui visiblement allait commencer le tournage avant de passer la main à Don Siegel. Pourquoi, je sais plus. (jérôme?)

Vu sur le DVD Z1 de chez WB, 1.85:1 et 16/9, mono anglais sur un canal (pas génial) avec stf. Copie un peu délavée, parfois surexposée... pas très beau, tout ça...


Petit truc amusant : pour les puristes, a marque de fabrique de Hyams est bien présente. Déjà de par les dialogues de Tyne Daly puis ensuite du personnage de "Spota" qui se retrouve dans la plupart de ses films qu'il a écrit (même le dernier où David Jensen joue le role d'un David Spota); ici, c'est Bronson qui prend ce nom dans les scènes de l'hôpital. (ou encore Spota joué par : Robert Constanzo dans The Star Chamber, Marc Boyle dans Outland, Richard Venture dans The Hunter -d'où Hyams se fera aussi virer- mai aussi Timecop, Presidio ou un bar dans End of Days...) ... Spota étant le nom de jeune fille de sa femme...

NB 2 : Un épisode de The New Avengers (en 2 partie si mes souvenirs sont exacts) partait de ce même principe, si mes souvenirs sont exacts...
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Re: Telefon - Don Siegel (1977)

Message par arioch » jeu. juil. 09, 2009 9:11 pm

Superwonderscope a écrit :NB 2 : Un épisode de The New Avengers (en 2 partie si mes souvenirs sont exacts) partait de ce même principe, si mes souvenirs sont exacts...
Vaguement. En fait, il y avait des agents russes en hibernation dans des entrepots et ils sont réactivés. Pour eux, c'est un peu étrange puisque le monde a changé depuis qu'ils sont en sommeil (littéralement). Mais en gros, c'est un peu pareil dans le sens ou le truc s'active alors qu'il ne devrait pas. Je crois qu'il y a meme un agent qui rencontre son père, ce dernier étant plus jeune que son fils ! :D En tout cas, c'est le souvenir que j'en ai.
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Re: Telefon - Don Siegel (1977)

Message par Kekulé Von Sardonik » ven. juil. 10, 2009 1:49 pm

arioch a écrit :
Superwonderscope a écrit :NB 2 : Un épisode de The New Avengers (en 2 partie si mes souvenirs sont exacts) partait de ce même principe, si mes souvenirs sont exacts...
Vaguement. En fait, il y avait des agents russes en hibernation dans des entrepots et ils sont réactivés. Pour eux, c'est un peu étrange puisque le monde a changé depuis qu'ils sont en sommeil (littéralement). Mais en gros, c'est un peu pareil dans le sens ou le truc s'active alors qu'il ne devrait pas. Je crois qu'il y a meme un agent qui rencontre son père, ce dernier étant plus jeune que son fils ! :D En tout cas, c'est le souvenir que j'en ai.
Les épisodes c'était "Le Long Sommeil" ("K Is For Kill"), et il n'y avait pas vraiment d'espions, plutôt des soldats attaquant des cibles obsolètes dans le premier, et un tueur dans le second dont la mission était d'attirer le président français aux obsèques d'un vieux général pour l'abattre. D''ailleurs ils avaient un peu trop exagéré la différence d'âge entre ce tueur et son fils si je me souviens bien. Du genre : le père est resté 30 ans en hibernation, alors que le fils, censé être né peu après que son père ait été mis en hibernation, paraît 60 ans au bas mot.
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Re: Telefon - Don Siegel (1977)

Message par fairfax » dim. juil. 12, 2009 8:55 pm

Telefon demeure un excellent Siegel, bien que non dénué de défauts.
A noter que sa dernière diffusion sur l'hertzien remonte à une soirée hommage consécutive à la disparition de Bronson, c'est sur France télévision que ça se passait.
Les apparitions fatales des morts-vivants, dans leur brutalité, apparaissent inévitables, comme la main aveugle du destin. Les morts sont une fatalité, non un danger qui mettrait en jeu la survie.

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Re: Telefon / Un espion de trop - Don Siegel (1977)

Message par Superwonderscope » dim. nov. 05, 2023 11:14 am

le film arrive enfin en Blu Ray chez Shout! pour le 9/01/2024.

il sera mien.

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Re: Telefon / Un espion de trop - Don Siegel (1977)

Message par Superwonderscope » dim. janv. 21, 2024 11:46 am

Reçu le Blu ray Shout! et bu illico.

Le disque : la copie est absolument splendide! Des couleurs rutilantes, une définition de haute volée. les détails sont vraiment saisissants. les gros plans sur les yeux bleus perçants de Lee Remick valent à eux seuls le détour! La Finlande passe plutôt bien pour la Russie, c'est adroitement filmé - à défaut de série A de haute volée.
La séquence à l'hotel se révèle avec l'utilisation de l'architecture, des jeux de miroir et des couleurs retrouvées. c'est brillamment exécuté.

ST anglais, codé région A, version anglaise DTS HD MA 2.0 mono et juste un film annonce pour bonus. décevant.

Pour le film, je reste peu ou prou sur ma précédente intervention. Pas un grand film per se mais un agréable thriller d'espionnage légèrement fantastique, mené avec solidité.

Il faut passer sur certaines incohérences (honnêtement, je n'ai toujours pas bien compris pourquoi Pleasence décide de tout déclencher, ça reste assez nébuleux), le final manque de panache. (je me disais à la
Spoiler : :
mort de Pleasence
...euh... c'est tout? Il n'y a pas vraiment de climax.
Aussi, des trous bizarres dans le déroulé de l'opération. Et le "revirement" amoureux entre les deux leads est difficilement crédible. A la fois par les motivations, mais aussi du manque cruel d'alchimie: Bronson est excellent en militaire russe, mais en lead romantique, il a deux aspirateurs dans le cul et ne dégage aucune émotion (comme d'hab, en fait). Aussi le fait qu'il refusa d'embrasser lee Remick - aussi que le tournage ne se déroula visiblement pas très bien entre Siegel et lui-même.

Par contre, les séquences d'actions déménagent. le travail sur les miniatures est solide. La première explosion est juste WOW en intensité et en grandeur. dommage que le film fut exécuté en 1/85:1, àa manquait d'espace d'écran pour rendre le tout encore plus spectaculaire.

J'ai lu depuis que la MGM ne voulait pas d'un réalisâtes inconnu pour le film, exit donc James B. harris et peter Hyams, envisagé un temps.

Toutefois... même si papy Siegel tue un peu le tout dans l'oeuf, ça reste très regardante et fun. J'avoue que Lee Remick me parait voler le tout avec son personnage à multiples facettes.


Le film fut un semi-échec en France (405 105 entrées sur 9 ans d'exploitation) ainsi qu'aux USA ( 4.5 million de $ - soit 22 millions aujourd'hui), ce qui était très peu pour le bonhomme. sa carrière s'enlisa jusqu'à ce que la Cannon l'engagea pour Death Wish 2 qui le relança.
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