$Otto est un adolescent mort depuis quelques années. Il erre de villes en villes et se retrouve à Berlin. Il est sujet à des troubles de la mémoire et ne se souvient aucunement de son passé.
Il est en quête de son identité et au fil de ses errances et rencontres hasardeuses il rencontre une cinéaste lesbienne, Medea, meneuse d'un groupe d'activistes homosexuels. Medea réalise un film sur les zombis intitulé Up with the zombis mais elle désire également faire un film sur Otto. Ce film donnera à l'adolescent la chance de comprendre ce qui lui est arrivé...
Bruce LaBruce, un des piliers du cinéma transgressif a souvent a travers ses films voulu dénoncer les travers de notre monde, refleter ses tabous et ses tares.
Otto suit ce chemin et prend le film de zombis comme base principale.
Otto se rapproche d'un certain cinéma experimental qui s'attache à suivre la quête identitaire d'un adolescent paumé representé par un zombi différent des autres puisqu'il parle et pense comme l'avait auparavant fait Andrew Parkinso avec son Moi Zombi chroniques de la douleur.
LaBruce y mèle cette fois subversion et pornographie gay en offrant une réflexion sur le capitalisme, le materialisme et le consumériste. Ce zombi n'est jamais que l'image de cette société où les plus faibles ou ceux qu'on dit différents, ici l'homosexuel, sont le plus souvent exclus.
Le matérialisme est caractérisé par la chair humaine qu'Otto refuse de manger.
La chair est aussi la symbolisation du sexe. Ll'Homme n'est rien d'autre que de la chair sexuelle qu'on consomme, une quête éternelle aux bas plaisirs charnels. On le possède, on l'exploite d'autant plus dans le monde homosexuel où tout se concentre sur le désir sexuel, où l'homme n'est qu'une proie qu'on chasse pour mieux en user et en abuser, fier de le posséder
Toute la philosophie d'Eric ca!! Tout est viande, tu es viande, je suis viande, le monde est viande tu dois penser viande... pourrait résumer l'idée, phrase clé du film. Le vice gouverne l'Homme et il ne peut s'en échapper. Dans cet univers de dépravation, quiconque est amené à devenir un jour un zombi comme Otto, victime de cette société.
L'ombre menacante du Sida sur le monde homosexuel plane également. Et la ballade dans un cimetière pour homosexuels emportés par la maladie n'est pas gratuite ici et prend tout son sens. Otto ou une oeuvre anti homophobe.
Pessimiste, Otto est une sorte d'assemblement de tableaux qui alternent le N/B et les couleurs chatoyantes où la musique joue un rôle essentiel. Composée de chansons new wave très années 80 et de distorsions sonores et autres bruits étranges, elle aide à créer un climat lourd accentué par les mouvements frénétiques de caméra.
LaBruce nous plonge dans un univers gore et sale, donne dans l'outrance lors de sequences sexuelles gay étonnates telles que cette pénétration dans les entrailles d'un homme fraichement décédé aprés que le zombi fornicateur lui ai dévoré à pleines dents les boyaux. On songe ici à la pénétration de Chair pour Frankenstein.
Les maquillages et effets sont soignés et trouvent leur paroxysme dans la scène de partouze entre zombis gays, une sorte de tourbillon vertigineux où la chair humaine, la viande animale, le sang, le sperme, se mèlangent en un sublime kaleidoscope.
GEANT!!!Les scènes de sexe demeurent assez soft jamais obscènes et sont toujours très belles. Il faut savoir que la plupart des séquences pornographiques ont été coupées afin que le film puisse être distribué sans problème dans les salles de cinéma et vendu par la suite aux chaines télé
. En ce sens, Otto est surement l'oeuvre la moins extrême du réalisateur, loin derrière No skin offmy ass, Hustler white ou Skin gang..L'interprétation est tout en justesse menée par le jeune belge d'origine bruxelloise Jey Crisfar qui interprète Otto, veritable Dieu nubile aux allures de souillon, un ange androgyne sous capuche en jean taille basse foudroyant
mais pleurez chers amis, si on admirera en fin de film lors d'une magnifique scène d'amour gay son corps nu et ses petites fesses, point de kiki!! 
A ses cotés, la Klewinghause et la Sasche grimée en Louise Brooks, hommage au cinéma muet des années 30 et.. Elle est une sorte d'hologramme hors du temps, témoin des errances d'Otto. Sans oublier tout un panel de jeunes beautés masculines..
MAIS O extase et cerise sur le gateau pour Eric, le jeune amant de Otto est incarné par Giovanni Andrade qu'on avait découvert il y a 8 ans à tout juste 16 ans dans le sublime et si emouvant Eban and Charley, histoire pedo-homosexuelle entre un adolescent et un adulte dont je vous avais parlé ici même.
A 23 ans, Giovanni qui s'apelle desormais Gio Black Peter est toujours aussi DIVIN et on pourra l'admirer dans une courte scène d'urophilie!!
Eric vous dit tout demain sur Giovanni, activiste gay reconnu, peintre et chanteur desespéré. Film fantastique arty expérimental, Otto plaira beaucoup à un public avide de plaisirs homosexuels et de cinéma autre et ne laissera pas indifférent le spectateur lambda s'il afhère un minimum à cette vision étrange.
Dans le cas contraire, Otto risque d'endormir les amateurs d'outrance visuels et choc.
Le corbeau qui ne connait que le vice et les bas plaisirs de la chair pour faire de l'Homme son diner!
Tu as rencontré Jey????? 
