[remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par Manolito » mar. nov. 20, 2018 11:03 am

Et sinon, des avis sur le film d'autres gens qui l ont vu ?

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par dario carpenter » mar. nov. 20, 2018 11:34 am

Manolito a écrit :
mar. nov. 20, 2018 11:03 am
Et sinon, des avis sur le film d'autres gens qui l ont vu ?
Allez pour booster un peu le topic je poste la chronique de l'ami Infernalia qui a beaucoup aimé même s'il trouve le film imparfait et ridicule par certains aspects (je précise aussi que c'est plutôt un inconditionnel d'Argento et notamment un défenseur de "Mother of tears" et "Dracula" ) :

https://www.culturopoing.com/cinema/sor ... a/20181112

Pour ma part je m'y retrouve plus dans les critiques suivantes, sur le problème du point de vue choisi par le réalisateur et son scénariste...:

https://www.critikat.com/actualite-cine ... uspiria-3/

https://www.newyorker.com/culture/the-f ... he-t-shirt

For all the new movie’s talking points, any random shot of Jessica Harper in Argento’s “Suspiria” has more vitality, presence, and resonance than even the most dramatic ones by Guadagnino of Johnson, not because of a difference in talent between the actresses, but because Argento sees Harper. Guadagnino is so busy directing a movie about women in the abstract, witchcraft in the abstract, dance in the abstract, terrorism in the abstract, the Holocaust in the abstract, Berlin and Germany in the abstract, that he doesn’t see the people, the places, the characters that he’s filming. His camera sees nothing

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par dario carpenter » ven. nov. 23, 2018 12:42 pm

22 000 entrées en première semaine sur 137 écrans...franchira-t-il les 50 000 entrées-France en fin d'exploitation?

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par Superwonderscope » lun. déc. 03, 2018 5:54 pm

Je suis déçu de l'avoir manqué mais entre des séances VO éloignées et mon emploi du temps, tout Ne fonctionne pas comme je voudrais... ce sera donc rattrapage en Blu ray prochainement.
Toujours est-il que le bouche à oreille s'est révélé très mauvais pour le film. une chute de 60% en seconde semaine, une perte de 11 copies et de nombre de séances et un cumul de 31 419 entrées en deux semaines. La troisième est encore plus meurtrière.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par dario carpenter » mer. janv. 02, 2019 11:45 am

Echec en Allemagne, Angleterre, Espagne et France, le film démarre un peu mieux mais loin d'"Aquaman" et "Ralph breaks the internet" avec 18 047 entrées hier pour sa première journée d'exploitation en Italie:

https://www.cinetel.it/pages/boxoffice. ... -A-tP6GRhU

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par bluesoul » jeu. janv. 31, 2019 1:47 pm

Vu aujourd’hui au multiplex de…Tokyo Disneyland. :D Clair qu’on est TRES loin des Marveleries et autres Pixarxloitation qui occupent la plupart des salles du cinema. :D

Le film? ADORE! 8)) 8)) 8))

Pour me situer par rapport au film original d’Argento, je l’adore (bien sur!). Suspiria (1977) est dans la quinzaine d’années ou Argento est au sommet de son art.

Le film de Guadagnino est quant a lui une vision du meme recit (a la base), mais traite d’une façon RADICALEMENT différente.

On est loin d’un simple remake ligne-pour-ligne, plan-pour-plan ou encore scene-pour-scene et tout aussi loin d’un remake denaturant tellement le postulat de depart ou le recit qu’on peine a lier plus que les deux titres.

Suspiria (2018) est par contre aussi un film qui a force d’etre jusqu’en-boutiste et d’aller bille-en-tete va decevoir, voire meme facher pas mal de monde.

Suspiria (R)emake ne cherche donc pas a détourner ou copier avec une méticulosité de moine trapiste le film d’Argento, mais a trouver son propre équilibre, sa propre narration et son propre style. Le problème étant donc, les attentes (ou craintes, comme pour Bibi initialement) du public.

En fait, Supiria(R) ne ressemblera a RIEN de ce que l’on peut imaginer.

D’abord visuellement, entre la version Argento et la version Guadagnino, c’est littéralement le jour et la nuit.

Argento (et ses confreres réalisateurs italiens) sont en plein dans une decennie baroque, barbare, visuelle, tant dans les films d’horreur et fantastiques, que les thrillers de type giallo. Style over substance pourrait-on dire.

La logique? Le pourquoi du comment? Les motivations? Tout s’efface devant des inventions visuelles, des couleurs non pas chaudes, mais brulantes, pas froides, mais glaciales, des mises en scenes délirantes et baroques traversées par des fulgurances de violence barbare.

Suspiria c’est une sorte d’opera all’italiana. Des couleurs, des sons, des effets de (mises en) scenes, des outrances dans le jeu, des deformations de la realite. Argento est un cineaste, il donne sa version “cinématographique” d’un “opera”.

Guadagnino est aussi un realisateur, mais il semble plus essayer de “filmer” un “opera”. A ce titre, le final hallucinatoire, sorte d’orgie sanglante folle avec ses decors monolithiques et ses lumières criardes fait très opera d’avant-garde.

Guadagnino (a mon sens) corrige aussi un defaut, ou une omission dans le film d’Argento.

En effet, si le recit se passe dans une école de danse/ballet, on n’y danse pas beaucoup au final. :D

Guadagnino centre le recit de sorcellerie dans la danse, ou plutôt met la danse au coeur des bacchanales infernales.

L’on est très loin des images habituelles des films consacres a la nécromancie qui fonctionne a coup de sacrifice animalier, d’animaux/insectes qui sortent de la bouche (ou d’autres orifices :shock: ) et des possessions très macumba-pouet-pouet qui sont mises en scene ainsi, parce que c’est l’idée que s’en fait le public. C'est simple et ca rassure.

Bien sur, il y a la sorcellerie qui s’achete sur Amazon, se telecharge sur Kindle et se pratique dans son salon avec un pizza livrée a domicile en guide de “sacrifice”. :D

Il y a aussi la sorcellerie façon Harry Potter qui se retrouve institutionnalisée et dispensée sous forme de cours avec diplome a la cle.

Mais, il y a aussi un vision plus traditionnelle, sans doute historique. Une vision ou les rites sont codifies, certains plus que d’autres. Ou les ceremonies et rituels prennent des semaines, des mois ou des annees. Une vision peut-être plus sensorielle, plus sexuelle aussi.

Ainsi, qu’on on pense “sorcellerie”, on pense “sorciere” plus que “sorcier”. Historiquement, ce sont surtout les femme qui ont fini au pilori ou sur le bucher.

En mettant la danse au coeur du recit, c’est un apprentissage plus "feminin" peut-etre, mais extremement rigoureux (et douloureux) que le “disciple” doit suivre. Certain dialogues touchent a la physique (i.e. la gravite), ou mental (i.e. l’equilibre), ou carrément au metaphysique.

Bibi n’a, mais alors, AUCUN passe (ou meme interet en fait) dans la danse, mais a trouve que les dialogues entre les élèves et maitre(sse)s n’ont jamais fait ampoules, gratuits ou a cote de la plaque. Peut-etre la faute a des documentaires ou interviews grappillés de-ci, de-la, interviews de danseurs, mais aussi d’acrobates, sportifs et meme de pratiquants d’arts martiaux.

Il y a dans Suspiria (R) aussi un grand travail de recherche dans les decors et les extérieurs utilises.

La vision d’Argento était (dans mes souvenirs) très claustrophobe. Le recit se passe en Allemagne, mais a part l’arrivée a l’aeroport, l’on n’a guère vu le pays. Ca aurait pu se passer en Suisse, France, Espagne ou Angleterre que la donne n’aurait guère été changée visuellement.

Suspiria (R) est résolument ancre dans l’Allemagne des années 70s et se déroule en ’77 (annee confirmee par l’annonce de la mort de Baader), accessoirement l’année de production de la version d’Argento.

Argento propose une version situee dans une Allemagne fantasmagorique (enfin, on le suppose par le truchement de l’ecole, plus qu’on ne voit le pays au final…), tandis que Guadagnino la rend aussi réaliste que possible, mettent en parallèle deux chaos, l’un social et l’autre fantastique, ce qui les atténue tous les deux, jusqu’à l’explosion délirante finale.

Suspiria(R) est aussi un film très “sensoriel”, univers des arts vivants oblige.

Le sensoriel chez Argento est celui d’un cineaste qui voit les arts vivants par l'objectif d'une camera. La musique est tonitruante (Goblins, oblige! 8)) ). Les eclairs de couleurs flashent. Ce sont avant tout des sons et des images.

Guadagnino semble vouloir essayer de susciter les cinq sens.

Ainsi, ses années ‘70s sont très vivantes, trop peut-etre. L’on est loin du Munich de Spielberg qui a cote, fait TRES asceptise, Hollywood oblige.

Les années ‘70s sont ici visuelles et auditives, certes, mais aussi gustatives (i.e. pas mal de scenes ou des gens mangent, y compris un des inspecteurs), limite olfactives (i.e. pour ma part, les interieurs—pas toujours très “frais”—m’ont rappelle les apparts ou j’ai vécu avec ma famille dans les années ‘70s, ZERO glamour, croyez-moi!), mais aussi tactiles (i.e. le sexe, ainsi que certains maléfices qui se transmettent par le toucher).

A mon humble avis, la bande-son de Suspiria(R) est plus recherchée que celle d’Argento (qui pourtant a l’époque de la découverte du film, me paraissait deja limite experimentale). Il faudrait que je revois la version de ’77.

Comme dit, si Argento fait “son” film-“opera” all’italiana, Guadagnino semble faire son “opera” filme avec une touche plus musique industrielle allemande? Une sorte de film-opera allemand.

Les thématiques sont aussi bousculées. Chez Argento, il y a un cote conte de fees malefique/veneneux sur l’adolescence et le passage vers le statut d’adulte, tandis que chez Guadagnino, époque et lieux obligent, sur la culpabilité.

Bref, deux films sur un meme sujet, mais avec des traitements et parti-pris radicalement differents. Un TRES bon “remake” a mon sens, car enrichi et non affadi.

L’horreur n’est pas en reste.

A ce titre, l’idee de la danse mortelle est bien vue, si l’on pense a la sorcellerie et a son image traditionnelle (i.e. bacchanales, possessions, trances, hypnose, mouvements incontrôlés et la façon avec laquelle certains lient crises d’epilepsie ou danse-de-Saint-Guy au surnaturel). Et a vrai dire, cette sceance de danse m’a été assez éprouvante…

Le final est over-the-top, hyperbolique, mais justement TRES “theatrale" et a mon sens fait un grand écart entre operas/pieces de theatre d’avant-garde ou les acteurs urinent(!!) :shock: ou vomissent(!!) :shock: sur scene et…le Theatre du Grand-Guignol et ses seaux de sang déversés sur scene (ou sur le public :D ).

Vous l’avez compris, bibi a été conquis! Les deux heures trente sont passées comme lettre a la poste! La galette sera mienne et je VEUX des bonus avec commentaires du real sur ses idees, sa réalisation et tutti quanti. J'EXIGE aussi que Guadagnino s'attele a un remake de Inferno (que j'adore 8)) ) et La Terzera Madre (que j'ai peur de voir :D )

Suspiria (R): 5/5 (J’assume!! Un grand film d’horreur. Un grand film “lyrique”...Mais, sans doute, euh, "a petit public"...? )8 )
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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par Superwonderscope » ven. févr. 22, 2019 12:34 pm

arrivée blu ray et dvd le 3/04/19:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=10640
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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par bluesoul » mer. avr. 10, 2019 7:06 am

Un article du Guardian sur le choreographe de Suspiria. (anglophobes, s'abstenir).

Interessant de lire que Guadagnino a contacte Jalet pour la choreographie du remake de Suspiria apres avoir vu un spectacle que Jalet avait base sur...le film original d'Argento. :shock:

https://www.theguardian.com/stage/2019/ ... her-vessel

Article pour la posterite. :wink:
Spoiler : :
Interview
Body shock: Suspiria’s Damien Jalet unleashes his headless dancers
Chris Wiegand

The horror-film choreographer’s new show, Vessel, weaves spells with writhing limbs, menacing ritual figures and a cauldron of gloop. He explains its origins

‘A sculpture contains an energy,” says Damien Jalet. “But as a choreographer, I unleash something in the body of the dancer.” For years Jalet has combined his passions for these contrasting artforms. In his 2010 show Babel, the company danced inside five giant steel-framed cubes, designed by Antony Gormley, that were rattled, spun and stacked on stage. Three years later, in Les Médusés, Jalet’s trio of dancers cut loose in the Louvre among classical statues. “It’s the art that is closest to eternity,” he says of sculpture, drawing a comparison with the ephemeral nature of dance. “We were doing a performance that would only live in the moment.”

For his new production, Vessel, the Belgian choreographer has collaborated with visual artist Kohei Nawa. At the centre of a stage flooded with water is what looks like a lunar crater or an ice cap, emitting a chilly glow. Seven nearly nude dancers move first around and then on top of it, scraping fistfuls of a gunky white substance from the surface and dripping the goo over themselves. The landscapes of body and set slowly merge.

Vessel’s European tour starts at La Monnaie, the grand opera house in Brussels, Jalet’s home town. Sipping mint tea in a cafe across the road, his pale blue eyes and ever-ready grin gleaming beneath a corduroy cap, Jalet says the show is “all about in-betweens”. Not just between sculpture and dance, but also solid and liquid – hence the white gloop, which turns out to be a sort of potato flour used in Japanese cooking. “When you manipulate it, it becomes solid,” he says. “If you stop, then it liquefies. You can create an avalanche in slow motion.”
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Jalet and Nawa were fascinated by the fact that up to 60% of the human body is water and also explored research suggesting more than half of the cells in the body are not human. Vessel “blurs the boundaries between what is human and what is not”, partly through the dancers performing in an eye-wateringly severe pose where their faces are constantly concealed by tucking the head beneath crossed shoulders. The dancers are his heroes, he says: “What they do, I would not be able to do. I don’t have the flexibility.” Jalet has previously explored representations of the headless body in his collaboration with Erna Ómarsdóttir but this time he wanted it to be more abstract and to develop one of Babel’s themes: how to transcend gender, age and ethnicity to see what we have in common.

This approach, says Jalet, means “you don’t identify the dancers with the categories we usually use to judge people”. One of the performers, Aimilios Arapoglou, is Greek and the other six are Japanese. The dancer Mirai Moriyama is wildly popular in Japan, says Jalet, but when his fans come to the show they are frustrated because they can’t recognise him. Twenty years separate the oldest and youngest dancers but you couldn’t tell who is who.

Without seeing the performers’ expressions, you project your own emotions. What is startling about Vessel is how easily you forget you are watching humans altogether. The dancers first appear in cluster formations, clutching each other. It is difficult to distinguish their individual forms – or even determine which limb is which – and so they exist as unified sculptures. But as the bodies gradually break away, they scuttle around the stage – the folded arms, shoulders and nape of the neck forming their own menacing face. The effect is both primordial and apocalyptic – these feel like either the first or last creatures alive. Occasionally it looks as if a bunch of frozen turkeys have broken free of the supermarket.

Vessel was inspired by ancestral rituals and the significance of mountains and water in Japanese culture. The idea was to find “a new mythology created with anatomy”, says Jalet. He had wanted to work with Nawa since seeing his dreamlike installation Foam, for which the artist created a huge, bubbling landscape from water, detergent and glycerin. “It was alive,” says Jalet. “People were wandering in it, and they became a part of it.”

After the musician Ryuichi Sakamoto introduced him to Nawa, Jalet had to explain that he didn’t just want a background set for his dancers but was seeking “a common ground where we develop something together – a meeting point of our two practices”. Nawa was immersed in a series of commissions already, but after Jalet and Arapoglou created a series of different positions for the dance and sent footage to Nawa, his interest was piqued and Vessel “started to go higher in his pile of projects”.

Jalet himself is increasingly in demand, not just on stage. He has reached a huge audience choreographing music videos for Florence + the Machine (No Light, No Light) and Editors (You Don’t Know Love, in which he dances himself, performing a teeth-baring yet tender duet with Alexandra Gilbert at the feet of the band). He is proudest of his promo for Surrender by Ólöf Arnalds, in which he and the singer perform in an Icelandic forest: it brims with familiar Jalet touches such as merging bodies, the relationship between the body and a landscape and a sense of ritual and the subconscious. Jalet loves scary movies and the video has the eerie feel of a 70s horror film.

Which brings us to his biggest project to date. When film-maker Luca Guadagnino saw footage of Les Médusés he decided that this was the choreographer he needed for his remake of Dario Argento’s 1977 chiller Suspiria, about a coven of witches in a ballet school. What Guadagnino didn’t know was that the original film was one of Jalet’s favourites and inspired the Louvre performance.

“I love the awkwardness of it,” he says of Argento’s film, “and the association of witchcraft and dance.” He began to research sculptures in the Louvre and how they depicted spells or transformations. “The sculptures are very feminine but they are all made by men. So it became about trying to break the spell of the shape they were put into,” he says, jutting out his elbows and darting his head to illustrate the point.

Jalet and Guadagnino agreed that the remake needed to foreground dance – rather than have it as a backdrop like the original – and draw out the connection between the artform and witchcraft. There are references to pioneering, existential and often demonised female choreographers such as Mary Wigman; the ritualised sequences of Wigman’s solo Hexentanz haunt the works overseen by Madam Blanc (Tilda Swinton) at the Markos modern dance company.

Guadagnino told Jalet: “I want dance to be the witchcraft – I want it to kill.” In the film, Dakota Johnson’s moves in the studio manifest as body blows on another dancer. Jalet adapted Les Médusés for Suspiria, mapping out a double pentagram pattern for the performance, and developing his own signature themes of rituals and rebirth for the choreography. The Markos company’s Volk piece, created in 1948 and the heart of their repertory, is performed in a tangle of crimson bondage ropes. They become “this army of women”, he says. “We went for angularity, gravity, something sharp and precise.” Swinton would visit his dancers’ rehearsals to inform her portrayal of Madam Blanc.

The film was made “in an abandoned hotel on top of a mountain” in Varese, northern Italy. “It was really full-on. I think you can feel the tension in the film,” says Jalet. Things have been nonstop ever since. Jalet used to have time to create a show, present it, then create the next one. Now, it’s “back to back to back”. He is collaborating again with Suspiria composer Thom Yorke and has two more projects in the pipeline with Nawa. Meanwhile, there is an exhibition in Seoul of sculptures created from scans of the Vessel dancers in various positions.

Suspiria and the Vessel sculptures are ways, he says, for his dance creations to “infiltrate another medium” and ensure a longer life. “As a writer you leave behind a book, as a painter you leave your paintings,” he says. “To know what you leave behind as a choreographer is a question … It is ephemeral. How can we still leave traces and break the spell?”

Vessel is at Sadler’s Wells, London, 16-17 April.
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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par Superwonderscope » jeu. juil. 25, 2019 7:03 pm

vu sur le Blu ray US qui est splendide :shock: niveau définition, couleur, précision des contours, niveau de détails... c'est magnifique. Piste Dolby Atmos de toute beauté également.

Je pense que le film va me rester assez longtemps en tête, et que je vais encore chercher à comprendre quelques signifiants... mais au final, je suis resté complètement happé pour ce nouveau monde proposé. Relecture, interprétation, mélange des trois film, on mettra ce qu'on voudra derrières... Guadignino s'est réapproprié le matériau et heureusement, n'a pas répondu un film qui ressemble à son original. Un choix visuel et narratif diamétralement opposé. Ue approche politico-sociologique que je n'ai pas vu venir et la danse comme véritable matériau de vie et de mort, plutôt qu'un simple apparat de mise en scène. Une thématique très forte, avec deux ou trois scènes très dures. Le montage de la danse de Susie/Mort d'Olga en parallèle et remarquable, et fait mal. Le final, très sabbat grotesque et gore, au diapason du reste. "Grotesque" est ce qui revient souvent, mais dans le sens noble et anglo-saxon du terme. Il y a beaucoup de liberté dans le film, qui s'avère toutefois d'une construction et d'une élaboration assez remarquable. Grande précision, plans travaillés au millimètre, photographie équilibrée dans les teintes hivernales et le choix de la couleur rouge plutôt foncée.Je ne savais pas que le film, par ailleurs, avait été tourné en 35mm.
En fait, en écrivant ces quelques lignes, je me rends compte que j'ai vraiment adoré le film, plus que sur le moment.

Bonus : 3 petits segments, dont l'usure le tournage, le -second sur les maquillages et effets spéciaux ety le troisième sur le travail de la Danse - avec en effet, Damien Jalet qui explique son origine de ses danses et le choix du réalisateur pour le travail de chorégraphie.
Conclusion, ils en tous chié comme pas permis sur le tournage qui s'est révélé très difficile.

Et une séquence post générique.
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Message par dario carpenter » ven. juil. 26, 2019 9:04 am

Superwonderscope a écrit :
jeu. juil. 25, 2019 7:03 pm
Le final, très sabbat grotesque et gore, au diapason du reste.
Au contraire je n'ai pas trouvé ce final cohérent avec le reste du film, que ce soit au niveau du visuel, du ton, du rythme...le film jusque là était lent, "posé", sobre, gris...comme si Guadagnino s'était dit dans le final qu'il faisait quand même un film d'horreur :D et qu'il fallait y aller quand même, soudainement. En ce sens je rejoins plutôt ce qu'écrivait Manolito l'an dernier
Manolito a écrit :
dim. nov. 18, 2018 9:28 am
Je ne suis pas du tout d'accord avec Laugier quand il écrit que ce nouveau "Suspiria" méprise le cinéma de genre et le cinéma d'horreur. Guadagnino essaie vraiment de faire un film d'horreur, de créer des ambiances horrifiques (avec parfois des moments inquiétants réussis), et des scènes chocs, pour faire une oeuvre qui s'inscrit vraiment dans le genre. Cependant, on sent que ce n'est pas un matériel où il est très à l'aise, alors il force la dose, met le paquet pour un résultat un peu grossier (la mort d'Olga) ou un sabbat final qui m'a surtout fait penser aux délires d'un Ken Russell tendance "Tommy" ou "Mahler" !
Et bizarrement la première scène de danse semble influencée par...Laugier :D avec la torture du corps et le côté graphique de la violence comme tu le soulignes "grossier" (gratuit?)
Spoiler : :
la jeune femme finit par baigner dans son urine, si je me souviens bien?...comme dans "Ghostland" ou "Martyrs"'?

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par Superwonderscope » ven. juil. 26, 2019 9:57 am

je ne suis pas dans la tête du réalisateur, je ne sais donc pas ce qu'il s'est dit.
Je trouve que cela reste cependant cohérent à la préparation de ce final, comme toute apothéose d'un spectacle de danse/ballet qui a besoin d'un climax qui explose. La logique en actes sert le propos: nous avons affaire à une logique de ballet/sectacle de danse macabre.Donc Tout est préparé minutieusement en ce sens le long des actes (dialogues, répétitions, cris des sorcières, construction scénaristique, filmique, etc.) pour éclater à la fin. Cette logique comprend la mort d'Olga qui est tout sauf grossière - car au contraire, bien élaborée, pas rudimentaire, préparée comme aux personnalités disloquées, sauf que cette fois ci, ce n'est pas le mental mais le corps et la chair qui vont l'être.
Mais bon, le film divise et c'est tant mieux. Il ne pouvait que diviser (cela a été ma première pensée après la scène post générique).
(sortie de route gratuite du jour : Laugier est une peau de couille flétrie)
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Message par dario carpenter » ven. juil. 26, 2019 10:12 am

Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 9:57 am
La logique en actes sert le propos: nous avons affaire à une logique de ballet/sectacle de danse macabre.
Mais est-ce l'essentiel du film la représentation du spectacle, deux scènes de danse, une ou deux répétitions sur 2h30 de métrage...tout cela en parallèle avec des personnages et intrigues secondaires qui parasitent selon moi la la construction scénaristique le cheminement vers cette "apothéose".
Manolito a écrit :
dim. nov. 18, 2018 9:28 am
"Suspiria" 2018 c'est aussi un film beaucoup trop long, pollué d'éléments qui ne servent à rien (le personnage joué par Sylvie Testud, la crise d'épilepsie). Je comprends ce qu'il veut faire avec le personnage du médecin, mais cette intrigue parallèle allonge quand même trop le métrage, ce film définitivement trop long d'une demi-heure.

Un bon producteur est souvent fondamental dans la création d'un métrage, car il est un interlocuteur qui doit être à la fois critique (il veut la réussite de l'oeuvre, réussite artistique) et bienveillant (le réalisateur n'est pas son laquais non plus). Ici, on sent bien que ce regard critique a manqué quelque part et cela a laissé le film partir dans tous les sens, pour un résultat frustrant, plein de potentiel, mais à la fois inabouti et sur-développé par certains aspects... Bref, brouillon. Dommage...
Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 9:57 am
Cette logique comprend la mort d'Olga qui est tout sauf grossière
Je parlais plus de la découverte du cadavre avec les détails
Spoiler : :
le coup des crochets aussi, ou je me trompe de film?
Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 9:57 am
Il ne pouvait que diviser (cela a été ma première pensée après la scène post générique).
Là tout le monde sera d'accord je pense :) Comme d'autres remakes qui se sont éloignés des films originaux d'ailleurs..."the thing", "la féline", "scarface"..
Dernière modification par dario carpenter le ven. juil. 26, 2019 10:28 am, modifié 1 fois.

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Superwonderscope
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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par Superwonderscope » ven. juil. 26, 2019 10:27 am

dario carpenter a écrit :
ven. juil. 26, 2019 10:12 am
Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 9:57 am
Cette logique comprend la mort d'Olga qui est tout sauf grossière
Je parlais de la découverte du cadavre avec les détails
Spoiler : :
le coup des crochets aussi, ou je me trompe de film?
Ca rejoint ce que je disais, à savoir que le corps n'est pas essentiel et doit se disloquer au profit du reste, car il n'est que vaisseau. le reste, c'est de la viande à consommer.

Mais c'est bien une question de ressenti au bout du compte. Pour y avoir brièvement participé à un moment de ma vie, la préparation de spectacles est extrêmement long, les répétitions harassantes et la vie du groupe parcourues de soubresauts. C'est très bien retranscrit ici et ça ne parasite en rien le récit, cela le nourrit et l'enrichit. Y compris la partie politique et sociologique, parfaitement insérée dans le récit, une contextualisation très souvent absente des films de genre, tout comme des efforts de faire vivre un personnage - mais vraiment brosser des portraits complexes. Sur 152 minutes, on a très rarement cela et surtout de manière aussi précise. Car je trouve le film excessivement logique et construit autour de ces idées gravitationnelles et nécessaires, à mon gout.
Je dirais au final (car, bon, je sens venir les échanges sans fin dès qu'on touche à Argento avec toi :D ) qu'on se situe plus dans de l'"artsploitation" ici, ce qui doit faire hérisser beaucoup de fans de films de genre, d'exploitation, d'Argento ou amateurs de films d"horreur. Ce qui est compréhensible dans l'essence. mais le principal étant que j'aie hautement apprécié ce travail de Guadagnino (et j'en avais peur quand j'ai mis la galette dans le lecteur, j'avoue.)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par dario carpenter » ven. juil. 26, 2019 10:45 am

Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 10:27 am
C'est très bien retranscrit ici et ça ne parasite en rien le récit
Je parlais de l'intrigue hors "musicale", tout ce qui touche au personnage
Spoiler : :
joué par Tilda Swinton grimée
par exemple, le contexte historique - et entre autres l'évocation des camps et de la culpabilité du peuple allemand qui m'ont limite gêné dans ce cadre "grotesque"-, les personnages sous exploités joués par Chloé Grace Moretz, Sylvie Testud et Dakota Johnson qui apparaissent et sortent du récit
Spoiler : :
et la destinée de Suzy révélée comme un twist voulu lors du climax m'a laissé perplexe aussi..
...Guadagnino a péché par excès d'ambition à mon sens dans l'écriture, trop de pistes abordées en surface qui mènent selon moi à un "gloubi boulga" scénaristique, un récit boursouflé. :|
Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 10:27 am
la partie politique et sociologique, parfaitement insérée dans le récit,
des efforts de faire vivre un personnage - mais vraiment brosser des portraits complexes.
:o le côté politique/sociologique pour moi est appuyé, et question personnages ça ne s'incarne quasi jamais malgré les efforts de Guadagnino
Spoiler : :
la quête du vieux médecin est censée être touchante mais comment croire à ce personnage moyennement bien grimé..
...il n'y a peut-être, aussi, pas assez de désir, de chaleur, d'empathie de la part du metteur en scène pour ses actrices?

donc en effet, comme tu dis :
Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 10:27 am
c'est bien une question de ressenti au bout du compte.
:wink:

Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 10:27 am
car, bon, je sens venir les échanges sans fin dès qu'on touche à Argento avec toi :D )
Oui d'ailleurs j'ai hésité à intervenir ce matin sur ce topic... :lol:
Et pourtant "Suspiria" n'est pas l'oeuvre qui me touche le plus chez Argento, au niveau des thématiques :wink: ...c'est un film que je perçois comme épuré, abstrait, purement formel...là où Guadagnino a voulu "faire sens", un film consciemment "à message".
Je reverrai de toute façon tôt ou tard ce remake, même si je suis resté perplexe devant son scénario et son rythme...mais je persiste à penser qu'il y a eu des coupes. :wink:

Superwonderscope a écrit :
ven. juil. 26, 2019 10:27 am
(et j'en avais peur quand j'ai mis la galette dans le lecteur, j'avoue.)
oui mais ça c'est chronique chez toi j'ai l'impression :D Je me souviens de ton pessimisme avant tes visionnages -pour rester chez Argento :D - des dvds de "Non ho sonno" et "Il Cartaio"...

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Teurk le Sicaire
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Re: [remake] Suspiria - Luca Guadagnino (2018)

Message par Teurk le Sicaire » mer. août 12, 2020 8:22 am

Bien aimé le choix de localiser le film dans le Berlin des années 70 et de profiter de son architecture imposante et d'un arrière-plan d'agitation sociale. L'ambiance très gynécée de la troupe de danseuses d'avant-garde permet de concentrer les rapports de domination et la tension sexuelle incontournable alors qu'est annoncée d'emblée la thématique de la sorcellerie (jolies séquences oniriques). Le casting épouse vraiment bien la caractérisation des personnages et les scènes de danse fonctionnent parfaitement, rendant palpable leur dimension rituelle (autant dans ses conséquences mutilantes pour la victime que lors du grand sabbat). Enfin, le film a un côté glacé voire intellectuel(isant) avec lequel le final grand-guignolesque et assez bisseux vient faire plaisamment contraste.

On peut peut-être reprocher à Suspiria de vraiment prendre son temps, de diluer un peu trop le rôle pourtant intéressant du vieux psychanalyste qui tente de faire surgir une vérité à partir de ce qu'il considère comme des fantasmes. Et je ne me lancerai pas dans des comparaisons avec l'original de Argento car vu il y a trop longtemps pour en avoir un souvenir précis. En l'état, cette mouture 2018 me parait très bien tenir la route en proposant un spectacle artistiquement engagé.

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