Le Retour de Godzilla - Koji Hashimoto (1984)

[Karen]

AKA Gojira (JAP) AKA The Return of Godzilla AKA Godzilla 1985: The Legend is Reborn (US) AKA Godzilla 1985 (nommé ainsi au générique de fin) AKA Godzilla (titre anglophone mondial).



Un bateau de pêche est pris dans une tempête, attiré vers une île mystérieuse. Maki , journaliste au journal TOTO, retrouve le bateau le lendemain et au milieu de dizaines de cadavres momifiés crados légèrement gore italien retrouve un survivant, non sans être attaqué par une limace mutante des plus agressives (qui on l'apprendra plus tard avait suçé le sang de nos pauvres pêcheurs, et sont en fait des parasites de Godzilla qui, en dégageant une énergie radioactive, les a fait gonfler). Le témoignage du survivant fait part d'une vision 'd'un monstre gigantesque'. Le témoignage rapporté par notre héros ne convainc pas la police.

Godzilla, réveillé par l'éruption d'un volcan et des secousses permanentes, est maintenant en marche et veut rejoindre sa terre natale.
Notre fier journaliste veut bien faire son travail et publier un article sur cette sombre histoire, mais le journal (enfin, le rédacteur en chef) refuse, prétextant la panique possible engendrée, la chute des actions en bourse, la perte de contrôle par l'état, et le fait que l'affaire Dieudonné soit toujours la priorité niveau gros titres.

Il es ensuite orienté vers un Biophysicien nommé Hayashida, qui fait des recherches sur les mouches au vinaigre (probablement un secteur en pleine explosion à l'époque). Il dira de Godzilla: "C'est un animal. Les hommes ont créé Godzilla. Les hommes sont plus monstrueux que Godzilla". Il nous apprend aussi que big G mesurerait 80 mètres (même si sa taille varie grandement tout le long du film).

Après avoir fait la rencontre de la sœur du survivant du bateau, nous nous intéressons à un sous-marin nucléaire Russe qui malgré quelques torpilles bien placées se fait couler par notre dinosaure favori, soucieux de s'alimenter en nucléaire . Cette fois la censure est levée, les conférences de presse abondent, et les journaux titrent: 'Godzilla: sa résurrection?', ' Godzilla attaquerait-il le Japon?'.

La défense s'organise, les réunions se suivent et se ressemblent, et l'armée propose des plans d'action, dont le vaisseau/boîte de conserve/tank/forteresse volante 'SUPER-X'. Armure résistante au souffle de Godzilla, son arsenal est de plus composé de bombes de Cadmium.

Godzilla débarque à la centrale nucléaire d'Ihama, et s'irradie avec le cœur du réacteur.

On aura déja compris depuis quelques temps le ton résolument plus sombre du film par rapport aux précédents, avec un Godzilla menaçant, bien plus badass et méchant qu'auparavant, et avec un look en accord avec le tout.

On apprend crucialement que "Godzilla possède un radar magnétique sensible à l'axe de la terre. Comme les oiseaux migrateurs." Qu'il ne peut s'empêcher de suivre.

Il était grand temps de contacter le géologue Mr Minami, qui suggère l'idée d'amener le dinosaure jusqu'au volcan Mihara en le guidant à l'aide d'ultrasons recomposés (rapport avec l'axe de la terre, et les oiseaux, sujet sensible évoqué un peu plus haut si mes souvenirs sont bons).

Mais pour l'instant le côté militaire est privilégié. Pas encore dans l'action, mais dans le politico blabla (essentiel me direz-vous) autour de bureaux plus ou moins ovales, réunissant différents chefs d'états. Longues conversations donc, les ambassadeurs de l'URSS et des USA souhaitant l'utilisation de la bombe atomique.

Mais le leader japonais les en décourage grâce à ces quelques mots, d'une implacable efficacité: "Si Godzilla arrivait dans vos pays respectifs, auriez-vous le courage d'envoyer une bombe sur Moscou ou Washington sans hésitation?".

Godzilla déboule ainsi dans la baie de Tokyo et le carnage commence (scènes de panique, nous avons même droit à un petit split-screen quatre images - on est loin des vingt de Godzilla vs. Mechagodzilla). Notre monstre engage le combat contre avions, canons air-sol, sol-air, sol-sol, ré-mi, bref la totale. A une heure de film, la destruction de Tokyo est entamée, de nuit, avec beaucoup d'effets efficaces, d'explosions, et une belle scène symbolique où Godzilla ébranle tout le bureau sous-terrain des politiciens en marchant juste au-dessus.

Un des soucis et/ou avantage en ce qui me concerne est le manque d'intrigues secondaires. On a une scène bien sympa qui montre un clochard qui se régale dans un resto huppé alors que tout Tokyo est évacué mais pas beaucoup plus malheureusement.

Pour ceux qui suivent toujours, l'histoire des ultrasons fonctionne, une partie de nos héros sont récupérés par hélicoptère.

L'armée utilise toute une batterie de lasers rouges ce qui évidemment n'a aucun effet, mais c'est le moment du projet DEFENSE CAPITALE SUPER-X, soutenu par une musique épique malgré le charisme somme toute relatif de l'engin. Info géographique, tout se passe à Shinjuku, un des arrondissements de Tokyo. Le Super-X envoie des fusées éclairantes qui captivent Godzilla, le font crier, et là hop on en profite pour lui envoyer un missile en Cadmium dans la gueule, puis un deuxième, un troisième, puis je crois un quatrième. Le pauvre bave, est assomé et s'écroule contre un immeuble.

En parallèle, l'URSS lance un missile nucléaire par accident, détruit à temps par les USA. Mais "l'explosion du missile dans le ciel produit une onde électromagnétique". Ce qui crée des éclairs, et rebooste Godzilla direct, qui se réveille plus fort que jamais.

Le reste de nos héros est toujours coincé dans un immeuble , ils seront sauvés par le clochard qui passait par là (toutes ces scènes dans les immeubles m'ont fait beaucoup penser à Cloverfield).

Godzilla se bat alors contre Super-X qui n'a plus de Cadmium, troue un immeuble avec son souffle, joue à cache cache avec notre boîte de conserve favorite et est finalement redirigé grâce aux ultrasons vers l'île d'Oshima et son volcan, dans lequel il tombera, avant son inévitable retour.


Beaucoup plus sombre et spectaculaire, le film rentre facilement dans mon top 10 de par sa haute teneur visuelle et le côté 'retour aux sources', malgré le manque d'un ennemi digne de ce nom (c'est le premier film depuis l'original dans lequel Godzilla ne se bat pas contre un monstre).

Le film aurait pu aussi peut être bénéficier d'un peu moins de dialogues pas toujours franchement utiles d'après moi. Mais Godzilla redevient vraiment l'icône star qui n'est pas là pour rigoler, et ça c'est un vrai plaisir.

Après quasiment 10 ans de projets de résurrection abortés, Toho décida de faire le film après la Godzilla mania de 1983, suite au festival de film Toho qui fît exploser les scores niveau produits dérivés, et attira de nombreux nouveaux fans.

Le film était à la base basé sur un script de 1980 intitulé 'The Resurrection of Godzilla', conçu comme une suite directe de l'original de 1954. Godzilla devait se battre contre celui qui est considéré comme le plus grand monstre 'perdu' de la saga: Bagan, qui revêtait d'abord 3 formes différentes, l'esprit du monstre dragon, l'esprit du monstre singe, et l'esprit du monstre de l'eau, avant de devenir un mélange des trois. Beaucoup d'éléments de ce script se sont retrouvés dans le film que l'on connait, tels que le Super-X, les Shokkiras (les limaces radioactives), et Godzilla qui absorbe l'énergie du réacteur nucléaire.

Ce sera le dernier film de la Showa Era (sous le règne de l'empereur Hirohito (1921-1989)) et le premier d'une nouvelle série appelée 'Versus Series' (ou 'Heisei Era') au Japon, une suite directe au premier film de 1954.

'Godzilla vs. Biollante' fut le premier film à être filmé pendant la Heisei Era (Empereur Akihito, 1989-présent)

C'est le premier Godzilla en version Japonaise avec des crédits de fin, et le premier tourné en 1:85:1 (Vistavision). Le film était souvent accompagné lors de la sortie ciné et en vidéo du dessin animé 'Bambi Meets Godzilla'.

Le film a bien marché au Japon, mais pas aux USA, ce fut donc là bas le dernier à sortir en salles jusqu'à 'Godzilla 2000', 15 années plus tard.

Pour l'anecdote, on peut apercevoir un panneau publicitaire S.O.S. Fantômes lorsque Godzilla fait exploser un hélicoptère (à 1:01:02 exactement).

[Karen]

[Manolito]

Celui-là ne m'avait pas trop plu. Oui, c'est plus sombre, plus sérieux que les Godzilla des années 70, mais malgré les bonnes intentions, je l'avais trouvé très laborieux et ennuyeux.

Arioch l'a aussi chroniqué, favorablement, sur devildead, via le dvd français :

http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=892

[orco]

Pareil, je suis vraiment pas fan des Godzi des années 80, à part peut-être Biollante.

[Karen]

Celui-là ne m'avait pas trop plu. Oui, c'est plus sombre, plus sérieux que les Godzilla des années 70, mais malgré les bonnes intentions, je l'avais trouvé très laborieux et ennuyeux.

Oui tu as raison, mais je ne sais pas, j'ai toujours assez souvent envie de le revoir...

[Superwonderscope]

revision à la hausse sur le Blu ray US de chez Krakan releasing.

Une nouvelle direction plus sérieuse que les opus assez ridicules post 1968, avec lesquelles j'ai beaucoup de mal, même si j'i toujours une certaine indulgence..
Beaucoup plus sombre, avec des moments assez réussis, notamment un final oscillant clairement entre soulagement des humains mais également tristesse de voir disparaitre un véritable monument dépassant l'entendement.
Je suis moins fan des discussions politiques très binaires (ah, le grand et sage Japon face aux vilaines forces nucléaires américano-soviétiques!-).
Côté SFX, la tête animée de Big G. est amusante mais ça reste très peu mobile. Les scènes de destruction sont elles assez réussies. bel effort sur les miniatures, les scènes dans l'espace avec les satellites (merci METEOR au passage), les reflets de G. sur les building de verre et acier...la scène du train en clin d'oeil à 1954... c'est peut être un eu plus impersonnel que du Honda, mais ça assure très correctement l'essentiel. Je ne me suis pas ennuyé et ai redécouvert un opus à mon sens injustement méprisé!


la copie est propre, typique des produits des années 80, avec des couleurs parfois fades. mais lors de la scène d'explosion atomique dans l'espace et les ciels rougeoyants sur Tokyo et Godzilla Endormi contre un immeuble, l'effet est très bon!
d'une durée de 104mn, en 1.85:1, avec un remix efficace en DTS HD MA 5.1, avec stp. Il y a aussi la version anglaise doublée, plus le film annonce, ainsi que ceux des 3 autres Godzilla de chez Kraken. iL N4EST PAS TROP CHEr chez Amazon, (moins de 10$) et est région-free

[Ikarus]

Les blu-ray de Godzilla sont tous region free ou il n'y a que celui-là ?

[Superwonderscope]

Je vérifie cela avec tous ceux que j'ai... mais j'ai tendance à penser que les Kraken le sont

Pas les Sony.

[Ikarus]

Merci, peut-être que ça me débarrassera des cochonneries de chez Aventi.

[Superwonderscope]

Les Sony sont tous zonés A et les Kraken aussi...

[Ikarus]

Ok, dommage, surtout que les Sony ont des sous-titre français il me semble.

[Algor]

En effet ce Retour de Godzilla passe en zone B sur ma platine.
Et comme dit par SW, le blu-ray n'est pas cher et offre une assez belle image que l'on peut zoomer pour zieuter les petits détails comme le panneau de Ghostbusters*.

*Merci Karen pour ce détail amusant.

[Superwonderscope]

nouvelle vision sur le blu ray de chez Kraken (en attendant les 4K de chez Criterion?)

je reste plus ou moins sur mon avis de 2016. le ton sombre et sérieux l'emporte, ampoulé hélas par des scènes d'exposition banales, caméra sur pied, champ contre champ avec des dialogues parfois inutiles et très longs. les affres politiques binaires gentiment dépassées, tout comme le discours sur le nucléaire "pour les nuls".

passé cela, les miniatures sont parmi les plus belles élaborées,. les séquences finales de destruction sont élaborées, soignées et prenantes. L'arrivée au port et sa destruction, avec le plan de coupe du port carbonisé rappelle le ton du premier opus.

Cela reste très classique, peut être trop sage, mais cela fait un tel bien de ne pas retomber dans aliens, combats de catchs sur des collines cheap et autres monstres chevelus et ton enfantin... que de voir un opus plus sérieux relance le tout. le final est superbe.

A réévaluer, sans aucun souci.