[Toho] Shin Godzilla - Shinji Higuchi + Hideaki Anno (2016)

[comte vonkrolock]

Et bien se texte donne bien envie de le découvrir, vivement qu'il nous le sorte d'urgence aussi, merci Bluesoul

[bluesoul]

Je dois avouer etre assez curieux de la reception que certains forumeurs Kaiju-istes donneront a cet episode.

Il est sans doute aussi post-3/11 que celui de '54 etait post-8/9/1945 ou post-8/6/1945.

Plus je reflechis, plus je lie le film a l'imagerie et au detail de la crise nucleaire de Fukushima et a son traitement. Sans compter le cote franc-tireur qui fait un carton sur la caste politique actuelle. Un film-reponse au desastre, et sans doute vu comme tel dans l'archipel.

Un film eminament post-desastre de 2011 comme le film de 1954 etait post-bombardement atomique et en tant que tel, s'adresse a une generation et un public purement national. M'enfin, Gojira est devenu une "icone" internationale depuis le premier film. Gageons que cet episode ne nuira pas a sa popularite.

Le dernier plan me trotte egalement beaucoup en tete. Sombre, noir, lugubre, limite malsain ou ineluctable et plein de sous-entendus. Ca s'expliquera peut-etre dans un prochain volet, mais a ce stade, mon interpretation est que

Spoiler : :

nous "sommes" Gojira, Gojira, c'est "nous", car l'homme a en lui le germe de sa propre destruction, tout comme il a cree Fukushima de toute piece (ou les 2 bombardements de '45). Comme quoi, l'"heritage moral" de Gojira resterait bien vivant et respecte en ce XXIeme siecle et ca, ca fait plaisir.

[leWalrus]

Mais ça fait trop envie !!!! ça sort quand et où avec ST anglais mini

[bluesoul]

Mais ça fait trop envie !!!! ça sort quand et où avec ST anglais mini

D'apres Orco sur la page precedente, BR US en aout.

[leWalrus]

Mais ça fait trop envie !!!! ça sort quand et où avec ST anglais mini

D'apres Orco sur la page precedente, BR US en aout.

Merci du coup ce sera DVD US je pense...
Le BR allemand ne contient que des ST Allemand et Néerlandais

[Superwonderscope]

vu sur le blu ray américain de chez FunImation.
2.40:1
121mn
Version japonaise curieusement mixée en 3.1, qui semble visiblement être le mixage original du film. Faudra qu'on me montre un explicatif de la part des auteurs, je ne comprends pas ce choix.

Un spectacle très curieux. Je suis assez partagé au final. En fait, le héros du film n'est carient pas Godzilla pour moi, mais Rando yaguchi et son équipe qui font face aux aléas administratifs et autres atermoiements politiques autour de la créature qui débarque. Et on nous en colle des tartines sur les antichambres du pouvoir politique, militaire et autres rondes de circuit de décisions. Je me dis que les auteurs ont du vouloir pointer du doigt la faiblesse de réaction des moyens publics face aux catastrophes de Fukushima ou du tremblement de terre récent, c'est âs possible autrement.
car le film emquille de longs tunnels de dialogue centrées sur les non-prises ou prises de décision du pouvoir japonais. Ces scènes de grands bureaux remplis de petites mains (qu'il s'agisse de la Geek band ou des autres), sont assez superficielles au final, et font surtout grand studio de tournage vide meublés à la va-vite. Ce qui étonne avec l'audace de certaines scènes (l'irruption des scènes filmées avec des iPhones dans la narration, l'urgence de certaines paniques...)

Là où le métrage défonce tout, c'est quand même la misent branle du monstre. Son arrivée, en forme mutante, un excellente trouvaille. Son évolution et son stade final, proprement hallucinants (et même proche de la version 54 AMHA). Et franchement, les scènes de destruction sont HALLUCINANTES.
La version de Gareth Edwards? Shin Gojira a levé la jambe et lui a pissé dessus avec son urine radioactive pour la réduire à néant. Défoncée, la version US. J'ai eu deux trois moments où ma mâchoire état décrochée de ce que je voyais.

Des commentaires habituellement pro-nationalistes se voient tempérés par le personnage maladroitement joué par Satomi Ishihara, représentante US et américano-japonaise. C'est inhabituel et renforce la présence du politique dans le film, qui l'est beaucoup plus ouvertement que ces prédécesseurs. Chose étonnante, le récit appuie sur le rôle de la France (!) dans la balance du pouvoir quant aux décisions prises par le Japon Vs la résolution es nations Unies... en fait, le récit est clairement hyper complexe quand à ses ramifications.

Trop par rapport aux multiples personnages qu interviennent (on ne sait pus ou donner de la tête), à peine dessinés, aux présences millimétrées à deux trois lignes de dialogue. Une armée de fourmis humaines au service d'une nation débordée, certes
, mais une mise en scène disparate et preesque saoulante de ces humains au final sans grand intérêt pour le récit.

Le Blu ray US a tapissé l'cran de sous titres dans tous les coins pour mieux expliquer certains endroits, certaines fonctions militaires,politiques... je ne savais plus où donner de la tête à un moment. C'est bienveillant comme démarche, mais pour profiter du film, c'est parfois rude.


Au final, j'ai quand même évidemment beaucoup apprécié malgré mes quelques points notés ci-dessus.

Le blu ray offre une copie vraiment chouette, mais avec un mixage tout en avant (dialogues en grande partie sur la voix centrale) et des effets stéréo musicaux bienvenus (avec reprise de morceaux d'Ifukube). Comme pour renouer avec la version 54?

uN BONUS de l'équipe de geeks de Funimation qui ne m'a pas du tout intéressé. j'aurais préféré quelque chose de plus substantiel par rapport au film!

[Manolito]

Vu au PIFFF, au Max Linder, où les séquences avec Godzilla étaient effectivement des moments de cinéma total époustouflants. Non seulement ces scènes sont folles (le premier souffle atomique ), mais les SFX y sont excellents et le spectacle défonce tout sur écran scope de 20 mètres !

Le fait de raconter une histoire sans vrais personnages principaux, de raconter un drame collectif est tout à fait dans la veine du film de 1954, où il n'y avait pas de vrais héros bien désignés ; on suit une Nation, un collectif confronté à une catastrophe épouvantable. Il y a des choses intéressantes dans ces scènes bureaucratiques, un ton politique-fiction preuve d'une vraie et profonde passion de la SF de la part de ses auteurs.

Néanmoins, je rejoins SWS sur le fait qu'il y a peut-être un peu trop de ces scènes, surtout dans la seconde moitié, les scènes avec l'Américaine font parfois remplissages, comme si au vu de son budget, "Shin Godzilla" ne pouvait se payer qu'un certain minutage de SFX haut de gamme. Par ailleurs, même s'il vise une vraie proximité avec le "Godzilla" 1954, "Shin Godzilla" est quand même plus froid et moins tragique, moins émouvant.

Mais bon, un bon "Godzilla", un des meilleurs c'est certain, porté par une vraie passion, c'est sûr...

[orco]

Vu sur le Blu-Ray UK. Un peu du même avis que tout ce qui a été dit précédemment, un spectacle époustouflant dans les scènes d’action/destruction. On utilise tout ce qui peut être utilisé pour stopper le lézard atomique (

Spoiler : :

trains, grues, et même des immeubles entiers !

).
Impossible de ne pas faire le parallèle avec Fukushima (

Spoiler : :

Godzilla n’est pas tué mais refroidi tel le réacteur d’une centrale devenue incontrôlable, le temps de trouver une meilleure solution

).
C’est vrai que les scènes bureaucratiques sont un peu trop nombreuses et cassent parfois le rythme, mais le contraste entre les deux est du coup intéressant et renforce l’impact des scènes d’action, on n’est pas bercé par le ronron d’un full actioner.
Avec en plus une petite dose de bizarre, voire de grotesque typiquement japonais (la première phase de Godzilla sous forme de poisson mutant).
Et puis alors ce plan final , à la fois énigmatique et qui appelle (je l’espère) à une suite. Un plan qui renvoie directement à Evangelion d’ailleurs (tout comme certains emprunts musicaux).
Bref, un Godzilla qui renouvelle sacrément la saga et qui fait plaisir à voir.

[savoy1]

Pour les passionnés parisiens, deux projections sur (très) grand écran :
- ce vendredi 15 février 2019, 20h00 à la Cinémathèque Française, séance suivie d'une discussion avec Shinji Higuchi !!
- le vendredi suivant, 22 février, 20h15, à la Maison de la Culture du Japon, quai Branly.
Tout vient à point ...

Ces projections font partie de cycles de films dans chacun de leur lieu respectif, en parallèle à la grosse manifestation "Japonismes 2018" qui court depuis plus de 8 mois. Qui nous aura permis de croiser musiques, théâtres, arts et cinémas.

[Shinji]

Je m'attendais à être déçu, à assister à quelque chose de long et souffrant de problèmes de rythme... Eh bien, non !

Oui, il y a beaucoup de discours entre membres du gouvernement, mais c'est bien amené, et il y a aussi une bonne dose de spectaculaire, que ce soit du côté du monstre (il faut voir Gojira détruire des quartiers de plus en plus grands de Tokyo, sous ses différentes formes !) mais aussi de l'armée qui tente de riposter, le tout servi par de bons effets spéciaux.

Et l'histoire fait intelligemment écho à ce qu'a subi le pays, avec sa volonté de se relever encore une fois.

Cela fait bizarre par contre d'entendre des thèmes d'Evangelion... au cas où on n'aurait pas compris qu'Anno était aux commandes ? On a presque l'impression que la Nerv va apparaître, et lancer un Eva pour sauver la situation.

[Teurk le Sicaire]

L'expérience sur grand écran confirme toute l'affection que je porte à ce film pourtant très austère dans son approche du mythe : de fait, Shin Godzilla est un film de gestion de catastrophe, avec tout ce que cela comporte de réunions, de lenteur bureaucratique, de communications publiques, d'angoisses décisionnelles, et même de diplomatie au vu du caractère international des enjeux. On est autant enseveli par les patronymes, fonctions et lieux que par le streum. Je ne reviens pas sur la franche réussite des scènes de destruction (on a rarement fait plus somptueux et poignant) et sur les choix risqués mais pertinents du design de Big G, pour mieux rappeler le foisonnement thématique du film.

La discussion post-séance confirme la richesse des sujets le qui traversent : place du Japon dans le monde, persistance de l'ambivalence de la relation aux USA (sauveur/oppresseur), rapport au nucléaire civil (vivre avec ses dangers quitte à se confronter à des situations impensables, comme évacuer une mégalopole) comme nucléaire (répétition de son histoire traumatique) et à ses conséquences (la femme du professeur semble avoir été une hibakusha, une victime ostracisée des radiations post-bombardements), impact des catastrophes naturelles (Godzilla n'a aucune intention compréhensible), carriérisme politique (plusieurs personnages ne perdent jamais de vue les opportunités à venir), poids de l'économie dans les décisions politiques, conflit éthique quant au sacrifice de civils en situation exceptionnelle (l'actualité nous le rappelle tristement)...

Julien Sévéon pointait également l'idéologie politique extrême-droitière qui s'incarne dans la critique des institutions démocratiques, le choix de retenir l'intervention des forces d'autodéfenses et leur valorisation visuelle à l'écran. Si ces éléments sont effectivement critiquables, je trouve que le film ne s'interdit pas pour autant une note d'universalisme (le partage mondial des données sur Godzilla), avec un dénouement qui favorise la coopération scientifique et pacifique plutôt que militaire (les FJA sont d'ailleurs tenues en échec). J'aime bien aussi que ce soit la France qui sauve le cul du Japon : faut-il y voir un hommage à l'amitié franco-nippone que cultivait Jacques Chirac ? Le fait que nous soyons le 2ème pays consommateur de mangas ? Ou une pique au Godzilla d'Emerich qui faisait des Français les responsables de la catastrophe pour mieux oublier qu'ils étaient ceux de l'original ?

Beaucoup de thématiques donc, au risque parfois d'alourdir le rythme du film (surtout dans sa dernière partie). Mais quel kaiju eiga peut se prévaloir d'une telle proposition cinématographique ?

[mothra2000]

Et pourtant la France ignore plutot Godzilla en general..Godzilla resurgence n est pas sorti en salles en France en 2016..Godzilla minus One
semble prendre le meme chemin..si il y n avait pas les Godzilla US..on ne saurait meme pas que il y a des Godzilla japonais ici...

[Roderick Usher]

Beaucoup de Godzilla classiques sont sortis en salle, Godzilla Final Wars à connu une vraie sortie également et je me souviens d'un éditeur qui a tenté des sorties DVD en mélangeant les périodes Heisei et Showa. Le fait est que ça ne prend malheureusement jamais chez nous, mais il y a quand même eu des tentatives.

[mothra2000]

Malheureusement il y a un vrai mepris culturel en France pour Godzilla...on parle de succes des mangas ici...certes...mais ca ne profite jamais aux kaijus en general...
Il faut esperer qu il y ait un jour une sortie dvd et br pour Godzilla minus one...dans quelques annees...

[Roderick Usher]

Du mépris je ne sais pas, mais de l'indifférence, certainement. Il n'y a aucune vraie demande, ça n'intéresse pas le grand public et pas non plus le public manga/anime.
On peut d'ailleurs élargir ce constat à l'ensemble des live-action japonais, les nostalgiques parlent toujours des dessins animés de leur enfance, jamais de tokusatsu par exemple.

Pourtant il y a depuis longtemps une critique assez bienveillante. Honda est plutôt bien vu des critiques récents, et Godzilla est vu comme un objet folklorique cool plus que comme un truc ringard. Mais ce n'est pas ça qui va faire des entrées.