Silent Hill de Christophe Gans (avis p6+)

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DPG
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Message par DPG » jeu. mai 04, 2006 9:46 am

En mm tps, Dujardin et Dubosc, TOUT LE MONDE en France les connait déjà avant le film, on monte le film sur leur nom, par eux et pour eux en qque sorte. Incomparable donc avec Gans et Silent Hill pour ce qui est de la promo :wink:
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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope » jeu. mai 04, 2006 9:47 am

Gans a donné une interview plutot intéressante dans le Film Français du 21 avril , où il parlait des pb de financements rencontrés en France pour ses films. et du fait des abandons de projets de Rahan ou de Bob Morane. Il confirme les avoir abandonné définitivement.
Et il tire à boulets rouges sur TF1, les chaines de télé en général, qui ont jugé ses films pas compatibles avec le 20H50. Tout comme son projet de policier avec Albert Dupontel, (remake du Decoin Non Coupable).
Il indique par ailleurs que Silent Hill n'a pas été vendu à une seule chaine française.

Son prochain fim sera une épopée située au XVIIIe siècle au Japon, tjs produit pas Hadida (il a les crampons solides!)

une petite phrase, aussi:

"Internet, comme les bonus DVD, a amené beaucoup ce richesses. Mais aussi une pormiscuité pénible entre le public et les auteurs".



Que diable voulait-il dire par là!
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Message par Fatalis rex » jeu. mai 04, 2006 9:48 am

Manolito a écrit :
Fatalis rex a écrit :J'imagine mal Gans vendre son film dans LES ENFANTS DE LA TELE ou chez Daniela Lumbroso, par exemple. Malheureusement, pour faire un succès il faut faire un film grand public et avoir un réseau de copinage.
Surtout, il lui aurait fallu des acteurs connus, ou au moins des acteurs français. Là, c'est clair qu'il ne les avait pas. Un réalisateur, ça ne s'invite pas à toutes les émissions c'est clair... Mais un film tel que "Silent Hill" a d'autres moyens d'attirer le public. Un film "américain" (notez les guillemets, car effectivement, ce n'est pas un film américain) aura toujours une image plus "pro" auprès du public, "Silent Hill" est un jeu qui s'est vendu à des millions d'exemplaires depuis des années...

Et là tu me réponds : "oui, mais ça fait 70 ans que des millions de français font du camping", et là, on comprend que Gans partait perdant... :lol:

Par ailleurs, peut-être aussi que les méfaits du p2p se font sentir sur ce style de film visant un public jeune et masculin, qui perd l'habitude d'aller en salles, ne veut plus payer une place... Alors que les grosses comédies franchouillardes visent un public plus familial, nettement moins touché par ce mode de consommation... Mais bon, ce n'est qu'une théorie... :D
Bah vu la qualité ultra pourrie du screener de SILENT HILL qui traîne sur le net, ça a dû en décourager plus d'un de le mater chez lui :mrgreen:

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Message par Manolito » jeu. mai 04, 2006 9:50 am

Superwonderscope a écrit :"Internet, comme les bonus DVD, a amené beaucoup ce richesses. Mais aussi une pormiscuité pénible entre le public et les auteurs".

Que diable voulait-il dire par là!
Je crois qu'il parle de Superfly quand celui-ci voulait faire son site officiel... :lol: :lol: :lol: :lol:

Sinon, je crois que c'est vrai qu'il y a ces réactions de fans sur les films non encore tournées, etc., des réactions complètement disproportionnées et saoulantes sur une photo, un visuel, un élément de scénario, etc. Cela fait une pression sur les metteurs en scène qui n'en ont peut-être pas besoin...

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Message par Fatalis rex » jeu. mai 04, 2006 9:51 am

Superwonderscope a écrit :Gans a donné une interview plutot intéressante dans le Film Français du 21 avril , où il parlait des pb de financements rencontrés en France pour ses films. et du fait des abandons de projets de Rahan ou de Bob Morane. Il confirme les avoir abandonné définitivement.
Et il tire à boulets rouges sur TF1, les chaines de télé en général, qui ont jugé ses films pas compatibles avec le 20H50. Tout comme son projet de policier avec Albert Dupontel, (remake du Decoin Non Coupable).
Il indique par ailleurs que Silent Hill n'a pas été vendu à une seule chaine française.

Son prochain fim sera une épopée située au XVIIIe siècle au Japon, tjs produit pas Hadida (il a les crampons solides!)

une petite phrase, aussi:

"Internet, comme les bonus DVD, a amené beaucoup ce richesses. Mais aussi une pormiscuité pénible entre le public et les auteurs".



Que diable voulait-il dire par là!
Il voulait dire qu'il a sûrement dû trainer ici ou là sur le net pour voir les avis (peut-être même ici, Gans, si tu me lis, coucou !) et que ça a dû le gonfler les enculeurs de mouche (bon là par contre je ne parle pas d'ici, on n'a pas trop enculé les mouches sur ce film) qui refont le film selon leurs critères, parce que dans le jeu c'est pas pareil, blablabla.

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Message par kill bill » jeu. mai 04, 2006 9:51 am

Manolito a écrit : Sinon, je crois que c'est vrai qu'il y a ces réactions de fans sur les films non encore tournées, etc., des réactions complètement disproportionnées et saoulantes sur une photo, un visuel, un élément de scénario, etc.
Mais que diable veut-il dire par là ? :D
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Message par arioch » jeu. mai 04, 2006 1:38 pm

Superwonderscope a écrit :"Internet, comme les bonus DVD, a amené beaucoup ce richesses. Mais aussi une pormiscuité pénible entre le public et les auteurs".
Les forums de discussion renvoie a une vitesse rapide et "personnalisé" des avis sur telle ou telle oeuvre. Avant internet, il n'y avait pas la possibilité pour une personne qui fait un truc pour le public d'avoir un retour aussi proche avec les public. Maintenant, il faudrait prendre en compte que les personnes qui s'expriment sur le net sont une population qui est loin de representer l'integralité de ceux qui utilisent la toile et largement inférieur au grand public. Auparavant, "l'auteur" n'avait comme miroir que la "critique". Maintenant, tu peux directement avoir l'avis du public.
Néanmoins, le terme promiscuité est peut etre un peu fort car c'est plutot négatif (doublement avec l'emploi de "pénible") et donne l'impression que dresser un mur entre "l'auteur" (le producteur) et le public (consommateur) devrait être gardé. Mais bon, c'est un peu facile d'analyser une phrase d'une interview qui ne reflete pas exactement la pensee de la personne...

Mais bon, tout cela n'a rien a voir avec SILENT HILL en fait ! :D

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Message par the masqué » ven. mai 05, 2006 5:04 pm

Bon alors enfin vu
Effectivement , sur le plan de la tension , on a déjà vu mieux (LE PACTE DES LOUPS par exemple :D ) et on ne s'attache pas assez aux persos à mon goût (dans un jeu vidéo,on est tout de suite impliqué "physiquement" alors que dans un film , ça suppose une certaine introduction du caractère du perso) , mais putain graphiquement c'est sublime !!!!
Certains diront que justement le film est beau mais fait pas peur alors que je dirais justement que le but de SILENT HILL n'est pas vraiment de faire peur, du moins maintenant après visionnage.
Parce que SH ne fait pas peur,ça c'est sur,autant ne pas se faire d'illusions là-dessus....Etait-ce e but de Gas et s'y est-il planté en beauté?
Peut etre,peut etre pas.
Au fond,on s'en fout......Ce qui compte,c'est que SILENT HILL nous plonge dans un univers graphiquement délirant, doté d'un putain de bestiaire , de séquences fantastiques de folie (le final,bordel de merde!!!!)......
SILENT HILL c'est une plongée dans un monde à part,un monde parallèle et , si je 'nai jamais vraiment ressenti le grand frisson , une chose est sure : c'est une putain d'expérience dans un univers particulièrement bien reconstitué par son réalisateur.......
Gans , une nouvelle fois , très bien
"Si on devait tirer sur tout ce qui bouge,on vieillirait bien seuls"

"En France je suis considéré comme un gros nul, En Allemagne comme un raté, En Angleterre aussi et aux Etats-Unis pareil"
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Message par superflo » lun. mai 08, 2006 10:53 pm

J'en sors, et je suis bien contente!!

Une bonne ambiance glauque, une grande fidélité au jeu, et plien de petits clins d'oeils pour les fans comme moi, un scénar sans grande complexité, mais sympa, et qui se tient plutôt pas mal, des chouettes streumons!! Après avoir littéralement insupporté le Pacte des mous, me voilà récconcilié avec C. Gans!
Superflo, toujours là quand il faut!!!

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Message par MadXav » mar. mai 09, 2006 9:52 am

Bon, j'ai vu le film la semaine dernière donc je fais un petit topo.
Pour info, je connais bien les jeux pour les avoir fini mais je ne pense pas que cela impacte ma vision du film qui est donc globalement mitigée...

Spoiler
Je commence donc par ce qui ne pas convaincu, déçu, ou carrement déplu :
- Certains effets spéciaux. Alors qu'un soin tout particulier a été apporté aux décors, beaucoup de CGI pourris viennent gacher l'ensemble (un peu à la manière du Pacte des loups à son époque). Parmi ceux-ci, je nommerai les horribles bébé-monstres particulièrement ratés. Ils sont pourtant la première apparition monstrueuse, il me semblait important de réussir ce premier contact avec l'horreur et, pas de bol, c'est un échec total même si l'ambiance est au rendez-vous... Idem pour les "cafards" qui accompagnent "tête de prisme". Celui que l'on voit en gros plan est assez convainquant mais les autres me rappellent une version cheapos des scarabés de "la momie". Dommage, y'a quand même 7ans qui séparent les 2 films... Au chapitre des SFX, je mentionnerai aussi certaines incrustations des acteurs sur la brume, pas toujours heureux mais rien de bien méchant.
- Grosse faute de gout avec les infirmières. Alors qu'ils s'agit de personnages récurrents et importants dans la saga Silent Hill, ces chères infirmières sont totalement baclée dans une seule et courte scène. La scène fonctionne sur le plan de la tension mais visuellement, c'est pas ça du tout. Les déhanchés sont assez grotesque (mais pas dans le bon sens du terme) et le rendu trop "lisse". Là, je pense que c'est purement subjectif et en rapport avec mon ressenti dans les jeux quand je croise ces maudites infirmières...
- Plus global, les jeux prennent leur temps pour s'installer (du moins les 2 premiers), faire monter la tension, le stress, le sentiment de solitude et d'impuissance. Dans le film, cette tentative assez desespérée de reproduire ce schéma à l'identique se solde par de grosses lenteurs durant laquelle la mayonnaise ne prend pas vraiment... On a plus l'impression de s'ennuyer que d'être soumis à un stress. Dommage. C'était pourtant très respectable de la part de Gans de ne pas vouloir virer vers le film d'action bourrin mais le bonhomme n'est malheureusement pas très doué pour installer une vraie ambaince.
- Le scénario, trop léger. Les indices dégotés au hazard... Toutes ces choses qui passent dans un jeu et qui en font même son interet mais qui sont assez décallées/incompréhensibles dans un film...
- Le choix de Deborah Unger. J'aime l'actrice (j'aime aussi ses formes: voir Highlander 3), mais là, elle est déphasée, mal grimée, totalement à côté de la plaque...

J'enchaine maintenant avec ce qu'il m'a vraiment plu :
- Les apparitions de tête de prisme. Pas facile de rendre visuellement un monstre pareil, horrible et pourtant suffisament étrange pour paraitre ridicule. Et bien Gans réussit son coup. Ce grand méchant n'est à aucun moment ridicule et au contraire, chacune de ses apparitions est un gros flip, une bonne dose de gore et de pression. Une vraie réussite.
- Le gore. Très présent, très bien foutu et par moment carrement jouissif, Gans n'a peur de rien et ça fait plaisir à voir. Le dépeussage par tête de prisme ou l'attaque final en passant par la scène du bucher sont pour moi de véritables monuments, des trucs inédits et purement visuels... Très bon tout ça.
- Le choix des 2 actrices principales. Très bon, rien à dire.
- La fin, désépérée, parfaitement dans l'esprit Silent Hill.
- Les décors superbes. Tout simplement incroyables, les décors sont la réplique exacte de ceux des jeux avec tout ce qu'ils impliquent de folie, de saleté etc... Le côté "labyrinthe" est aussi très respecté et ajoute encore à l'incompréhension quant à l'environnement dans lequel l'héroine évolue.
- Les passages d'un univers à l'autre. En CGI mais cette fois-ci très bien foutus...
Fin de Spoiler

Donc globalement oui, je suis mitigé. Du très bon mais aussi du raté. Une impression d'ennui durant la moitié du métrage pour ensuite assister à quelques fulgurences... Peu de tension (sauf avec tête de prisme) mais du gore à la pelle.
Bref, un film très imparfait, qui déçoit l'amateur des jeux que je suis mais réussit à faire plaisir à l'amateur de gore et de visuels chiadés.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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Renfield
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Message par Renfield » mar. mai 09, 2006 10:53 am

Je m'en serais voulu de louper ce "SILENT HILL" sur grand écran. D'une part parce que malgré de nombreux défaut j'apprécie les précédentes réalisations de Gans. Et d'autre part parce que "SILENT HILL 2" (le jeu) consitue l'une de mes plus marquantes experiences de gamer tant l'univers du jeu colle à ma vision de l'Horreur.

Bref, je suis allé au ciné et en suis sorti content. Alors certes le film souffre de défaut : les acteurs sont un peu en roue libre, et globalement le film ne fait pas peur (contrairement au jeu) mais par contre, l'ambiance est incroyablement bien rendue, chaque image est magnifique, le bestiaire monstrueux en impose, et l'histoire en elle même m'a bien accroché. De plus le film reserve quelque plan gore vraiment craspec (comme le jeu) prompts à faire détourner les yeux au plus sensibles (SPOILER notamment un arrache de poitrine rapide mais vraiment dégeu FIN SPOILER), et un final dantesque collant là encore parfaitement à MA vision de l'horreur.
Sans compter une conclusion assez terrible.

Bref : youpi ! En fait, j'ai déjà envie de le revoir. (et j'ai aussi envie de rejouer au jeu...)

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Dark Rod
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Message par Dark Rod » mar. mai 09, 2006 1:04 pm

Dire que j'attendais Silent Hill relève de l'euphémisme. Une attente sous le signe du doute. La recherche s'un SIn City qui est aux fans de Comics ce que je souhaite trouver en Silent Hill, pour le Gamer et le fan de la série culte de Konami que je suis.

Soyons clair. Silent Hill est à ce jour la meilleure adaptation d'un Jeu en Film. Mais le film et cette même adaptation sont-ils bons ?...Non et ce, malgré quelques trop rares excellentes scènes ainsi qu'une intro plutôt bien menée et très fidèle à "l'esprit" Silent Hill.

Gans avait de l'or dans les mains et il l'a gaspillé...mais le pire dans tout ça, c'est qu'il a hautement réussi certaines scènes (la première fois que la sirène retenti et ce qui s'en suit - la scène des toilettes - la scène des infirmières (malgré le déhanchement à la Mickael Jackson) - la première apparition de PyramidHead en tête) et qu'il nous montre ce que Silent Hill aurait pu être...aurait du être !

Il est allé très loin dans les détails (décors, plans de caméras, nom des rues, pancartes, cartes, interaction des monstres avec les ondes du téléphone et avec la lampe torche, Cybill et ses habits, le bestaire, les endroits mythiques comme l'école, l'hopital, l'église, les rues...et bien entendu la sirène et les passages en Enfer) et respecte de ce fait la mythologie Silent Hill, allant jusqu'à une composition musicale très proche des thèmes de Konami (à ce propose, frissons garantis pour les joueurs à l'apparition du cheval "Metropolitan") mais pourtant ça ne colle pas.

- C'est d'autant plus dommage que certaines scènes valent le coup d'oeil comme l'ensemble des scènes situées en Enfer, à quelques exceptions près comme la surabondance de cafards. La transformation du décor est excellente et très proche du jeu.
- C'est d'autant plus dommage que la musique déchire
- C'est d'autant plus dommage que Gans a cherhcé l'épouvante et pas l'horreur en tentant d'installer le malaise sur le long terme avec quelques pics très intense. Bon point pour lui, il n'a jamais cherché à faire sursauter son public via des scènes ridicules de clichés.

A qui la faute ?
- Est-ce ce besoin d'expliquer l'inexplicable ? On n'explique pas Silent Hill comme il l'a fait. Silent Hill diffère pour chacun où il y apporte ce qu'il y cherche.
- Est-ce l'abscence de toute introspection "psychologique" propre à tous les héros des jeux Silent Hill ? impardonnable.
- Sont-ce les retours incessants dans le monde réel où l'on nous sert une histoire et le devenir d'un homme dont on se contrefiche ?
- Est-ce le jeu d'acteur catastrophique de la totalité du cast, sauf pour Cybill ?
- Est-ce l'absence de longs moments contemplatifs dans les rues désertes de la ville, sans musique ni paroles, qui manque cruellement au film pour lui conférer l'ambiance requise ?
- Est-ce le dernier plan ridicule ?
- Est-ce la sous exploitation de Pyramid Head ?
- Est-ce le fait que l'on ne tremble pas ? pas vraiment d'effroi mis à part sur quelques scènes de bestiaires.
- Est-ce le son qui n'est pas assez étourdissant ?

Oui, c'est la somme de toutes ces énormes erreurs qui plombent cette adaptation. C'est rageant notamment quand on voit comme il a traité la scène des chiottes qui est monstreusement bonne.

A défaut d'être une bonne adaptation, est-ce un bon film pour le profane ? Je pense que non, mais c'est à vous de me le dire.

Un Dark Rod déçu et en colère...

SPOILS

- L'une des scènes magistrales de SH1 avec l'infirmière dont on s'est pris d'affection et dont les yeux se mettent à pleurer du sang et ici utilisée comme "prétexte". La scène est gâché par une abondance de gore au détriment de la justesse de la larme...qui seule aurait été plus subtile, plus raffinée, distinguée et plus propice.

- Déception sur le character design des enfants. Cette scène aurait pu devenir culte s'il avait mieux "assumé" leur apparence.

FIN SPOIL
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Dark Rod
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Message par Dark Rod » mar. mai 09, 2006 2:42 pm

josey a écrit : 3-Etant un gamer et un cinéphile je dit que ce n'est surement pas un sommet du 7ème art,mais bel et bien une ode a tous les gamers de la terre qui n'osait plus réver d'une telle adaptation!
Ouch, ces propos n'engagent que toi...Toute la communauté Gamer, dont je fais partie, n'est pas de cet avis.
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Message par helel ben sahar » mer. mai 10, 2006 1:54 am

Incarnation d’un concept vidéo ludique, Silent Hill représente le chaînon manquant de deux univers se phagocytant depuis quelques années maintenant. Le jeu reposait sur un concept cinéphilique qui puisait sa force dans la dose empathique alloué à son scénario. Notre avatar ne jouait pas pour sauver le monde, mais pour taire une sombre douleur que la raison ne pouvait rendre sourd. La notion de peur dans Silent Hill est finalement un dommage collatéral d’une œuvre qui puise sa force dans la mélancolie de son propos et dans la démence de sa situation.

Gans ne tente pas une transposition. Il redéfinit la grammaire cinéphilique au profit du verbe vidéo ludique. Le réalisateur explose les conventions pour offrir un spectacle qui repositionne la conjugaison scénaristique et les attentes du spectateur. Cinématique d’introduction pour présenter à la fois l’avatar et les motivations. Géographie cartographiée d’un lieu aux limites de jeu délimitées et prédéfinies. Construction en étapes successives. Objets trouvés, quêtes et résolutions. Ennemis ou boss. Tous les éléments propres au jeu se trouvent dans le métrage pour une construction similaire. L’adaptation n’existe plus, mais une mutation hyper référentielle donne lieu à un métrage protéiforme qui s’expose à une incompréhension sommaire sur ces intentions. L’absence de restructuration du récit impose un regard initié qui ne joue pas sur une mémoire de cinéphile, mais de gamers. En transposant littéralement les gimmicks du jeu (notamment l’utilisation formidable de la musique), il éclate toute volonté d’adaptation dans sa forme la plus mince. Désincarnation du medium cinéma au profit d’une entité nouvelle. Recréation d’un genre (l’horreur, la transposition).

Silent Hill redéfinit la position du spectateur au sein du spectacle diffusé. Il abolit les frontières de passivité et d’activité pour une condition bâtarde qui trouve sa justification dans le caractère empathique de l’avatar. On profite de l’action sans la posséder. On n’influe pas sur le déroulement du récit. Mais on participe à la recherche, on agit sans créer. Gans parvient à instaurer un nouveau gameplay, une autre façon de concevoir le jeu qui repose essentiellement sur les bases du cinéma. Il contourne les codes de la contemplation vidéo ludique en créant l’urgence d’une quête en forme de filature. La forme apparaît et disparaît en fonction des lieux à visiter pour comprendre l’histoire dans son ensemble. Un parcours d’anticipation à rebours qui dévoile ses vérités qu’une fois le mystère résolu. On imagine parfaitement les créateurs du jeu parcourir les possibilités que le cinéaste à créé en reproduisant le jeu perverti par cette opération. Plus qu’un hybride, c’est une symbiose qui se forme et donne naissance à un objet inédit.

Le joueur, le temps passé, a nourri le film d’une construction synthétique. Mélangeant les trois premiers chapitres, Gans impose une vision recentrée sur le principe fondamentale du jeu tout en exposant son degré métaphorique. L’univers de Silent Hill repose sur un aspect matriciel et sexué, figuré par une maternité déviante. Le cinéaste imprègne son métrage d’un décorum maternelle évident et souligné (Sharon en position fœtal se reposant sur le ventre de sa mère adoptive, l’absence de père concernant Alessa, la confrontation Rose / Alessa…). Cette extrapolation nourrit le métrage d’une dimension tragique qui impose le spectateur dans une mouvance empathique.

Toutefois, Gans ne pousse pas aussi loin l’abstraction de sa démarche et commet une erreur évidente aux deux tiers du récit. En modifiant le point de vue de l’histoire et en supprimant le libre arbitre de l’avatar, il désacralise l’évidence de sa démarche le temps de quelques scènes rédhibitoires pour l’ensemble du métrage. Au préalable de ce faux pas, existe déjà l’incursion du mari « au dehors » de l’histoire. Le réalisateur s’expose à des écueils qu’il parvient à contourner non sans mal. Instaurant une relation inter-dimensionelle, il ne va pas au bout de son idée (ou du moins, pas totalement) et s’émancipe d’une claustrophobie pourtant de mise. A l’instar de la « révélation » et ses conséquences, le cinéma a rattrapé le réalisateur et affaiblit cette redéfinition cinéphile. L’avant dernière séquence est ainsi un sommet d’horreur graphique (légèrement perfectible par des effets spéciaux parfois trop évidents), mais qui omet l’implication de l’avatar au centre de l’action. En reléguant depuis trois séquences la condition à cette passivité, Gans ne joint pas les conclusions de son récit, et surtout, l’abstraction qu’il avait opéré précédemment. Heureusement, l’épilogue comme cinématique de fin est une merveille, appliquant cette victoire mélancolique et tragique qui s’imprégnait des jeux.

Silent Hill représente une incursion expérimentale dans le créneau des adaptations de jeu vidéo. En n’utilisant plus des concepts purement cinéphiles, il extrapole un nouveau genre, un nouveau langage. Le métrage repose encore par moment sur une diction encré dans le cinéma, mais il illustre une avancée remarquable qui redéfinit les limites de l’exercice. Il existait déjà une « adaptation officieuse » du jeu (L’échelle de Jacob) présentant des similitudes et surtout une restructuration au code du medium, le métrage de Gans impose un regard nouveau. Une nouvelle façon de concevoir le cinéma dans son rapport symbiotique avec un jeu vidéo. Silent Hill ne fera pas date dans l’histoire pour autant. Aucun jeu ne ressemble réellement à Silent Hill…
ainsi, toujours et pourtant... (helel ben sahar)
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Message par arioch » mer. mai 10, 2006 2:24 am

helel ben sahar a écrit :Il existait déjà une « adaptation officieuse » du jeu (L’échelle de Jacob) présentant des similitudes
Joli texte. Néanmoins, on ne peut pas voir dans L'ECHELLE DE JACOB une adaptation officieuse puisque le film est antérieur d'une dizaine d'année au premier Silent Hill de Konami. En fait, ce serait donc plutôt le contraire. Surtout que le jeu vidéo dans son ensemble s'est grandement nourri du cinéma durant toutes ces années que ce soit par les thèmes abordés, les personnages présentés, etc...

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