NB : pas d'erreur dans la catégorie "Fantastique", puisque le film se focalise
Spoiler : :
Un film assez curieux, beaucoup plus complexe u'il n'y parait, vendu comme une comédie mais qui se révèle tout autre. C'est certes assez drôles par moments, du fait de l'opposition des deux caractères. Maggie Smith apporte à Mary une verve, une caractère de cochon qui hait les enfants, attachée férocement à son van. Et Alan Jennings qui fait de Bennett un homme très british (diction, démarche), en décalage léger dans sa rue
Un souci énorme du détail, évitant quasiment tous les anachronismes. Reconstitution de camden de 1970 à 1989, voitures, magasins, fringues, décors... tout est retranscrit de manière très précise. En même temps, fait avec tellement de naturel (la caméra s'arrête rarement sur ces petits détails) que cela ne fait que renforcer la sensation de grand travail du chef décorateur, accessoiristes et directeur photo.
Deux axes de narration : la caméra suit Mary dans ses allers/retours au bord d'une ville de mer, rendant une visite mystérieuse à un inconnu de manière régulière.Puis le fait qu'un policier vienne la harceler dans son van pendant toutes ces années. On le sait de puis le début du film : elle a renversé un motocycliste et s'est mise "hors la vie" et en fuite de la police. Changeant d'identité. Avec découverte à rebours d'une femme finalement hors du commun, toute à tour virtuose pianiste, nonne, étudiant la musique à Paris, parlant français, redoutablement intelligente, pieuse, bigote, anticommuniste...
Le second autour de Bennett :ses succès londoniens, son dialogue (schizophrène?) avec son double écrivain - le fait qu'il vive seul, émaillé de rencontres nocturnes avec ses conquêtes d'un soir. mary est d'ailleurs persuadée que ces hommes qui viennent le soir cachés de tous sont forcément des communistes
. Bennett et son rapport compliqué avec sa mère (il a "deux vieilles femmes dans" sa vie) et le changement léger de la société britannique, dans ces quasi deux décades.Hytner joue la carte du naturel, ne se cachant pas forcément sur ses acteurs, mais qui tous deux sont absolument formidables. Smith apporte une sorte de douce férocité, matinée de tendresse, au bord de la folie, emplie de tristesse d'une vie passablement ratée. très belle scène finale dans le centre pour SDF à la fin. Bennett et son écriture drôle, avec un oeil assez dévastateur sur sa vie et celle des autres, sur l'inspiration du quotidien... très belle photo, une réussite technique indiscutable.
J'étais pas forcément chaud pour le voir, mais le film se révèle un excellente surprise au final.
Un échec en France (43 000 entrées), mais un joli succès en UK et aux USA.
Vu sur le Blu ray Sony britannique de bonne qualité (sans plus...) avec un son des dvd ma 5.1 très juste, très fin. La musique de GEORGE fENTON (qui joue un petit rôle du chef d'orchestre) est remarquablement mise en valeur).
Commentaire audio du réal (très précis)
Interview de Maggie Smith (quelle femme!), jennings, Hytner, les producteurs
sta
1H44
1.78:1