Grave - Julie Decournau (2016)

[Drac]

Encore un film de festival j'ai l'impression. Ça plait de Télérama à Mad Movies.

Oui enfin le Mad Movies actuel car les anciens rédacteurs de Mad ont pas l'air d'apprécier du tout.

Lesquels ?

Julien Dupuy, mais apparemment ses camarades de capture mag sont sur la même ligne, je n'ai pas retrouvé ce qu'il disait exactement, ils vont peut-être évoquer le film dans leur prochain podcast ou pas.

[Drac]

Arnaud Bordas n'est guère enthousiaste.

https://soundcloud.com/nocine/grave

[Superwonderscope]

Conclusion : il s'agit d'un film "du soir". Le film réalisé au final une belle perf, avec quelques 10000 entrées le premier jour, avec la meilleure moyenne des films sortis cette semaine.
Merci à Paris, cependant...

[Superfly]

Arnaud Bordas n'est guère enthousiaste.

https://soundcloud.com/nocine/grave

Oui mais c'est pas assez mainstream pour lui c'est normal

Si il fait 100 000 c'est pas mal je trouve ...

[dario carpenter]

Avec le printemps du cinéma surtout s'il fait un temps pourri il pourra franchir ses 100 000 entrées en première semaine soit autant que "la confession" de Boukhrief!
En revanche je ne le vois pas faire les 5 millions du "pacte des loups" ni même les 338 292 entrées du "Démon dans l'île"!

[Drac]

Avec le printemps du cinéma surtout s'il fait un temps pourri il pourra franchir ses 100 000 entrées en première semaine soit autant que "la confession" de Boukhrief!
En revanche je ne le vois pas faire les 5 millions du "pacte des loups" ni même les 338 292 entrées du "Démon dans l'île"!

Pour battre Le Démon dans l'île, il faudrait une belle augmentation du nombre de salles en deuxième semaine afin de proposer le film à un public qui n'a pu le voir en première semaine, plus bien sûr un très bon bouche à oreille. Pas impossible, mais bon s'il atteint les 200 milles entrées au final avec le nombre de salles actuel ce sera déjà très bien.

[Superfly]

Putain 200 000 c'est énorme je trouve ...

[Superwonderscope]

Vus les résultats de la première journée, le printemps du cinéma et l'éventuel bouche à oreille positif, le film en a les jambes désormais...

[Heinrich]

grosse promo TV aussi donc c'est pas étonnant, on voit la réalisatrice partout!

[Drac]

ça parle du film en bien ce matin sur France Info, la première chronique sur un film de ce genre que j'entends sur cette radio depuis It Follows

[dario carpenter]

Arnaud Bordas n'est guère enthousiaste.

https://soundcloud.com/nocine/grave

Recette du film de genre de festival :
- Prenez un réalisateur ou une réalisatrice - c'est encore mieux avec une réalisatrice - issu(e) du cinéma d'auteur et/ou de la Femis.
- Mettez-le (ou la) à la tête d'un film d'horreur extrême dont il ou elle aura écrit le scénario afin qu'il ou elle puisse y mettre ses obsessions morbides, comme la nécrophilie ou le cannibalisme par exemple (très très tendance le cannibalisme).
- Privilégiez un sujet traitant les affres de l'adolescence ou de la féminité (voire les deux en même temps et c'est le double bingo), permettant ainsi de développer toute une imagerie caca-ragnagna qui fera sensation auprès du public citadin cultivé que vous visez. Et c'est d'ailleurs ici que la réalisatrice s'avère plus performante que le réalisateur, parce qu'une fille qui parle de trucs féminins cochons, c'est toujours beaucoup plus émoustillant pour le susmentionné public citadin cultivé (et n'hésitez surtout pas à montrer les personnages féminins comme de gros veaux qui gueulent, qui gerbent partout et qui pissent debout - croyez-le ou non mais plus vous en rajouterez dans ce registre et plus vous passerez pour un féministe).
- N'oubliez pas que le personnage principal doit être si possible une autiste hystérique qui a des problèmes intérieurs (par intérieurs j'entends qui concernent la tête mais aussi le bide - très important le bide si vous voulez développer un symbolisme dont la subtilité tutoiera des sommets himalayens) et qui est beaucoup plus intelligente et sensible que les autres. Pour rendre palpables cette intelligence et cette sensibilité supérieures, pas besoin de vous casser le cul à les construire par la narration : il suffira 1/ de dire à l'actrice de courber le dos et de regarder les gens par en dessous avec des yeux de Cocker défoncé à la colle, 2/ de montrer tous les autres personnages secondaires comme un ramassis de crétins congénitaux moralement condamnables parce qu'ils ne comprennent pas l'héroïne (les cons).
- Très important également : l'essentiel est de faire vrai (comme dans la vraie vie qui sonne vrai en vérité), donc pas de cinéma : ne soignez pas la photo du film, négligez la mise en scène et évitez de diriger les acteurs (ou alors, si vous voulez à tout prix montrer que ça bosse dur sur votre plateau, dites-leur de relire tout Roland Barthes avant de pousser une porte et de dire "bonjour, une baguette pas trop cuite s'il vous plaît").
- Diffusez le film dans les festivals internationaux en commençant par montrer l'objet du délit à quelques initiés déjà acquis à la cause, initiés qui seront chargés d'aller évangéliser les ignorants ne sachant pas encore que l'univers s'apprête à être ébranlé par une révolution artistique sans précédent.
- Laissez les journalistes spécialisés faire le reste du boulot et se répandre en superlatifs bibliques à la sortie des projections.
- Servez chaud dans les salles après quelques articles de presse annonçant le choc de l'année à grand renfort de coups de corne de brume.
- Enfin, sachez que personne n'ira voir le film, qu'il sera en principe très vite oublié et que l'univers ne sera pas ébranlé, mais ce n'est pas grave : on vous réinvitera dans les festivals pour votre prochain film.

[Manolito]

Sans préjugé sur le film "Grave" que je n'ai pas vu.

Je trouve ringard de jouer la dichotomie film d'auteurs/film de genre (au moins depuis les années 2000).

Je trouve dégueulasse d'écrire que par favoritisme, un film réalisé par une femme aura des meilleurs critiques qu'un film réalisé par un homme.

Je trouve drôle d'écrire que personne n'ira voir le film, puisque nous savons maintenant qu'il fera dès sa première semaine nettement plus d'entrées que des "Martyrs" ou "A l'intérieur", films ayant eu la même classification -16, plus d'exposition médiatique, ayant été mieux distribué, et fait par des "vrais fans pour le vrai public" (et par des hommes en plus).

Je trouve qu'un tel texte (qui ne parle pas du film, peut-être que Bordas élabore plus à son sujet dans le podcast, je n'ai pas écouté), c'est un texte de vieux mec...

[igorfx]

Je viens de voir le film à Montparnasse... la salle était petite mais pleine. Sûrement en partie car c'est le printemps du cinéma mais néamoins elle était pleine

Sur le film en lui-même, je ne me suis pas embêté, c'est filmé comme un téléfilm mais le scénario est assez original pour le suivre avec intérêt. Le côté carrabins/bizzus est bien rendu, je suis content d'avoir fait du droit pour éviter ça !

Pas trop de gore ni de moments chocs, juste assez pour épicer le film et maintenir l'intérêt.

[Cosmodog]

J'aime beaucoup Arnaud Bordas, mais la franchement il débloque ! Je ne comprends pas ses arguments, enfin si, mais là ils ne sont pas adaptés je trouve. Pour "Funny Games" d'Haneke ça colle, mais pas pour "Grave" que je sens tout à fait sincère dans sa démarche. On peut prendre les arguments de Bordas et les coller à "Carrie" de De Palma si on veut aussi hein !

Comme le dit Manolito, pourquoi vouloir séparer auteur et genre ? quel intérêt ? Carpenter fait bien les deux ! Et on ne cherche pas le même chose à la vision de "Grave" qu'à celle d"'Evil dead 2" !!

Bref... bien aimé ce film pour ma part, très Cronenbergien. Ne cherchez pas plus loin, la référence première c'est toute le filmo de la première moitié de carrière du Canadien.
J'ai trouvé le film plutot intelligent, sans renier un attachement au fantastique (et non pas une pirouette in fine qui renierait la filiation - ce qui irait dans le sens de Bordas). Tout plein d'allégories attendues (sexe, pulsions, différence...) mais il est également possible de tout prendre au premier degré. Un film qui s'assume en sorte.

Et puis au delà du thème principal, l'environnement est intéressant, très crédible, parfois immersif (ah ces fêtes étudiantes débordantes d'alcool et de sueur... j'ai fait un bond de 20 ans en arrière ! ), les actrices sont bonnes, les dialogues sonnent juste.

Non franchement une bonne expérience.
Vivement le prochain film !

[Drac]

Un vrai film fantastique encré dans le réel, c'est perturbant et parfois un peu craspec, j'ai vraiment apprécié ce film de genre français. La réalisatrice est une vrai fan de films d'horreur et nous promet d'en faire d'autres