Grave - Julie Decournau (2016)

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Superfly
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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Superfly » mer. mars 22, 2017 1:54 pm

dario carpenter a écrit :
Drac a écrit :Arnaud Bordas n'est guère enthousiaste.

https://soundcloud.com/nocine/grave

Recette du film de genre de festival :
- Prenez un réalisateur ou une réalisatrice - c'est encore mieux avec une réalisatrice - issu(e) du cinéma d'auteur et/ou de la Femis.
- Mettez-le (ou la) à la tête d'un film d'horreur extrême dont il ou elle aura écrit le scénario afin qu'il ou elle puisse y mettre ses obsessions morbides, comme la nécrophilie ou le cannibalisme par exemple (très très tendance le cannibalisme).
- Privilégiez un sujet traitant les affres de l'adolescence ou de la féminité (voire les deux en même temps et c'est le double bingo), permettant ainsi de développer toute une imagerie caca-ragnagna qui fera sensation auprès du public citadin cultivé que vous visez. Et c'est d'ailleurs ici que la réalisatrice s'avère plus performante que le réalisateur, parce qu'une fille qui parle de trucs féminins cochons, c'est toujours beaucoup plus émoustillant pour le susmentionné public citadin cultivé (et n'hésitez surtout pas à montrer les personnages féminins comme de gros veaux qui gueulent, qui gerbent partout et qui pissent debout - croyez-le ou non mais plus vous en rajouterez dans ce registre et plus vous passerez pour un féministe).
- N'oubliez pas que le personnage principal doit être si possible une autiste hystérique qui a des problèmes intérieurs (par intérieurs j'entends qui concernent la tête mais aussi le bide - très important le bide si vous voulez développer un symbolisme dont la subtilité tutoiera des sommets himalayens) et qui est beaucoup plus intelligente et sensible que les autres. Pour rendre palpables cette intelligence et cette sensibilité supérieures, pas besoin de vous casser le cul à les construire par la narration : il suffira 1/ de dire à l'actrice de courber le dos et de regarder les gens par en dessous avec des yeux de Cocker défoncé à la colle, 2/ de montrer tous les autres personnages secondaires comme un ramassis de crétins congénitaux moralement condamnables parce qu'ils ne comprennent pas l'héroïne (les cons).
- Très important également : l'essentiel est de faire vrai (comme dans la vraie vie qui sonne vrai en vérité), donc pas de cinéma : ne soignez pas la photo du film, négligez la mise en scène et évitez de diriger les acteurs (ou alors, si vous voulez à tout prix montrer que ça bosse dur sur votre plateau, dites-leur de relire tout Roland Barthes avant de pousser une porte et de dire "bonjour, une baguette pas trop cuite s'il vous plaît").
- Diffusez le film dans les festivals internationaux en commençant par montrer l'objet du délit à quelques initiés déjà acquis à la cause, initiés qui seront chargés d'aller évangéliser les ignorants ne sachant pas encore que l'univers s'apprête à être ébranlé par une révolution artistique sans précédent.
- Laissez les journalistes spécialisés faire le reste du boulot et se répandre en superlatifs bibliques à la sortie des projections.
- Servez chaud dans les salles après quelques articles de presse annonçant le choc de l'année à grand renfort de coups de corne de brume.
- Enfin, sachez que personne n'ira voir le film, qu'il sera en principe très vite oublié et que l'univers ne sera pas ébranlé, mais ce n'est pas grave : on vous réinvitera dans les festivals pour votre prochain film.


:D
N’empêche c'est pas faux :-) :-)

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par dario carpenter » mer. mars 22, 2017 2:06 pm

Il est peut-être jaloux, peut-être que le film l'a mis "horde" lui! :D

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Cosmodog » jeu. mars 23, 2017 2:46 am

Pour revenir sur les propos de Bordas, éclairés en ce me concerne par la critique d'Anne Barbier que je viens de lire et qui recoupe le point de vue précédent, a savoir un côté provoc /voyeuriste, j'ai envie de defendre "Grave":

Les scenes incriminées sont les suivantes:
Spoiler : :
scènes de l'épilation lorsque le chien de la sœur lui lèche le sexe, scenes ou les 2 sœurs urinent debout + dissection de chiens, insémination de vache
En clair un souci de "choquer le bourgeois", ce qui dit Bordas textuellement dans Capture Mag également. Je pense moi qu'on oublie un facteur essentiel du film: l'humour.
Tout simplement. Lorsque je l'ai vu, j'ai vu ces 2 scenes (chien - urine) uniquement comme des gags. Un peu graveleux, mais plus dans l'esprit de Judd apatow que Michael Haneke !
Sentiment confirmé par l'itw de Julia Ducourneau dans Mad, dans lequel elle exprime la nécessité de coupler l'horreur/suspense à l'humour, ne serait ce que pour créer de l'empathie pour les personnages ( idée renforcée par les propres dires d'Hitchcock auxquels elle se réfère ).

Quand aux images de dissections/inseminations etc, je les trouve justifiées par le contexte du film tout simplement. Elle ne reflètent qu'une part du quotidien de ces jeunes étudiants vétérinaires. Les plans sont brefs, peu complaisants. Ils ne sont pas au centre du récit. Il ne me choquent pas car je les vois plus comme un parti -pris narratif de montrer crûment ce type d'études. Le côté morbide oriente le ton du film. Ce n'est pas nécessaire au récit certes mais absolument pas hors sujet.

Autre élément marquant du film pour moi: je trouve que Julia Ducourneau crée une nouvelle figure de monstre.
Spoiler : :
le cannibale mu par un désir de chair humaine irrésistible. Étonnant d'ailleurs qu'il n'existe pas dans les monstres classiques de l'horreur, au meme titre que le vampire, le loup-garou, le zombie etc... je ne connais pas d'équivalent cinématographique (excepté peut être "we are what we are " de Jim Mickle mais qui insiste plus sur le facteur culturel) , la figure du cannibale étant plutôt cantonnée a la perversité/folie (Hannibal/Hostel/anthropophagous /nouvelle cuisine... ou à l'antropologie exotique (les cannibaleries italiennes). Les sœurs de Grave se rapprochent d'une variation vampirique, le vampire étant souvent également vecteur de métaphores sexuelles et animales. J'aime beaucoup ce parti-pris fantastique, renforcé par la scene finale. Cela donne du sens au personnage principal, dont l'attrait pour la chair humaine semblerait pour le moins factice car jamais montré comme une transgression, sans affaiblir tout le sous-texte pulsionnel. Avec en prime un sentiment d'inconnu pour le spectateur, d'incomprehension face aux événements (le doigt coupé, la réaction de la sœur), là où un plantage de crocs dans une jugulaire aurait tout de suite eu un caractère familier.

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Superwonderscope » jeu. mars 23, 2017 11:24 am

62 340 entrées en 1e semaine sur 79 copies, plutôt bonne performance.
Par contre, la chute en seconde semaine semble assez brutale, le bouche à oreille ne devrait pas permettre de pointer jusqu'à 200 000...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par dario carpenter » ven. mars 24, 2017 9:47 pm

Une tentative de l'horreur à la française quelque part entre "Ginger Snaps", "Marc et Sophie" et le Claude Pinoteau de "la boum".
ça met du temps à démarrer, scènes de bizutages et fiestas répétitives, visuel télé, casting sitcom et sujet assez mince heureusement il y a une fin à l'humour noir bienvenu et quelques effets gore qu'on croirait sortis du "Resurrection" :D de Russell Mulcahy...sans plus.

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Drac » sam. mars 25, 2017 12:13 am

dario carpenter a écrit :Une tentative de l'horreur à la française quelque part entre "Ginger Snaps", "Marc et Sophie" et le Claude Pinoteau de "la boum".
ça met du temps à démarrer, scènes de bizutages et fiestas répétitives, visuel télé, casting sitcom et sujet assez mince heureusement il y a une fin à l'humour noir bienvenu et quelques effets gore qu'on croirait sortis du "Resurrection" :D de Russell Mulcahy...sans plus.
Marc et sophie ? La boom ? heureusement que je sais que tu ne te drogue pas. :mrgreen:

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Superwonderscope » mar. mars 28, 2017 3:15 pm

Médiocre bouche à oreille pour le film, qui devrait accuser un peu plus de 50% de chute, et qui ne passera pas le barre des 200 000 spectateurs. Il se trouve à 86 000 actuellement, et devrait atterri vers 120 000, ce qui n'est déjà pas si mal que cela.
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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Drac » mar. avr. 04, 2017 2:33 pm

Superwonderscope a écrit :Médiocre bouche à oreille pour le film, qui devrait accuser un peu plus de 50% de chute, et qui ne passera pas le barre des 200 000 spectateurs. Il se trouve à 86 000 actuellement, et devrait atterri vers 120 000, ce qui n'est déjà pas si mal que cela.
Médiocre je ne sais pas, certaines personnes détestent d'autres adorent. D'après ce que j'ai compris certaines copies ont changé de ville, ce qui pourrait prolonger un peu la carrière du film.

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Dragonball » jeu. avr. 13, 2017 9:32 am

Il faut souvent ce méfier des buzz de festivals, surtout quand viennent s'y mêler des anecdotes plus ou moins pertinente (Waouh, attention, y a des gens qui ont eu un malaise en voyant le film !).
Heureusement, "Grave" s'avère être un film d'horreur méritant amplement sa très bonne réputation. Un film ambitieux, au scénario intéressant et aux acteurs tout à fait correcte (Purée dans un film d'horreur français ça fait du bien !).
La réussite du film tient d'ailleurs peut être au fait que celui ci soit apparemment en fait beaucoup plus belge que français, mais bon, je voudrais pas être désobligeant nos chers réals locaux obsédé par Romero, Carpenter et Sam Raimi ! :D
Des personnages intéressants donc, une ambiance parfois oppressante parfois assez "autre" (La scène avec le routier !) et quelques scènes assez fortes !
Par contre, plusieurs jours après avoir vu le film, le plan final bien Z me laisse toujours perplexe ....

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Omega » mar. avr. 18, 2017 2:20 am

Vu aujourd'hui et c'est pas clairement pas bon. Un film qui se veut subversif dans ses idées, à tel point de vouloir dépeindre un semblant de puberté totalement foutrack, avec des tonnes d’incohérences, de la gratuité dans le gore/nichon ou encore une réalisation terriblement plate (une photographie digne d'un téléfilm). Beaucoup de séquences qui n'amènent aucune réponse ou conclusion. Si l'actrice principale n'est pas mauvaise, sa soeur tient une belle palme. Le ... "twist" ... de fin pue.

Bref, pour faire du subversif, suffit de prendre tout les sujets du moment, les stéréotypes, etc ... et les faire rentrer dans le bocal. La musique par contre est terriblement efficace (sortie en vinyle chez Mondo/Death Waltz ce mois-ci).

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par comte vonkrolock » sam. nov. 18, 2017 4:54 pm

Pas de quoi fouetté un chat, un nouveau film de genre qui recherche a créer un éléctrochoc qui n'a aboute qu'a masquer le manque flagrant d'un cinéma qui chez nous s'épuise a force de vouloir faire parler de lui....

Alors bien sûr j'ai pas trouvé sa dénuer d’intérêt le film se laisse regarder, mais au fur et à mesure de grosses faiblesses apparaisse que se soit sa musique soulant à force de nous sortir des trompettes et cornes de brume à chaque scène choc.... )8

Les personnages même s'il sont bien interprété fond quand même dans le grave stéréotype de caractérisation, en effet le Adrien, d'origine magrébine donc forcément il ne peut être athée ou bien homosexuel. A force de vouloir enfoncer des portes la réalisatrice créer les propres limites d'un cinéma hexagonale confiné. Ou des meurtres sont perpétrer sans que se n'est aucune incidence sur le reste dans cette sordide histoire de canibalisme... )8 :shock:

Et puis cette séquence ultra bise avec Laurent Lucas sur la fin... )8

Bref aussitôt vu aussi oublier. Revoyez vous plutôt Vorace là il y avait matière à faire un film 8) ou alors dans le genre thriller animalier en milieu rurale, le très bon Isolation. S'est clair que s'est pas chez nous qu'il faut se tournez encore une fois pour trouvez une pépite... :)
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par Superwonderscope » dim. nov. 19, 2017 10:59 am

Un belle baudruche festivalière comme les réseaux français de production de distribution savent en produire. Pour le coup, je suis bien raccord avec Arnaud Bordas cité en avant. Un peu comme si la réalisatrice avait b-voulu faire un Ginger Snaps qui pense.
Le cinéma de genre français pense, donc il emmerde plutôt qu'il n'est. En fait, il ne veut pas en être - c'est peut être cela sa spécificité aux yeux du monde?
Pour moi, une belle arnaque publicitaire.

Le film a terminé sa carrière à 135 000 entrées Françaises, doublant à peine son score de la première semaine d'exploitation. pas mal pour une film "de genre qui pense". Ce qui confirme toutefois que passée la curiosité, le bouche à oreille fut mauvais et la portée parisienne du film (le film a réalisé près de 62 000 entrée sur Paris, soit presque la moitié des entrées).
Il s'avère néanmoins une bonne opération financière, finement produit et marketé. (tourné en Belgique donc avec une Tax Shelter avantageuse)
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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par dario carpenter » mer. janv. 31, 2018 1:53 pm

Superwonderscope a écrit :Un belle baudruche festivalière comme les réseaux français de production de distribution savent en produire. Pour le coup, je suis bien raccord avec Arnaud Bordas cité en avant. Un peu comme si la réalisatrice avait b-voulu faire un Ginger Snaps qui pense.
Le cinéma de genre français pense, donc il emmerde plutôt qu'il n'est. En fait, il ne veut pas en être - c'est peut être cela sa spécificité aux yeux du monde?
Pour moi, une belle arnaque publicitaire.

Le film a terminé sa carrière à 135 000 entrées Françaises, doublant à peine son score de la première semaine d'exploitation. pas mal pour une film "de genre qui pense". Ce qui confirme toutefois que passée la curiosité, le bouche à oreille fut mauvais et la portée parisienne du film (le film a réalisé près de 62 000 entrée sur Paris, soit presque la moitié des entrées).
Il s'avère néanmoins une bonne opération financière, finement produit et marketé. (tourné en Belgique donc avec une Tax Shelter avantageuse)
Le film devrait cartonner en blu ray et dvd grâce aux Césars:

https://www.20minutes.fr/culture/221200 ... evoir-haut

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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par comte vonkrolock » mer. janv. 31, 2018 5:44 pm

Tant mieux pour lui il lui faudra bien cela pour parvenir a un status d’œuvre à part.... )8

Comme outre Atlantique une cérémonie inutile de plus vu les nominés ou récompensés ces dernières années.... )8 )8
Pour moi le cinéma va mal, mais sa a pas l'air de se voir (box office, critique, etc...), donc tous va bien :mrgreen:

Mais bon je vais pas juger une réalisatrice sur un film, peut-être que son suivant sera un cran au dessus de la mêlé.
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Re: Grave - Julie Decournau (2016)

Message par bluesoul » jeu. déc. 27, 2018 12:23 pm

Vu en loc' (physique) a l'instant et plutot...decontenance, meme si pas refractaire...

Passons la realisation assez plate et la distance (bien vue en fait, je trouve) de la realisatrice par rapport a ce qui se passe a l'ecran.

Bien aime l'atmosphere humiliante des bizutages alliee au contexte veterinaire de l'etablissement, la donne un cote "bestiau/animalier" aux personnages et a certaines des relations qu'ils entretiennent avec les humains, animaux et choses. On mange de la chair, un decoupe de la chair, on traite les gens comme du betail, developpe des relations maitre-animal (i.e. le professeur avec l'heroine), developpe des relations purement "corporelles" (ici homosexuelle). Bref, l'homme n'est qu'un animal, rien de plus. Il vit, se reproduit, tue (ici disseque) et s'entre-tue (ici s'entre-bouffe). Bien vu a mon sens.

J'ai trouve un cote Buffet Froid (1979) assez marque au film, lui trouvant un cote humoir noir ou humour a froid (pas etonnant, on est dans un hopital et ca ne manque pas de chambres froides). Par contre la fin, euh, sans dec'??? :shock: )8
Je dois avouer aussi avoir pense au sketch cannibal (africain) et a celui sur les dons d'organes des Monty Python dans (je crois) Meaning of Life (1983). Le meme humour a froid et sens du decalle.

Par contre, le film devient quand meme sacrement bizarre apres la scene d'epilation avec chien, ciseaux, doigt et tout ca...On commence a se demander si c'est de l'humour, un cinema "oooohteurisant" ou, maltheureusement, un peu du f.utage de g.eule...?? C'est simple, jusqu'au bout j'ai cru
Spoiler : :
que la soeur fesait une blage a l'heroine et qu'elle avait ampute, je sais pas, un cadavre de la morgue
. Vraiment trop decalle de ton...

Dans le serieux, on est loin d'un Ravenous (1999) moins alambique et, qui malgre ses ambitions, est quand meme nettement plus direct (et clair) dans ses tenants et aboutissants. Dans l'humour decalle, bibi a de meilleurs souvenirs de Parents (1989).

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aime, mais reste quand meme, euh, "sur ma faim" :D :?

Grave: 3.75 / 5 (un drole de sujet, des bonnes idees, mais c'est pas tres tres clair tout ca...M'enfin, je verrais bien ce qu'elle a fait d'autre Decournau--apres verification, tout comme les reals de Djinns, celui de Vertige ou La Meute, 'ben pas grand'chose... :roll: )
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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